6 - Décharge

Chapitre 6

ROMAN

Décharge

À la nuit tombée, une fête a lieu dans une résidence située sur le domaine du campus. La propriété héberge plus d'une dizaine d'étudiants, mais plusieurs soirs par semaine, même le lundi, une trentaine de personnes s'y ajoutent. Parmi elles, les demoiselles de l'université Colby qui sont la raison de nos soirées.

Je suis dans un bureau rempli de bibliothèques aux étagères couvertes de manuels et d'ouvrages universitaires. Les bûches dans la cheminée diffusent une chaleur agréable. Derrière les portes coulissantes se trouve la fête. La musique Stay Strong de Bennan Savage vibre à travers les murs.

Face à la cheminée, se trouvent deux grands canapés en cuir marron. Je suis avachi sur l'un d'eux, tête contre le dossier, clope au coin de la bouche, corps entièrement nu. Jessica est agenouillée devant moi et nichée entre mes jambes. J'utilise mes deux mains pour guider sa tête et la profondeur de la fellation qu'elle me prodigue.

Je redresse la tête un instant pour la regarder me sucer, je tire sur ma clope et recrache la fumée dans l'air. Une goutte de liquide pré-séminal coule de mon gland et avant qu'elle ne fuie le long de ma verge, Jessica la lèche. Je lâche un soupir.

Sa copine Priscilla, une sublime Congolaise, est dans la pièce et se place juste derrière le canapé. Elle est saoule, nue et attrape une poignée de mes cheveux pour faire chavirer ma tête vers l'arrière, contre le dossier. Elle m'enlève ma clope pour prendre une taffe et, en se penchant, elle vient souffler la fumée dans ma bouche. Elle m'embrasse ensuite langoureusement pendant que Jessica me pompe la queue, émettant des bruits de succion.

Priscilla cesse de fourrer sa langue dans ma bouche et me remet ma clope en la coinçant entre mes lèvres. La nana disparaît vers le bureau. Je matte son petit cul bombé et ferme pendant qu'elle cherche ma poudre. Dès qu'elle trouve le sachet de cocaïne, elle revient vers moi et me le tend. C'est pratiquement devenu une routine, ces soirées arrosées d'alcool, de sexe et de drogue. Jessica et Priscilla s'offrent toujours à moi. J'ai juste à leur lancer un regard et elles me traînent dans une pièce et baissent mon pantalon. Je les fais jouir toutes les deux. Mais elles adorent également me donner beaucoup d'attention. Une à une, elles me chevauchent, m'embrassent, me branlent. Parfois je me masturbe rien qu'en les regardant se donner des orgasmes ensemble.

Quand Jessica voit le sachet de poudre dans ma main, elle arrête de me sucer pour avoir sa part. Alors je me lève et invite Priscilla à s'installer à plat ventre sur le canapé. Je tire sur ma clope, expulse la fumée tout en versant une ligne de poudre dans le creux de son dos jusqu'à la raie de ses fesses. Jessica n'aime pas sniffer la cocaïne, elle préfère la lécher. Et je veux la voir bouffer le cul de Priscilla. C'est exactement ce qu'elle fait. Elle écarte les fesses de sa copine et y fait parcourir sa langue en remontant jusqu'au creux de son dos.

Quand Jessica a sa dose, elle s'écarte et je chevauche les jambes de Priscilla, plaçant ma bite contre son cul. Son anus se resserre. Je crache vers ce dernier pour mouiller l'orifice et le dilater avec mon doigt, après quoi, j'enfonce mon manche en elle et elle pousse un hoquet.

D'une main, j'écrase la tête de Priscilla contre le sofa et commence à la pilonner brutalement. Son cul m'aspire, les muscles de son anus étranglent ma queue et putain que c'est bon. Mais l'image d'Andra Evans surgit violemment dans mon esprit et je gémis aussitôt. Je me retire brusquement pour éviter de jouir. Mon sexe palpite dans le vide et c'est trop tard : j'éjacule sur les fesses de Priscilla et quelques jets sont si puissants qu'elle se retrouve avec du sperme dans son dos.

