Chapitre XIV


- M'man, je ne dors pas à la maison ce soir! J'ai un travail à faire chez une amie... criais-je de ma chambre.

- Oh tu t'es déjà faite une copine? C'est génial ca ma chérie, s'enthousiaste ma mère dans la cuisine.

Je regroupe au plus vite mes affaires dans un sac à dos, quelques habits de changés et surtout toutes les informations que j'ai soigneusement noté sur un bout de papier, qui concerne le Manoir. Je n'ai pas récolté un grand nombre de renseignements à ce sujet, j'ai seulement trouvé où il se situé, ce qui me suffit largement. Il n'y a pas d'autres données sur Internet concernant ce lieu, à croire qu'ils veulent rester secret et écartés de la société jusqu'au bout! Aucunes photos ni aucuns renseignements sur ses habitants est publié, ce qui m'envoie tout droit vers l'inconnu!
Je dévale les escaliers à grand pas, prend le soin de dire bonsoir à mes parents et me dépêche de partir au plus vite avant que la nuit ne tombe de trop.

- Et chérie! Gardes tes mains où elles sont, ok? Me conseil mon père en m'embrassant sur le front.

-《Mains cachées, secret gardé》, je connais la chanson P'pa...

- Aller fil!

Je saute dans le 4x4, sort mon petit papier de ma poche sur lequel l'itinéraire était inscrit, et démarre enfin le véhicule en direction du Manoir Osclard.

*

La nuit commence doucement à déposer son manteau sur les forêts et la fraîcheur qui l'accompagne se fait ressentir peu à peu. Voilà environ une heure que je roule sur la nationale, une route on ne peut plus sinueuse. Je m'aventure désormais sur un chemin boueux et très peu entretenus, bordé par une forêt abondante et sombre. Je me ravie à cet instant d'avoir un 4x4 sinon je n'aurais jamais pu y parvenir! Plus javance sur ce sentier, plus je me demande si je suis réellement sur le bon chemin, regardant à plusieurs reprises mon itinéraire.
Mais c'est alors que je distingue au bout de mes phares, un immense portail en fer qui me barre la route.
Je dois être arrivée!
J'éteins le contact de mon 4x4, me saisis de mon sac et sors de la voiture en direction de ce portail. Sans la lumière de mon véhicule je me retrouve dans l'obscurité de la nuit, mais la lune pleine parvient à me guider.
Le portail doit se dresser sur plus de deux mètres de hauteur et est bordé par un épais mur de pierre infranchissable. Je m'avance et aperçois une sorte de gros écusson en plein centre de la grille, sur lequel je peux lire Osclard gravé minutieusement dans le fer.
Je peine à pousser l'important portail, laissant échapper un grincement strident qui rompt le silence de la nuit, et me retrouve enfin face au gigantesque Manoir.

Le Manoir a des airs de château de par sa grandeur et ses tours qui culminent au sommet. Il est entièrement construit de pierres et un long escalier mène à l'entrée. On ne peut pas dire que les extérieurs sont régulièrement entretenus en vue des arbres qui se sont implantés anarchiquement et l'herbe haute qui se mêle aux buissons de ronces. C'est une véritable forteresse et ces lieux sont bien plus angoissants que ce que je l'imaginais.
Je m'avance lentement sur l'allée en gravier qui mène jusqu'aux escaliers en pierre. Des luminaires éclairent la grande porte d'entrée en bois ce qui facilite mon accès. Tout paraît calme et paisible, aucuns bruits ne me parvient, ce qui accentue la boule qui commence à prendre place dans mon estomac.
Je gravis une par une les marches et m'apprête à frapper à la porte quand deux hommes vêtus d'une longue cape noir, surgissent dans mon dos.
Ils sont grand et très impressionnants. Leurs crânes sont rasés à blanc et leur peau est si pâle que je parierais qu'ils ne sont jamais sortis de leur demeure! Ils me regardent méfiant et ne me laissant pas le temps de dire un seul mot, voilà qu'un d'entre eux me demande d'une voix forte et autoritaire:

- Le sigle!

- Qu... Quel sigle? Bégayais-je encore plus intimidée.

