Today is gonna be the day that they're gonna throw it back to you
And by now, you should've somehow realised what you gotta do
I don't believe that anybody feels the way I do about you now

And backbeat, the word is on the street that the fire in your heart is out
I'm sure you've heard it all before, but you never really had a doubt
I don't believe that anybody feels the way I do about you now

13 décembre 2023, dortmund

« Attaquez, mais attaquez ! »

Le capitaine jette un regard énervé vers son entraineur sur le banc alors que ses coéquipiers en suivent les ordres. Les vagues vers la défense facilement perforable du club allemand se sont arrêtées et il ne comprend pas les raisons de cet ordre. Ils ne sont que deuxième de leur poule quand ils pourraient obtenir la première place en battant l'équipe jaune et noire. 

Sa frustration est au plus haut quand le milieu de terrain se replie et cesse d'acculer ceux qui paraissent au bord de la chute. Il peut lire sur les traits des joueurs allemands l'épuisement qui leur fait perdre peu à peu leur lucidité. C'est le moment. Celui où il faut jeter toutes ses forces dans la bataille pour les faire plier. 

Sa balle s'envole et se heurte au suisse protégeant les buts du Borussia Dortmund. Il ne leur a pratiquement rien laissé ce soir et il est énervé devant le gâchis effectué. Avec les boulevards laissés par la bien trop haute défense allemande pour leur vitesse, il ne comprend pas comment ils peuvent toujours n'avoir marqué qu'un seul petit but. Leur maladresse est énorme. À moins que l'équipe adverse soit bénie des Dieux en personne pour avoir autant de chance. 

Le ballon est rapidement récupéré et il passe dans les pieds du défenseur central devant le nez du français qui le laisse faire sans chercher à l'arrêter. Ce n'est que lorsqu'il voit la balle s'envoler en direction de l'aile d'un magnifique extérieur que Kylian comprend qu'il vient de faire deux  énormes erreurs. La première est d'avoir fait monter son équipe se découvrant complétement derrière. La seconde est de ne pas avoir cherché à défendre, laissant le sale boulot à ses coéquipiers désormais transpercés. 

La contre attaque est particulièrement rapide. Devant lui, le ballon passe d'un joueur à un autre, alors que d'un seul coup, les passes sont pour une fois réussie. Il assiste estomaqué à la conclusion de l'action, entendant avant de le voir le résultat alors que le but tremble fortement sous la force de la frappe. Il a l'impression qu'on vient de l'abattre quand il voit Gianluigi se retourner pour récupérer le ballon au fond de ses filets.

Quelques minutes plus tard et après plusieurs assauts infructueux, Kylian se laisse tomber dans l'herbe froide et humide en ce début de nuit dans la Ruhr. Son cœur est serré. Il a l'impression qu'on vient de le gifler. La claque est retentissante alors qu'il comprend au regard déçu adressé par son entraineur qu'ils ne sont pas qualifiés. 

Il serre les poings avant de quitter le terrain. Ses phalanges s'écrasent dans le mur jaune flashy menant aux vestiaires. Il déteste la couleur. Elle est partout et elle lui donne envie de dégueuler. Il contient ses larmes de colère et de déception alors qu'il s'engouffre dans son vestiaire. Il ferme avec force la porte alors que les échos des chants victorieux résonnent encore et encore. Il rêvait de Ligue des champions et ce soir, son rêve est brisé avant même d'avoir pu véritablement commencé. Il est mort dans l'enfer de la zone minière allemande, sous les cris d'encouragement de ceux pour qui le club représentait un peu trop, dans le froid de l'hiver allemand avant même la phase finale de la compétition donc ils rêvaient tous tant.

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13 décembre 2023, milan

Les cris de joie emplissent San Siro alors que tous les yeux sont rivés sur l'écran sur lequel Dortmund-Paris est diffusé. L'attente est interminable alors que des minutes de temps de jeu sont ajoutées par l'arbitre central de la seconde rencontre de la poule. Le stade avait vibré quelques minutes plus tôt à l'instant même où de l'autre côté de l'Europe, le club jaune et noir avait envoyé un ballon au fin fond des cages du club qui devait perdre pour leur offrir la qualification.

