Chapitre 19 : Entrainement.

PDV Kevin :

Puisque c'est une salle d'entrainement, tu veux t'entrainer ?

*

Je reste déstabilisé quelques instants.

- O-oui, oui. Je veux bien.

Décidément, faudrait que j'arrête de bégayer. Il m'impressionne ou quoi?! Pitoyable, Kevin...

Je reprends d'une voix que j'espère plus assurée :

- Quel genre d'entrainement ? Un combat, je suppose, mais quel genre ?

- Poings ou armes ? me répond-t'il, un sourcil relevé.

Feu...

- Comment les vampires se battent-ils ?

- Comment penses-tu qu'ils se battent ?

J'étouffe un grognement.

- Comment veux-tu que je le sache ?

- N'es-tu pas censé être des miens ?

- Tu sais aussi bien que moi...

- N'es-tu pas censé l'être ?

- Bon, et toi, t'es pas censé réfléchir, votre majesté ?

Peut-être que je suis allé un peu loin, là.
Il ne répond pas et je n'ose pas tourner la tête dans sa direction, ayant peur de sa réaction. C'est un fils de roi quand même...

- P-, je commence avant qu'il...

...N'explose de rire. D'un joli rire clair.

- Que- ? je demande, déboussolé.

- Tu as du cran, sourit-il.

- Pas du tout, je réponds. J'avais oublié.

- Et bien, tu as du cran d'oublier qui je suis. Mais je préfère comme ça... Tu n'as qu'à oublier tout le temps.

Attends... Il vient ouvertement de me proposer de me foutre de sa gueule?! Il risque d'être surpris, moi et la royauté ça fait deux, alors en plus s'il me donne la permission de mal le traiter... Je ne vais pas me priver!
Un sourire en coin éclaire brièvement mon visage.

- Très bien.

Il a franchement l'air surpris, il s'attendait à quoi ? Je ne le laisse pas répondre et je poursuis :

- Je pense que vous vous battez avec des armes, les rois ne vont pas se salir les mains en se battant à mains nues avec la populace, non ?

Je me suis appliqué à ne pas laisser transparaitre l'inflexion sarcastique de ma réponse, pour sembler vraiment interrogatif. En vérité, je me fous complétement de sa gueule, mais ça il ne le sait pas encore.

- C'est vrai, me répond-il à mon grand étonnement. Mais pas pour les raisons que tu t'imagines. Tu devrais savoir, continue-t'il, que les vampires on un grand moyen de persuasion. C'est ainsi que nous évitons les conflits depuis bientôt un siècle.

- "Persuasion", hein ? D'après ce que j'ai entendu, c'est plutôt de l'hypnotisation. C'est ainsi que vous terrorisez les peuples afin qu'ils ne viennent pas vous chercher des ennuis.

Il semble cette fois légèrement agacé.

- Je te pensais plus intelligent que ça.

- Que quoi ?

- Que croire les rumeurs ! Et ce que disent certains rois !

Il n'a pas tort, je pense. Si on en croit les dires du roi, je suis un monstre et je ne mérite pas de vivre.

- Continue, je lance.

- Au départ, c'était un moyen de paralyser les proies avant de les mordre. Puis ça nous a beaucoup servi pendant les combats, jusqu'à devenir un manière loyale de combattre.

- Une manière loyale ?! Comme le niveau de combat, le maniement des armes...?!

- Tout à fait, tu étais évalué selon ton niveau de pers- d'hypnotisation, si tu préfères.

Au final, ça se comprend.

- Ok, j'approuve.

Il a l'air heureux et sourit, ce qui amène un petit sourire sur mes propres lèvres. On se regarde quelques instants, puis je brise le moment en lançant :

- Alors? Comment est-ce-qu'on se bat ? Je maitrise pas vraiment la "persuasion" me moquais-je.

Il plisse les yeux et raille :

- Puisque tu es si fort, voyons ce que tu vaux avec un bâton d'entrainement dans les mains.

Mmmh, je m'en doutais. Il a dû apprendre le maniement des armes depuis son enfance. Je suis plus habitué a balancer mes poings, mais j'ai souvent utilisé mes flammes comme une lame brûlante, alors je pense que je pourrais me débrouiller.

- Ça t'arrange, hein ? je fanfaronne.

- Tout à fait, rétorque-t-il.

- Ça me va, dis-je en haussant les épaules.

Il se relève, sourit brièvement puis part fouiller dans une armoire adossée au mur du fond. Il en revient avec deux grands bâtons en bois, m'entend un et se met en garde. Je l'imite et agrippe le morceau de bois de mes deux mains. Je suis droitier, et j'essaye de positionner la bâton de façon à répartir son poids entre mes deux mains. La main droite plus en haut, et la lame légèrement inclinée. Sa garde est semblable, sauf qu'il fléchit plus les genoux. Pendant que je l'observais, j'intercepte un mouvement bref. Il vient de bouger! Avant même que cette pensée me parvienne, son bâton est déjà quasiment abattu sur moi, prêt à s'écraser sur ma tête.