L'homme qui était en train de me parler se retourne vers son compaire et lui fait signe de la tête. Ce-dernier paraît avoir compris ce que son ami lui avait ordonné et voilà qu'il se rue sur moi, me neutralisant sans même que j'ai eu le temps de réaliser ce qui m'arrivait. L'homme me sert fort contre lui, bloquant douloureusement mes bras dans mon dos. Je grimâce au ressentit de cette prise peu confortable et je sens que même si je voulais me débattre, ils auraient le dessus sur ma faible force.
Une fois prise au piège, le premier homme me dévisage de la tête au pied comme pour analyser de quelle espèce je provenais. Il s'avance près de moi sans dire un mot, me frôle en passant sur ma droite, me tiens viollement la tête penchée en avant sur ma poitrine et descend mon col au niveau de ma nuque, manquant de m'étrangler avec mon propre sweet-shirt, tout cela dans un mouvement très contrôlé et presque machinal. C'est à ce moment que je réalise qu'il voulait parler du tatouage des Destinys quand il me demandait le sigle! Mais comment leurs expliquer que je n'en ai pas, que je suis née comme ca, mais que je suis belle et bien une Destiny... selon Axel du moins.
Les deux hommes se regardent et restent perplexe. Leurs visages s'assombrissent et je ne peux distinguer ce à quoi ils sont en train de penser. Je tente tout de même de m'expliquer:

- Je m'appelle Angie Wild! Je suis une Destiny! Je vois l'avenir ou le passé des gens à travers...

Mais je ne parvient pas à achever ma phrase. Je suis à bout de force. Le premier homme colle son pouce contre mon front et voilà que je plonge dans un profond sommeil instantanément, m'effondrant de tout mon poids sur le pallier du Manoir.

*

Ma tête me fait mal, ca cogne!
J'ai froid, mes jambes sont lourdes et engourdient.
Le sol est glacé, je suis à terre, je peux sentir la roche froide sous mes pieds nus.
Je peine à ouvrir mes yeux, mais depuis combien de temps suis-je ici? Puis où suis-je?
J'arrive enfin à distinguer l'endroit où je me trouve, cela ressemble à une sorte de cachot vide et sinistre, plongé dans une pénombre paisante. J'essais de me relever péniblement mais quelque chose me retient. Mes poignets sont liés à une chaîne qui elle-même est consolidée au sol. Je ne comprend pas. Je panique et agite inutilement mes mains pour m'en défaire, faisant claquer les maillons entre eux. Je remarque que je n'ai plus mes affaires, mon sac, mon sweet-shirt et mes chassures m'ont été ôtés. Je me retrouve ainsi seule dans l'ombre et le froid de ce cachot, pieds nus et en débardeur, au milieu de nul part.
Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Pourquoi m'ont-ils enchaîné de la sorte comme une bête dangereuse?

C'est alors que je parvient à distinguer deux voix masculines qui s'avancent à grand pas vers ma cellule.

- C'est bon, elle est réveillée! Dis l'une d'entre elles.

Deux hommes ouvrent la porte en bois qui me retient ici enfermée et se présentent à moi. Ils ressemblent de très près aux deux hommes qui m'ont retenus à l'entrée du Manoir. Je reste sur mes gardes et ne les lâche pas du regard, me tennant prête à les affronter.
Ils me détachent de la chaîne qui me retient au sol mais ne défont pas pour autant mes poignets. Ils ne me parlent toujours pas et me portent sous leur bras, sans me laisser d'autre choix que de les suivre.
Ils m'extirpent enfin de ce cachot si glacial et sombre, et m'emmènent à traverser un immense long couloir. La lumière si forte de l'endroit m'éblouit et je met un certain temps avant de retrouver la vue. Les murs sont en pierres apparentes et sont recouverts d'immenses tableaux peint à l'huile, représentant des portraits, des familles ancestrale qui ont sûrement occupaient les lieux. Un long tapis rouge longe le sol et d'autres portes en bois comme la mienne bordent le couloir. Je ne sais où ces deux hommes veulent m'emmener mais mon coeur bas aussi fort que jamais. J'ai la peur au ventre, je crains ce qu'il peut se produire!

Nous arrivons enfin dans une immense pièce et mes deux gardes me déposent là, en plein centre sur le carrelage froid. Ils prennent le soin de me détacher les poignets et s'écartent enfin pour me laisser la liberté.
Je me redresse difficilement, frotte mes poignets et lève les yeux devant moi.
Un homme de couleur noir me fixe, assis sur son trône. À ses côtés une femme mince de même couleur, me dévisage froidement. Je regarde autour et remarque qu'une assemblée entière a les yeux rivés sur moi.
Cette-dernière est composée d'homme blancs, chauves et vêtues d'une cape noir sans exception.
Je ne pourrais dire de combien d'hommes elle se comporte.
Ce doit-être dont cela le Shundle...!

J'essaie tant bien que mal de me tenir fièrement devant ce qui doit être le《chef》afin de ne pas paraître faible. Je ne le quitte pas du regard, attendant sagement qu'il prenne la parole, mais c'est alors qu'un homme sort de derrière le trône où ce-dernier siège.

AXEL!

***

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