16.
Cassie observait pensivement le paysage qui défilait derrière la vitre du véhicule. La nuit était tombée depuis longtemps déjà lorsqu'elle aperçut en bord de route le panneau indiquant la ville de Glinwood. Cette petite bourgade recluse entre une forêt dense et un lac bordé de montagnes semblait figée dans le temps. Comme à chacune de ses visites, elle fut saisie par ce lieu qui lui renvoyait tous ses souvenirs de jeunesse. Des souvenirs heureux qui en côtoyaient d'autres si sombres que sa conscience avait préféré les effacer.
Comme pour se rassurer, elle jeta un coup d'œil en direction d'Hayden qui avait repris le volant depuis un moment déjà. Elle se redressa péniblement sur son siège et enfila tous les habits qu'elle trouva redoutant d'affronter le froid glacial qui régnait dehors.
— C'est là, la seconde rue à droite.
Hayden était nerveux, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Comment étaient les parents de Cassie? Que faisaient-ils dans la vie ? Toutes ses questions qu'il n'avait pas pris la peine de poser le firent regretter son manque de curiosité.
— Est-ce que t'es parents seront là ?
— À cette heure, ils doivent dormir. On les verra demain, répondit-elle en lui montrant du doigt une des maisons. Ici, devant toi, le numéro 22.
Hayden suivit ses indications et gara la voiture dans l'allée. Il s'agissait d'une grande maison pavillonnaire, une habitation typiquement américaine. Cassie le guida à l'intérieur et le conduisit directement à l'étage :
— Tu dois être fatigué, tu as conduit la plupart du temps. Viens, je vais te montrer ta chambre.
Elle désigna une porte blanche semblable à toutes les autres.
— Quel luxe j'ai droit à une chambre ! plaisanta-t-il afin de ne rien laisser paraitre de sa nervosité.
— Quoi, tu veux dire mon canapé ne va pas te manquer ? Tu as droit un lit pour toi tout seul, mais attention ici il n'y a pas de room-service.
— Jusqu'à présent c'est toujours moi qui ai préparé ton petit-déjeuner alors c'est plutôt culotté de me traiter de star capricieuse !
— C'est la chambre d'amis, expliqua-t-elle alors qu'ils rentraient tous deux dans cette chambre.
Elle était tout à fait classique où un grand lit occupait tout l'espace.
— À moins que tu préfères dormir dans ma chambre ?
Hayden fronça des sourcils tant il fut surpris par sa proposition.
— Je veux dire, je peux prendre la chambre d'amis si tu veux, mais la mienne n'est guère plus grande précisa-t-elle affreusement gênée.
Il posa ses bagages aux pieds du lit, comme pour marquer un choix d'appartenance à ces lieux.
— La salle de bain est juste en face. Si tu as besoin de quoi que ce soit, ma chambre est de l'autre côté de ce mur.
Cassie s'éclipsa rapidement prétextant être fatiguée. Hayden prit une douche et se coucha à son tour. Il dormit d'un sommeil profond et réparateur le lit étant plus confortable que le canapé de Cassie à New York.
Au petit matin il se délecta en entendant la maison s'agiter et en sentant l'odeur de toast grillé qui se répandait dans toute la maison. Il n'était pas habitué à ce genre d'ambiance, les hôtels les plus luxueux du monde n'offraient pas cette prestation : lui donner l'impression d'être comme à la maison. Bien que réveillé Hayden resta un moment couché désirant profiter de ce moment au maximum, puis tapa trois fois contre le mur pour savoir si Cassie dormait. Lorsque trois coups résonnèrent en retour, Hayden accourut vers la chambre de Cassie.
— Whoo s'écria-t-il en entrant. Les murs... C'est rose de partout. On se croirait dans un vagin !
Cassie encore dans son lit, un livre entre les mains, éclata de rire.
— C'était ma période rose quand j'avais dix ans je n'y peux rien. La déco date un peu, je voulais la refaire, mais je n'ai jamais eu le temps. La peinture dort au grenier depuis des lustres.
Cassie toussa vigoureusement et Hayden remarqua les traits tirés sur son visage.
— Est-ce que tu ça va ?
— Je crois que j'ai encore de la fièvre, mais je meurs de faim donc cela doit être bon signe. On descend prendre le petit dej. ?
Hayden approuva, mais la stoppa dans les escaliers.
— Au fait, comment veux-tu que je la joue avec tes parents ? Adorable gendre ou abominable rock star ? Qu'est-ce qui serait le mieux pour ton plan ?
— Soit Hayden, juste Hayden. Ça me va très bien ainsi, répondit Cassie amusée par son inquiétude.
— Ok, souffla-t-il avec perplexité ne sachant comment jouer ce rôle.
— Sois toi-même. Tu sais bien faire ça non ?
— Je ne sais pas trop, je vais faire de mon mieux.
Quand ils rejoignirent la cuisine, ils ne trouvèrent personne, les parents de Cassie étant déjà partis travailler. Son père pâtissier travaillait beaucoup à cette époque de l'année et sa mère l'aidait souvent au magasin.
