Chapitre 3
La Trace
La Trace est une maladie peu connue et très rare. Cette maladie n'est pas mortelle immédiatement pour son porteur. Les rares cas ont commencé par manifester des malaises consécutifs, puis ont commencé à s'isoler de la civilisation. Ainsi, personne ne peut affirmer si, au bout d'un certain temps, le porteur en meurt.
Personne n'en connait réellement la raison, mais certains pensent que ce n'est pas une maladie. Ces hypothèses ne peuvent être confirmées de nos jours. Cette "maladie" a eu son premier cas dans la forêt d'argent, et plus précisément, dans le camp Éventide. Ce clan n'a pas dévoilé si son porteur a guéri, mais certains les soupçonnent d'en connaître un remède. Depuis ce soupçon de guérison, il n'y a eu aucun cas déclaré.
Amy referma le livre. Regarda Yndris.
(...)
***
Ils étaient installés dans un coin du jardin. Assise en tailleurs sur l'herbe, Amy réfléchissait à ce qu'elle avait lu auparavant. Yndris prit la parole:
Mon père est surement au courant de ça. On devrait lui en parler...
Amy secoua de la tête. Elle se justifia:
— S'il est vraiment au courant, il voudra m'empêcher d'aller dans la forêt d'Argent.
Yndris sursauta et dit d'une voix timide:
— -Amy tu... tu souhaites vraiment y aller?
— -Tuvois une autre solution ? s'enquit son cousin.
— -Non mais... attends. Tu étais au courant de ça depuis quatre jours et tu ne m'en a pas parlé?
— -Aumoins, tu comprends ce que ça fait de ne pas être mis au courant, riposta Eoran, s'attirant le regard noir de sa cousine.
Amy, elle, le regardait d'un air étonné.
— -Etpuis... je voulais être persuadé que c'était cela avant de te le dire... alors que maintenant, il n'y a plus de doute possible, conclut-il en jetant un regard aux poignets d'Amy.
Yndris lança:
— -J'magine qu'Aïfos est au courant?
— -Non Et d'ailleurs, je vais lui en parler.
— -Certainementpas!
— -Saistu qu'il est déjà allé à Shea Allanar et à la bibliothèque de l'Héritage?
— -Cen'est pas là que nous irons.
— -Maisces endroits sont proches de la forêt, et bon sang, qu'est-ce que tu as donc après lui? Et il s'agit de la santé d'Amy, pas d'une promenade!
— -Jele sais, rétorqua Yndris. Mais tu ne vas pas me faire croire qu'il est le seul à pouvoir nous indiquer le chemin?
— -Leseul qui pourrait nous l'indiquer sans essayer de nous convaincre de ne pas partir! Ce n'est pas le cas de ton père.
Sa cousine était à court d'arguments. Amy prit alors la parole:
— -Mais vous ne pensez pas m'accompagner?
— -Biensûr que si! Fit Eoran.
— -Etn'essaie même pas de nous faire changer d'avis, c'est peine perdue. J'ai déjà passé ma vie dans ce village, un peu de changement serait le bienvenu. Et puis, on rentrera bien un jour!
Eoran profita pour dire ceci:
— -Eton rentrera beaucoup plus vite si on demande à Aïfos de nous accompagner au lieu de tourner en rond en pleine nature!
Comme réponse, sa cousine leva les yeux au ciel. Il rajouta:
– -Trouvenous un autre guide dans ce cas et nous en rediscuterons!
— -Trèsbien, bougonna —t-elle. Dis-lui juste de ne pas jouer sur mes nerfs. Et, quand veux-tu que nous allions le voir?
— -Euh à vrai dire, je pense qu'il est plus judicieux que j'aille lui expliquer la situation seul avec Amy, histoire de ne pas finir en dispute...
Yndris le regarda d'un air surpris avant d'affirmer:
— -Oui pour une fois je crois que tu as raison. Et j'essaierais de faire en sorte que mon père ne remarque pas l'absence d'Amy. Et je te fais remarquer que tu n'as toujours pas répondu à ma question qui est: quand veux-tu y aller?
— -Euh pourquoi pas maintenant? répondit-il en jetant un coup d'œil interrogatif à Amy.
Celle-ci acquiesça avec un sourire timide. Elle ajouta:
— -C'st loin?
— -Non on a prévu de se retrouver cet après-midi à la place centrale.
(...)
***
Aïfos arriva cinq minutes après Eoran et Amy. En la voyant, l'ami de Eoran s'enquit:
— -Amy? Tu... tu vas bien?
— -Oui merci, mais on a besoin de te parler. C'est important.
Voyant l'air grave de ses amis, il déclara:
— -Dansce cas, il vaudrait mieux se poser.
Ils s'assirent à l'ombre d'un grand arbre, et Eoran commença à expliquer. À la fin de son discours, Aïfos résuma:
— -Donc vous avez besoin que je vous guide, seuls, vers une forêt, et vous ne savez pas ce que vous cherchez, ni quand on va revenir, ni même si le remède existe ou fonctionnera?
— -C'st à peu près ça, dit Amy. Sauf qu'on cherche le camp Éventide, et qu'on n'est même pas sûrs que ça soit un remède à proprement parler.
— -Maison n'a pas d'autre piste.