Désormais, ils étaient suspendus au résultat de leur concurrent direct. Une défaite les envoyait en phase finale, un nul arraché à la dernière minute et leur espoir et joie auraient été de courte durée. Le coeur d'Olivier battait à mille à l'heure alors que la suite allait peut-être bien plus heureuse que ce qu'ils pensaient. 

Aujourd'hui, ce n'était pas pour la Ligue des champions qu'ils s'étaient tous battus. C'était pour les barrages de Ligue europa auxquels ils pouvaient prétendre. Pour la compétition reine, ils n'avaient pas leur destin pleinement entre les mains. Ce n'était toujours pas le cas alors que le club allemand avait fait plier la capitale française, mais que la suite dépendait toujours des quelques minutes restantes. 

L'attente est interminable alors que les vagues parisiennes s'écrasent encore et encore sur la défense et le gardien du Borussia. Olivier est heureux quand il voit leur ancien capitaine ne semblant rien lâcher défensivement malgré ses traits tirés. Il se demande combien de temps ils vont encore tenir alors que les ballons volent dans toutes les directions, la lucidité semblant envolée au profit de l'exténuement côté allemands. 

Son cri de joie résonne dans le ciel noir italien en même temps que les trois coups de sifflet de l'arbitre s'élèvent dans celui allemand. Quelques secondes plus tard, il est pressé dans les bras d'un coéquipier puis d'un second. Tous chantent et dansent. Le bonheur se diffuse à l'intégraliét de son organisme alors qu'il ne semble n'y avoir plus que de la joie en lui. Ce soir, le français à l'impression d'être le roi du monde. Au milieu du stade que partagent l'Inter et le Milan AC, rien ne semble pouvoir l'arrêter. 

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14 décembre 2023, paris

Et si. Ils tournent en boucle dans l'esprit de l'attaquant parisien alors que son corps bouge sans cesse dans ses draps. Il ne parvient pas à trouver le sommeil quand divers scénarii se frayent un chemin dans ses pensées tourmentées. Ceux où il n'aurait pas outrepassé les ordres de Luis et demandé à ses coéquipiers d'attaquer alors qu'un nul les qualifiait. Ceux où il aurait mis un pied devant le défenseur allemand quitte à prendre un jaune, l'empêchant d'initier la contre-attaque létale. Ceux où il aurait réussi à marquer bien avant, sur les nombreuses occasions qui s'étaient offertes à lui. 

Les doutes l'assaillent alors qu'il sait. Demain, il sera désigné responsable de cet échec  et peut-être bien que c'est le cas. Il n'a même pas plaqué un sourire sur son visage devant la presse, la déception de l'échec bien trop importante. Il sait déjà quels mots feront les Unes des différents journaux sportifs. Et peut-être qu'ils ont raison. Peut-être qu'il n'était tout simplement pas au niveau. Peut-être qu'il était moins fort que ce qu'il pensait être. Il remonte quelques semaines en arrière, passant en revue tous ses matchs. Peut-être que certains ont raison et que ses statistiques ne sont pas en concordance avec ce qu'il montre sur le terrain. 

Il écrase une larme qui roule sur sa joue alors qu'il aimerait ne pas être seul en cet instant. Il aimerait pouvoir être réconforté. Ses coéquipiers avaient tenté de vains mots de consolation avant qu'ils ne se séparent tous pour leurs domiciles respectifs une fois l'avion atterri à Paris. Quelques minutes plus tard, il était hagard devant une tasse remplie de son thé préféré. Pourtant, elle n'avait pas le goût d'apaisement qu'elle avait d'ordinaire. Parce qu'elle lui faisait trop penser à celui qui lui avait offert. Et en ce moment, il n'avait pas envie de penser à celui qui allait vivre son rêve à sa place. 

Il avait fini par avaler une gorgée de la boisson chaude. Elle lui avait brûlé la langue. Tout en le faisant, il avait forcément pensé à Olivier qui lui avait offert un petit sachet du thé lors de leur dernier week-end ensemble quand il lui avait dit qu'il l'aimait vraiment beaucoup. Comme ça, tu penseras à moi à chaque fois que t'en boiras. Il n'avait pas envie de penser à Milan en cet instant. Il savait pourtant qu'il était injuste. Parce que ce n'était pas de la faute d'Olivier s'il était triste ce soir. C'était eux et uniquement eux qui étaient responsables de cet échec alors qu'un nul suffisait pour les envoyer dans la meilleure compétition européenne à son détriment. Il savait aussi que l'attaquant de pointe ne lui en aurait jamais voulu s'il s'était qualifié ce soir et non lui. 

