Help

When I was younger, so much younger than today
I never needed anybody's help in any way
(Now) but now these days are gone (these days are gone)
I'm not so self assured
(And now I find) now I find I've changed my mind
And opened up the doors

Help me if you can, I'm feeling down
And I do appreciate you being 'round
Help me get my feet back on the ground
Won't you please, please help me

Les larmes roulent sur les joues de l'ailier dans le camion de pompiers. Sa cheville le fait souffrir le martyr. Mais c'est au cœur qu'il a le plus mal. Parce qu'il sait très bien ce qu'on va lui annoncer une fois qu'il arrivera à l'hôpital. Il n'avait pas besoin d'être médecin pour savoir que sa cheville avait beaucoup trop tourné. Il n'avait pas non plus besoin d'être devin pour savoir que son équipe partirait au Brésil sans lui. 

Les deux pompiers restent silencieux. Ils ne savent pas vraiment quoi dire. Parce qu'ils n'avaient pas prévu d'avoir un joueur au cœur brisé dans leur camion ce soir-là. Ils savaient pour quelles raisons ils étaient dans le stade mais ils auraient préféré transporter n'importe quelle personne autre qu'un joueur de leur équipe nationale.

« J'ai mal. »

Les secousses font trembler son corps et il grimace à chacune d'entre elles. Un regard inquiet se pose sur lui. Il sent des doigts qui glissent sur son bras, sur sa main. Mais ça ne suffit pas à calmer la douleur. 

« Il ne reste plus très longtemps. »

Ses doigts s'agrippent à la main qui trainait sur la sienne. Il voit le regard qu'échangent pourtant les deux hommes. Ils lui mentaient, il le savait. Son visage se tord une nouvelle fois de douleur. La main se crispe sur l'autre, l'écrasant complètement. 

« J'ai vraiment mal. »

Il a braqué son regard vert dans les yeux marron de son vis-à-vis. Il n'a qu'un sourire embêté et désolé en retour. Il gémit alors qu'un chaos fait légèrement sauter le camion. 

« Si un jour où m'avais dit que je devrais m'occuper d'une saleté de guêpe. »

Ça s'échappe dans l'air. Et ça lui arrache un rire. Il se transforme rapidement en grimace alors que sa cheville est une nouvelle fois secouée. 

« Fais quelque chose bordel, je vais finir la main broyée avec cette route. »

Il s'adresse à son collègue. 

« Je sors un calmant. »

Le soupir de soulagement s'élève dans l'habitacle. Il est bientôt remplacé par un regard paniqué quand l'aiguille apparaît devant ses yeux. 

« Je veux plus. »

Il éloigne son épaule de la seringue. 

« C'est tout ce qu'on a. »

Il se décale, la prise se resserre sur les doigts. 

« Je veux plus. »

La terreur glisse dans les yeux verts. Ses épaules se retrouvent plaquées contre le charriot de transport. 

« Ça va aller, c'est pour ton bien. »

Il hoche négativement la tête. 

« Je préfère avoir mal au pied. Je veux pas. »

Ils s'arrêtent dans leur entreprise. Ils n'ont pas envie d'encore plus l'embêter. Après tout, il était suffisamment choqué pour la soirée. Son visage était abattu. Les larmes brillaient dans son regard sans discontinuité depuis le début du trajet. 

« Je vous aimais bien quand vous jouiez pas encore pour eux. »

Il essaie de changer de sujet. Mais bien rapidement les larmes s'échappent de nouveau. Les sanglots augmentent et les doigts se referment à chaque mouvement de sol. 

« On y est presque. »

Il ment. Parce qu'il valait mieux qu'il ne sache pas pour combien de temps ils en avaient encore. L'hôpital était à l'autre bout de la ville. Il arrive à lui arracher quelques sourires lorsqu'il imite un de ses coéquipiers, lui fait une blague. Les phalanges blanchissent de plus en plus. La douleur augmente dans le pied blessé qui refroidit au fil du temps. Il tente de capter les yeux ambrés.

