Help (p.2)
When I was younger, so much younger than today
I never needed anybody's help in any way
(Now) but now these days are gone (these days are gone)
I'm not so self assured
(And now I find) now I find I've changed my mind
And opened up the doorsHelp me if you can, I'm feeling down
And I do appreciate you being 'round
Help me get my feet back on the ground
Won't you please, please help me
Son cœur s'était violemment serré. Ça ne pouvait pas être vrai. C'était forcément une blague. Il ne pouvait pas partir.
« C'est une mutation Marco, je peux pas y faire grand-chose. »
Il avait retenu ses larmes mais il savait que Niklas n'avait pas été dupe. Il l'avait senti à la façon de le serrer un peu trop fort contre lui et de lui murmurer des mots de réconfort. Parce que s'il partait loin, il n'y avait aucun moyen qu'il le suive. Il ne pouvait pas changer comme ça, et il aimait trop son club pour ça. Il y était enchainé. Autant qu'il était enchainé au brun.
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« Marco, concentre toi bon sang ! T'as pas réussi un contrôle de l'entrainement, c'est la base du football. »
Il soupire. Mais il n'y arrive pas. Parce qu'il ne pense qu'à son départ depuis une semaine. Parce qu'il n'en dort plus de la nuit.
« Mats, tu pourras dire à Thomas que j'ai un problème perso à régler.
─ Problème de cœur ?
─ Je t'expliquerai plus tard. »
Il quitte le lieu d'entrainement aussitôt celui de groupe terminé prenant une décision sur un coup de tête. De toute façon, à quoi bon faire sa muscu quand il n'avait clairement pas la tête à ça. Il file à vive allure en direction de la ville voisine dans sa voiture jaune et noire. Il la gare dans un crissement de freins devant la caserne. Tous les regards se tournent vers lui quand il y rentre.
« Bonjour. Je voudrais parler au responsable s'il vous plait ? »
Leurs regards sont paumés, interdits. Évidemment qu'ils ne peuvent pas comprendre ce qu'il faisait ici.
« Qu'est-ce que tu fous là ? »
Il se retourne. Il voit la colère qui traine dans le regard qu'il aimait tant. Il lui en voulait d'être là, dans son univers. Leur échange de regards ne passe pas inaperçu.
« À ton avis ? »
Il hésite une seconde. Il n'est pas si sûr qu'il est totalement prêt à le faire. Il n'arrive pas à définir ce qui traine dans les yeux de son amant.
« Marco, laisse-moi me mêler de ma vie-privée s'il te plait. »
Sa gorge se noue. Sa vie privée ?
« Ta vie privée ? Parce que pour moi, ça fait deux ans que c'est notre vie privée et je ne vais certainement pas laisser une putain de mutation détruire notre couple. Et s'il faut que je signe un papier pour acter que t'es pas un célibataire qu'on peut balader dans toute l'Allemagne, je vais le faire. »
Le silence se fait autour d'eux et son cœur se met à battre à tout rompre. Il a l'impression soudaine d'être le centre parfait de l'attention de tout le monde. Il sent les doigts qui attrapent les siens et qui l'entrainent plus loin. Il suit le mouvement tel un pantin. Son dos heurte un mur et on s'empare de sa bouche. Il ferme les yeux sous le contact, ses bras s'enroulant immédiatement autour de la taille de son compagnon pour le serrer fort contre lui. Il sent ses battements de cœur qui ne se calment pas, même avec la tête enfouie dans le torse du brun l'entourant de ses bras.
« Je sais que t'as peur des conséquences, mais je t'aime et ça va aller. »
Et il le croit immédiatement.
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« Niklas, Monsieur Reus. Le commandant veut vous voir. Maintenant. »
Il ne veut plus repasser devant les collègues de son ami.
« Ne t'inquiète pas, ils savaient depuis longtemps pour moi, ils s'en sont toujours moqués. Viens maintenant. »
Il se laisse entrainer. Ses joues le brûlent et il baisse les yeux quand les sourires amusés se posent sur lui.