— Alors, quel est le programme de la journée ? demanda Hayden en mangeant une tartine de confiture avec appétit.
— Pour moi cela se limitera à retourner me coucher et me shooter aux médicaments. Prends ma voiture si tu veux faire un tour.
Il réfléchit un instant et posa son regard sur le tee-shirt d'Isaac qu'il portait.
— Il faudrait que j'achète quelques fringues
Cassie grimaça.
—New York était plus approprié pour cela, mais il y a une boutique à la sortie de la ville, tu trouveras quelques trucs si tu n'es pas trop difficile.
— Tu veux que je t'achète quelque chose de potable ? demanda-t-il désignant la tenue que portait Cassie.
— J'ai déjà plein de vêtements.
— Oui. Et tu ferais mieux de tous les jeter. Et en particulier ce tee-shirt-là avec cette tablette de chocolat et ce cœur. Qu'est-ce que ça veut dire ?
— Que j'aime le chocolat.
— Oui, tu es une droguée au chocolat, tu m'as déjà fait le coup hier, mais ce n'est pas une excuse pour porter un truc aussi laid, souligna-t-il sur un ton sarcastique.
— Je l'adore, il me représente bien, dit-elle amusée en engloutissant avec provocation un carreau de chocolat. Et si c'était un tee-shirt des Sound Evidences, que dirais-tu ?
— Ha dans ce cas c'est différent, j'adorerai que tu portes un de ces trucs à ma gloire !
— Même s'il y a la tête de Luke au lieu de la tienne dessus ?
Le sourire d'Hayden s'effaça brusquement. Il grimaça et perdit l'appétit pour quelques secondes.
— Je plaisante, je ne ferais jamais un truc pareil... Ils en vendaient l'autre jour au concert. 50 dollars. Absolument hors de prix.
— Il faut bien remplir le réservoir de ma Porsche ! Non plus sérieusement on ne décide pas de tout. Tu sais, beaucoup de choses nous dépassent, précisa-t-il pensivement en touillant son café.
— Ouais, c'est un peu facile, poussa-t-elle à peine convaincue en croquant à son tour dans une de ses tartines.
* * *
À l'adresse que Cassie lui avait indiquée, Hayden ne trouva que quelques pâles reproductions de certains vêtements de marques qu'il avait déjà chez lui. N'ayant pas l'habitude de faire les magasins, il s'était dit que ceux-ci feraient bien l'affaire.
À son retour, l'état de Cassie ne s'était pas amélioré. Il la retrouva allongée dans sa chambre, brûlante de fièvre malgré tous les médicaments qu'elle avait engloutis. Puisqu'elle ne dormait pas, il décida de rester auprès d'elle pour lui tenir compagnie. Chose qu'il regretta rapidement, étant donné qu'il n'était pas le genre de personne qui aimait rester sans rien faire.
— Je m'ennuie souffla-t-il en jouant de la batterie avec un stylo contre la table de chevet.
— Lis un livre.
— Très drôle.
— Ce n'est pas une plaisanterie.
Loin de considérer la lecture comme un passe-temps acceptable, Hayden se mit à inspecter minutieusement la pièce du regard. Chaque objet était parfaitement droit et rangé d'une manière méthodique et maladive.
Hormis ce détail, cette chambre semblait être typiquement celle d'une ado. Une étagère près du lit regroupait de nombreuses photos encadrées. Cassie y était sur la plupart. Cassie bébé, Cassie enfant, mais curieusement aucune photo ne la montrait adolescente. Un des clichés trônant magistralement au milieu de toutes les autres attira son attention.
On aurait dit une photo parfaite presque irréelle, comme ces photos que l'on trouve lorsqu'on achète un cadre en grande surface. Le genre d'image qu'on semble avoir déjà vu partout. Il s'interrogea sur la raison de son importance. Elle représentait une dame qu'une soixantaine d'années posant à côté d'une petite fille. Cassie, devina-t-il facilement. Même en noir et blanc la blondeur de ses cheveux ressortait tout comme ce sourire malicieux sur son petit visage d'enfants. Dans sa main, une baguette magique lui fit penser que la robe à paillettes qu'elle portait était un déguisement de fée. Elle semblait heureuse et insouciante contrairement à cette vieille femme au regard lointain.
— C'est moi et Grace, ma grand-mère maternelle, c'est une histoire plutôt compliquée... Elle a abandonné ma mère à la naissance, mais elle a repris contact avec elle, peu avant que Lisa ma grande sœur soit née. Il faut croire qu'à l'époque elles s'entendaient bien puisqu'elle m'a donné son nom deux ans plus tard.
— Pourquoi elle a fait cela, abandonné ta mère ?
