Chapitre 1 : Kevin
PDV Kevin
Je cours de plus en plus vite. Courir, courir... Il n'y a que ça qui compte. Je dois courir ou ils me rattraperont. Ils m'auront, et alors ce sera la fin. Je ne dois pas m'arrêter de courir, je continue, et l'air passe de plus en plus difficilement dans ma gorge. Je cours à travers ce dédale de rues depuis seulement quelques minutes, mais je suis épuisé. Des jours qu'ils me poursuivent pour un simple vol à la tire...! Ils l'ont vu, c'est sûr. Un mouvement de ma capuche ou un battement de cils... Ou peut être ai-je été dénoncé par un de ces gens sans le sous qui traînent dans la rue, et se redressent l'œil brillant comme un animal en manque de caresses dès qu'ils voient une prime fixée sur un mur.
Prime sur ma tête qui avait beaucoup augmenté depuis l'année dernière.
Mes pas résonnent sur le sol de pierre à un rythme effréné, quand soudain je m'arrête, mes mocassins abîmés freinant brusquement sur le sol sale. Il y a un embranchement. Par où aller? Droite? Gauche? Le quartier m'est inconnu. Ils se rapprochent encore... Je dois me décider, hors de question d'abandonner maintenant. Je calcule rapidement la direction de la ville. La ruelle de gauche. Elle pourra peut-être rallier le centre, et, dans la foule, ils ne pourront pas me remarquer.
Je m'appelle Kevin, j'ai 16 ans. Et je cours pour ne pas finir a la Fosse... La Fosse, c'est la mort pour les plus faibles, et l'enfer pour les plus résistants. Un énorme fossé duquel on ne voit pas le fond. Une prison a vie, un endroit duquel on ne ressort pas. Je l'ai aperçue, une fois, de loin. C'est un spectacle macabre. Les corps morts et vivants s'entassent sans distinction aucune, certains montent sur d'autres dans l'espoir d'apercevoir un peu de lumière.... C'est un vaste cimetière. Mais pas un cimetière humain, non.
Je cours toujours. Est-ce-que cette rue a une fin? Je dois courir si je ne veux pas mourir, pas comme eux.
Pourquoi est ce que je pense à vous, maman, papa ?
Il ne faut pas oublier les gens qu'on aime, me murmure un petite voix très agaçante.
Manque de sommeil. Assassinés par l'aristocratie et le système de castes auquel on nous soumet depuis notre naissance, mes géniteurs n'ont pas eu le temps me voir grandir. J'avais 8 ans.
Les Rois et les Reines discutent dans leurs palais dorés en laissant mourir les gens qui volent un bout de pain ! enrageai-je avant de me calmer aussitôt. Après tout, je ne pouvais rien y faire.
Car moi et une petite communauté sur le déclin avons une autre tare : nous sommes "anormaux". On ne nous nomme pas; personne n'ose. Si le besoin se présente vraiment, on nous désigne à voix basse sous les noms de "surnaturels", "hybrides", ou "monstres".
Ici, il y a 11 castes, dont une dont on ne parle pas... Une caste est un rang, une petite boîte étriquée dans laquelle tu es rangé dès ta naissance. Moi j'ai été rangé dans la case "paria".
Ces castes donc se composent de plusieurs étages ou degrés : tout d'abord il y a les Rois et les Reines des différentes contrées de Stenhal, qui sont tout en haut de l'échelle. Ensuite, il y a leurs descendants, les princes et les princesses. Évidemment, ils ne seraient rien sans leur cour, composée des nobles de première et de seconde classe.
Quatre.
Le peuple se compose des citadins et des trois classes de paysans: les fortunés, les normaux et les infortunés. Huit donc.
Puis on trouve les mendiants/ mendiantes et les serviteurs / servantes. Dix.
Après ça, c'est la Fosse Noire. Construite pour y garder les gens, morts ou vivants d'ailleurs, la Fosse est un enfer où chaque seconde compte. La plupart meurent ou deviennent fous.
Si je me fais poursuivre, c'est parce que je suis Albinos croisé fils du feu, un hybride. Ça veut dire que j'ai des pouvoirs, et que je suis logiquement plus puissant que l'autorité en place. Donc je mérite de mourir. Point barre.
Cette rue ne se finira-t-elle donc jamais?
Ah, si, je suis arrivé au bout.
Et c'est un cul-de-sac.
***
Voila! J'espère que ça vous a plu même si c'est pas super intéressant pour le moment...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top