Il ne savait pas exactement pourquoi on l'avait pris pour cible, mais depuis le début du secondaire c'était exactement ça. Peut-être y avait-il un mot écrit dans son front qu'il ignorait. Victime. Voilà ce qui devait être écrit. Il était la victime de sa mère qui ne l'avait jamais vraiment aimé. De son beau-père qui le passait à tabac. Des autres étudiants qui aimait l'humilié. Oh et Dieu seul savait à quel point il était le souffre-douleur préféré de ses bourreaux. Après tout, il ne se plaignait jamais. N'allait jamais rapporter au professeur.

Ses intimidateurs aimait se moquer de lui et lui faire peur. C'était leur jeu préféré à la récréation. Ce jour-là, ils l'attendaient à la sortie des toilettes pour le traîner de force à l'escalier du troisième et le menacer de le pousser en bas. Ils savaient que la hauteur était sa pire peur. Il savait que c'était la façon la plus simple et rapide de l'humilié. Et ça fonctionnait à tous les coups. Immédiatement son vertige avait pris le dessus et il s'était mis à hurler, pleurer, se débattre et malheureusement, se pisser dessus.

Bien évidemment les garçons n'avaient jamais eu l'intention de mettre leur menace à exécution. Après tout une mauvaise chute de la sorte aurait pu le tuer et commencer l'âge adulte avec un dossier criminel n'était pas l'idéale, mais les garçons c'étaient trouver si drôle quand ils ont vu le pantalon de leur victime s'humidifier qu'ils l'ont réellement soulevé dans les airs pour donner une impression de traverser la rambarde. Aujourd'hui, ils se sentaient particulièrement horrible.

''Déposer le immédiatement.'' Dit la voix grave d'un professeur mécontent.

Aussitôt les garçons lâchèrent leur pauvre victime qui se mit à trembler au sol en tentant de cacher la tâche sur son pantalon.

''Dans le bureau du directeur maintenant!'' S'énerva le prof qui l'ai vit déguerpir.'' Revenez. Vous serez puni! Nicolas, veux-tu emmener ce pauvre garçon à l'infirmerie, pendant que je vais chercher ses garçons et que je m'assure qu'ils soient suspendus?''

''Oui, monsieur.''

''Et merci de m'avoir prévenu.

''Tu vas bien?'' Demanda son sauveur en s'approchant.

La pauvre victime releva la tête en reniflant et aperçut le même garçon que sur le toit l'observer au loin. Aussitôt, le rouge recouvrit son visage et il l'abaissa encore plus gêné de la situation. Il préférait mourir sur le champ que de se relever et que son crush voit la tâche d'uriner sur son jean.

Pourquoi ça devait être lui. Il ne lui avait pas parlé depuis l'histoire du toit deux mois plus tôt, mais il s'était retourné sur son passage chaque fois que leur chemin c'était croisé sans jamais oser lui dire un salut. Et maintenant? Maintenant il devait assumer s'être pisser dessus devant lui. Clairement il allait détruire toutes ses chances de l'intéresser. Bon, il devait rester réaliste, il n'avait jamais eu aucune chance.

Il se releva lentement, espérant que le dénommé Nicola. Le beau Nicola ne remarque rien, mais c'était perdu d'avance. Immédiatement debout, le garçon baissa son regard pour afficher un air surpris en voyant le pantalon du garçon. Au moins il avait la gentillesse de tourner son regard.

''Je crois qu'ils ont des pantalons de rechange à l'infirmerie. Viens.''

Une marche de la honte devant tout l'école jusqu'à l'infirmerie. Génial, il avait besoin de ça de plus dans sa vie. Une nouvelle raison pour que la terre entière se moque de lui.

''Tu peux cacher avec ça.''

Il tourna son regard vers Nicolas qui lui tendait un gros chandail. Il le prit doucement avant de le garder dans ses mains en boule devant ses parties.

''Merci.'' Dit-il faiblement en baissant le regard.

''Oh, ça va. J'aurais été à ta place je me serais chier dessus. Ils allaient vraiment te lancer en bas ces malades. Viens.''

La remarque fit sourire le garçon qui le suivit jusqu'à destination. Arriver devant l'infirmière, il rendit le chandail au fumeur qui le remit avant de lui sourire.

''Je te laisse entre de bonnes main.''

Puis il partit encore une fois, laissant un amoureux incapable de l'avouer.