« Si on m'avait dit que t'arriverais à ferrer un si gros poisson Nick ! »
Ça éclate de rire et quelques sifflets retentissent.
« Quand je pense que tu as prétendu devant toute la caserne que j'avais rêvé quand j'ai dit qu'il t'avait tapé dans l'œil à l'arrière du camion alors que tu te le faisais en cachette. »
Il aimerait encore plus disparaître qu'avant.
« J'espère que t'as pas changé d'allégeance et que le pull jaune sur lequel tu pionces en garde n'est pas un des siens. »
Un léger rire lui échappe, trahissant au passage son amant.
« Niklas. Ne nous dis pas que tu vas le voir en match ? Ni que tu portes son maillot ? »
Ils ont été arrêtés au milieu du trajet.
« Je ne lui interdis pas d'aller aussi voir leurs matchs de merde quand je joue en extérieur ou pas au même moment. »
Il se sent immédiatement être pincé dans les côtes et il éclate de rire.
« Je ne sais pas si on peut encore t'accepter dans nos sorties. Tu joues pour l'ennemi là. »
Un sourire amusé a fini par se peindre sur les lèvres du blond qui a relevé le regard depuis un long moment.
« C'est-à-dire qu'il est quand même plus agréable à vivre quand il vient de gagner... De tous points de vue, si vous voyez ce que je veux dire. »
La remarque qu'il voulait lui renvoyer pour sa première partie de tirade meurt sur ses lèvres sous les rires qui éclatent. Sa tête est rouge tomate et il ne sait plus où se mettre. Pourtant il a tout sauf tort. Les soirées post-victoires en sa compagnie alors qu'il était euphorique étaient un régal.
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Son regard fixe le plafond alors que leurs corps sont allongés l'un à côté de l'autre.
« Et dire que j'ai failli être privé de ça par une mutation. »
Son éclat de rire est coupé par le regard entre agacement et amusement de son petit-ami. Un poing vient s'écraser dans son épaule dénudée. Il tourne la tête dans son oreiller, puis roule dans les draps s'installant sur le côté. Ses doigts viennent parcourir doucement le contour du visage de son amant.
« J'en ai pas dormi pendant une semaine tu sais. Je sais qu'on s'aime et que la distance nous aurait certainement pas séparés, mais j'ai besoin de toi au quotidien. »
Parce qu'il l'ancrait. Il lui permettait de sortir de son univers, de garder les pieds sur terre.
« Merci d'être intervenu même si ça te terrifiait que cela se sache pour nous. »
Il se sent être attiré dans les bras. Il inspire l'odeur dont il avait failli être dépossédé. Il embrasse l'épaule à son niveau.
« L'idée que des gens sachent pour nous ne m'a jamais empêché de dormir. Je n'ai jamais raté des passes parce que quelqu'un nous avait peut-être vus. Être loin de toi me terrifiait bien plus. »
Les aveux glissent lentement. Il se sent être embrassé pendant quelques longues secondes avant que le brun ne s'éloigne, lui souriant et le regard brillant trop fortement.
« Moi non plus je dormais plus. Ma lettre de démission était déjà prête, je devais la déposer demain matin. »
Sa prise se resserre sur le pompier. Il était vraiment prêt à ça pour lui ? À mettre un terme à son rêve d'enfant.
« Épouse-moi. »
Il n'avait jamais pensé au mariage, ou uniquement vaguement. Il n'avait rien, pas de bague, pas de discours. Mais ça semblait une évidence en cet instant. Il voulait l'épouser. Il voulait faire sa vie avec lui. Il voulait le chérir jusqu'à la fin de son existence. Parce que l'homme dans le regard duquel brillait quelques larmes était prêt à sacrifier sa passion pour qu'ils puissent rester ensemble et jamais il n'aurait cru que quelqu'un aurait pu faire ça pour lui. Mais le silence en réponse malgré les larmes le laisse perplexe. Tout autant que le corps qui se détache de lui pour rouler du loin, puis se lever.
« Niklas... ? »
La peur l'étreint. L'absence de réponse le terrifie. Est-ce qu'il ne voulait pas de lui ? Il sent les larmes qui lui montent aux yeux. Et qui finissent par déborder quand le pompier revient, déposant un écrin au milieu de leur lit.
