15 - Que la nuit ne prenne jamais fin

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Chapitre 15

ANDRA

Que la nuit ne prenne jamais fin

Il est près de vingt-deux heures trente lorsqu'on sort du restaurant. Il fait nuit noire et la température a chuté, assez pour que de la buée s'échappe de mes lèvres entrouvertes. Roman s'allume une clope et au lieu de se diriger vers sa voiture, il m'invite à marcher sur le trottoir faiblement éclairé par les réverbères. Nous sommes à quelques mètres d'un parc désert, plongé dans l'obscurité. De manière plutôt naturelle, Roman enlace ses doigts aux miens.

— Est-ce qu'il y a une chose dans ta vie que tu aimerais réaliser, mais que pour une raison quelconque, tu ne peux pas ?

Une fine pluie tombe, mais si délicate qu'elle n'est pas désagréable. Je réfléchis à sa question et la seule chose qui me vient en tête est :

— Ouvrir une librairie.

Intrigué, il s'arrête pour me faire face.

— Et qu'est-ce qui t'en empêche ?

— C'était un projet que j'avais en commun avec ma mère et... bref, c'est pas important.

Je détourne aussitôt le regard, sentant un malaise s'emparer de moi.

— Non, je t'en prie, dis-moi.

Il insiste en posant son index ganté sous mon menton pour que je relève la tête et cesse d'esquiver son regard.

— En fait, quand je t'ai dit que mes parents et moi revenions de vacances avant l'accident de voiture qui leur a ôté la vie... ce... n'est pas tout à fait exact. Je n'en parle jamais car ça m'aide à oublier, mais... en réalité mes parents et moi venions juste de visiter des locaux commerciaux. On avait fait une offre sur un d'entre eux pour l'acheter. Depuis toute petite, ma mère et moi avions une passion commune : les bouquins. :. Notre rêve est mort avec elle.

Roman semble partager ma déception. Il choisit judicieusement de ne pas commenter, par délicatesse. Notre échange de regards suffit à me montrer sa compassion.

Il coince ensuite sa cigarette à la commissure de ses lèvres et se dirige vers le parc. Après s'être positionné derrière une balançoire aux chaînes en métal, il me fait signe de le rejoindre.

— Assieds-toi.

Je ris et de la vapeur sort de ma bouche.

— Je vais pas...

— Oh si.

Je me résigne et m'exécute en pouffant.

Mes mains harponnent les chaînes et Roman me pousse.

— Bientôt il y aura une fête d'Halloween démente chez moi. La soirée s'appelle The Down. J'aimerais que tu y sois ma partenaire.

— Roman, j'ai passé l'âge d'aller à des fêtes d'étudiants et ce n'est pas une bonne idée qu'une enseignante soit sur place et surtout près de toi, ça va éveiller encore plus de soupçons.

Roman se positionne devant moi, jette sa clope et arrête la balançoire avec ses mains contre les chaînes.

— Ce qui est bien dans les soirées d'Halloween, c'est que tout le monde est déguisé. On te trouvera une tenue et un masque pour que personne ne t'identifie.

— Laisse-moi y réfléchir, d'accord ?

Je lui offre un sourire et Roman se penche pour venir m'embrasser. Je lui retourne son baiser, tout naturellement.

Ça représente bien la vision que j'ai d'une liaison, celle de profiter des moments agréables qui se présentent et arrêter de me poser mille et une questions.

Il commence à pleuvoir de plus en plus et on se retrouve trempés. Le tonnerre gronde et en une fraction de seconde, la pluie devient torrentielle et glaciale. Saisie par le froid, je me lève de la balançoire sans pour autant cesser d'embrasser Roman. Mais ça ne dure pas, puisque le déluge s'abat sur nous plus violemment, nous obligeant à courir en direction de la voiture.

Le véhicule me paraît si loin. L'eau s'accumule, remplissant les anciennes flaques d'eau. Des feuilles d'automne mortes s'élèvent du sol et virevoltent au gré du vent. Dès qu'on arrive près de la voiture, on se rue vers nos portières respectives mais Roman glisse sur une plaque de glace naissante.

— Roman ?!

