16 - Fragment obscur

TW ⚠️ Attention, les chapitres 16 & 17 contiennent un sujet pouvant choquer certaines personnes.  🔞


Chapitre 16

ROMAN

Fragment obscur

Après s'être séchés en sortant de la baignoire, Andra et moi on se met au lit entièrement nus. Je la prends dans mes bras et elle vient enfouir son visage contre mon torse. Elle s'endort rapidement, alors que j'écoute le bruit de l'orage. Il ne me reste plus beaucoup d'heures pour dormir avant d'aller en cours. Je préférerais rester éveillé, car le bruit du tonnerre risque de provoquer mes cauchemars.

Or, je n'arrive pas à l'empêcher, je sombre à mon tour...

Sans grande surprise, mon rêve me ramène dans mon corps et mon esprit d'enfant de huit ans. Il fait nuit, c'est le déluge dehors et j'ai uriné dans mon lit. Mon pyjama est souillé et ma mère n'est pas là pour m'aider, elle est à l'hôpital, parce que mon père lui a cassé le bras. Ça ne me plait pas quand elle est absente, surtout par mauvais temps. Je veux maman. Je ne pourrai pas me rendormir sans elle. Papa doit m'aider à changer mes draps, alors je me décide à aller le chercher.

Je disparais dans le couloir et les éclairs illuminent mon chemin. Je m'accroche à la rampe et grimpe au troisième palier des escaliers pour aller dans la chambre de mes parents. En poussant légèrement la porte, je jette d'abord un coup d'œil. Le réveiller et lui dire que j'ai fait pipi dans mon lit va le mettre en colère. Je frotte mes yeux qui piquent parce que je sens que je vais pleurer.

— Pa... papa... ? bredouillé-je d'une petite voix triste.

J'entre, pieds nus sur la moquette, sans faire de bruit. Je me rapproche du lit et découvre qu'il est vide. Je reste figé quelques secondes. Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus, être seul avec mon père à la maison ou être totalement seul. Il est parti où ?

Je pivote et regagne la sortie pour partir à sa recherche.

Je frotte mes yeux d'où s'échappent des larmes de fatigue et d'inquiétude. Je retourne dans l'escalier pour tenter de le trouver. Je me promène un peu partout, de pièce en pièce. L'horloge dans le séjour affiche deux heures du matin. J'ai l'habitude dans la journée de jouer avec l'ascenseur et d'aller voir mon père dans sa clinique où il me répète souvent que tout ça, un jour, ce sera à moi. Je sais qu'il travaille souvent tard le soir, alors je décide d'aller voir s'il est là.

Je déambule dans mon pyjama mouillé vers le hall d'entrée pour aller appuyer sur le bouton qui ouvre la porte de l'ascenseur. Je m'y engouffre.

Je vois mon reflet craintif dans le miroir. Le bruit de l'ascenseur la nuit me fait peur.

La porte s'ouvre sur la clinique que je connais bien. Il y a une salle d'attente contenant des sofas confortables, une télévision et un coin pour que les patients puissent prendre du café, mais le décor plongé dans l'obscurité ne me donne pas envie de sortir de la cabine.

La porte commence à se refermer. Paniqué, je bondis hors de l'ascenseur avant qu'il ne soit trop tard.

Je repère le grand comptoir d'accueil où, de jour, Caroline, la secrétaire, aime bien me donner des sucettes. Je contourne son bureau pour longer le couloir vers les chambres des patients qui attendent pour une opération. Mon père aide les personnes qui n'ont pas d'argent parce que les soins coûtent cher. Il aurait pu guérir maman, mais elle s'est enfuie pour aller à l'hôpital et ce sont les médecins là-bas qui ont contacté mon père pour le tenir au courant. J'espère qu'elle va revenir bientôt. Mais papa risque d'être en colère de savoir qu'elle est allée voir un autre médecin pour son bras cassé. La dernière fois, maman avait une jambe brisée à cause de papa et c'est lui qui lui a fait un plâtre.

Je passe devant la chambre de Cameron, un monsieur qui est ici depuis un mois, il est dans le coma. C'est un organisme pour les sans-abris qui l'a amené ici et papa prend soin de lui. Parfois, j'aimerais qu'il soit gentil avec moi et maman comme il le fait avec Caroline ou l'infirmière ou même avec ses patients. Il n'est pas le même.