« Ça devait attendre ton anniversaire, mais je vois que t'as réussi à me prendre de vitesse. »
Son léger rire est stoppé par le baiser partagé. Et quelques minutes plus tard, il ne peut s'empêcher d'admirer l'anneau qui orne son doigt alors que leurs mains sont liées au milieu de l'instant partagé.
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« T'es en retard Marco.
─ Désolé, j'ai eu un problème de démarreur au moment de partir. »
Un rire éclate dans son oreille une fois l'entraineur partit.
« Problème de démarreur ? Vraiment ? »
Le défenseur brun joue des sourcils, le regard malicieux.
« Problème de cœur réglé j'imagine.
─ Comment tu... ?
─ Faudra que tu dises à ton amant qu'une demande de mariage ne l'autorise pas à te marquer, sauf si ça ne te dérange pas que tes coéquipiers te vannent à ce sujet. Félicitations au passage. »
Ses joues le brûlent une seconde. Et il déteste Mats d'être aussi observateur.
« Je crois que tu as plusieurs choses à me raconter. Je m'invite donc chez vous ce soir, je veux vos deux points de vue sur cette histoire. »
Il lève les yeux au ciel. Il fallait croire qu'il n'allait pas pouvoir passer la soirée tranquillement glissé dans les bras de son tout récent fiancé.
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« Je vais chez Mario après le match, j'y reste quelques jours. »
Il voit à la tête de son petit-ami que ce n'est pas trop à son goût.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il voit l'énervement sur son visage si souriant quelques minutes plus tôt.
« Il est quoi pour toi Marco ? »
Il ne peut s'empêcher d'éclater de rire lorsqu'il comprend.
« C'est mon meilleur ami.
─ Il n'a jamais été rien de plus ?
─ Non, pourquoi ? Tu pourrais venir si tu veux, ça sera l'occasion que tu le rencontres enfin. »
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Il est attiré contre le torse de l'attaquant. Ses bras encerclent son cou alors qu'il se glisse dans ses bras et qu'il se sent être comprimé un peu trop fort. Il sourit dans l'étreinte avant de s'en échapper pour retrouver son petit-ami.
« Rob, j'te présente Niklas. »
Une main se tend dans sa direction. S'il ne l'avait jamais vu, il lui avait déjà de nombreuses fois parlé de lui, lui demandant régulièrement des conseils. C'était loin d'être le cas du petit brun à qui il devrait annoncer la nouvelle par la suite. Et s'il avait un sourire plaqué sur le visage, cette idée l'effrayait un peu. Parce que l'avis de Mario comptait bien trop et il n'avait aucune idée de comment il allait prendre la nouvelle.
« Enchanté, Robert, l'ex de Marco. »
Il sent les doigts entremêlés aux siens qui se crispent à la présentation du polonais. Il le fusille du regard. Cette blague était d'un mauvais goût sans nom. Comment osait-il faire une remarque aussi idiote ? Les doigts se retrouvent rapidement sur sa hanche. Il se sent être attiré, ne pouvant pas vraiment échapper à la poigne du pompier, pas qu'il en ait la moindre envie. Le regard pétille en face d'eux. Les doigts s'approchent de son visage, glissent sur sa joue alors qu'il lui sourit. Il sent la prise qui se fait encore plus forte alors que le regard de son compagnon se noircit.
« Possessif, j'aime ! »
Et il éclate de rire. Il esquive la main qui se tend de nouveau dans sa direction.
« T'as fini de jouer c'est bon ?
─ Le prends pas comme ça Marco. Toi et moi, c'est à la vie à la mort, non ? »
Il souffle. Mais il sent le regard tempétueux de son tout à côté de lui. Il sait que cette saleté de bavarois a réussi à mettre le doute dans son esprit en quelques phrases et gestes. Et il le déteste de toujours tout prendre à la légère. Il dépose un chaste baiser sur ses lèvres pour le rassurer sous le regard amusé de son ancien coéquipier.
