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Je rêve ou ce mec se croit vraiment tout permis ? Il me touche pour commencer, il me cherche, me provoque, fait absolument TOUT pour me mettre mal à l'aise même si souvent j'angoisse toute seule dès que je l'aperçois, je l'avoue. Mais ça reste quand même de sa faute. Nos regards se croisent à tout va et moi comme une conne je me perds dedans mais c'est rien ça comparé à la révélation grotesque qu'il vient de me faire, osez me dire que je lui plais, et puis quoi encore ? S'il croit que parce que je viens d'une Institut reculée de tout que je ne connais pas la vie et le monde, il se trompe. Il veut vraiment me faire croire que je lui fais de l'effet et que quand je suis proche de lui son cœur s'emballe ? Non enfaite, tout ça n'est qu'un pauvre détail, le pire :
" Pas la peine vos yeux parlent pour vous "
Il est aveugle on dirait, il essaye vraiment de me faire croire que quand je lui regarde, j'ai les yeux qui pétillent. Mais n'importe quoi !! Je me mordais la lèvre inférieure, il était vraiment sexy ce soir ! Mais à quoi je pense. Je me frappais le front.
- Aie !!!! Mon front !!!
Elle se tenait le front en gémissant de douleur. Je palis en remarquant l'erreur que je venais de faire, tout ça c'est votre faute. Faisais-je allusion à Monsieur Michael.
- Oh mon dieu ! Je suis vraiment désolée....je n'ai pas d'excuse. Venez je vais vous donnez une poche de glace.
Elle me suivit en cuisine et je me dépêchais de lui donner ce pourquoi on était là. Elle s'assit sur l'un des bancs de la cuisine et j'en profitais pour l'observer. Elle était habillée d'une robe jaune, dévoilant son dos et qui laissait apparaître sa jambe gauche. Elle était simple mais très élégante. Ses chevaux étaient lâchés et un colier en argent ornait son cou, son maquillage était plutôt léché et lui donnait une bonne mine. Elle enleva le sac de glace qu'elle avait sur son front depuis quelques secondes, je grimaçais devant la petite bosse présente. Elle le remarqua.
- C'est si grave que ça ? Elle posa son menton dans le creux de ses deux mains jointes.
- Si vous êtes une pro du maquillage, cela sera vite effacé !
- En attendant se sont mes maquilleuses qui vont péter une tuerie en la voyant.
- Je suis vraiment désolée, c'est ma faute. J'étais tellement dans mes pensées.
- Ça va. Ça me confirme juste que mon mariage est beaucoup trop précipité...
- Mariage ? Luciole...enfin Madame Luciole ?
Elle hocha la tête. Génial, je venais de marquer le centre de cette soirée avec une bosse sur le front déjà bien rouge. Je palis.
- Je....je sais pas quoi dire. Lâchais-je en baissant mon regard vers le sol.
- Alors ne dites rien. Bon ils doivent tous m'attendre et me chercher !
- Oui bien-sûr, bonne soirée ! Je m'imaginais déjà tout les scénarios dès qu'elle allait franchir le seuil de la porte. Les gens allaient lui poser des questions sur sa bosse et tout le monde saura que c'est de ma faute. Surtout, si madame Ross l'apprend, son estimation pour moi passera de 1 à 0,5. Luciole sembla remarquer mon inquiétude.
- Vous travaillez ici ? Me demanda t'elle.
- Oui madame !
- Épargnez moi toute cette politesse, qui suis-je pour que vous ayez à m'appeler ainsi? Dit elle en hochant ses épaules.
- Vous êtes la future femme de Monsieur Alec et la future belle fille de cette famille, c'est normal pour moi de vous témoigner mon respect vu mon rang.
- Votre rang ? Pourquoi vous dénigrez vous de la sorte? Moi je ne regarde pas comme les rangs comme vous dites mais les cœurs, vous semblez être quelqu'un de bien. Je suis sûr que vous êtes ici parce que vous n'aviez pas vraiment le choix, vrai ou faux ?
- C'est vrai ! Dis-je tristement.
- Alors on est deux...
- Luciole, tout le monde n'attend que toi...Elle me toisa en remarquant ma présence, je rivais mon regard vers le sol. Mon dieu, mais c'est quoi sur ton front? Madame Ross me lança un regard noir, elle se méfait de moi à ce point ?