Cela faisait désormais plusieurs heures qu'il avait terminé la boisson aux herbes mais il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Un son le tire de ses pensées. Il a l'impression d'entendre une porte suivie de pas. Bientôt, un trait de lumière pénètre dans la pièce à travers l'encadrement de la porte légèrement entrouverte. 

« Ky ? Tu dors ? »

Il reconnait immédiatement la voix de son compagnon bientôt suivie de mouvements assez lourds. C'était quelque chose dont il se moquait régulièrement, son petit-ami était particulièrement peu discret quand il se déplaçait. Toute l'équipe de France était d'ailleurs d'accord sur ce point, ne cessant d'en rire à chaque rassemblement. 

« Oliv ? C'est toi ? »

La question est inutile et un léger rire lui répond avant que les draps ne soient soulevés et qu'il frisonne quand le froid atteint ses bras nus en dessous. Bientôt un second corps vient s'y glisser, se rapprochant juste qu'à se coller à lui. Il se laisse aller à l'étreinte donc il n'avait pas réalisé qu'il avait autant besoin avant de se retrouver dans ses bras bien trop confortables. Il enfouie son visage dans le creux du cou du joueur de Milan et laisse un soupir de contentement lui échapper. 

« Je suis désolé.

— T'es pas responsable. »

Il y a quelques années, la rivalité aurait fait qu'il l'aurait envoyé bouler. Il aurait tout fait pour que son compagnon reparte à Milan et le laisse tranquille. C'était l'une des raisons de nombreuses histoires brisées et de larmes versées. Ce n'était pas le cas avec Olivier. Ce n'était plus le cas depuis qu'il avait compris que le football était temporaire quand son histoire avec le neuf des bleus pouvait potentiellement être éternelle. 

« Je suis venu dès que j'ai vu et... »

Il vient presser ses lèvres contre celle du plus âgé dont il partage la vie depuis une petite année. Il sent que celui-ci répond à son baiser et c'est tout ce dont il a besoin en cet instant. Il se sent être complétement enveloppé dans l'amour qu'il lui prodigue, les cordes entourant son cœur depuis de nombreuses heures se desserrant légèrement alors que leurs bouches se mêlent dans de calmes et légers mouvements. 

Il finit par se détacher. 

« Merci. D'être venu. »

Il se niche contre le plus grand. Les bras encerclent ses épaules alors qu'il pose sa tête contre le torse musclé du brun qui dépose un baiser sur son front. 

« C'est normal. J'avais pas envie que tu affrontes ça tout seul.

— C'est bizarre. Je savais même pas que c'était de ça que j'avais besoin avant que tu arrives. »

Il connait suffisamment Olivier pour savoir qu'il se met à sourire sans même le voir dans le noir. Le bras le plaque un peu plus contre le t-shirt en coton doux au toucher. Sa respiration se fait plus régulière alors que les doigts dessinent en parallèle des arabesques le long de sa colonne vertébrale et dans son dos.  

« Je t'aime Ky et je serai toujours là pour toi. »

Une vague de bien-être le transperce à l'entente des mots. Ce n'était pas tous les jours qu'ils se disaient leur amour même s'ils savaient tous les deux à quel point ils pouvaient s'aimer. Ses muscles se détendent et il relègue au fin fond de son esprit cette défaite dont il sait qu'il aura envie de parler. Mais plus tard. 

Demain Olivier l'écoutera s'il a envie de se confier. 

Tout de suite, il profite du confort des bras de celui qu'il aime et qui est là pour lui. Il profite de celui revenu et dont l'étreinte le protège de ses doutes, ses craintes et du monde extérieur, alors que le sommeil semble enfin daigner le rattraper, grâce à lui. 

Because maybe
You're gonna be the one that saves me
And after all
You're my wonderwall

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UneDzTeamCR7 enjoy, il est arrivé plus vite que prévu. j'espère qu'il te plaira :) 

sur ce, je retourne à mes corrections !