« On a peur de faire face à la colère de son pompier ? »
Il lève les yeux au ciel, avant de se tourner vers son brun.
« T'as rien à craindre de lui, il est aussi attiré par les hommes que je suis hétéro. »
Il ne peut s'empêcher de rire devant le soupir de soulagement qui s'élève dans l'air.
« Et tu n'as pas à avoir un complexe d'infériorité, c'est que de la gonflette chez lui. »
Il prend une claque à l'arrière du crâne alors que ça arrache un rire celui à côté de lui.
« Dévoile pas mes secrets toi !
─ D'ailleurs Anna est là ?
─ Non elle est partie voir ses parents, je suis tout à toi beau-gosse. »
Des bras l'entourent par derrière. Il sent le torse qui se colle à son dos et son sourire s'étire immédiatement. Il se sent être comprimé, une tête se dépose contre son omoplate. Il a reconnu immédiatement l'odeur du shampoing de celui le serrant ainsi contre lui.
« Coucou Woody. Tu m'as manqué. »
En face le polonais a le regard qui se met à pétiller.
« Les ennuis commencent. »
Il n'y prend pas gare. Il se retourne. Les bras du petit brun l'accueillent immédiatement.
« C'est long deux mois sans toi. Tu viens plus jamais. »
Il sent les lèvres qui jouent avec son épiderme par endroit alors que le plus jeune râle en même temps. Soudainement, une pièce manquante de sa vie de tous les jours venait de se réinsérer en lui. Il ferme les paupières sur ses prunelles vertes, inspirant l'odeur de son meilleur-ami. C'était comme sa maison. C'était agréable. C'était chez-lui. C'était un endroit où il se sentirait toujours bien. Il dépose ses lèvres sur sa joue.
« Tu m'as tellement manqué. »
Parce que même après des années, il ne s'était pas habitué à vivre loin de lui, à ne pas pouvoir lui confier régulièrement des parties de sa vie sans pouvoir plonger dans ses yeux chocolat si captivés et captivants. Il n'entend pas les pas qui claquent quand la phrase s'élève dans l'air. Il ne voit pas que son homme vient de se faire la malle.
« Qu'est-ce que tu voulais m'annoncer de si important ? T'avais l'air tellement heureux au téléphone. »
Quand il pensait que Marco lui avait dit qu'il n'y avait rien avec le joueur bavarois. Il s'était bien foutu de sa gueule ! Pourtant la phrase prononcée l'empêche d'aller plus loin.
« J'ai quelqu'un dans ma vie Sunny. »
Il s'attend à des phrases de rupture d'une relation qui n'avait peut-être jamais été pleinement consumée, ou terminée. Mais elles n'arrivent pas.
« Mais c'est génial ! »
Il se retourne pour voir le visage brillant de bonheur du coéquipier.
« Pour tout te dire, je m'en doutais. Tu rayonnais dernièrement. T'avais toujours ce sourire sur les photos de l'entrainement.
─ Arrête de me stalker tout le temps. »
Il entend leurs rires qui se mêlent.
« Ça fait longtemps ? »
Il voit la tête blonde qui est vigoureusement hochée.
« Depuis la coupe du monde. »
L'autre le frappe doucement.
« Deux ans ?! Et qu'est-ce que t'attends pour nous présenter, je peux le savoir ?! Je veux faire sa rencontre ! »
Il entend le rire du blond qui partageait sa vie.
« T'as mis six mois à me dire pour AK alors que toute l'équipe t'avait cramé depuis des mois. »
La réponse qui tombe du tac au tac lui arrache un sourire.
« C'est toujours moins que deux ans. Et c'était ma première relation, je voulais être certain que ça représentait quelque chose. - Le silence se fait quelques secondes. - T'étais pas certain pour pas m'avoir dit avant ?
─ Non non, c'est différent, ça fait longtemps que je sais que c'est la bonne personne. »
Il sent son cœur qui se met à battre plus rapidement sous les mots de son amant.
« Est-ce que c'est parce que c'est... hmm... un homme ?
─ Comment tu... ? »
Il pose son regard sur le regard fuyant du blond et ses joues rougies.