« Ça va aller. »

Les doigts essuient les larmes qui s'écoulent au fil des sanglots et des cris de douleur. En face de lui, son regard finit par être happé par celui verdâtre. Ce n'était pas la première fois mais il n'arrive pas à les quitter. Il l'observe un long moment et les yeux débordant de gouttes salés ne se détournent pas. Il n'arrive pas à savoir ce qu'il y lit. Certainement une certaine reconnaissance, pour lui, un simple pompier. Et malgré les larmes, la douleur, la tristesse, il les trouve magnifiques, pourrait s'y perdre des minutes entières. 

Le blessé ne détourne pas non plus les yeux. Il sent sa main légèrement comprimée par moment mais dont les doigts de l'autre ne s'enlèvent pas. Le sourire qu'il essaie de lui faire au milieu des grimaces. Il hésite un instant. Parce que c'était certainement une très mauvaise idée. Il approche sa bouche de celle du blessé qui continue de l'observer et de se perdre dans ses yeux. Son regard se détourne et croise une seconde celui de son collègue avant qu'il ne vienne plaquer ses lèvres sur celles du footballeur. Il voit le regard qui se fige sous la surprise, mais il ne fait rien. Et il ne le repousse pas alors qu'il se décide à embrasser vraiment le jeune homme bien trop charmant.

Les prunelles vertes sont perdues dans celles inquiètes du pompier depuis de longues minutes. La terreur enserre son cœur alors qu'il a vu l'aiguille trainer malgré sa vision embuée. Les doigts posés sur ses joues le réconfortent, séchant ses larmes. Il n'entend que la voix douce du pompier tentant de le rassurer alors qu'il ne parvient plus à échapper à ses iris. Il a envie d'oublier où il est, d'oublier la douleur. Et c'est ce qu'il se passe quand les doigts touchent son visage, quand les mots doucement prononcés atteignent ses tympans. 

Il se fige sous le doux contact des lèvres. Son cœur tambourine fortement. Il ferme ses yeux verts, se laisse faire par le pompier qui tenait sa main depuis le début. Par celui qui avait tout tenté pour qu'il souffre moins. Lorsqu'il sent l'aiguille qui s'enfonce dans sa peau c'est déjà trop tard. 

« C'est bon, c'est fait. Ça va aller mieux. »

Les pouces essuient ses larmes. Il le remercie d'un regard. Il se perd dans les prunelles chocolat. Elles l'observent avec attention, une lueur désolée y traine. Il sent sa gorge qui se noue. Il finit par détourner le regard, fixant son regard larmoyant sur le plafond du véhicule. Le silence est pesant. Il ne le brise pas quand les doigts se mêlent aux siens, les pressant doucement. Il avait tellement besoin de contact en cet instant. Et même s'il était simple, il était heureux qu'il le fasse. Parce qu'il aurait tout donné pour être enfoui dans les bras de Mario, ou bien de sa sœur ou de sa maman et pleurer toutes les larmes de son corps. Mais ils n'étaient pas là. Il n'y avait que le pompier qui le regardait avec un air concerné et semblait désespérer de le voir arrêter de pleurer.

x x x

Il passe en urgence. Il double les autres. Les diagnostics devaient être rapidement posés. L'équipe partait le lendemain matin. Il se retrouve seul avec un médecin dans une pièce. Seul avec son cœur brisé. Il se fait immédiatement bloquer la cheville. Personne ne vient le voir. Les autres étaient à l'autre bout de la ville de toute façon, il fallait qu'il se fasse à l'idée. Sa famille était en vacances à l'autre bout du pays. Ses coéquipiers avaient déjà quitté la ville. Il était seul. Seul dans sa chambre d'hôpital à passer la nuit en observation. Il réclame des calmants. Eux seuls pourront le faire plonger. Eux seuls pourront calmer la douleur mentale et lui permettre de dormir. Il finit par s'endormir les joues trempées de gouttes salées.

x x x

Il ouvre les yeux au petit matin. Il se redresse avec difficulté dans son lit. Son regard tombe sur la silhouette adossée au mur et qui semblait l'observer. Il le regarde une seconde ne comprenant pas ce qu'il faisait là. Il lit immédiatement la fatigue dans le regard en face. 

