10 bis


Lundi 3 septembre 2017

Aujourd'hui c'était la rentrée. C'était bizarre. Pour commencer il y a le car pendant une heure pour aller à Brest. Y a aussi beaucoup plus de classes que l'année dernière, on est 8 classes de seconde et je suis en 2ndeC. Par contre c'est cool parce que je suis avec Alexis que je connais déjà et les autres ont l'air sympa. En fait, je crois que le plus bizarre c'était de plus pouvoir parler avec Marco et de pas retrouver Gamper à la récré.

Bon Gamper on s'est vus au port après les cours pour discuter de cette première journée mais pour Marco je sais pas vraiment si on pourra se parler cette année. Peut être pendant les vacances si il revient. J'espère.



Marco écoutait donc plus la conversation entre Elena et Ledanois que la dispute de ses collègues. Il avait senti son regard l'effleurer au moment où ils étaient entrés dans la pièce.

Pendant que Jules charriait Nolwenn, il observait son ancienne amie. Il se souvenait de tout, son arrivée en France, les premiers jours à découvrir le collège et le village, son sourire accueillant, le sourire de... son père cette fois ci qui s'effaçait au fil des jours, le jour où sa mère était morte c'était donc pour ça qu'il s'enfonçait dans la tristesse, comment lui aussi avait perdu toute joie de vivre dans les semaines suivantes, Elena qui le réconfortait et l'aidait à penser à autre chose, le jour où il lui avait demandé si elle voulait sortir avec lui, les moments qu'ils avaient passé ensemble, et puis la décision de son père de l'envoyer loin.

Depuis, il avait en partie compris pourquoi il avait choisi de le mettre en pension. Ce n'était peut être pas une mauvaise idée mais il ne pouvait pas s'empêcher de lui en vouloir encore un peu de l'avoir éloigné de ses amis et de sa copine.

Bref, il était là à l'observer. De dos. Elle répondait aux questions de l'inspecteur. Marco ne pensait pas qu'il commencerait si vite, il préférait en général faire attendre les gens avant de les interroger. Pendant l'arrestation, il avait fui son regard pourtant ça le démangeait de la voir à nouveau. Essayer de repérer ce que le temps avait changé dans son visage, son tempérament.

En tout cas, elle semblait toujours aussi butée et réticente à l'autorité. Ça le fit sourire.

Il se reprit et revint à la question qui le taraudait depuis qu'il avait croisé son nom dans la liste des suspects: Qu'est ce que ça ferait quand il allait la recroiser? Est-ce qu'il l'aimerait toujours?

Bon, là, il l'avait devant lui. Et même s'il ne la voyait que de dos, il restait perplexe. La réponse n'était pas venue d'elle même. Il devait s'en poser une nouvelle: Comment allait-il faire pour savoir s'il l'aimait encore?

Son cœur battait fort. Oui mais il faisait toujours ça avant, pendant et après une intervention, ce n'était pas nouveau. Ses yeux ne cessaient de la fixer mais ils avaient l'habitude de ne concentrer que sur une chose à la fois et on lui disait aussi qu'il dérangeait parfois les gens en les regardant trop longuement.

Pas moyen d'avoir une réponse claire de la part de ses sens.

Il fut sorti de sa contemplation par l'intervention de Nolwenn qui parla bien trop fort à son goût pour se faire entendre à l'autre bout de la pièce. L'inspecteur sortit ensuite avec Elena et il les suivit. Leurs chemins se séparèrent tout de même au niveau de l'escalier. Il montait. Le toit était une lieu sympathique pour réfléchir et prendre l'air.

Alors qu'il essayait de lister les éléments qui pouvaient montrer qu'il était toujours amoureux et ceux qui prouvaient le contraire, Ledanois le rejoignit.

-Ça va p'tit?

-Oui oui.

-Ça t'a fait quoi de la revoir?

-Je sais pas trop, au début j'essayais de ne pas la revoir justement et puis après j'ai voulu le faire pour savoir ce que je sentais en la regardant mais je sais pas.

-Ça viendra. Les sentiments arrivent parfois en retard par rapport à ce qui se déroule sous nos yeux. Et parfois, ils ne viennent pas. Dans ce cas, il ne faut pas s'inquiéter, c'est qu'ils avaient une raison de s'en aller.

-Oui mais si ils viennent et que je suis amoureux d'elle encore. Comment on fait pour la condamner à mort?

L'inspecteur leva un sourcil surpris, c'est vrai que Marco était direct et qu'il avait appris à le connaître comme ça mais là, la question se laissa songeur un instant.

-Je lui ai dit que si elle nous donnait ses complices de la Chouette et de l'underground, elle pourrait y échapper. Bon Marco, je vais redescendre, reste ici un peu si t'en as besoin. Tu me tiens au courant par rapport à ce que tu peux dénicher dans ton cœur, ok?

-Ok. Je continue de chercher.

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