{PDV ADORA}

Clarissa se leva brusquement de sa chaise, quittant la pièce avec un pas déterminé, sans un regard en arrière.

"Clarissa Jones ! Revenez ici immédiatement !" tonna M. King, sa voix perçant le silence qui s'était installé.

Catra se tourna alors vers moi, les yeux plissés d'une curiosité qui ne cachait pas son agacement. "Tu échanges des messages avec le petit ami de Clarissa ?" me demanda-t-elle avec une pointe de méfiance.

Je soupirai, sentant la frustration monter en moi. "Rectification, c'est lui qui m'a écrit, et je l'ai bloqué," répondis-je fermement.

Catra haussa un sourcil, un air de scepticisme peint sur son visage. "Le mot 'garce '... Je l'entends souvent à ton sujet," lança-t-elle finalement, comme une flèche empoisonnée.

Pour la première fois depuis que je la connais, je ressentis une colère sourde envers elle. Nous venions à peine de devenir amies, et voilà qu'elle lançait cette accusation, sans même comprendre...

"Tu sais, c'est le seul mot qui leur vient à l'esprit. Je n'ai jamais compris pourquoi ces idiots m'attaquent ainsi," répondis-je, haussant les épaules avec une nonchalance feinte.

Catra plongea son regard dans le mien, avec une intensité que je n'avais pas prévue. "Pour ce que ça vaut, moi je ne pense pas que tu en sois une." dit-elle finalement, sa voix adoucie.

Ces mots, simples mais puissants, résonnèrent en moi. "Tu ne penses pas ?"

"Non, ces connards là, ce sont eux les vrais salopes ! Si j'avais été là, je les aurais..." Elle s'arrêta net, voyant mon expression.

"Hey, calme-toi, ça va, je vais bien," tentai-je de la rassurer, esquissant un sourire pour apaiser la tension.

"Je suis contente que tu ailles bien," répondit-elle, un soupir de soulagement s'échappant de ses lèvres.

Je ris doucement. "Moi aussi."

"Adora ?" Sa voix perça le voile de mes pensées, me ramenant à la réalité.

"Quoi ?" répondis-je, encore à demi plongée dans mes souvenirs.

"Je t'appelle depuis quelques minutes, tout va bien ?" Catra avait posé ses mains sur mes épaules, ses yeux cherchant les miens.

"Oui... Je me suis juste rappelée de quelque chose, c'est tout," dis-je en baissant les yeux.

"De quoi ?" demanda-t-elle avec une douceur inattendue.

Je ne suis pas prête à en parler. Non, je ne peux pas... Pas maintenant.

"Oh mon dieu, mon livre !" m'écriai-je soudain, cherchant une échappatoire.

"Quoi !?" s'exclama Catra, aussi surprise que déconcertée.

"Adora et Catra !" La voix de M. King s'éleva de nouveau, interrompant notre échange.

Je l'avait oublié celui là.

"M. King, j'ai oublié mon livre en cours d'anglais. Puis-je aller le chercher ?" demandai-je avec précipitation.

"Bien sûr," acquiesça-t-il d'un signe de tête.

Je me tournai vers Catra. "J'ai oublié mon livre, je reviens tout de suite."

"Tu es vraiment une nerd toi." se moqua-t-elle en riant doucement.

"Oh, tais-toi," répliquai-je avec un sourire en coin, avant de sortir de la salle, fermant doucement la porte derrière moi.

Je me dirigeai vers les toilettes, allumant le robinet pour laisser couler l'eau froide. Je m'aspergeai le visage, attrapant une feuille de papier pour essuyer les gouttes. Sentant ma peau refroidie par l'eau, je quittai la salle de bain, mes pensées errant loin.

Je marchai, sans vraiment savoir où j'allais, perdue dans la lenteur de mes pas. Ma main se posa sur une poignée de porte, la tournant doucement vers la gauche.

En ouvrant la porte, une voix familière m'accueillit. "Adora, oh mon dieu, tu pleures ! Tiens, prends un mouchoir !" Angie se précipita vers moi, essuyant mes larmes avec une tendresse maternelle.

Je fermai la porte derrière moi, secouant la tête alors que les sanglots montaient en moi.

"C'est en train de recommencer, Principal Angelica," murmurai-je, ma voix tremblante de douleur.

"Je t'ai dit de m'appeler Angie," dit-elle doucement en continuant de sécher mes larmes.

"Je veux qu'elle revienne," sanglotai-je, enfouissant mon visage dans son épaule, mes mains agrippant désespérément son chemisier.

"Je sais, elle me manque aussi," murmura-t-elle en m'entourant de ses bras, me berçant doucement dans une étreinte réconfortante.