Jadon déverrouilla son téléphone : l'heure n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait fait. Même pas la minute.

Il passa sa main sur son visage, désemparé. Il se tourna vers son voisin, ravi de voir qu'il avait enlevé ses écouteurs.

-Hey, ça t'embête si j'ouvre la fenêtre ?
Son voisin secoua la tête.

-Non, non, vas-y.

Jadon sourit avant de s'exécuter, puis il se rassit, se tournant de nouveau vers son voisin.

-Anglais ?

-Anglais, confirma-t-il, et toi ?

C'était une simple question de politesse : en vérité, vu son accent, il ne pouvait être qu'Anglais. Ils le savaient tous les deux très bien.

-Anglais, Jadon acquiesça. Pourquoi l'Allemagne ?

Son voisin haussa les épaules.

-Je fais un stage de football ici.

-Oh, Jadon hocha la tête, jettant un regard vers le sac de sport que son voisin avait à ses pieds. Moi aussi, je joue au football. Moi je suis ici en Erasmus et comme je supporte Dortmund, j'ai choisi cette ville.
Son voisin éclata de rire, ce qui le fit sourire. Est-ce qu'il avait dit quelque chose de drôle ? Il ne savait plus trop.

-C'est une drôle de façon de faire un choix.

Jadon haussa les épaules.

-Et toi, pourquoi Hoffenheim pour ton stage ?

-Ils m'ont fait une offre, haussa-t-il les épaules.

-T'es pas tatillon.

-Tatillon ? répéta son voisin avec un sourire en coin. Qui utilise encore ce mot ?

-Moi, Jadon, j'utilise encore ce mot, déclara-t-il fièrement, lui tendant la maison.

-Reiss, déclara celui-ci en serrant sa main, et il eut presque froid à la main quand leurs mains se détachèrent.

Non, c'était stupide, il ne le connaissait même pas.

-Enchanté. Ça me fait plaisir d'entendre l'accent de nouveau.
Reiss rit.

-Moi aussi, honnêtement. Qu’est-ce que tu fais par ici ? Dortmund, c'est pas la porte à côté, dit-il, et Jadon haussa un sourcil.

-Tu n'as aucune idée d'où est Dortmund.

Reiss rit.

-Ça se voit tant que ça ?

-Nan, j'ai juste un sixième sens, Jadon haussa les épaules.