Dans quel monde grandissons-nous?

Dans un monde de chien.

Oui.

Dans quel monde grandira mon frère et mes enfants?

Dans un monde de fou, où aucune liberté ne sera tolérée.

Oui.

C'est triste à dire, c'est moche.
La liberté me fait vivre, je la sens au travers de mon corps et de mon coeur. Je la sens, tout en moi, s'insinuant comme un poison. Un poison dont je me délecte. Ces lèvres, ces lèvres, ces lèvres, ces mots et ces yeux.

J'aime la musique. J'aime les livres. J'aime la culture. J'aime la religion. J'aime les croyances et les convictions. Par dessus tout j'aime être libre.

132 morts. Plus de 300 blessés.
Deux nombres, deux mots. Et quelques uns qui se rajoutent.

Mort. Djihadistes. Mort. Guerre. Mort. Liberté. Mort. Deuil. Mort. Larmes. Mort. Désespoir. Mort. Extrémistes. Mort. Mort. Mort. Mort. Mort.

Ça résonne. Comme le bruit d'une balle. Une balle qui explose. Une balle qui crève le silence et traverse des corps en vie. Des corps en vie qui tombent lourdement au sol. Des corps sans vie. Des cris. Je les entends à l'autre bout de Paris.

J'ai peur.
Trois petits mots qui résonnent comme un échos. Trois petits mots qui trouent le silence.
Trois petits mots qui se perdent sur mes lèvres. Trois petits mots qui s'éteignent dans l'air fade.

J'ai peur pour la vie des gens qui m'entourent. J'ai peur pour ceux que j'aime. J'ai peur des cauchemars qui m'ont hantés la nuit dernière. J'ai été prise de cours.
Ces cauchemars, je ne les connaissais pas.

Ces cauchemars me terrifient.

Parce que ces cauchemars sont le monde dans lequel on grandit.

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Bon comme vous avez dû le voir, je fais référence aux derniers évènements. Bien évidemment, ceci est volontaire. J'avais vraiment envie de faire ce chapitre, parce que j'ai eu peur, parce que j'ai versé les larmes de mon corps pour quelqu'un, en vie, heureusement.
Et puis, n'oublions pas que nous ne sommes pas vraiment dans une fiction, et que ce qui est écrit, et la réalité. Bref. #PrayforParis
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