Chapitre I
Mes parents m'ont toujours apprit à me méfier des étrangers et de ceux qui prétendaient me vouloir du bien. Ils m'ont inculqué des valeurs sûres depuis ma tendre enfance et c'est cela qui fait la fille que je suis aujourd'hui je pense bien.
La seule personne que l'ont connaît réellement est soit-même et quiconque ne doit nous en dissuader. Nos forces et nos faiblesses n'appartiennent qu'à nous, chaque être vivant est différent et rien ne sert à essayer de ressembler à quelqu'un d'autre. Nous sommes tous différents les uns des autres, c'est ce que la vie a finit par m'enseigner et j'en suis la preuve vivante.
Il y a des enfants sur terre qui naissent aveugles et d'autres avec un certain handicape irréversible. D'autres finirons par devenir de grands ingénieurs ou bien découvrirons un vaccin miraculeux qui fera avancer la médecine... Nous ne naissons pas tous égaux! Riche ou pauvre, grand ou petit, fille ou garçon... Notre vie est déterminée en quelque sorte dès nos premiers crits, qu'on le veuille ou non. Pour ma part je savais que je n'étais pas née comme toutes les autres filles de mon âge et que quelque part j'étais différente aussi.
Le ciel m'a offert un don dont je suis la seule au monde à détenir. Il me suffit de toucher la main d'une personne pour que son passé ou son futur défile sous mes yeux. Des visions me parviennent, des images ou des scènes se reproduisent dans ma tête sans que je ne puisse rien y faire. J'ai appris à vivre avec ce pouvoir, j'ai appris à le contrôler avec le temps mais il ne me fut pas toujours bénéfique.
Mes parents et moi, nous nous sommes vu contraints de quitter la ville de New-York et de partir nous installer dans une plus petite ville dans l'état de l'Ohio. Lors de ma première année d'université mon pouvoir fut malencontrueusement découvert et cela devenait invivable pour moi. Les moqueries des étudiants étaient mon quotidien, mes amies ont finit par se lasser de moi et les professeurs devenaient méfiant et doutaient de mes capacités quand il y avait des interrogations. Cela n'était plus gérable.
Il fallait à tout pris que je redémarre ma vie de zéro, loin de tout cela, loin de cette ville où j'étais née et que j'aimais tant! Il fallait que je retrouve mon anonymat!
*
L'album de The Fray raisonne en boucle dans mon casque. Le volume mit au maximum, je reste pensive en fixant le paysage qui défile sous mes yeux. Mon père conduit à toute allure à travers la campagne verdoyante de l'Ohio et ma mère installée à ses côtés, dort déjà depuis une bonne heure, la tête appuyé contre la vitre. Nous roulons bientôt depuis 9h et nous avons fait très peu de pause, ce qui allourdit d'autant plus mes jambes. Mes parents ont réussi à déménager une grande partie de nos affaires en avance mais le vieux pick-up de mon père avec lequel nous roulons, est plein à craquer! C'est à peine si j'ai de la place sur la banquette arrière...
Les paysages passent et ne se ressemblent pas. Nous nous approchons peu à peu de notre nouvelle demeure et de ma nouvelle vie.
J'espère que les étudiants de l'université seront cool! J'espère qu'ils seront différents des New-Yorkais et surtout qu'ils ne découvrirons pas mes pouvoirs... Et si ils venaient à les découvrir? Roh je serai cuite! Et si on me rejettai de nouveau? Non ne pense pas à ca Angie! Soit forte et ne touche la main de personne, tout se passera bien! J'espère quand même me faire des amies... quoi que parfois on est mieux seule que mal accompagné!
- Angie? ... ANGIE! Râle mon père en me regardant à travers le rétroviseur interne du 4x4.
Je met un certain temps avant de m'apercevoir que cela fait un moment qu'il essait de communiquer avec moi. J'enlève mon casque de ma tête et lui demande ce qu'il veut:
- Bon sang Angie! C'est pas trop tôt! Met ta musique encore plus fort tant que tu y es! Continuas-t-il de me reprocher.
- Désolée... Tu veux quoi?
- Tu peux me donner la bouteil d'eau qui est à l'arrière s'il te plaît? Cette chaleur me donne une soif terrible!
Nous étions à la fin du mois d'août et la température extérieure avoisinait les vingt-sept degrés. Le pick-up étant démuni de la climatisation, nous devions nous contenter de l'air étouffant de dehors. Ce trajet fut le plus long que j'ai pu effectuer. Un vrai supplice!
Ma mère était imperturbable et continuait de dormir sagement. Pensive, je finis par demander à mon père:
- Dis papa, tu crois que ce sera bien là-bas?
- Ce sera toujours mieux qu'à New-York chérie. Tu le sais... Puis tu vas te faire de nouveaux amis, tu vas rencontrer des gens bien, tu verras.
Il me regarde à travers le rétroviseur et me sourit comme pour me rassurer.
- J'espère que tu as raison...
- Puis quand tu verras notre nouvelle maison tu vas retrouver le sourire! Une nouvelle vie nous attend, tu verras on sera bien tous les trois.
Ah tiens nous sommes bientôt arrivés! Plus que trois kilomètre, s'impatiente-t-il en voyant les kilométrage sur son GPS.
Il gare la voiture sur le devant de la maison et coupe le moteur. Nous nous impatientons tous les trois de descendre du véhicule pour découvrir au plus vite notre nouvelle demeure. Il n'avait pas tort, la maison est sublime et a beaucoup de caché. Elle est entourée de magnifiques arbres et la végétation est généreuse. Sa peinture blanche et ses volets verts foncés nous changent de celle que nous avions à New-York, toute recouverte de briques rouges. Je ne sais encore combien elle a de pièce mais elle me paraît immense, même peut-être trop grande pour nous trois! Il me tarde de voir l'intérieur mais à première vue je m'y sent bien.
Nous nous empressons comme des enfants à découvrir notre nouvelle résidence et nous nous mettons à courir pour ouvrir la porte d'entrée au plus vite.
Une fois dans le hall ma surprise fut grande. La plupart de l'aménagement était en bois et les livreurs avaient déjà déposés nos cartons, soigneusement entassés près de la cheminé du salon. Un grand escalier en bois donnait sur l'étage et une cuisine typiquement américaine faisait déjà briller les yeux de ma mère.
Je commençais à découvrir de quoi se composait le rez-de-chaussée quand mes parents me rappelèrent à l'ordre dans le salon. Ils se tenaient tout deux par la taille, me sourire et me tendirent une enveloppe:
- Tiens ma chérie... Joyeux anniversaire! Me disent-il en coeur fièrement.
Gênée, j'ouvre la petite enveloppe devant eux, ne m'y attendant pas un instant qu'ils avaient pensé à cela. Avec le déménagement j'en avais oublié la date à laquelle on était. Une carte de voeux était écrite soigneusement à la main et quelques billets de dollars étaient nichés derrière cette-dernière, de quoi me laisser un peu d'argent de poche pour démarrer à l'université.
Timidement je m'approche d'eux et les serres fort contre moi en les remerciant.
Je viens d'avoir vingt ans.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top