Ces souvenirs sont doux, comme une caresse.
Ils viennent s'insinuer en moi comme une eau claire.

J'ai huit ans, je suis dans les bras de mon papa. Aujourd'hui c'est la rentrée, je retrouve tous les petits de mon âge, sac sur le dos, prête.

J'ai peur.

Je pense c'est trois mots très fort dans ma tête, mais je ne les dis pas. Peut-être parce qu'à huit ans, la douleur n'est rien.

Je cherche ma classe sur les affiches épinglées sur des tableaux en lièges. Je passe en Ce2, et j'offre à mon père un sourire grand comme le monde. Maman est là elle aussi. Elle me regarde avec tendresse, m'ébourrifant mes cheveux déjà en bataille.

Je marche vers ma classe, quelques élèves sont déjà là. Je me dirige dans les bras de celle qui est ma meilleure amie.
Elle m'encercle de ces petits bras fin, m'offrant un sourire éclatant, elle m'observe avec ces yeux bleus, sans savoir ce qu'elle pense de mon petit corps graisseux, je lui souris en retour.

Je ne me souciais pas du regard que les gens portaient sur moi.

Au revoir papa, au revoir maman. À ce soir ! 

Deux, trois bisous, un dernier "je t'aime", c'est l'heure d'étudier.

Je ne me doute de rien, heureuse, je souris.

J'observe mes petits camarades, tous plus souriant les uns que les autres. Je vais me faire pleins de nouveaux amis, et ça me rends encore plus heureuse.