Il lève rapidement une main en l'air, pour me signifier qu'il va bien, puis se relève.

— Ça va, t'es blessé ?

Il passe une main dans ses cheveux mouillés et me jette un air amusé, me défiant de ne pas rire et d'oublier ce que je viens de voir.

J'essaie très fort de retenir mon sourire.

Il déverrouille les portières et je m'engouffre dans le véhicule sans attendre. Roman se laisse tomber derrière le volant et s'empresse de démarrer le moteur pour réchauffer l'habitacle et actionne les sièges chauffants. Les essuie-glaces fonctionnent à plein régime, mais il est toujours impossible de voir à travers le pare-brise tellement la pluie est violente. On est trempés de la tête aux pieds. Mes cheveux mouillés me collent à la peau et mon mascara a coulé sur mes joues. Je remarque que Roman a un peu de mon rouge à lèvres au bord de la bouche.

Je le surprends à dévorer mon décolleté du regard, sous mon manteau et mes cuisses dénudées sous ma robe. Je comprends aussitôt ce qu'il veut...

D'un air plus sérieux, je retire lentement mes talons ainsi que mon manteau. Roman se penche vers moi, mais je le repousse pour plutôt venir l'enfourcher, profitant du maigre espace qui se trouve entre lui et le volant. Pris par surprise, il ne sait pas où poser ses mains, alors je les place contre mes seins et il réagit aussitôt avec un soupir d'extase tout en les caressant. Roman laisse tomber sa tête contre l'appuie-tête, l'excitation l'envahit, je viens l'embrasser. Cette proximité augmente la température de nos corps.

C'est entre deux baisers enivrés que j'écarte les pans de son caban, remonte son t-shirt noir pour trouver la boucle de sa ceinture. Une fois que je l'ai virée, Roman m'aide à ouvrir sa braguette, à remonter un peu ma robe et à écarter ma culotte pour pouvoir s'insérer en moi.

Dès qu'il me pénètre, je suis happée par le plaisir et, en cambrant la tête vers l'arrière tout en essayant de faire des mouvements de va-et-vient, je m'accroche à la poignée de la portière et mon coude percute le klaxon. Je place alors mes mains contre la nuque de Roman. Sa bouche, entrouverte, expulse plusieurs gémissements et son regard de braise mate les mouvements de mes hanches qui viennent engloutir sa verge.

Le son de nos soupirs estompe le bruit de la pluie qui martèle la carrosserie de la voiture alors que de la buée se répand sur l'intérieur des vitres.

Soudain, je sursaute lorsque quelqu'un frappe contre la vitre du côté conducteur. D'emblée, je retourne sur mon siège alors que Roman remonte sa braguette. Il baisse ensuite sa fenêtre et on découvre un flic qui se penche pour inspecter l'intérieur de l'Aston. Il nous aveugle avec sa lampe-torche alors que la pluie s'abat sur son imperméable.

— Dites-donc, on s'amuse bien ici, rigole le policier.

— Je peux t'aider ? lance Roman le regard stoïque, comme s'il n'aimait pas particulièrement les flics.

— Je fais juste une vérification. Le véhicule est en marche, garé et il bougeait. Et là... je sens une petite odeur d'alcool. Qui a consommé ?

Bien que Roman ne conduisait pas, le moteur est en marche et cela compte. Il fouille dans la boîte à gants pour récupérer ses papiers que le flic éclaire avec sa lampe-torche afin de les lire. Il le fait ensuite sortir de la caisse, sous le déluge, prenant un malin plaisir à lui faire passer une série de tests d'alcoolémie. Au bout d'un moment, il finit par le faire souffler dans le ballon. Je suis étonnée de constater que le policier, tout sourire, sort ses menottes pour arrêter Roman.

J'enfile rapidement mes talons et sors sous la pluie en mettant mon manteau et la capuche.

— C'est quoi le souci ?!

— Il dépasse la limite permise d'alcool. Je l'amène au poste, vous pouvez l'accompagner dans ma voiture si vous voulez. Autrement, si vous conduisez la Aston Martin, je vais devoir vous contrôler aussi. Je suis certain qu'il n'étais pas seul à boire ce soir...