Merde ! Je viens de réaliser que j'ai oublié la capote. J'ai pas envie de choper un truc sur ma queue.

Et puis, c'est quoi ce délire ? Pourquoi je pense une nanoseconde à Andra et je décharge comme un puceau ?

J'ai plus de contrôle que ça normalement. D'ailleurs, si je ne baise pas Andra, c'est parce que je veux la séduire, faire monter la tension et la respecter jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus me résister. Elle me suppliera de la fourrer et ça, c'est mon fantasme ultime : une femme plus âgée qui me désire et m'implore de la faire jouir.

J'écrase ma cigarette dans le cendrier et me prépare une ligne de coke sur la table basse. Assise par terre, Jessica, que les effets de la drogue assomment, relève ses yeux vitreux et injectés de sang vers moi.

— Roman, chéri, marmonne-t-elle. T'es sensible ce soir.

Pendant que mon sexe perd du tonus, elle presse mon gland pour expulser la dernière goutte de sperme de mon urètre qui laisse un filament entre ses phalanges.

— Je ne sais pas ce que j'ai, mais j'ai joui trop vite, désolé les filles.

— Arrête, fait Jessica d'une voix mielleuse, t'es un dieu au lit, Roman Eaton. On ne va pas t'en vouloir. Y'a que toi qui arrive à me donner des orgasmes. Je ne t'échangerai pour rien au monde. T'as juste été... trop excité ce soir.

D'un coup, les portes coulissantes s'ouvrent et mon pote de longue date, Tommy Kamp, déboule. Il est habitué à me voir à poil, on se connaît depuis l'enfance. On a l'habitude de se croiser dans les douches communes. Tommy est gay, il est très à l'aise de me voir à poils. C'est un petit intello, qui porte toujours des pulls bien repassés, il me fait penser à l'acteur Timothée Chalamet, d'ailleurs tout le monde l'agace avec cette ressemblance.

— Matt est arrivé, lâche-t-il avec un malaise qui ne lui ressemble pas.

— OK... et ? Il se pointe souvent aux fêtes.

J'attrape mes vêtements au sol pour enfiler mon boxer, mon pantalon noir et ma chemise.

— Ouais mais... il est au bras de Julia. Je crois qu'il cherche la merde. Je veux m'assurer que la soirée ne va pas dégénérer, tu vois ?

Julia Harmond est mon ex-petite amie. Je l'ai fréquentée pendant huit ans. Ouais, depuis l'enfance. Nos familles respectives, les Harmond et les Eaton, se connaissaient et elle passait beaucoup de temps chez moi. À dix-ans on dormait ensemble. Puis à quinze ans, on a baisé pendant que nos parents étaient sortis. Ils avaient des voyages d'affaires, prenaient des vols et revenaient parfois quatre jours plus tard. Les parents de Julia la déposaient chez moi pour qu'elle ne reste pas seule.

Je l'ai fourrée partout cette meuf. Dans le bain, sous la douche, sur la table de la cuisine, le comptoir, le sofa, la chambre de mes parents, le spa.

Julia est la nana la plus convoitée par les mecs. Elle les fait tous fantasmer. C'est une gamine prétentieuse, une vraie garce assoiffée d'attention et de fric. Elle croit que tout lui est dû. Et quand j'ai rompu il y a une semaine, elle a fait une crise, balançant tous les verres et les assiettes qu'elle pouvait trouver dans la cuisine. Je suis resté calme. Le regard stoïque, je l'ai contemplée alors qu'elle faisait éclater la vaisselle près de moi.

— J'en ai rien à foutre de Julia, Tom.

— C'est pas Julia qui me préoccupe, mais Matt qui cherche clairement à te provoquer.

Matt-Antoine Pilon est né au Canada. C'est un prodige du Hockey. Il a été recruté par une équipe dans le Maine. C'est pourquoi il a emménagé aux États-Unis. Apparemment, il détient quelques médailles de boxe aussi. Quand il a piqué Andra aujourd'hui, ça m'a énervé. Parce qu'il parle très bien français et il était juste en train de s'exciter parce qu'on voyait tout à travers son chemisier. Il n'est pas riche, mais il se voit comme une star et se place au même niveau que les étudiants de Woodward alors qu'il n'a rien à faire parmi nous. Si Matt a été admis, c'est uniquement grâce à son père qui fait désormais partie de l'administration.

