When I was your man
Same bed but it feels just a little bit bigger now
Our song on the radio but it don't sound the same
When our friends talk about you, all it does is just tear me down
'Cause my heart breaks a little when I hear your name
It all just sounds like ooh, ooh ooh hoo hoo
Mm, too young, too dumb to realize
That I should have bought you flowers
And held your hand
Should have gave you all my hours
When I had the chance
Take you to every party 'cause all you wanted to do was dance
Now my baby's dancing
But he's dancing with another man
Janvier 2019
Porte qui se reclaque derrière le plus jeune. Y a les cris qui avaient résonné, l'assiette qui avait volé, les larmes qui avaient coulé et Lucas qui avait disparu. L'appart semblait bien trop vide en cette belle journée de janvier et tout aurait dû être parfait si les mots n'avaient pas dépassé les pensées. Ou peut-être que ce n'était pas le cas. Peut-être qu'il venait vraiment de s'être fait larguer par son coéquipier. Il trouvait ça brutal mais ça ne l'était peut-être pas. Il avait pu sentir toute la tristesse, la détresse et la colère de l'autre, celle qu'il semblait refouler depuis bien trop longtemps. Restait la question de savoir ce qu'il aurait pu faire de mieux, mais il n'avait pas les réponses. Ou il les avait, mais il ne voulait pas l'admettre.
'L'information vient d'être révélée, le transfert de Lucas Hernandez au Bayern Munich a été acté. Il ira se faire soigner et fera sa rééducation dans son futur club dès le printemps.'
Cœur qui sombre, poings qui se ferment. Il ne pouvait pas le croire. Il ne pouvait pas partir sans qu'ils n'aient eu le temps de s'expliquer. Sans qu'il ait pu s'excuser. C'était impossible. Il ne pouvait pas lui avoir fait ça. Il allait l'appeler pour lui dire que c'était un canular, il allait revenir et son rire allait éclater d'ici cinq minutes dans son entrée alors qu'il lui dirait J't'ai bien eu. Et puis il se jetterait sur lui et l'embrasserait. Tout allait rentrer dans l'ordre. Mais le silence reste. Il ne revient pas avec son sourire planté sur le visage, son regard dans lequel brillerait la malice. Il est seul.
C'est vrai ?
Il attend une réponse. Une négative. Un Lucas qui lui dirait que non il ne va pas à Munich mais reste bien à l'Atletico avec lui.
Oui.
C'est sec, bref et sans aucune explication en plus. Pourtant l'absence en tant que telle veut tout dire. Il tire un trait sur lui, sur eux, sur l'amour qu'ils ont pu se porter pendant quelques années. Il ne comprend pas comment ça avait pu basculer aussi rapidement. Portable qui traverse la pièce pour aller s'éclater sur le mur.
Fais sauter ma clause, je peux pas rester à Madrid.
Message envoyé sur le coup à sa sœur et agente.
Je suis désolée Antoine.
Larme écrasée, c'était la seule qui était au courant. Elle ne lui avait pas mis de message la veille mais il fallait croire qu'elle avait compris ses raisons.
Tu veux que je vienne te tenir compagnie ?
Il soupire. Peut-être qu'il serait mieux si elle était là, mais il ne pouvait pas lui imposer, elle avait une vie de famille. Cette vie qu'il avait été incapable de bâtir avec l'autre parce qu'il avait eu trop peur.
Non, ça va, t'inquiète pas.
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Août 2019
Il vient de débarquer à Barcelone, il tente de prendre ses repères. Son ancienne ville lui manque, son ancienne équipe et son entraîneur lui manque. Mais ce n'est rien par rapport au manque qu'il ressent vis-à-vis de l'absence de Lucas. Il avait tellement besoin de lui. Il se mourait à petit feu. Il avait eu Paul qui comprenait bien que quelque chose n'allait pas. Il avait essayé de le faire parler puis avait arrêté face à son silence. Il avait juste conclu par un « tu me caches quelque chose Grizi et je trouverai ce que c'est. » Et il lui faisait confiance pour le faire même s'il n'en avait pas particulièrement envie. Qu'est-ce qu'il penserait de lui s'il savait qu'il avait été en couple avec un gars ? Et puis il se souvient que c'était à cause de questions comme ça qu'il était là, tout seul comme un con.
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Flack-back janvier
« C'est notre anniversaire Antoine, tu pourrais faire un effort. »
Il soupire alors que le brun a les yeux qui flamboient dangereusement.
« On est trop connus pour ça.
