Chapitre II

Bip Bip Bip!
Encore la tête dans mon oreiller et les cheveux emmêlés, j'arrive à peine à déchiffrer le cadran de mon réveil.
Quoi? 7h45? Bon sang mais qu'est ce que j'ai foutu? Je suis en retard! Pour une première journée dans ma nouvelle université ca comence bien!
Je saute de mon lit au plus vite et enfile la première tenue qui me passe sous la main. Un vieux Jean troué est étalé sur le sol de ma chambre et un t-shirt encore froissé de la veille git au pied de mon lit. En plus d'être en retard je vais ressembler à un vrai sac poubelle embulant!

- Bravo Angie! Je me dis dans un soupire de désespoir.

Je m'habille en moins d'une minute, attrape mon cardigan d'une poignet de main et cours au plus vite faire un sot dans la salle de bain. J'etouffe un cris d'horreur quand j'aperçois le reflet de mon visage dans le miroir. Encore une fois je râle de ne pas m'être couché plus tôt! Un vieux élastique fera l'affaire pour improviser un chignon et paraître coiffée. Ce matin exceptionnellement je me dis que mon hygiène et mon maquillage seront en option.
Je déboule les escaliers à toute vitesse, j'attrape une pomme à la volé sur le bar de la cuisine et prend deux secondes de mon temps pour laisser un mot sur un post-it pour mes parents, qui sont sagement encore en train de dormir:

Je suis partie à l'université avec un peu de retard!
Passez une bonne journée!
Je vous aime!

Ps: Papa ne cherche pas ton pick-up... Je te l'ai emprunté...

Une fois le mot collé au devant du frigo, je prend ma sacoche et attrape les clefs du pick-up laissées sur le buffet de l'entrée. Je claque la porte de la maison et me précipite sur le fauteuil avant du 4x4. C'est un vieux tas de ferraille mais qui roule relativement bien. Les fauteuils sont casiment tous usés ou troués et la peinture de la carosserie s'effrite de plus en plus. Il faut dire que mon père l'a eu à bas prix, il nous a surtout dépanné lors de notre déménagement!
Je roule à toute allure à travers la campagne verdoyante. Durant mon trajet des questions se mélangent dans ma tête: Comment seront les étudiants? Est ce qu'ils ne découvrirons pas eux aussi mes pouvoirs? Est ce que je pourrais les contrôler? Et si ca se passait mal? Vais-je réussir à bien m'intégrer?
Plus je me rapproche du lieux de mon université plus une boule dans mon ventre prend place. J'appréhende et toutes ces questions me font paniquer.

Me voilà enfin arriver à destination. Je jette un oeil à mon cellulaire. 8h30?! Le cours à commencé depuis trente minutes! Et je ne sais même pas dans quelle salle se déroule mon premier cours de philosophie!
Je quitte au plus vite mon vieux pick-up. Une pluie torrencielle s'abat sur moi. Super il ne manquait plus que ca!
Je dévale les grands escaliers qui mènent à l'entrée et loupe de tomber à deux reprises.
Une fois à l'abri mais trempée jusqu'aux os, je cours en direction d'un homme d'un certain âge, qui se trouve dans le hall. Le souffle coupé et les cheveux dégoulinants sur mon visage, je lui demande:

- Excusez moi, je cherche le cours de philosophie pour les deuxièmes années!

Il me fixe d'un air bien trop sérieux et en vue de l'image que je dois donner je comprend qu'il soit interloqué.
Je precise:

- Je suis nouvelle...
- Salle 9, dernière porte au fond du couloir, sur votre droite.
- Merci Monsieur!

Lui ce doit être un prof de mathématiques ou de physique vu son air ennuyeux!
Je cours à toute haleine en direction de la salle 9 et pousse la porte de l'amphithéâtre plus fort que ce que je ne voulais.

La porte claque contre le mur de la classe. Je reste figée.
Des centaines de regards d'étudiants se tournent vers moi comme si une étrangère venait de pénétrer leur domaine. Ce qui est vrai quelque part. Le professeur s'est arrêté de parler et me fixe du regard en cherchant des explications.
Je reste là, intimidée et bête, cherchant mes mots, ne sachant que dire. Mes cheveux collent mon front, mes habits me moulent plus que ce qu'il ne le faudrait et c'est à peine si j'ai réussis à sauver le contenu de ma sacoche.
Je me tourne vers ce qui doit être mon futur professeur et begaie quelques mots:

- Euh... dé... désolée du retard... je suis bien... en cours de philosophie?

Le professeur intrigué me repond:

- Effectivement. Quel est votre nom?
- Oui, pardon. Je m'appelle Angie Wide, je suis nouvelle ici.
- Bien. Veuillez prendre place.

N'osant croiser le regard d'aucun des élèves, je m'avance honteuse vers la place libre la plus proche de l'entrée.
Moi qui ne voulais pas me faire remarquer je trouve ça réussit!
Je defais mes affaires et prend de quoi noter. Je lève les yeux vers le tableau puis vers ma camarade de droite qui je le sent, est en train de m'observer.
Elle mâche un chewing-gum la bouche ouverte et me sourit. Elle se montre même trop bruyante à mon goût. Elle a les yeux maquillés d'un noir profond et ses cheveux long sont d'une teinture semblable. Ses bijoux semblent ressembler à des têtes de morts et des pics. Elle porte un sweat-shirt bien trop grand pour elle, sûrement tout droit sortit d'un concert de métal.
Elle claque une bulle dans sa bouche et se présente :

- Hey, moi c'est Triss. Enchanté!


***

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