+ + +

Ça fait des heures que j'attends dans la salle d'attente du commissariat. Il est près de trois heures du matin quand je vois l'inspecteur Mackay franchir la porte du poste de police de Manchester. Ce n'est pas son territoire, mais je présume qu'il y a une influence quelconque, puisque après avoir discuté avec la dame à l'accueil, il signe un papier et paye la caution pour faire sortir Roman. Il nous reste plus qu'à attendre encore un peu. Dans le couloir où je me trouve, il y a plusieurs sièges, Mackay choisit celui qui se trouve juste en face de moi. J'évite son regard, car je n'ai pas particulièrement envie qu'il me parle. De plus, il va sûrement se questionner sur ma présence ici.

Roman est relâché et signe quelques papiers avant de venir me rejoindre. Il a l'air un peu endormi tout en étant surpris de voir que j'ai attendu et que je n'ai pas pris un Uber pour rentrer.

Son air change radicalement en repérant Mackay, laissant l'atmosphère se refroidir. Maintenant, il est réveillé et c'est d'un pas pressé qu'il vient vers moi, attrape mon bras pour m'inciter à partir d'ici.

— Ça fait plaisir de t'aider, Roman... tu me remercieras plus tard, marmonne l'inspecteur.

On franchit la porte du poste de police et Roman appelle un Uber puisque sa Aston Martin est restée dans le parking du restaurant. Quand c'est fait, il se tourne vers moi. L'air est frais et il ne pleut plus.

— Je suis désolé pour ce qui s'est passé, Andra. Je n'ai bu qu'un verre de vin, je ne pensais pas dépasser la limite permise. Tu aurais dû prendre l'Aston et rentrer chez toi, te mettre au chaud et ne pas rester ici.

Roman n'a pas le même regard depuis qu'il a vu Mackay, ses yeux semblent plus ténébreux et il a un tic nerveux au niveau de la mâchoire, je vois son muscle bondir, comme s'il ressentait de la hargne.

— Hé... ça va pas ? dis-je en caressant son bras.

— Si, t'inquiète pas pour moi. Tu viens chez moi ?

— Euh... d'accord.

On arrive au manoir Eaton's Lake un peu plus tard et le Uber repart. Il a mentionné qu'il récupèrerai la Aston plus tard.

Avant de franchir la porte d'entrée, je lui demande :

— Il y a un froid entre toi et l'inspecteur ?

— En quelque sorte..., fait-il en attendant que j'entre avant lui.

Je passe le seuil et l'intérieur est plongé dans l'obscurité totale.

— J'espère que c'est pas parce que tu lui as demandé de me laisser tranquille. Je sais que c'était un ami de ta famille, je ne voudrais pas ruiner tes relations.

Il rit, arborant une magnifique rangée de dents blanches. Je ne sais pas pourquoi ce sourire ne dégage aucun amusement, mais plutôt une forme de rage.

— Tu n'y es pour rien. Les frictions entre lui et moi datent d'il y a longtemps.

Roman prend ma main et m'emmène quelque part. Là où est sa chambre, je présume. Une fois à l'étage, je la découvre pour la première fois. Les fenêtres sont immenses et laissent une vue imprenable sur la forêt obscure et le brouillard des montagnes. C'est sinistre, mais à la fois magnifique. Son lit est colossal et j'entrevois une salle de bain attenante. Je m'avance un peu pour mieux découvrir l'espace où il dort puis, derrière moi, il souffle :

— Déshabille-toi.

Je me retourne vers lui.

— Là, maintenant ?

Il ne parle plus, se contentant d'attendre que j'obéisse. Son regard est vorace quand il détaille mon corps.

Au centre de la pièce, je retire lentement mon manteau sans détacher mes yeux de son regard ténébreux.

Je le laisse ensuite tomber à mes pieds. J'enlève mes talons et retire délicatement ma robe qui glisse le long de mes jambes jusqu'à s'échouer par terre. Je fais de même avec ma brassière et aussitôt que je dévoile mes seins, il arbore un regard de prédateur en manque. Mes gestes sont langoureux, encore plus lorsque je fais glisser ma culotte, cela a un effet direct sur lui. D'une main, il déplace un peu son membre qui semble à l'étroit dans son pantalon. Je peux voir une bosse dans l'ombre butée à sa ceinture.