— J'te fais honte ? »
Colère qui pointe dans son regard.
« Parce que dis-le directement si c'est le cas. »
Il peut sentir sa douleur cachée derrière les paroles un peu trop fortes.
« Mais non Lucas... »
Il le coupe.
« Et ben montre le moi, montre-moi que t'as pas honte de moi, fais un resto avec moi. »
Cœur qui se serre, sang qui se glace. Il ne pouvait pas. Il avait trop peur. Mots qui revenaient à ses oreilles. Ceux qu'il avait bien trop entendus dans les vestiaires. Ceux qui étaient bien trop homophobes. Il ne voulait pas devoir mettre un terme à sa carrière à cause de ça.
« Je... euh...
— Te fatigue pas, j'ai compris. »
Léger silence.
« Tu fais chier Griezmann. C'est quoi ton problème ? Tu flippes ? Mais moi j'en peux plus. J'en peux plus que tu sois obligé de te montrer après de filles et que tu rentres tard à la maison juste à cause de ça. J'en ai marre de te voir en photo dans leurs bras. J'en ai marre que le monde entier passe avant moi. J'en ai marre d'avoir une flippette comme compagnon. »
Main qui se dépose sur le poignet de l'autre. Il essaie de l'attirer à lui.
« C'est pas ça Lucas, tu le sais.
— Non, je sais plus et je peux plus faire semblant. Ça me détruit de pas pouvoir être dehors avec toi. »
Main qui s'arrache à sa poigne.
« Mais Lucas...
— Dis-moi que tu m'aimes.
— Je... »
Larme qui vient rouler sur la joue de l'autre.
« Je le savais. Laisse-moi partir Antoine. »
Il le rattrape alors qu'il est monté dans leur chambre.
« Lucas, écoute-moi, je vais faire des efforts je te promets. »
Regard sombre qui plonge dans le sien. Y a plus d'amour, y a que tristesse, désolation et acceptation.
« Non Antoine, tu seras jamais prêt. Et je veux plus de cette vie. Je veux être moi-même quitte à ce que je perde tout. Parce que j'ai beau avoir le foot, je suis pas heureux. Pas comme ça. »
Affaires jetées dans un sac. Il n'arrive à rien dire. Parce qu'il ne pourrait jamais être ce que Lucas voulait. Il ne pouvait pas.
Larmes qui roulent sur ses joues alors que l'autre descend les escaliers.
« J'suis pas comme toi Hernandez t'as pas compris ? J'suis pas gay. »
Éclats de rire froid de l'autre. Blond qui se retrouve plaqué contre un mur. Jambe qui se glisse entre les siennes.
« C'est pas parce que j'aime les hommes que j'ai envie qu'on fasse des trucs ensemble en public, c'est parce que je t'aime. »
Lèvres qui se posent sur les siennes. Et il le sait, il le sent, que c'est celui d'adieu.
« Peut-être qu'un jour t'arriveras à être en paix avec toi-même, à accepter que toi aussi t'aimes les hommes et que c'est pas un crime. Mais j'en peux plus de culpabiliser de ce que je suis à cause de toi. De culpabiliser de pas me montrer auprès d'une fille parce qu'on risquerait de comprendre pour moi et donc pour nous. De culpabiliser à l'idée d'avoir envie faire un resto avec celui que j'aime. J'en peux plus de t'attendre tous les jours alors que tu découches deux fois par semaine pour prouver au monde que t'aimes aussi les femmes et que t'es normal. T'as le droit d'aimer les deux. T'as le droit de m'aimer aussi et de me le dire, ça va pas te brûler la langue. »
Regard qui se perd dans le vide. Il le savait. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de le provoquer avec ça ? Comme s'il rejetait l'idée d'être avec un homme sur lui. Parce que c'était la première fois pour lui et il n'arrivait pas à l'admettre. Il disparaît.
« T'étais rien de toute façon Hernandez, tu me briseras pas le cœur en partant, t'étais qu'une expérience. »
Porte qui se reclaque fermant un chapitre de deux années, assiette qui vole, torrent de larmes qui viennent sillonner les joues. Il s'effondre.