Je passe devant une autre chambre et dans celle-ci, la personne m'est inconnue. Je crois qu'elle vient d'arriver. Une adolescente, blonde, qui dort. Je sais à quoi sert le liquide qui coule dans le tube et passe par l'aiguille pour aller dans son sang. C'est du soluté, mon père me l'a appris.

Soudain, j'entends un rire rauque et terrifiant au fond du long couloir.

La clinique est hantée !

Ce n'est pas la voix de mon père, alors je me cache rapidement sous le meuble du lavabo. Les deux portes sont en latte et en biais, je peux voir la chambre, mais j'ai peur qu'on me voie aussi. J'enlace mes jambes repliées dans le petit espace. Je me répète que je suis caché, que les fantômes ou les monstres ne peuvent pas me trouver. Mes yeux s'agrandissent de frayeur en voyant une ombre dans le couloir qui se rapproche de la chambre. Deux voix résonnent maintenant et je reconnais celle de mon père. Sa silhouette apparaît devant la porte alors qu'il trimbale un chariot contenant des instruments.

La fille dans le lit se réveille tranquillement et mon père s'intéresse à elle. Il a son ensemble bleu qu'il porte pour les opérations avec sa blouse blanche. Il a quelque chose dans sa main, mais je ne sais pas ce que c'est.

— Désolé, Alyson, je ne voulais pas te réveiller. Je viens seulement te donner un petit sédatif. Comme on en a discuté plus tôt, je vais procéder à l'intervention, tu ne sentiras rien et à l'aube, tu seras prête à rentrer chez toi. Tout va bien se passer.

— Est-ce que je vais avoir mal au réveil ? souffle la jeune fille d'une voix encore endormie.

— Tu vas avoir des douleurs dans le bas-ventre, des saignements au col, mais c'est une intervention mineure. L'infirmière te donnera des antalgiques pour la douleur ainsi que des serviettes hygiéniques et tu pourras rentrer chez toi.

Mon père injecte un truc dans le soluté de la fille et très vite, elle se rendort. Soudain, un homme en uniforme de police entre. Je fixe son insigne à sa ceinture. Il a une bière à la main, qu'il s'empresse de boire.

Mon père retire la couverture de la fille, pour placer son corps dans une position qui l'aide à faire son intervention. Il tire ses hanches vers le bord de son lit et installe des étriers. Je connais. C'est pour mettre les pieds. Mon père relève ensuite la blouse d'hôpital et je vois pour la première fois de ma vie à quoi ressemble le sexe d'une fille. Une fente qui se trace jusqu'à ses fesses, composée de deux plis qui ressemblent à des lèvres.

De ma cachette, j'observe à travers les lattes du meuble où je suis entassé avec quelques produits nettoyants. J'essaie de ne pas les accrocher avec mes pieds. Papa enfile des gants blancs serrés en latex, ceux qu'il met pour opérer. Il tire le tabouret à roulettes et s'installe dessus pour avoir le visage tout près du sexe de la fille. Il commence une procédure, mais je ne sais pas ce qu'il fait avec ses instruments en métal.

— Elle a quel âge la demoiselle en cloque ? demande le policier entre deux gorgées de bière.

— Tout juste quatorze ans, lui répond mon père.

— La vache et qui l'a engrossée ?

— Son petit ami. Elle a dit à ses parents qu'elle allait dormir chez une amie, mais en fait elle est allée à une fête. Le couple a couché ensemble et Alyson est directement tombée enceinte. Elle est venue me voir en pleurs pour une interruption de grossesse avant que sa famille ne le sache. Je lui ai assuré que j'allais m'occuper d'elle gratuitement. Elle a encore dit à ses parents qu'elle dormait chez une amie, de ce fait, durant la nuit, je pratique l'intervention et demain, Alyson rentrera chez elle et personne ne se doutera de rien.

Mon père passe un doigt ganté dans la fente de la patiente, ce qui décolle ses lèvres pour laisser apercevoir une chair rosée à l'intérieur. Il insère ensuite une sorte d'énorme bec de canard en métal et, c'est le regard ahuri, que je vois un petit trou s'ouvrir entre les cuisses de la fille.

