Ode à la Grandeur

                  Ô ma Lune,

Parmi toutes les perles des cieux, tu demeures encore cet œil qui observe nos pauvres âmes damnées se mouvoir sur cette terre, cette miette d'univers rendue hostile par la démesure de l'homme. Et moi ! Et moi ! pauvre atome que je suis, flottant dans l'incommensurable immensité de l'inconnu. Pourquoi me choisis-tu, ô ma tendre Lune, pourquoi me tourmentes-tu si souvent ? Ne te voilà-t-il pas déjà inspiration de mes nuits sans sommeil, cette langue savante gorgée d'eau de vie d'entre mes lèvres ? Cette source qui fait de moi un imposteur aux allures de poète, qui déambule dans les ruelles enivrantes de sa pensée en désordre. Qu'attends-tu donc de moi que je ne peux te donner ? Oui, dis-moi,

Quelle est ma noble tâche ?

Et ta lumière ineffable continue d'éclairer les mortels dans les ténèbres, m'attirant inexorablement vers le meilleur et le pire, me déchirant de brûlures car tel est le prix à payer du papillon de nuit. Vois ! Je m'abandonne, que tu m'accueilles avec mépris ou envie, qu'importe ! Je fais ici le vœu d'être confident.

Je t'écoute !

Toi qui est témoin des secrets qui se cachent dans l'obscurité de la nuit, daigne ainsi épancher ta connaissance au pauvre terrien que je suis... 

Que se passe-t-il à présent ?


*

Un charivari saisissant me surprend, et me coupe le souffle. J'aperçois le feuillage des arbres vrombir au loin dans le jardin... je fronce les sourcils, car mon visage ne ressent pourtant pas un seul courant d'air. Ce n'est pas le vent.

Une onde. Une sorte vague. Une puissante vibration atteint la demeure, et l'ébranle dans toutes ses fondations. Elle n'épargne rien !

                          Je tombe.


La terre s'est mise à trembler.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top