- C'est rien, j'ai pris une porte. J'étais tellement dans mes pensées...
- Et qu'est ce que tu fais ici ?
Rectification de sa phrase : " Mais qu'est-ce que tu fous avec cette paysane ? ".
- Elle m'a apporté son aide en me donnant une poche de glace. Ne t'inquiète pas, avec du maquillage, on pourra cacher tout ça. Dit elle en me lançant un regard complice.
- Très bien ! Viens on y va.
Elles quittèrent la pièce et je restais bouche baie devant la scène qui venait de se dérouler devant mes yeux. Luciole venait vraiment de prendre ma défense ? C'était incroyable mais vrai. Je souriais. C'était bizarre mais cela me faisait énormément de bien. J'avais cru pendant un instant où j'ai bien évidemment rêvé, qu'elle m'appreciait et qu'on pouvait devenir de bonne amie.
Je repensais à ce qu'elle m'avait dit tout à l'heure. J'avais eu l'impression que ce mariage ne lui réjouissait pas. Qu'elle le trouvait beaucoup trop précipité. Si on suppose que celà était le cas, pourquoi n'arrêtait elle pas les choses ?
Bon peut être que j'avais aussi mal interprété la situation et de toute façon, c'est pas mes affaires. Je ferais mieux de ne pas m'en mêler. J'ai déjà les yeux de Madame Ross rivés sur moi, elle me surveille et attend sûrement la moindre gaffe de ma part pour me virer d'ici.
*"*"*"*
La soirée passa vite, la réunion aussi je pense. Ils riaient tous au éclat, il avait tous l'air de passer une bonne soirée. Cela me rappellait les petites soirées que l'on faisait souvent à l'Institut. C'était comme un rituel. On se réunissait tous autour d'un feu et on se recontait tout pleins d'histoires, on se disait nos rêves les plus fous, on oubliait un instant qu'on était des orphelines, les règles qu'on devaient respecter. Plus rien n'avait d'importance et après, on finissait par prier pour nos parents tous dans notre intimité. Celà me manquait énormément. Orpheline, ce mot, je n'arrivais vraiment pas à l'accepter, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps ce jour là, je refusais de croire que ça m'arrivait à moi.
Mon regard était perdu dans le vide, les larmes me brouillaient la vue. Quand je relevais la tête, je vis une ombre au loin sur le mur. Je fronçais les sourcils et m'approchait lentement. Miriame ? Je pris peur et accouru vers elle.
- Mademoiselle Miriame !!! Criais-je, j'avais entendu parlé du nouveau système de sécurité qu'on avait installé ici, je ne savais pas exactement ce que c'était mais elle était peut-être en danger.
Elle sursauta de surprise et s'échoua au sol. Son bras droit était plié sous son dos. Elle cria à plein poumon. Je venais d'entendre ses os se brisés sous son poids, j'accourus vers elle et me pencha à sa hauteur, elle avait les larmes au yeux. Les gardes de sécurité arrivèrent. L'un l'observa tendis que l'autre appelait les secours. Les cris de la jeune fille avaient attiré du monde autour d'elle. Sa mère s'affola en voyant sa fille au sol. Elle m'écarta d'un mouvement brusque et se jeta sur elle.
- Respire Miriame ! L'ambulance arrive.... Quelqu'un peut m'expliquer ce qui s'est passé ici ! Criait elle.
Je m'avançais fébrilement, j'étais le seul témoin oculaire. Son regard s'assombrit en me voyant m'avancer, elle bouillonnait déjà rien que de me voir.
- Elle s'apprêtait à faire le mur, je l'ai aperçu et j'ai essayé de l'arrêter en criant son nom mais elle est tombée brusquement....
- Tu veux dire que c'est ta faute si ma fille est dans cet état !?? Elle se leva et me fit face.
Je pesais le pour et le contre, est-ce que je devais me taire devant elle comme me l'obligeait les règles de l'Institut ou est-ce que je devais me défendre en les transgressants ? De toute façon, même si je lui dit la vérité, rien ne lui obligeait à me croire. Des murmures se faisaient entendre, chacun donnait son avis sur la situation.
- Vous êtes viré ! Sont les mots qu'elle a prononcé au moment où pour la première fois je m'apprêtais à transgresser l'une des règles volontairement.
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