Il prend une grande inspiration et se décolle de la porte. Il ne vient pas vers moi, mais se dirige vers la pièce d'à côté qui est commune à sa chambre. Je l'entends ouvrir les robinets de la grande baignoire. Très bon moyen de se réchauffer, car la pluie nous a laissés un peu frigorifiés. Quand j'approche du seuil de la porte de la salle de bain, où il se trouve, de la vapeur s'échappe déjà dans l'air, recouvrant également les miroirs. Roman me fait face et se déshabille à son tour. On ne se lâche pas des yeux.

Quand il ne lui reste que son pantalon, il prend son temps pour me faire languir en tirant sur sa ceinture et une fois qu'il fait sauter le bouton, sa queue bandée se dessine sous son boxer. Le souvenir de son sexe qui me procure tant de plaisir provoque en moi un frisson qui déclenche dans son sillage un feu entre mes cuisses.

Une fois nu, il entre dans la baignoire sur pieds qui se remplit, me laissant une place en face de lui. Sans lumière, il fait un peu sombre, mais les lueurs de la lune pénètrent par la grande fenêtre et c'est suffisant. C'est comme prendre un bain de minuit. C'est relaxant et sexy. J'entre à mon tour et Roman attrape mon poignet pour que je ne m'installe pas face à lui, mais plutôt contre lui.

Je m'engouffre alors dans l'eau chaude pour appuyer mon dos contre lui, là où son membre gorgé de sang se retrouve à l'étroit entre nous. Il s'étire un peu pour fermer les robinets et c'est dans le silence absolu qu'il m'enlace. Je laisse tomber ma tête contre lui, il embrasse mon épaule droite et remonte jusqu'à mon cou. Mon corps frissonne. Son haleine est aussi humide que la pièce. À ce moment précis, je ressens un bien-être indescriptible. Je pourrais littéralement m'endormir dans ses bras.

Roman ne peut pas s'en empêcher, sous le reflet de la lune, il voit le bombé de mes seins émerger de l'eau. C'est pourquoi il déplace ses mains pour venir les empoigner et les caresser. Mes tétons durcissent contre ses paumes ardentes et mouillées et je sens son sexe pulser dans mon dos.

Je ferme les paupières, étendue contre lui, me laissant dorloter par ses mains et ses baisers sur ma gorge. Il fait descendre ensuite une main dans l'eau jusqu'à ma jambe, effleurant l'intérieur de ma cuisse. Ses doigts remontent pour aller titiller mes lèvres du bas. Il aguiche la zone érogène durant quelques secondes avant que son majeur se faufile dans les plis de ma chair. C'est avec ferveur qu'il l'insère en moi, poussant également un soupir dans le creux de mon oreille. Je sens ensuite ses dents mordre mon épaule. Je crois que la vue l'excite. Il caresse mes seins d'une main et me doigte de l'autre tout en étant attentif à mes sensations. Je mordille ma lèvre, retenant quelques gémissements, mais mes soupirs sont perceptibles.

Je relève la tête pour voir sa main entre mes cuisses. C'est torride. Les ombres dessinent à la perfection les muscles de son bras qui passe sur moi pour atteindre mon sexe. Je préfère regarder plutôt que de fermer les yeux. Le plaisir est plus intense. Plus je gémis, plus le souffle de Roman s'amplifie et sa queue pulse derrière moi. En accélérant le mouvement de sa main, il provoque des petites vagues à la surface de l'eau qui m'éclaboussent un peu.

Je ne sais pas comment il y arrive en si peu de temps, mais je sens déjà les prémices d'un orgasme. Roman continue de me masturber, empoignant un de mes seins avec fermeté tout en laissant des baisers bouillants dans mon cou. Enivrée par cet assaut de plaisirs, je laisse l'orgasme déferler dans mon corps et entre mes cuisses. Je pousse quelques petits cris suaves qui terminent en longs soupirs lascifs.

https://youtu.be/hvL-2TF9bLY

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