Coming home
I'm coming home
I'm coming home
Tell the world I'm coming home
Let the rain wash away all the pain of yesterday
I know my kingdom awaits and they've forgiven my mistakes
I'm coming home, I'm coming home
Tell the world that I'm coming
I'm back where I belong,
Yeah I never felt so strong
(I'm back baby)
I feel like there's nothing that I can't try
And if you with me put your hands high
(put your hands high)
If you ever lost a light before,
This ones for you
And you, the dreams are for you
Augsburg, Juni 2019
Seul. Il se laisse tomber dans son lit. Seul. Il se réveille deux heures plus tard. Seul. Il se lève et se dirige vers son salon. Seul. Il regarde une série. Seul. Il se dit qu'elle est bien nulle et il éteint sa télévision. Seul. Il traine un instant sur les réseaux sociaux. Seul. Il se dit qu'il va falloir qu'il se fasse à manger. Seul. Il croque dans la part de pizza qu'il a fait livrer parce qu'il avait la flemme de se faire quelque chose. Seul. Il réalise qu'elle est moins bonne que celles qu'il pouvait commander à Frankfurt. Seul. Il en laisse la moitié, il n'avait plus faim. Seul. Il dépose la fin dans son frigo à moitié vide. Seul. Il inscrit une note lui rappelant d'aller faire quelques courses le lendemain, il n'avait plus de lait. Seul. Il dépose le carton dans sa pile infinie d'objets devant partir au recyclage plus tard. Seul. Il se brosse les dents. Seul. Il se glisse sous sa légère couverture. Seul. Il a trop chaud et il n'arrive pas à dormir. Seul. Il doit se battre contre une saleté de moustique qui lui bourdonne dans l'oreille et se pose sur lui. Seul. Les larmes roulent un instant sur ses joues. Il n'était pas là. Il n'était plus là. Il était seul.
Il se réveille le lendemain matin et la place à sa droite dans le lit est toujours vide. Elle le serait pour encore longtemps. Il était voué à attendre. Quelques week-ends par-ci, par-là. Deux matchs en tant qu'adversaires. Peut-être un peu plus s'ils étaient adversaires en Pokal. Des semaines entières passées séparés de celui qu'il aimait. Mais c'était comme ça. Il aurait dû savoir qu'il ne fallait pas s'attacher. Pas alors qu'il n'était là que pour quelques mois tout au plus. Après tout, il n'était qu'un énième joueur prêté. Ces joueurs blackboulés de club en club le temps de quelques mois. Pourtant, il l'aimait ce club. Il en aimait la ville. Il en aimait le stade. Il en aimait l'ambiance. Il en aimait les supporters un peu trop bruyants au démarrage. Il en aimait l'aigle qu'il avait porté une fois. Il en aimait les maillots. Il en aimait les chants entonnés avant chaque match et après aussi qu'ils gagnent ou qu'ils perdent. Il en aimait ses coéquipiers qui l'avaient accueilli de la meilleure des manières. Et il en aimait surtout le capitaine.
Celui dans les bras duquel il avait passé des nuits entières. Celui avec qui il allait se balader en ville, prétendant être ami pour s'embrasser au détour d'une ruelle, lorsqu'ils étaient à l'abri des regards indiscrets. Mais David était à Frankfurt et lui à Augsburg. Et tout les éloignait à présent. Il l'avait juste embrassé le dernier jour. Il avait pas dit adieu mais ses lèvres sur les siennes en avait le goût et ils le savaient tous les deux. Parce qu'ils avaient parlé de leurs histoires antérieures avant. De toutes celles qui avaient foiré. Et il avait rapidement vu l'élément commun à celles ratées de l'autre. Et il avait un unique nom : distance. Alors il ne voyait pas pourquoi il serait l'exception.
Quand il se réveille ce matin-là, il est encore seul, la place à côté de lui est vide. Mais il est heureux. Il ne s'est pas levé aussi rapidement depuis plus de deux mois. Parce qu'aujourd'hui, il retournait à Frankfurt. Il rentrait chez lui, dans sa maison. Il n'avait jamais vraiment compris le dicton « Home is where the heart is », avant. Et puis David avait tout balayé sur son passage. Les anciennes certitudes qu'il ne sortirait jamais avec un coéquipier. Celle qu'il voulait quelqu'un d'à peu près son âge. Celle que jamais il ne ferait un choix de carrière pour une histoire d'amour. Parce qu'il valait mieux que ça. L'amour c'était pour les faibles et lui, il voulait être footballeur. Alors l'amour passerait toujours en second.
x x x
Frankfurt, der 1. August 2019
Il lui avait pas dit. Il voulait lui faire la surprise. La faire à tout le monde. À tous ceux pour qui il comptait. À tous ceux qu'il allait retrouver à Frankfurt. À tous ceux qu'il considérait à présent comme sa famille. Il y avait la proche et l'éloignée. Mais c'était une belle famille. Parce qu'elle habitait là où résidait son cœur, dans sa maison. Il pousse la porte de verre du centre d'entrainement au cœur de la ville. Il tombe sur le visage souriant de son président, de son directeur sportif et de son entraîneur. Une fois les formalités administratives réalisées, il disparaît. Il fallait qu'il le retrouve avant qu'il ne l'apprenne d'une autre bouche que la sienne. Il ne leur serait jamais suffisamment reconnaissant pour ce qu'ils avaient permis en acceptant son transfert. Mais si Frankfurt était sa maison, l'inverse était également vrai. Il était un membre important de celle-ci pour les résidents les plus anciens.