Matt sait aussi que Julia Harmond est mon ex, car il la convoite depuis son arrivée au campus. Je n'en ai rien à foutre qu'il la mette dans son pieu, maintenant que je l'ai laissée. Je n'ai aucun sentiment pour Julia. En revanche, ça a fait un scandale quand je l'ai quittée. Comme je suis le plus riche du campus, on cherche à tout savoir sur moi. Me savoir célibataire attire beaucoup de filles que je dois rembarrer. Certaines viennent jusqu'à mon manoir et sonnent, dans l'espoir que je les fasse entrer pour que je m'intéresse à elles, pour que je trouve une nouvelle petite amie. C'est pratiquement une course contre la montre : à qui Roman Eaton va-t-il offrir son cœur ?

Pour soigner son image et sa réputation, Julia raconte que je l'ai laissée, car je suis en dépression depuis la mort récente de mes parents... Que je préfère être seul dans mon énorme propriété et que je prends mes distances avec tout le monde.

Julia a raison sur un point : je ne suis pas heureux. Même avec tout l'argent du monde, tous les privilèges que j'ai, je suis incapable de ressentir le bonheur. Mes études en médecine étaient l'avenir que mon père avait tracé pour moi. Je devais prendre sa place. Je devais devenir respectable avec de grandes responsabilités. Je n'ai jamais pu émettre mes désirs. Je suis leur protocole à la lettre. Être irréprochable, respectueux, galant, bien élevé, être une figure inspirante, être intelligent et détenir de nombreux mérites et éloges au collège tout comme à l'université. Je dois devenir quelqu'un d'important. Bien que mon père, James Eaton, était un cardiologue réputé dans plusieurs pays, le manoir et notre fortune viennent de l'héritage de mon grand-père. Une fortune que je détiens entièrement, à présent, étant le seul héritier.

Soit dit en passant, la plupart des fonds de l'université privée Woodward viennent des deux plus grandes familles riches de Waterville et Sidney, dont les Harmond et les Eaton. Mais Julia étudie à l'université Colby.

Je passe une main dans mes cheveux pour replacer mes mèches ébouriffées et traverse les portes. Tommy me suit de près. Il voit que je frotte régulièrement mon nez et avant que je rejoigne la fête, il m'arrête d'une main sur l'épaule et me bloque le passage.

— Roman, tu t'es défoncé ?

— Lâche-moi...

Je tente de l'éviter, mais il me stoppe d'une main sur le torse. Son regard me questionne à nouveau, il n'a pas besoin de reformuler ses mots.

Je me résigne.

— C'est juste un peu de coke.

— Je croyais que t'arrêtais ? Je comprends que tu vis une période difficile, Roman, mais t'avais dit que tu n'en prendrais qu'une fois, pour oublier ce qui est arrivé à tes... tu sais... et là... ça se répète souvent. T'es défoncé à chaque occasion. Je m'inquiète.

— Te mêle pas de ça. Je te jure, Tommy, si t'arrêtes pas, on va avoir un problème toi et moi.

Tommy est loyal et respectable. Cela dit, je ne m'empêcherais pas de le cogner s'il continue de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

J'avance dans le couloir en le contournant et il ne s'interpose plus.

La musique est de plus en plus bruyante. Les gens sont partout. Ça s'embrasse dans l'escalier, ça boit dans la cuisine, la salle de bain est toujours occupée, tout comme les chambres. Quand je sors à l'extérieur, là où il y a une immense piscine chauffée qui diffuse une fumée dans l'air, je trouve Julia, ses bras enlaçant la nuque de Matt.

Ce dernier me repère, cesse d'embrasser mon ex et vient vers moi. Julia me jette un regard amusé, comme si tout cela faisait partie d'un plan. Celui de me rendre jaloux pour voir si j'ai encore des sentiments pour elle. Julia porte un crop top blanc, sans soutien-gorge, avec un pantalon moulant de cuir noir. Ses cheveux roux sont toujours aussi magnifiques. Y'a pas à dire, c'est une beauté : elle ressemble à l'actrice Madelaine Petsch.