Que...

Par réflexe, mon corps s'incline vers la gauche. Son bâton s'écrase sur le sol tandis que je me réceptionne au sol par une roulade. Son mouvement excessivement violent le fait pencher en avant, mais sonné je n'ai pas le temps d'exploiter la brèche. Il ne perd pas de temps et se relève d'un coup tandis que j'effectue le même mouvement. Il reprend son bâton et m'attaque sur la droite. Je ne peux que bloquer.

Il est trop rapide!

Il continue d'attaquer, tantôt à droite tantôt à gauche, sans arrêt.

Comment... Fait-il... Pour... Attaquer si... Vite...?!

Je bloque le mieux que je peux, interceptant sa lame de bois à quelques centimètre de mon visage. Sous la force des coups, des échardes caressent des fois mon visage, causant de petites coupures.

Je dois me ressaisir ! Je commence à fatiguer et ses attaques sont de plus ne plus hargneuses. Il ne montre aucun signe de fatigue et je n'ai toujours pas attaqué!

Je suis un fils du feu, et un descendant de la lignée blanche. Je ne peux pas perdre !

Il attaque à droite et je lève mon bâton pour parer, réfléchissant déjà à une solution d'attaque. Mais au lieu d'atteindre mon bâton levé, la lame dévie, se recule à un vitesse phénoménale et se précipite sur mon côté gauche. Je n'ai pas le temps de parer et je me baisse le plus vite possible, sauf que la lame repart pour faucher mes jambes! C'était la faille que j'attendais. Je saute et me précipite sur lui en criant "Raah!", quand soudain le temps se fige. Littéralement. J'ai l'impression que mon esprit tourne au ralenti tandis que je m'écroule par terre. Mon corps ne répond plus et même la chute de ce dernier sur le parquet me semble horriblement lente. Mon corps touche la surface boisée, membre par membre. Je suis allongé par terre, ma joue contre le sol de bois. J'essaie désespérément de remuer mon bras ou quelque chose mais impossible. Du coin de l'œil, je vois Alec me secouer par les épaules, et mon corps se balance d'un côté à l'autre, tel une poupée de chiffon. Ah. Apparemment mon ouïe n'a pas été endommagée, parce que je l'entends très bien gueuler. D'ailleurs, ça me fait mal à la tête...

- Kevin! Pardon, j'ai pas fait exprès, je t'ai contrôlé sans m'en rendre compte. A croire que c'est devenu un réflexe... Tu devrais te sentir mieux dans une petite demie heure. Tu comprends ?

Qu'est-ce... Qu'est-ce-qu'il raconte?

De toutes mes forces j'essaie de faire quelque chose, de dire quelque chose. J'ai l'impression de lutter contre une force invisible... Je me concentre sur ma main et essaie de la remuer un tant soit peu.

Allez... Rien que pour baffer cet imbécile !

Il est toujours accroupi à côté de moi et me regarde avec pitié. 

Argh, qu'est-ce-que ça m'énerve!

C'est alors que ma main esquisse un minuscule mouvement vers la joue de ce crétin, pour retomber aussitôt mollement sur le sol. Il me regarde avec des yeux ronds.

Scotché ?

Mes lèvres s'étirent difficilement dans un sourire cynique.

- Comment fais-tu ?! s'exclame t'il. C'est impossible, tu es sous mon contrôle! Il n'y a que moi qui peut te faire bouger.

Ah parce qu'en plus il peut me manipuler?

J'émets un son de protestation, plus comme un grognement.

Il sourit franchement:

- Ok, voyons si tu arrives à me résister.

Et je sens... C'est inhumain. Mon bras gauche s'élève de lui même.

Qu'est-ce-que... Non! Je ne vais me faire avoir comme ça.

J'essaie de soulever mon bras droit, qui me semble peser plus lourd qu'un bloc de béton. Dans un gémissement à peine audible, mon bras droit s'abat sur le gauche, l'immobilisant. Je suis dans le même état que si j'avais courut le concours des 3 cités, mais je suis vivant. Épuisé mais vivant.

- Maintenant- j'essaie d'articuler, maintenant arrête...

Ce sentiment d'avoir quelqu'un dans ma tête et la pire chose qui me soit arrivée.

Il a l'air un peu surpris, mais il acquiesce. Je suis toujours paralysé mais le sentiment de contrôle s'est estompé.

Plus jamais, au nom de tous les dieux...

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Hehe... Non, ça ne fait pas PLUS DE DEUX SEMAINES que je n'ai pas posté... NON... Tu te trompes, lecteur...

Plus sérieusement, je m'excuse pour le retard sur ce chapitre. Pour me faire pardonner, je l'ai agrandi (1481 mots!) rendez-vous compte! C'est quasiment le triple de ce que je fais d'habitude.

Bref, je nous vous remercierait jamais assez de me lire! Donc merci, et bonne journée à vous <3

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