« Je... Oui... »
Le silence se fait un instant. Il se demande s'il devait écouter. C'était pas vraiment sa vie. Pourtant, il voulait être là pour lui si ça dérapait.
« Est-ce que ça te dérange ? »
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas senti une telle incertitude dans sa voix. Il pouvait palper sa crainte à l'intonation de son timbre. Il se demande comment cela allait tourner. Mais il fallait croire que le corps de son compagnon qui venait de se faire littéralement comprimer dans l'étreinte du plus petit devait être une bonne indication.
« Le fait que tu es attiré par les hommes, ça faisait bien longtemps que je l'avais deviné Woody.
─ Mais pourquoi t'as jamais... ?
─ Parce que c'était à toi de décider si tu voulais m'en parler. Et parce que j'en ai strictement rien à cirer des personnes que tu fous dans ton lit tant qu'elles te font pas du mal. Maintenant viens, on va s'assoir dans le canap on sera mieux pour papoter. Je veux TOUT savoir sur celui qui rend heureux mon meilleur ami. »
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« Rassuré ? »
Il sursaute quand le polonais le retrouve.
« Ils ont toujours été comme ça. S'il y a bien une chose de sûre, c'est qu'ils s'aiment certainement bien plus que la normale, mais que c'est tout à fait platonique. »
Il récupère le verre qu'on lui tend.
« Bois, il en a pour un moment connaissant la curiosité de Mario. Et étant donné qu'ils ont deux mois à rattraper en plus, tu vas devoir te coltiner ma personne parce qu'ils en ont en plus pour très longtemps sur tout le reste. Je vais te présenter des gens. »
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Les lèvres qui se posent sur les siennes sont sucrées. Elles ont le goût d'alcool mêlé à celui du coca et du citron. Il comprend immédiatement que Marco a bu, trop bu. Parce qu'il n'avait pas dit à plus de cinq personnes dans la pièce qu'ils étaient ensemble et il ne semblait pas en avoir grand-chose à faire.
« Je rêve ou t'es saoul ? »
Le blond s'éloigne un instant. Il peut voir son regard un peu embué à travers sa vision également floue.
« Mario m'a fait boire... »
La réponse tombe avant qu'il ne retourne à sa tâche précédente.
« Bruhhh, vodka. »
La grimace de dégoût qui s'affiche sur le visage du blond alors qu'il avait glissé sa langue dans sa bouche le fait rire.
« Robert m'a fait boire... »
Leurs nez s'effleurent une seconde. Les doigts jouent avec les mèches.
« Il ne t'a pas fait goûter toute sa collection j'espère. »
Il ne peut pas s'empêcher de rire. Ça tanguait franchement autour de lui aussi. Ce n'était que des shooters mais il aurait dû se méfier du polonais.
« Je crois que j'ai trop bu. »
Et Marco était si beau. Il presse ses lèvres contre les autres. Il dévie. Les lumières sont dansantes, l'ambiance sombre depuis qu'une partie de la maison du polonais s'est transformée en piste de danse. Leurs corps entrent en contact. Il sait que son compagnon est tout aussi éméché que lui, parce que sinon, il l'aurait déjà repoussé. Il savait qu'il était timide lorsqu'il s'agissait de se montrer proches en public. Il lui avait déjà fait plusieurs fois le coup à la caserne. C'était tout juste s'il avait le droit de lui arracher un baiser et de lui tenir la main ou de s'assoir sur ses genoux en soirée.
Alors il n'y avait aucune raison rationnelle pour qu'ils soient en train de s'embrasser dans un coin du salon à la vue de tous. Et aucune non plus pour qu'il ne l'autorise à laisser courir ses mains sur son corps à travers sa chemise et qu'il rapproche leurs corps au point qu'une simple feuille de papier ne puisse se glisser entre eux. Le blond lui murmurait des mots doux dans l'oreille par intermittence.
« T'aurais pu me dire que tu l'avais ramené, Woody. »
Il sursaute lorsque la voix retentit dans son dos.