Tiens, elle s'est fait percer un mamelon, je peux voir à travers le tissu, puis mes yeux tombent sur Matt qui approche.

— Hé ! Roman Eaton ! Le gars que tout le monde vénère. Sauf moi ! rigole Matt en voulant me faire une poignée de main.

Il attend, mais je ne lui offre pas ma main. Je le fixe, sans ciller. Seuls les nerfs de ma mâchoire bondissent, signe que je suis sous tension.

— Je sais qu'on n'est pas en très bons termes, OK, mec ? Mais là, faut mettre quelque chose au clair. Ta copine, cette bombe, enfin ton ancienne petite amie, est avec moi, maintenant. J'veux pas d'embrouille. Si ça te pose un problème, on règle ça tout de suite, moi je suis prêt.

Il est chaud à en venir aux mains, néanmoins je reste de glace. Le fait de ne pas réagir le gêne un peu, car tout le monde nous regarde. Même Julia, telle que je la connais, espère secrètement que je me batte pour elle. Une fille riche comme ça n'en a rien à foutre de Matt. Elle l'utilise pour m'atteindre. Mes yeux reviennent lentement sur le type et posant doucement ma main sur son épaule, je lui transmets un message près de l'oreille :

— Sois son jouet autant que tu veux. Moi, elle me donne envie de la finir à la pisse.

Je m'écarte et un sourire narquois naît sur le visage de Matt alors qu'il mord sa lèvre.

Julia est une dominatrice. Au lit, elle se révèle sauvage. Quand elle a commencé à sentir que j'avais moins d'attirance à son égard, elle attendait la nuit, que je dorme, pour m'attacher. Je me réveillais seulement quand je prenais conscience qu'elle me suçait. Même si je ne la désirais plus, j'avais quand même une érection et elle en profitait pour me chevaucher.

Au quotidien, elle n'hésite pas à frapper quand une personne ne partage pas son point de vue. Julia m'a souvent giflé. Chaque fois, je suis resté calme, ça m'amusait même, car elle rageait encore plus que je ne réagisse pas.

Matt aime montrer qu'il est un dominant et je me demande combien de temps il va endurer cette folle capricieuse et hystérique. Il va vite devenir son chien.

De mon côté, je n'ai pas besoin d'exposer ma dominance pour savoir que je le suis, ni me battre pour prouver quoi que ce soit. Les bastons c'est pour les faibles. Ceux qui ne contrôlent pas leurs émotions finissent derrière les barreaux. Je préfère nettement me montrer supérieur à ça. De ce fait, je garde un contrôle absolu en cachant la noirceur qui m'habite. Ça me protège.

Matt, qui sourit amèrement, veut renchérir. C'est pourquoi avant de me contourner pour aller rejoindre ses potes, il chuchote à son tour près de mon oreille :

— Sache que, la prof, Andra Evans, me donne envie de la baiser dans sa voiture sur le parking, si un soir elle rentre tard... Sur le campus, je peux surveiller ses allées et venues...

Je dévie lentement mon regard vers le sien.

Je serre les dents et il émet :

— Humm, voilà l'expression que je voulais voir. Eh oui, Roman... tu crois que j'ai pas remarqué comment tu l'as défendue ? En tant que mec, je connais ce regard que t'as sur elle en classe. Charles m'a dit vous avoir vus tous les deux dans les toilettes en train de flirter. Alors, Roman... Andra Evans mouille-t-elle sa culotte quand un étudiant l'approche ? Parce que si elle est chaude à se faire baiser par des jeunes, moi et mes potes on s'occupe d'elle.

Matt s'écarte en riant pour montrer à tout le monde qu'on est réglo. Or, dès qu'il pose à nouveau ses yeux sur moi avec un sourire narquois, je lui décoche un coup de poing dans le visage. Son sang explose sur mes jointures et c'est si brutal que cet imbécile perd pied et bascule dans la piscine.

Ouais, j'avais dit que je savais me contrôler. Mais, pour cette fois, il l'a bien cherché. 

Roman :

Julia Harmond : 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top