— -Jevois... Yndris vous accompagne, je suppose?
— -Oui répliqua Amy. Et elle a eu la même réaction que toi lorsqu'Eoran lui a dit qu'il allait t'en parler!
Je précise que je n'ai absolument rien contre elle.
Amy leva un sourcil, n'en croyant pas un mot. Eoran lui aussi semblait étonné. Son ami se justifia:
— -Sije ne l'apprécie pas, c'est uniquement car elle trouve toujours le moyen de me trouver des défauts. Elle me déteste! C'est comme ça et ça ne changera pas. Alors... je veux bien qu'elle vienne avec nous, mais ça s'arrête là. N'essayez pas de me faire sympathiser avec elle, c'est peine perdue.
— -Ça on le savait déjà... marmonna Eoran.
Il y eut un silence qu'Aïfos brisa:
— -Quandsouhaitez-vous partir?
Eoran jeta un regard interrogatif à Amy. Elle répondit, hésitante:
— -Euh
— Demain ? proposa Eoran.
— -Sitôt que ça?
— -Ilfaut bien partir un jour.
Aïfos protesta:
Ces genres de choses nécessitent de l'organisation.
— -Ona toute l'après-midi! Qu'est-ce qu'quifaut préparer? Certes, les sacs avec le nécessaire, mais le reste...
— -Cen'est pas aussi simple, soupira son ami. As-tu pensé comment nous allons nous y rendre? À pied? À cheval? Il faut également étudier la route, les provisions, le temps que cela va nous prendre... Je propose que, si on y arrive avant ce soir, on pourra essayer de partir demain, même si j'en doute. On se rejoint chez toi?
— -Trèsbien. Amy et moi allons chercher Yndris. Et, s'il te plait, fais en sorte que tout se passe bien entre vous. Je le lui dirais également.
***
— -Bon la première question à se poser serait comment on y va, déclara Aïfos lorsqu'ils s'étaient assis près d'un arbre.
Étant donné que personne ne savait quoi proposer, il fit:
Je propose qu'on utilise le système de communication à cheval, ou poste aux chevaux, comme vous préférez, c'est pareil. Ça nous permettrait de progresser plus rapidement, et ce, sans nous fatiguer. En revanche, nos sous vont vite disparaître. Ou bien la marche est plus économe, mais on en a pour quelques mois, ce qui est tout de suite mis de côté.
— -Qu'st-ce que tu entends par "poste aux chevaux"? s'enquit Amy.
Tous les regards se tournèrent vers elle. Yndris l'interrogea, incrédule:
— -Tune sais pas ce que c'est?
— -Jedevrais?
— Disons que c'est assez... inhabituel.
Elle haussa les épaules, attendant que l'on lui explique. Ce fut Yndris qui le fit, voulant être plus rapide qu'Aïfos:
Tous les trente kilomètres environ, des postes aux chevaux sont installés. Tu payes pour les monter et tu échanges des chevaux à la prochaine poste. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que tu arrives. Après, je n'ai jamais utilisé ce poste et je n'ai aucune idée de comment ça fonctionne plus précisément.
— -Moi intervint Aïfos. Je l'ai déjà utilisé quelques fois et je pense qu'il nous faudra environ trois stations avant d'arriver pour continuer à pied. Donc environ douze emprunts... puisqu'on est quatre.
— -Bon assez parlé déplacement, intervint Yndris. On prend quoi comme affaires?
— -Desvêtements chauds pour la nuit, déclara Aïfos. Quelques provisions qui durent, mais ne prenez-en pas trop. Ça fera lourd, mais nous trouverons de quoi manger en chemin. Prenez surtout de l'eau et de quoi vous défendre, un petit poignard fera l'affaire. On ne sait jamais. Et... je pense que c'est tout. Il faudra voyager léger.
— -Etl'itinéraire? Demanda Eoran.
— -Nouspasserons de poste en poste jusqu'au pont Toison. Là, nous traverserons la rivière et nous continuerons à pied. Ça ne sera plus bien loin.
— -Trèsbien, conclut Amy. On part demain?
— -Sitout le monde est d'accord, affirma Yndris. Oui. À l'aube?
— -Ilvaut mieux, affirma son cousin.
Aïfos, lui, confirma d'un simple signe de tête.
(...)
***
— -Tiens proposa Yndris à Amy, en lui proposant des vêtements de voyage. Ils devraient t'aller. Et pour les vêtements chauds...
Elle fouilla un peu dans son armoire et en sortit d'autres vêtements.
Ceci devrait faire l'affaire.
— -Yndris merci. Es-tu sûre de vouloir te lancer dans une telle expédition?
— -Sûreet certaine. Inutile de me le redemander. Tiens, voici des bottes, dit-elle en les passant à Amy, avec une grande sacoche en cuir pour y mettre les affaires. Et j'espère vraiment que ce Camp Éventide va t'aider. Ou bien nous trouverons une autre solution.
— -Merci Pour tout.
— -Attend d'être arrivée pour remercier! On n'est même pas encore parties!
— -Jesais, Yndris, je sais. Mais autant le faire maintenant, si jamais on n'a pas de temps après, tu comprends?
Ce que je comprends, c'est que notre rencontre va marquer un tournant dans ma vie.
— -Dansla mienne aussi.
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