« Je viens de finir mon service. Je voulais savoir ce qu'ils avaient dit. »

Il n'arrive pas à énoncer la vérité. Parce qu'elle faisait bien trop mal cette réalité. 

« Je suis désolé. Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour vous ? »

Il hoche la tête. 

« Me tutoyer. »

Il détestait se faire vouvoyer. Il n'était pas vieux. Il ne valait pas mieux que celui qui se tenait dans la pièce non plus. 

« Est-ce que tu peux me faire quitter cette chambre, je veux appeler quelqu'un. »

Il lui fallait Mario. Il avait besoin de l'entendre. Parce que la voix de Mario réchauffait toujours son cœur. Parce qu'il arriverait à le faire sourire. Parce qu'en quelques mots, il lui ferait reprendre espoir. C'était son don. 

Un hochement positif lui répond. Il se lève. Ses yeux errent dans la pièce à la recherche de béquilles, sans succès. Il lâche un cri de surprise quand il décolle du sol. Il est plaqué contre l'autre qui lui fait quitter sa chambre et son couloir. Il s'agrippe à son cou. 

« T'es fort. »

Un rire lui répond. 

« Je suis pompier. Et t'es pas bien lourd. »

Son pied valide finit par retoucher le sol alors qu'il se fait déposer juste à côté d'un banc. 

« Merci. »

Il pianote déjà, cherchant son meilleur-ami dans ses contacts. Le son de la voix s'élevant referme légèrement la plaie de son cœur. Après plusieurs minutes à discuter, ils finissent par se dire au-revoir. Il sent la tristesse qui remonte. 

« Est-ce que ça va ? »

Il secoue ses mèches blondes. Ses yeux se remplissent de larmes, redevenant bien trop brillants. Il finit par s'effondrer dans les bras à côté de lui. Il se détend dans l'étreinte. Sa tête se niche dans le creux du cou. Il reste un moment juste comme ça. Les sanglots brisent un peu le silence. Le pompier ne sait quoi faire. Il a les mains qui parcourent maladroitement son dos espérant le réconforter avec peu de succès.

Il ne sait pas trop comment réagir à la situation. Il n'imaginait même pas ce qu'il pouvait ressentir en cet instant. Alors que lui avait juste ressenti une pointe de jalousie à l'idée qu'il appelle son coéquipier. C'était tout bonnement ridicule. Parce qu'il n'était qu'un pompier. Il n'avait aucune raison que le footballeur s'intéresse à lui. Mais il lui plaisait. Ce n'était pas pour rien qu'il était venu prendre des nouvelles. 

Il était le genre de personne qui le faisait se retourner dans la rue et il s'était fait happer par son regard dans le camion la veille au soir. Un léger béguin pour le type qu'on croise une fois et qu'on ne reverra jamais. Celui qu'on observe de loin sans oser lui parler en se disant qu'il est sympa à distance, mais qu'on ne pourra jamais approcher. La personne que l'on trouve belle quand on la voit, dont on se dit elle me plait, en ne sachant rien d'elle.

Et cette personne était en train de pleurer dans ses bras sans qu'il ne sache ni quoi dire, ni quoi faire parce qu'il ne savait strictement rien d'elle. Il finit par la remonter. Il le recale confortablement dans son lit. Il se sent être observé. 

« Merci pompier. »

L'autre a un léger sourire et c'est peut-être la première fois qu'il le voit sourire vraiment. 

« C'est Niklas. »

Les yeux verts se ferment une seconde avant de se rouvrir. 

« Merci Niklas d'avoir été là pour moi hier soir et encore là. »

Il est assis à quelques centimètres de l'autre. 

« C'est mon métier. »

Mais l'autre semble sceptique, il a une légère moue. Il se redresse dans le lit. 

