Qui aurais cru que je te retrouverais ici?
Vers trois heures du matin au McDonald, il n'y avait jamais grand monde. Il était donc assis en arrière à fixer les écrans de sécurité en écoutant d'un oreille distraite son collègue qui lui parlait de choses si peu intéressantes. Comme s'il n'avait que ça à faire écouter son collègue se lamenter de sa fin de semaine dans sa belle famille. Il avait presque envie de lui dire d'arrêter de se plaindre. Que sa vie n'était pas si pire que ça. Il avait une petite-amie, une belle-famille qui l'adorait à l'écouter en parler. Et sûrement une famille là pour lui. Plein d'amis? Un avenir plus lucratif que d'être cuisinier au mcdo du moins.
Lui n'avait rien de tout ça. Il avait prit ce job pour avoir les moyens de fuir sa mère et son beau-père. Il travaillait de nuit toute les fins de semaine et suivait parfois des cours en ligne pour être électricien. Un avenir, il n'en avait pas vraiment. Pas d'amis, pas de petit-ami, pas de famille. Son chat était son seul compagnon et le serais peut-être tout le temps. À quoi bon se forcer?
Des gens apparus sur le moniteur de la caméra et il se leva heureux de pouvoir fuir le monologue inintéressant de son collègue. Il replaça ses cheveux sous sa casquette et son filet avant d'aller à l'avant pour prendre la commande. En arrivant derrière le comptoir il figea. Ses gens il les connaissait. Ils allaient à son ancienne école secondaire, mais avaient quelques années de plus que lui. Il le savait car l'un des gars se prénommait Nicolas et il avait passé une année entière à l'admirer de loin et tenter de tout savoir sur lui sans jamais oser lui parler plus qu'il ne fallait.
Lorsqu'il avait gradué et quitté l'école, il s'était dit qu'il était dommage qu'il n'ait pas eu le courage d'aller lui parler avant, car il n'allait sûrement plus jamais le revoir. Dommage qu'il ne lui ai jamais avoué son amour et peut-être était-ce mieux ainsi selon lui, car qui aurait voulu sortir avec lui? Pourtant quatre ans plus tard le voilà devant lui de nouveau et son cœur s'affolait toujours autant que la fois où le garçon l'avait gratifié d'un : mon joli ou sauver d'un escalier qui menaçait de le tuer.
Les garçons, clairement en état d'ébriété arrivèrent au comptoir pour s'y installer et rigoler en fixant le menu d'un œil discret. Le serveur les observa encore un moment de loin avant de s'approcher pour prendre leur commande. Comme ce faisait-il que ce soit toujours autant intimidant de se retrouver devant lui? Lorsque vient le temps de son crush d'adolescence, il tenta de redresser son dos quelque peu courbé. Que devrait-il lui dire?
"Je vais te prendre un quart de livre avec une poutine." Puis il rigola tout seul et dans un réflexe de plaire, le serveur rigola avec lui avant d'écrire sur son ordinateur ce qu'on lui demandait.
"En... en trio? Ni... monsieur?"
"Oui!" Répondit beaucoup trop heureux le garçon qui avait l'esprit embrumé par la quantité d'alcool qu'il avait bu avec ses copains.
Le commis mcdo entra les dernières informations sur l'ordi avant de dire son prix. Il observa le beau garçon devant lui sortir son portefeuille et sembler avoir de la difficulté à compter son argent. Il devait dire quelque chose et vite, car lorsqu'il aura payer, il partirait de nouveau et il aura encore une fois rater sa chance.
Mais n'était-ce pas étrange de dire quelque chose quatre ans après les faits. Clairement, lui ne se souvenait pas de sa personne. Au pire, il aurait l'air ridicule et puis après il ne le reverrait plus pendant un autre quatre ans.
"Tu t'es bien amusé ce soir?"
Demanda-t-il conscient que ca faisait trop ami comme question.
"Méga! La musique était trop cool, mec. Et il y avait du monde! Genre tu étais obliger de danser coller à quelqu'un sinon c'était pas possible." Dit le garçon avec un grand geste de la main et laissant son portefeuille tomber. "T'aurais dû être là, c'était trippant. Je sors pas souvent dans les bars, mais ma sortir plus je te le dis! On fête nos diplôme!"
Le serveur lui sourit avant de quitter son comptoir pour venir prendre le portefeuille tomber au sol. Il se redressa en le tentant à Nicolas et constata qu'après quatre ans, il avait finalement dépassé le garçon en taille.
"C'est pas le mien, mec. Le mien est dans ma poche." dit le garçon qui avait visiblement oublié le moment où, une minute plus tôt, il avait laissé tomber son portefeuille au sol.
"Euh... je l'ai vu tomber de ta poche justement."
"Pour vrai?" Dit le jeune adulte en se tapant les poches. " Hey ta raison je l'ai plus! Merci."
Il le reprit en effleurant la main du serveur qui rougit à ce contact. Contact qui se prolongea et devint plus intense quand son crush lui prit complètement la main pour flatter la sienne dessus.
"Wow, ta vraiment les mains douce, mec! C'est quoi ta crème, je veux des mains aussi douce que ça."
L'employé sentit la chaleur grimper en flèche dans son corps. Nicolas, son beau Nicolas lui tenait la main et la flattait avec insistance.
"Hey les gars venez toucher sa main. Elle est méga douce."
L'un des gars partit à rire pendant que celui qui semblait sobre et chauffeur désigné, leva les yeux au ciel décourager.
"Mais lâche-le, le pauvre. Tu vas le traumatiser."
La chaleur dans sa main l'abandonna et le serveur se sentit soudain vide. Ce toucher l'avait plu, pourquoi arrêter maintenant? Il retourna néanmoins derrière son comptoir pour constater que la commande n'avait jamais été payée. Que devrait-il faire? Rappeler le garçon pour qu'il paie ou lui payé lui-même.
Il sortit son portefeuille de sa poche arrière en tremblant et paya la facture du garçon qui suscitait toujours autant d'émotion dans son corps. De toute façon, il semblait déjà avoir oublié qu'il avait commandé un repas et il lui devait bien ça après la gentillesse qu'il lui avait offerte au secondaire.
Ils observa le sobre ramener ses deux amis à une table plus loin et accepter un câlin du garçon qui hantait ses pensées. Si seulement il pouvait être son ami et avoir le droit à des câlins comme ça lui aussi. Il baissa les yeux au sol et retourna en arrière chercher les commandes. Ils leurs apporta à la table et hésita à rajouter quelque chose pour Nicolas. Juste une phrase. Un mot. Non, ça lui était impossible. Il partit donc pour l'admirer de loin pendant qu'il s'empiffrait de tout en riant avec ses potes.
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