Ça doit faire mal !

Je plaque mes mains contre ma bouche pour pas qu'il entende les bruits de surprise. Je comprends pourquoi elle est endormie, sinon elle souffrirait. Si j'ai bien compris, elle a une douleur dans le ventre et il doit passer par son sexe ? Engrossée, ça veut dire quoi ? Papa enfonce une tige, et quelques secondes après, il commence à y avoir du sang qui se retrouve aspiré par un tube. Il lui vide l'intérieur ? Elle va mourir ? Non, il la soigne. C'est une opération et mon papa est le meilleur médecin de la région. Tout le monde le dit. Il passe à la télé, dans les journaux. C'est une sorte de héros et il est célèbre.

— Il est où le garçon dont tu m'as parlé la dernière fois ? s'intéresse le policier. J'ai regardé dans chacune des chambres et je ne l'ai pas vu.

— La mère du petit Alejandro devait traverser la frontière du Mexique, mais ça n'a pas fonctionné, elle s'est fait arrêter avec l'enfant. Elle ne viendra pas à la clinique et son fils n'aura donc pas son opération que je voulais lui offrir. En attendant, t'es toujours pas intéressé par Alyson ?

— Non, je préfère les petits garçons, tu le sais, évoque le policier.

— Ça viendra. T'inquiète pas, dès que j'ai un garçon entre six et treize ans comme patient que je peux sédater, je te fais signe.

— Tu me le dois bien. Je protège tous tes secrets depuis des années, mais je veux que tu m'en fasses profiter aussi.

Papa termine son intervention et ses doigts gantés sont couverts de sang. Le policier reçoit un appel sur sa radio, alors il se dirige vers la sortie et lâche :

— Je dois répondre à la centrale, voir si c'est urgent. Si tu vois que je ne reviens pas, c'est que je suis parti.

Le flic disparaît. Pendant ce temps, mon père retire sa blouse blanche qui est par-dessus son ensemble bleu et vient l'accrocher derrière la porte fermée. Il se place ensuite entre les jambes écartées de la fille et... baisse un peu l'élastique de son pantalon.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qui se passe. Je sais seulement que ce que je vois n'a rien d'un médecin qui soigne sa patiente. Il insère ses doigts en elle alors qu'elle saigne tout en jouant avec son pénis qui grossit à vue d'œil. Je vois papa pousser ensuite son engin dans le trou de la fille...

Je voudrais fermer les yeux, mais j'en suis incapable. La curiosité l'emporte. Faut que je voie ce qu'il lui fait, pour comprendre. Son pantalon tombe au niveau de ses chevilles pendant qu'il la frappe avec ses hanches, enfonçant son pénis à l'intérieur d'elle. Il émet de drôles de sons aussi. Il répète un mouvement de va-et-vient plusieurs fois, sans s'arrêter. Le corps de la fille inconsciente remue mollement et l'un de ses bras tombe sur le côté du lit. Sa tête est tournée vers moi.

Papa s'écarte enfin, et je vois son pénis dressé couvert de sang qui bondit dans le vide à plusieurs reprises. Je pense qu'il fait pipi par terre car un liquide sort de son pénis, mais c'est plutôt un truc gluant, blanc crémeux. Ça semble être douloureux puisque mon père serre les dents et lâche plusieurs grognements.

Je n'aime pas ça. Je veux sortir et retourner dans mon lit. J'ai froid et je sens le pipi. Je ne suis pas bien ici.

Je place mes mains sur mes oreilles, n'aimant pas les sons qu'il fait alors qu'il se touche pour faire sortir quelques gouttes blanches restantes. Ensuite, il met du temps à nettoyer, ramasser, positionner l'adolescente pour son réveil et lorsqu'il sort enfin de la pièce, j'ouvre les portes du meuble sous le lavabo. Je marche rapidement vers la sortie, jette un œil dans le couloir et le vois entrer dans un bureau en refermant derrière lui. J'en profite pour filer, le cœur battant.

Quand j'atteins l'ascenseur, j'appuie rapidement plusieurs fois sur le bouton parce que je veux m'échapper au plus vite. 

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