« Attends je t'aide. »

L'oreiller est recalé en douceur. Il sent ses doigts sur lui. Son corps trop proche de lui. Son visage qui s'est rapproché dans le mouvement. Leurs iris se croisent et ne se quittent pas pendant un trop long instant. Il sent ses joues qui rougissent légèrement. Le pompier lui plaisait un peu. Et il se demandait si ça avait voulu dire quelque chose pour lui la veille ou si c'était juste un moyen de le distraire. Il était bien trop agréable de se perdre dans les prunelles chocolat. 

Il finit par briser l'espace entre eux. Il ferme les yeux. Le contact est timide. Il espère que le pompier ne va pas fuir. Son corps se détend au fil du temps dans les draps et sa tête repose bien dans l'oreiller. Ils continuent. C'est calme. C'est doux. C'est pas pressant. C'est tout ce dont il avait besoin. Ils finissent par s'éloigner. Ils reprennent leur souffle sans se quitter des yeux. 

« Je peux ?  »

Il le regarde lui désigner son téléphone portable. Il le déverrouille avant de lui tendre. Il l'observe alors qu'il pianote sur l'écran avant de lui retendre. 

« Je suis du coin, si ça signifiait quelque chose. - La main frôle délicatement sa joue. - Soigne-toi bien. »

Il finit par se lever. 

« Bonne journée pompier. »

Il lui fait un léger sourire où traine un semblant de malice et l'autre lui répond d'un regard amusé. Il se replaque dans son lit. Prend le temps de réfléchir. La valse des médecins commence mais il ne pense qu'aux yeux chocolat et aux lèvres sucrées sur les siennes. A l'inquiétude dans son regard la veille et le soin qu'il avait pris de lui le jour-même. 

Et il sait déjà qu'il a envie de le revoir. Pour oublier un peu. Pour passer le temps. Pour avoir de la compagnie. Pour pouvoir plonger son regard dans ses prunelles pétillantes. Parce qu'il détestait paraître faible devant les autres, et il ne l'avait jamais autant que la veille au soir, mais il n'avait pas été gêné face au pompier. Parce qu'il lui avait apporté quelque chose un bref instant et qu'il aimerait bien y regoûter. Parce qu'il se disait que oui, il s'était passé quelque chose entre eux même s'il n'arrivait pas à savoir quoi et qu'il n'avait vraiment rien à perdre à juste tenter.

Je sors jeudi midi pompier, et j'irai manger une glace sur la place du marché directement. Tu es le bienvenu.
Marco.

x x x

« Alors, il est mignon Reus même s'il joue pour l'ennemi, non ? »

Il soupire une seconde. Evidemment que son binôme n'allait pas le louper. Il hoche négativement la tête. Pourtant, il a la désagréable impression que ses joues le trahissent immédiatement. 

« Je peux vous dire, c'était pas un léger béguin. Niklas s'est fait foudroyé par le regard de Marco Reus dans le camion avant-hier. Vous auriez dû le voir. À partir de l'instant où leurs yeux se sont croisés, je l'ai perdu pour le reste de la soirée. 

— N'importe quoi !

— T'inquiète mon pote, vu comment il te regardait au milieu de son torrent de larmes, t'as toutes tes chances. »

Les rires éclatent autour d'eux et il tente de cacher la vérité. Il n'avait jamais cru à ces histoires-là. Mais il devait admettre qu'il était bien trop heureux quand il avait reçu le sms de Marco le matin même. Et qu'évidemment il avait répondu qu'il n'était pas dispo pour une glace en milieu de journée mais qu'il le serait à 17h quand son service se terminerait.

x x x

Ça sonne à sa porte mais le blond ne daigne pas bouger du canapé sur lequel, il est allongé. Embrasser son très récent petit-ami était bien plus intéressant. De toute façon, il n'attendait personne, ça devait être des gamins en train de faire une blague. 

« Je comprends mieux pour quelles raisons tu as oublié notre rendez-vous. »

Il sursaute alors qu'une voix résonne juste à côté d'eux. Il s'éloigne immédiatement du pompier, remettant immédiatement ses habits parfaitement en place. Le rire de Mats résonne dans le salon. Et l'ailier sent ses joues le chauffer bien trop fortement de s'être fait prendre sur le fait. Il n'avait mis personne au courant et voulait garder son histoire bien secrète pour l'instant.

