Les anges ne peuvent pas voler.

On s'attaque, on s'attache, on se brûle les ailes, larmoyants.

Ces ailes invisibles, détachées, arrachées,

ces ailes qui nous protègent... et qui nous font revenir.

Je ne suis pas un poète, moi. Je ne peux pas enchaîner les rimes comme toi.

La seule chose que je peux faire, c'est étaler mes pensées, en espérant que le résultat soit convainquant, même si bien souvent, il ne l'est pas... mais peut-être que finalement, c'est très bien comme ça.

Tu sais, j'ai pensé à quelque chose, l'autre fois. Pendant un instant sombre, où je me disais : « ce n'est pas possible, personne n'y survivra. »

J'ai peut-être trouvé ce qui m'empêchait de m'envoler, de mourir.

Il a besoin de moi.

Ils ont besoin de moi.

C'est peut-être fou, dit comme ça, mais je ne peux plus l'ignorer.

Le monde m'a fait revenir. Le monde nous a fait revenir. Il savait ce qu'il faisait.

Tu sais très bien qu'il ne ferait pas revenir n'importe qui.

Toutes ces personnes qui nous entourent... Sans eux, nous aurions déjà sombré.

Mais moi...

Combien de fois vais-je revenir ?

Combien de fois, je te le demande ?

Quand j'y pense, mon cœur se fissure, il se brise. J'ai la gorge sèche et elle me hurle dessus. Pourtant, je n'entends rien.

Je sais ce que je dois faire. J'ai conscience de ma destinée.

Alors, même si je le sais très bien – les anges ne peuvent pas voler ;

moi, j'essaie quand même.