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Il compte les jours avant le prochain rassemblement des bleus. Parce qu'ils allaient pouvoir se retrouver et peut-être qu'ils pourraient en profiter pour discuter. Il hésite à appeler Deschamps pour qu'il les mette ensemble et puis ne le fait pas. Parce que si ça ne s'arrangeait pas, il ne pourrait pas expliquer son envie de changer de chambre et de ne pas la partager avec celui à l'accent chantant. Jours qu'il compte. Il se demande s'il va bien. Il avait répondu à aucun des messages qu'il lui avait mis alors il avait fini par arrêter, il avait compris qu'il ne voulait pas de lui. Et les rassemblements avaient eu lieu sans lui. Il le voyait sur les photos, parfois en match. Il espérait que son genou allait mieux. Il semblait heureux.
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Mars 2020
« Lucas ! »
Si un regard avait pu tuer, il se serait effondré. Il n'avait rien répondu, il s'était contenté de passer en continuant sa discussion avec Benjamin, Kingley et Corentin qui arrivaient en même temps que lui en direct de la Bavière. Il s'était débrouillé pour entraîner le groupe dans une autre direction.
« Il se passe quoi avec Lucas ? »
Grand personnage qui se tient à côté de lui.
« Rien pourquoi ?
— D'accord. »
Mais il sait très bien qu'il n'est pas dupe le phénomène qui lui sert de meilleur ami. Il lui manquait tellement. Il se bat quelques secondes contre les larmes qui menacent de pointer. Et dire qu'il n'avait jamais été capable de lui dire à quel point il comptait pour lui. À quel point il était indispensable à son bonheur et son existence. Ou peut-être qu'il ne l'avait compris que quand son appart était devenu subitement silencieux et que l'autre n'était plus là pour égayer ses journées et réchauffer ses nuits.
Il n'arrive pas à aller le voir. Parce qu'il ne sait pas ce qu'il lui dirait. Parce qu'il souriait quand il était en compagnie des autres et il lui lançait uniquement des regards noirs. Peut-être qu'il n'aurait jamais dû sortir cette phrase. Parce qu'il avait été tout sauf une expérience. Il était cette personne qu'il avait aimée pendant deux ans sans le comprendre, en en ayant honte, bien trop honte alors que ça n'aurait pas dû être le cas. Il entend son rire qui résonne au loin alors qu'il saute sur le dos de Benjamin. Apparemment, ils venaient de gagner leur partie de billard.
Il sent son cœur qui se serre. Avant c'était sur lui qu'il sautait ainsi. Et le blond râlait toujours et le faisait descendre trop rapidement. Il le redéposer toujours au sol avant qu'il n'arrive à déposer ses lèvres sur sa joue. Et là, c'est sur celle du bouclé que la bouche est déposée. Cœur qui rate un battement et qui se fissure quand il capte le regard qu'ils échangent. C'était impossible. Il ne pouvait pas l'avoir remplacé. Il se faisait des illusions. Mais y a le bras de l'autre qui vient se glisser autour de son épaule une fois qu'il est descendu de son dos.
« T'es trop lourd par rapport à moi pour faire ça. Tu vas me briser. »
Plusieurs éclats de rire se mêlent. Celui des deux protagonistes et celui de leurs deux compères.
« Ça te fera une bonne excuse pour lui demander un massage. »
Et d'où il est, il peut nettement voir les joues qui s'empourprent en même temps que son cœur se brise.
x x x
« T'es avec Ben ? »
Il avait réussi à le coincer pour enfin discuter avec lui. Il aurait aimé commencer différemment. Peut-être lui demander comment il allait. Ou bien lui dire qu'il regrettait. Mais il fallait croire que c'était plus de ça qu'il se préoccupait depuis qu'il doutait.
« La vie de ton 'expérience' ne te concerne en rien.
— Lucas...
— Ne dis rien. Je veux pas des énièmes excuses, j'ai refait ma vie, tu devrais faire pareil. »
Couteau qu'on vient lui planter dans le cœur. Il en a le souffle coupé, il ne sait plus quoi dire ou faire.
« T'étais pas une expérience Lucas. »
Il plonge son regard bleuté dans les yeux de l'autre. Légère nostalgie qui y traîne.
« Heureux de l'entendre.
— Je t'aime et...
— Et dire qu'il aura fallu que tu me perdes pour que tu sois enfin capable de me le dire. »
C'est sec et il sent son cœur qui souffre un peu plus. Larmes qui viennent brouiller ses yeux avant que l'une d'entre elles ne lui échappe. Douceur qui vient enfin s'installer dans le regard qui lui fait face. Douleur qui s'y mêle un peu. Main qui se pose sur sa joue, doigts qui viennent essuyer les perles salées qui y traînent.
« Ça va faire cinq mois que je suis avec lui. Je suis désolé. »
Pourtant ce n'est pas à lui d'être désolé.