« Un pompier donc... 

— T'étais obligé de rentrer comme ça ? Si je réponds pas, c'est que je suis occupé. »

Il déteste le sourire malicieux qui lui fait face.

« Oui, c'est ce que j'ai remarqué. Tu nous présentes ou il faut que je le fasse moi-même. »

Un soupir lui échappe. 

« Mats, Niklas. Niklas, Mats, un coéquipier. 

— C'est pas parce que je supporte Schalke que je le connais pas.

— Pas dans ma maison ce nom.

— Tu m'oublies et en plus pour un de leurs supporters. Tu me déçois beaucoup sur ce coup Reus. »

 Il sent ses cheveux être ébouriffés et il détestait ça. Mais il l'avait peut-être mérité ce jour-là. 

« Du coup, tu m'offres quand même le goûter ici ? J'imagine que c'est mort pour aller en ville. »

Avec un sourire désolé, il se dirige vers sa machine à café. Quand il revient, il est heureux de découvrir les deux autres en grande conversation. Le début de cette relation ne pouvait être plus parfait.  

x x x

Il se glisse doucement dans les draps mais le corps allongé bouge et semble se réveiller. Une voix vient briser le silence de la pièce. 

« Il est quelle heure ? »

Il dépose doucement ses lèvres sur celles du blond semi-endormi. 

« Cinq heures, je viens de finir ma garde. Désolé de t'avoir réveillé. »

Mais quand il se sent être attiré dans les bras de son amant, il comprend qu'il ne lui en veut pas un seul instant. 

« Tu m'as manqué hier soir. »

La voix est embrumée, mais les lèvres câlines quand elles viennent une seconde fois effleurer les siennes. Il sait qu'il est déjà en train de se rendormir. Parce que Marco faisait la même chose toutes les nuits où il rentrait au beau milieu de celles-ci depuis deux ans désormais. Parce que cet homme était un bien trop gros dormeur pour se réveiller complètement. D'ailleurs il continuait de dormir comme un loir lorsqu'il rentrait en fin de nuit mais que lui revenait de match en début de nuit et l'organisme fatigué. C'étaient les seules fois où celui qui partageait sa vie depuis des mois ne lui adressait pas quelques mots et ne cherchait pas à lui arracher un baiser. 

Il observe quelques instants ses traits alors qu'il était reparti dans le monde de ses rêves blotti contre lui. Et puis, il cale sa tête dans son oreiller, glisse une main autour de sa taille et s'endort à ses côtés dans leur lit.

x x x

« C'était bien ta nuit ? »

Des bras entourent sa taille, l'odeur de shampoing emplie l'air, le tissu du sweat de son compagnon glisse sur sa peau. 

« Oui, elle était plutôt calme. Tu reviens de l'entrainement ? »

Il n'obtient pas de réponse, son amant s'attarde à son cou qu'il recouvre de baisers. 

« Dis-moi que t'es pas de nuit ce soir, tu me manques. »

Il rit dans les bras de son amant déjà trop entreprenant. 

« J'y suis jusqu'à samedi, tu devrais rentrer de Berlin à peu près à l'heure de ma fin de garde. »

Il sent le sourire qui s'étire contre sa peau. L'étreinte qui se resserre un peu. 

« C'est dans trop longtemps. »

Il l'écoute se plaindre d'une oreille. Il avait fini par s'habituer aux plaintes du footballeur qui aurait préféré pouvoir se coucher tous les soirs en sa compagnie. Ça avait toujours été l'objet de lamentations de sa part. Cet homme était bien trop câlin et l'idée de devoir s'endormir seul ne lui plaisait pas du tout depuis qu'ils s'étaient vraiment mis en couple. Il critiquait d'ailleurs tout autant les mises au vert loin de ses bras. Mais ça ne dure qu'un instant avant qu'il ne se réattaque à son cou. Et il était bien trop faible quand il s'attaquait ainsi à lui. Son amant était d'humeur séductrice depuis son arrivée et ça ne lui avait pas échappé. 