Il dépose ses mains sur les yeux de celui qui est un peu plus grand que lui. Ça se jouait à quelques centimètres, mais il lui faisait toujours remarquer.
« Que... ? »
Il sourit.
« Devine qui c'est ? »
Deux secondes plus tard, son torse rencontre celui de l'autre qui le serre contre lui. Il profite de l'étreinte. Il vient entourer l'autre de ses bras. Il inspire son odeur qui lui avait tant manqué. Il ferme les yeux quand il sent les lèvres de l'autre se perdre une seconde dans ses mèches blondes. Et puis, son souffle s'écrase sur son oreille.
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Il le serre encore un peu plus contre lui.
« Je suis rentré à la maison.
— Mais... »
Il s'éloigne un instant de lui, plonge ses prunelles bleutées dans celles de l'autre.
« Je suis transféré officiellement à l'Eintracht. »
Et la joie qui s'installe violemment dans le regard de celui qu'il aime le rend des plus heureux.
« J'espère que t'as une place pour moi chez toi, j'ai pas encore eu le temps de chercher de maison. »
Et après avoir jeté un regard d'un côté et de l'autre, il vient planter un instant ses lèvres sur celle de l'autre avant de disparaître un sourire malicieux sur le bord des lèvres.
Ils sont tous là, à l'ovationner, à l'applaudir alors qu'on le présente officiellement. Ce soir, c'était soir de match et ils en profitaient pour célébrer son retour. La réaction des supporteurs emplissait son cœur de joie. Parce qu'ils étaient heureux. Parce qu'il avait l'impression qu'il comptait vraiment pour lui. Derrière lui, il pouvait sentir le regard de David qui ne le quittait pas des yeux. Et après plusieurs minutes à parler à ses supporteurs, à ses ultras, à ceux qui avaient représenté sa famille dans toute l'Europe et le feraient une nouvelle fois pour cette saison, ces cinquante-mille spectateurs tout de blanc vêtus en plein milieu de l'été pour encourager leur équipe face à un club inconnu du nord de l'Europe, il sut que quoi qu'il puisse se passer à côté, il avait fait le bon choix.
Il finit par quitter la pelouse, pour aller voir le match de ses anciens et nouveaux coéquipiers depuis les tribunes. Il sent la main qui se plaque sur sa hanche, l'entraînant dans la salle d'eau sur le côté. Et avant qu'il n'ait pu faire le moindre mouvement, une paire de lèvres est posée sur les siennes. Il ferme les yeux, profite du contact qui lui avait tant manqué ces derniers mois. Il finit par s'éloigner.
« Bon retour à la maison. »
Leurs lèvres se rejoignent une nouvelle fois. Plus doucement. Son cœur tambourine à tout rompre dans sa poitrine. Il sent l'objet qu'on lui glisse dans la main.
« Je t'ai trouvé un appart : au 101 Boulevard Helmut Kohl, appartement 13, il parait que c'est ton chiffre. »
Ses doigts se referment sur la clé.
« J'espère que mon voisin ne sera pas trop bruyant. »
Main qui caresse une seconde sa joue.
« J'espère que mon nouveau voisin m'aime autant que je peux l'aimer. »
Il l'attire à lui.
« Oui. Oui, ton nouveau voisin t'aime autant que tu peux l'aimer. »
x x x
« Est-ce que quelqu'un a vu David, le match commence d'ici dix minutes et il est nulle part. »
Légers rires leur échappant à l'entente de la voix de leur coach les coupant au milieu d'un énième baiser.
« Le devoir m'appelle. »
Lèvres déposées par le blond avant de s'y arracher à regret. Il aurait tellement préféré rester ici plutôt que d'aller voir ce match. Mais ils auraient toute leur soirée pour se retrouver. Et toutes celles d'après.
« Bon match. À toute à l'heure. »
Porte qui s'ouvre. L'aîné commence à s'engouffrer dans le couloir.
« Eh David. »
Il se retourne.
« J'ai hâte de découvrir mon voisin. Tu pourrais m'en dire un peu plus sur lui ?
— Non. Tu le découvriras ce soir à 23h quand il toquera à ta porte avec une bouteille à la main pour te souhaiter la bienvenue dans ton nouveau chez toi. »
Et il disparaît dans le tunnel menant au terrain.
Il passe tout le match à profiter des chants, tifos et autres joyeusetés. Il pense surtout le match à penser à la suite. À toutes les autres exceptions qu'il serait prêt à faire pour ce gars qui menait la défense de son équipe. Celui qui était devenu sa maison et ne semblait pas prêt de ne plus l'être.
x x x
c'était une commande sur l'eintracht à l'époque (club que j'affectionne particulièrement il faut le dire)
la vidéo de son retour avec l'accueil des fous furieux de l'Eintracht qui ont inspiré une partie de l'os pour les curieux - ça commence vraiment autour de 1min :
https://youtu.be/JfHBeOKMLBQ
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