Chapitre XVI


Je parviens difficilement à ouvrir mes yeux, ma peau est gelée et mon dos se montre atrocement douloureux. Je me redresse lentement et pose mes deux mains sur mon front comme pour arrêter ces battements qui tembourinnent dans mon crâne. De la terre est encore collée le long de ma joue droite, j'ai dormi la tête posée sur le sol bien trop longtemps.
Je parvient enfin à ouvrir les yeux et à m'extirper totalement de mon sommeil.
Je parcours la pièce du regard et c'est avec désarrois que je remarque qu'Axel n'est plus là! Je poursuit mon examination et m'aperçois qu'aucunes fenêtres n'est présente et que le bureau d'écolier à disparut! Je me dresse sur mes pieds en un battement de sonde, me retourne brusquement en direction de la porte d'entrée et conclus que... Je suis dans mon cachot!

Contrairement à ma première venue en ce lieu, aucune chaîne ne me retient au sol, je suis totalement libre de mes mouvements mais ce qui n'est pas pour m'aider davantage. Je me précipite sur l'imposante porte en bois qui me retient enfermée ici et essais de voir un soupçon de quelque chose qui pourrait provenir de l'extérieur, à travers la minuscule grille qui s'offre à moi. Je secoue la porte de toutes mes forces et m'égosille à qui voudra bien m'entendre. Mon crit fait échos dans le couloir et j'ai bien peur de n'être que la seule habitante de ces lieux...
Je retourne à ma place et me laisse glicer le long du mur en pierre. Je ne sais quelle heure il doit être et quel moment de la journée nous sommes. Je m'apprête à rester entre ces quatres murs durant de longues heures dans tous les cas, je n'ai aucune issus et rien ne sert d'essayer de sortir par la force.
Je ne sais ce qu'il s'est produit cette nuit là et où se trouve Axel, mais une chose est sûre c'est qu'ils ont belle et bien démasqués notre cachette et ont pris le soin de me faire revenir à la case départ. En attendant j'espère qu'Axel va bien et qu'il ne lui est rien arrivé...

Des pas rompent mes pensées et se dirigent alors vers ma porte. Je me redresse et me tiens droite au milieu de la pièce comme pour me donner des forces de l'affronter et peut-être, qui sait, l'impressionner.
Une clef métallique tourne dans la serrure et parvient à ouvrir ma porte dans un grincement.
J'aperçois difficilement de qui il peut bien s'agir. La lumière du contre-jour m'aveuglant, je ne distingue que sa silhouette mais remarque que comme tous les autres hommes, il a le crâne dégarnit.
Il tiens la porte d'une main ferme et me dit:

- Le Skir veut vous voir. Veuillez me suivre je vous prie.

Le suivre? Sans chaînes ni contentions?
La confiance dont me fait part l'homme me laisse perplexe et m'amène à me méfier davantage de ses intentions.
Je me dirige lentement vers la sortie sans le quitter du regard tout en m'attendant à une quelconque arrestation. Je lui passe devant et nous commençons notre marche dans le long couloir.
Angie, c'est le moment ou jamais si tu veux t'échapper! Il est seul et tu es libre de courir loin de lui! Réfléchis mais vite! Ou bien tu arrange un pacte avec lui... Non cours! À trois! Un... deux... respire... TROIS!
Je n'eu à peine le temps de prendre mon courage à deux mains que l'homme me saisit par le bras instantanément:

- Prends la deuxième à gauche puis descend l'escalier qui s'offrira à toi. Tu trouveras au bout de l'allée une porte avec le sigle inscrit dessus, franchie là et saisis toi du receuil en couverture rouge qui se trouve sur un pupitre en fer forgé. Me chuchotta-t-il.
Ne perds pas de temps! Cours!