« Je voulais te faire la surprise. J'étais parti le chercher pour vous présenter, et puis je me suis un peu perdu en chemin. »
Le brun a un regard amusé quand il traine sur les amoureux.
« C'est ce que je vois. Rob t'avait prévu la chambre du fond en haut, si ça peut t'être utile. »
Et il éclate de rire tandis qu'il imagine le blond qui se met à rougir à la tête qu'il fait. Une main se tend devant lui.
« Alors c'est toi le pompier ? »
Il se sent être scruté attentivement par l'autre. Il est figé, les mains de Marco toujours sur lui et les siennes trainant en réponse. Il se détache un peu, finit par tendre sa main.
« Marco me parle beaucoup trop de toi à mon goût. »
Il arrive à arracher un rire au meilleur ami et ça le rassure un peu.
« Tu m'avais pas dit qu'il était jaloux Woody. »
Une langue se tend en retour et il est amusé par le comportement du blond. Et puis sa main entre en contact avec celle de l'ami.
« Enchanté. »
Il déglutit un peu, se demandant ce que la personne la plus importante dans la vie de son compagnon pouvait bien penser de lui. Parce que oui, il avait compris depuis longtemps qu'il le mettait au même niveau. Pas pour les mêmes raisons, mais tout de même. Il avait été souvent énervé de l'entendre dire je vais demander l'avis de Mario pour des sujets où il aurait été tout à fait apte à donner le sien ou il faut que j'appelle Mario dès lors qu'il n'allait pas bien, ce qui l'empêchait lui de le rassurer.
Et puis il avait fini par s'y faire. Aussi par comprendre. Parce qu'ils partageaient des choses qu'il ne pouvait qu'entrevoir. Il pouvait sentir la peine des défaites ou des blessures à travers Marco, mais jamais autant que lui pouvait le faire. Parce que contrairement à lui, il vivait tout ça.
Son regard est aspiré dans celui de l'autre et il voudrait le détourner sans y parvenir. Il a l'impression que son âme est transpercée par le regard tout aussi éméché que celui du blond. Il ne sait pas combien de temps il reste captif des yeux chocolat du brun silencieux.
« Est-ce que je passe le test ? »
Sa voix est timide quand il finit par briser le silence, tandis que la remarque fait sourire le brun.
« Cet imbécile vient de me parler de toi sans discontinuité pendant une heure et j'en ai conclu que un : pour lui tu étais le bon. Deux : tu avais vraiment l'air d'être le bon à ses descriptions. Trois : j'ai plus à avoir peur qu'il fasse cramer sa baraque en faisant de la cuisine. Quatre : j'aurais préféré ne jamais savoir ce que vous faisiez dans vos draps. »
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« Je crois qu'il y a autre chose que tu m'as cachée non ? »
La voix venait de résonner à côté d'eux alors qu'ils venaient tout juste d'arriver dans le salon. Quelques secondes plus tard, un brun tout habillé, souriant et bien plus réveillé qu'eux a la main glissée dans celle de Marco.
« Doucement Sunny, je suis fatigué.
─ Non, tu as la gueule de bois, c'est très différent. »
Et le rire qui s'élève lui provoque un léger mal de crâne. Il peut voir à son regard pas éveillé que c'était certainement un peu trop vif aussi pour celui dans les bras de qui il venait de passer la nuit.
« Pas un pour rattraper l'autre à ce que je vois. Certainement trop occupés à se sauter dessus pour penser à boire de la flotte avant d'aller dormir. »
Le blond lève les yeux au ciel. Le brun le voit légèrement hésitant, la main tremblant un peu dans celle que tient toujours le bavarois. Il s'apprête à ouvrir la bouche mais se fait couper.
« Panique pas Marco, évidemment que j'accepte d'être ton témoin et de t'aider à organiser le mariage des tes rêves avec ton beau pompier. Oui Rob, j'arrive, minute. »
Et sur ses mots, il claque ses lèvres sur la joue de l'autre et puis s'en va en riant.
Et un mariage et une vie de rêve ce fut.
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et voilà c'était la 2ème partie, j'espère que ça vous aura plu.
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