« Mon deuxième entrainement est à seize heures. Ça nous laisse le temps de manger et de faire plein d'autres choses si le cœur t'en dit. »

C'est glissé dans son oreille. 

« Et ce serait trop demander à mon petit-ami de commencer par m'embrasser, il ne m'a même pas dit bonjour ce midi en rentrant de son entrainement. »

Le regard pétille quand leurs iris se croisent. Et ce regard suffisait pour que son cœur se mette à s'emballer. Parce que c'était celui amoureux de l'homme qui s'était installé petit à petit en plein cœur de sa vie. Les lèvres s'étirent victorieusement avant de venir se plaquer pour un long échange de baisers. Le blond finit par se reculer, le souffle venant à manquer, les lèvres abimées par le baiser, les joues rougies par la passion qui s'y était glissé, le sourire entre malice et provocation et les iris débordant d'envie. 

« Bonjour pompier. »

Il se fait attirer dans les bras. 

« J'ai faim tout de suite Marco. »

Ça grogne dans son oreille avant qu'un léger rire ne retentisse. 

« Alors on mange vite ? Tu préparais quoi ?

— Surprise. »

Ça suffit pour qu'il se bouge. Il se sent être dirigé un peu trop rapidement dans la cuisine.

Les doigts parcourent les contours du visage du blond qui lui sourit quelques dizaines de minutes plus tard. Il lui échappe, s'éloignant un instant, jouant avec son téléphone pour revenir par la suite se coller à lui. Le nez joue dans son cou, des baisers sont déposés contre son épaule. 

« J'ai mis un réveil on peut faire une sieste ensemble avant que je reparte. Je rentrerai pas avant ton départ, je mangerai chez Mats vu que t'es pas là pour le repas, je lui ai demandé il est d'accord. »

Il ne peut s'empêcher de sourire devant l'air adorable de l'autre qui semble vouloir se justifier. Il le serre contre lui, ses mains trainant dans son dos dénudé. Il était toujours comme ça lorsqu'il partageait un moment à deux. Il savait qu'inconsciemment, il les choisissait pour être sûr qu'il pourrait rester dans ses bras pour un long moment par la suite. 

« On est en mise au vert demain soir. »

Il guette la moue qui ne tarde pas à arriver. 

« On aura des horaires concordant dès ton retour du match. Et si t'as pas un décrassage tôt, on pourra faire grasse-matinée. »

Le regard est tout de suite plus éclairé. 

« Proposition intéressante. »

Il effleure une seconde ses lèvres avant de se blottir contre lui et de fermer les yeux. 

« Est-ce que tu voudrais des enfants ? »

Il se fige. Les paupières sont toujours fermées, cachant son regard vert, comme s'il craignait sa réponse, ou de le regarder dans les yeux. 

« On est jeunes Marco. »

Un léger soupir s'élève. 

« Mais plus tard ? »

Il relève sa tête, leurs prunelles se jaugent. 

« Oui, plus tard. Pourquoi tu me poses la question tout d'un coup ? »

Parce qu'elle tombait un peu comme un cheveu sur la soupe. Ils avaient déjà évoqué beaucoup de sujets, notamment l'annoncer à leurs proches sans que le blond ne soit complètement prêt, mais jamais ça. 

« Parce que Mats nous a annoncé qu'il allait être papa ce matin et depuis j'arrête pas d'y penser et aussi de penser à nous.

— Je serai très heureux de fonder une famille avec toi. »

Il ne peut pas empêcher la vague de douce chaleur de se propager en lui quand il voit le sourire et le regard brillant d'une pure joie qu'il reçoit en réponse. Et il sait qu'il ne regrettera pas sa décision.


x x x

c'est un de mes rares os pas 100% foot, mais je l'aime vraiment bcp (il est d'ailleurs à l'inspiration initiale de ma nouvelle AU BAL MASQUÉ) 

j'espère que ça vous aura plu. la suite (il y a une partie 2) arrive plus tard le temps que je la remette en forme :)

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