Je me figea devant ses paroles, surprise de sa collaboration et de ses conseils. Je ne su si cette homme me voulait du bien ou du mal mais je ne pris pas le temps de réfléchir et m'executa sur le champs.
Je me met alors à courire à travers le couloir tout en prennant soin de me retourner afin de vérifier s'il n'avait pas changé d'avis. Il resta là à me regarder m'éloigner les mains liées. Je m'efforca de retenir un signe distinctif qui pourrait le différencier de tous les autres hommes de la communauté mais rien ne le faisait paraître différent.
Je reprend alors ma coursse prettant attention désormais à ne pas éveiller les soupçons.
J'emprunte le deuxième couloir sur la gauche et arrive enfin à l'escalier qui descend un étage en dessous. Ce Manoir est un véritable labyrinthe où on a le don de perdre tout repaire de part la ressemblance flagrante de tous les lieux.

Je descend alors deux marches à peine quand j'entend des voix graves raisonner en contre bas. Je retourne sur mes pas et parcours des yeux le couloir afin de déceler une cachette efficace et à ma portée. Un coffre est posé le long du mur, c'est mon seul issus! Je me précipite sur ce-dernier espérant qu'il soit vide! Je l'ouvre délicatement et découvre un tas de vieils habits sales dépliés et dérangés. Je ne perd pas une minute et me faufile à l'intérieur coûte que coûte malgré mes quelques rondeurs qui me donnent une position inconfortable. J'entend les hommes gravirent les marches et passer à proximité du coffre en continuant leur chemin. Je retiens ma respiration un instant afin d'éviter le moindre bruit, ce qui n'est pas mince affaire en vue de mon essoufflement.

Les hommes s'éloignent et je peux reprendre ma coursse.
Je descend les escaliers et reste à l'affût d'un éventuel homme qui pourrait surgir de nul part. Je suis désormais dans une allée bordée d'arches en pierre. Ce lieu me donne l'impression d'être dans un sanctuaire de moines Bouddhistes ce qui est, je trouve, en décalage avec l'architecture du reste du Manoir.
Des portes en bois sur la droite donnent sur les arches et je m'avance en leur direction pour trouver celle dont m'a parlé l'homme qui m'a libéré. Je ne sais si je fais bien de suivre ses conseils mais quelque chose me pousse à croire que je peux lui faire confiance. S'il est venu jusqu'à moi pour m'offrir ma liberté ce n'est peut-être pas pour rien...

Je me trouve enfin devant la porte recherchée qui porte le sigle des Destinys, quand j'entrevois sur ma gauche un homme tourné de dos qui reste immobile, la tête légèrement penchée en avant.
Je m'avance silencieusement en sa direction et l'observe délicatement derrière une des arches. Il a des cheveux bruns emmêlés et me paraît aussi grand qu'Axel.
Je sort légèrement de ma cachette et ose lui susurrer:

- Axel? C'est toi?

Ce-dernier se retourne dans un mouvement coordonnée et presque robotisé. Il me fixe et son visage reste blâme, ne dévoilant aucune émotion.
C'est bien lui, Axel qui est là devant moi mais mis à part ses caractéristiques physiques, un rien de son comportement ne lui ressemble.
Je m'avance davantage devant lui, me dévoilant entièrement désormais, en vue de tout le monde.

- Axel? Ca va? Continuais-je.

Il resta planté là et ne bougea toujours pas. J'appuie mon regard dans le sien et remarque que ses pupilles sont totalement dilatées, montrant une micro lumière bleutée qui scintille autour de son iris.
Je fais un pas en arrière maladroit, prise par l'effroi de ce que je viens de découvrir. Ma gorge se resserrant petit à petit, je tente délicatement de repartir de la même sorte que j'étais venue.

- Qui êtes vous? Finit-il part me dire d'une voix monotone.

- Axel... C'est moi! Angie! Voyons tu...

- Je ne vous connais pas! GARDES!!! s'écria-t-il.

Je n'eu le temps de me retourner que deux hommes me saisirent par les bras.
Axel ne bougea pas de sa place et me regarda m'éloigner impuissante dans les bras des deux gardes, sans même dégager une seule lueur de compassion à mon égard.

***

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