« Et ?
— Et quoi ?
— T'es heureux ? »
Il le voit qui hésite. Et il sait très bien qu'elle va être la réponse. Il était en train de chercher ses mots.
« Oui Antoine, je suis très heureux avec lui. »
Et il sait pourquoi. Parce que l'autre lui donnait ce qu'il ne lui avait jamais donné.
« Lucas ? »
Bouclé qui finit par arriver.
« Ça fait un quart d'heure que je te cherchais, Paul veut faire... »
Il se stoppe.
« Oh désolé... »
Sourire gêné.
« Je vous laisse. »
Léger soupir alors que son ancien coéquipier le suit du regard pendant quelques secondes. Et puis il se reconcentre sur le blond.
« Fais ta vie Antoine, avec une femme, avec un homme, sois heureux.
— Mais c'est avec toi que... »
Visage qui se retrouve encadré par les mains de l'autre.
« Je suis avec Benjamin, il me donne ce dont j'ai besoin, il assume. King et Coco savent tu sais. »
Regard qui se ferme quelques secondes, c'était pas possible.
« Mais j'ai l'impression que toi aussi tu assumes plus. On était peut-être juste amené à se croiser pour ça tu sais. C'était peut-être notre destin. Je t'ai aimé Antoine, vraiment. Et tu compteras toujours pour moi, mais maintenant c'est avec Ben que j'ai envie d'être heureux. Alors si tu m'aimes vraiment, laisse-moi essayer de construire quelque chose avec lui sans te mettre en travers de notre bonheur. »
Il a envie de l'embrasser une dernière fois, lèvres qui s'approchent mais y a la tête qui tourne au dernier moment et la bouche qui heurte la joue avant que l'autre ne vienne le serrer quelques secondes contre lui.
« Apprends à faire confiance à ton destin. »
Et il s'en va en lâchant un « T'avais raison tu sais, le destin, il existait pas pour nous. Mais il t'attend quelque part le tien » en disparaissait au coin de la haie. Il sourit et puis il rit le blond. Parce qu'il disait toujours ça avant. Et il ne comprenait pas. Il trouvait ça ridicule cette idée que le destin gouvernait leurs choix. Lucas il avait jamais peur quand il prenait ses décisions grâce à ça. Parce qu'il croyait toujours que même du pire viendrait le plus beau. Il se laissait porter. Il ne l'avait pas cru quand il avait dit qu'ils étaient faits pour être ensemble. Et il fallait croire que l'autre pensait qu'il avait eu raison désormais.
Les larmes se mettent à rouler à nouveau. Flot glissant sur ses joues alors qu'il rentre au château. Il se précipite dans la chambre de Paul. Il avait oublié que c'était là qu'ils étaient, pourtant le bouclé l'avait bien dit. Main qui se tend en direction du bouclé qui la saisit. Et les deux tourtereaux disparaissent pour les laisser en paix. Il comprend tellement maintenant. Parce que jamais il prenait sa main quand il lui tendait. Parce qu'il avait peur qu'on remarque, qu'on juge.
« Tu crois que Ben va manger des glaces avec Lucas ? »
Rire du brun.
« Pourquoi ? C'est quoi cette question Antoine ?
— Parce qu'il me demandait toutes les semaines. Toutes les semaines pendant deux ans il m'a demandé d'aller manger une glace avec lui, et toutes les semaines pendant deux ans je lui ai dit non parce que j'avais peur que quelqu'un comprenne qu'on s'aimait et que ça brise ma carrière. »
Voix brisée. Larmes qui continuent de mouiller les joues, alors que l'étonnement se fait chez l'autre.
« Je savais bien que tu me cachais quelque chose Grizi. »
Et puis, il rit et il vient le serrer contre lui.
« Je sais pas si Ben va manger des glaces avec lui, mais je sais que si quelqu'un cherche à faire du mal à mon meilleur ami quand je lui trouverai l'homme de sa vie, il aura à faire à moi. »
Il arrive à lui arracher un sourire. Et puis il continue de parler pour tenter de lui changer les idées. Mais lui ne pense qu'à tout ce qu'il aurait pu faire. Tous ces petits non qu'il aurait été si simple de transformer en oui. Et il espère que Benjamin dit toujours oui.
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hop-là on continue les republi avec ce griezmann/hernandez/pavard à la fin douce-amère.
pour la suite ceux qui lisent vous préférez quoi entre liverpool, dortmund ou ajax ?
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