— Je ne l'ai jamais su, il y a beaucoup de non-dit à propos de cela, maman n'en parle jamais, je suis sûr que ma grand-mère avait de bonnes raisons de faire cela. C'était quelqu'un d'extraordinaire, j'étais très proche d'elle, elle m'a pratiquement élevée. Mais lorsque les choses ont dégénéré lorsque j'avais environ treize ans ma grand-mère et ma mère se sont fâchées. Je crois qu'elle n'approuvait pas le fait que mes parents souhaitaient m'interner et qu'ils me fassent subir tout ça... Elle est décédée dans un tragique accident alors que j'étais à l'hôpital.
Cassie se tue un instant. Conscient de l'émotion qui la submergeait, Hayden la prit dans ses bras pour la réconforter. La tête blottie contre son torse, elle se confia à lui avec nostalgie :
— Tu sais ce que j'aimais chez elle ? Elle m'encourageait à voir des licornes dans les nuages et à rire de ceux qui se moquaient de moi. Nous refaisions le monde. Tout ce que je faisais ou racontais d'étrange elle l'acceptait avec humour. Je ne sais même pas si elle savait à quel point elle comptait pour moi...
— Je suis sûr qu'elle le savait.
Hayden continua à la serrer dans ses bras et se mit à lui fredonner l'air d'une chanson afin de la bercer.
— Mince alors, il faut que je pleure pour que tu me chantes une chanson !
— Je ne peux que fredonner. Ne me demande pas plus, chanter devant toi m'impressionne, nota-t-il amusé.
— Arrête un peu ! Je t'impressionne plus que ces milliers de personnes qui sont devant toi lorsque tu es sur scène ?
Il réfléchit un instant puis murmura le cœur serré:
— J'en ai bien peur...
* * *
La journée s'écoula rapidement et quand vint la soirée, Ellen et Alan les parents de Cassie furent curieux de faire la connaissance d'Hayden. Le jeune Anglais que leur fille avait ramené avec elle pour les vacances prétextant un échange universitaire fut l'attraction de la soirée. Même Patricia la grande tante paternelle de Cassie avait tenu à faire le déplacement et s'était invitée à dîner pour rencontrer ce curieux visiteur.
Alors que Cassie et sa mère s'affairaient en cuisine, Alan insista pour qu'Hayden regarde avec lui le match de baseball retransmis à la télévision. N'osant pas vexer le père de Cassie, il s'efforça de s'y intéresser même s'il n'en comprenait pas les règles. S'apercevant rapidement de ce détail M. Evans déboula dans la cuisine pour s'en plaindre, laissant le jeune garçon seul avec Patricia qui tricotait en le scrutant avec méfiance du coin de l'œil. Selon les dires de Cassie cette femme était aussi détestable qu'aigri, ne doutant pas de cela Hayden s'abstint de lui faire la conversation.
— D'où tu le sors celui-là ? marmonna peu discrètement Alan à sa fille. Il n'y connaît rien au baseball ! Je ne le veux pas comme gendre je te préviens. Isaac au moins s'y connaît parfaitement !
— Alan, tu m'avais promis de ne pas parler Isaac ! s'exaspéra Ellen en lui donnant un coup de torchon sur les fesses.
— Papa, mais nous ne sommes pas ensemble ! Il est anglais et n'a tout simplement pas l'habitude de tout ça. Parle-lui football ou rugby.
— Quoi ? Tu parles de ces mauviettes qui posent en slips dans les magazines ? Je n'appelle pas ça des sportifs et ça fait bien longtemps que le soccer n'est plus un sport ! Enfin s'il n'y avait que ça, son comportement est quand même... Tu as vu sa façon d'agir ? T'es sûr qu'il n'est pas...
— Papa ! le coupa Cassie ne voulant pas entendre sa théorie. Non, il ne l'est pas et puis peu importe, n'est-ce pas ?
— Bien sûr c'est sans importance ! intervint sa mère. Tu sais, ce genre de choses ne nous gêne pas, regarde Larry, le fils des voisins et il parait qu'il l'est et bien c'est une très gentille personne.
— Vous n'y êtes pas du tout, si Hayden agit parfois étrangement c'est qu'il mène une vie différente, il est comme, disons... un peu de la haute.
— Quoi c'est ce qu'il t'a dit ? Tu as vu son look ? Son pantalon moulant et son polo rose ? Ses cheveux longs ? Et tous ses tatouages ? Il n'a rien d'un lord anglais s'esclaffa son père amusé que sa fille ait pu gober un tel mensonge.
— Bien sûr, ça explique tout ! Alan ! C'est la mode en Europe, les riches se déguisent en SDF. C'est bien connu. Il appelle ça le style "bobo".
Cassie fut froissée que sa mère puisse comparait Hayden à un SDF, bien qu'elle se rappela avoir eu la même réflexion la première fois qu'elle l'avait rencontré.
—En tout cas ce n'est pas parce qu'il est né avec une cuillère en or dans la bouche qu'il va se tourner les pouces, je l'emmène avec moi dès demain à la pâtisserie ! Je vais le tester peu dit-il diaboliquement en se frottant les mains.
— Papa ! lâcha Cassie trouvant que son comportement absolument inapproprié.
— Aucun souci je veux bien vous donner un coup de main, intervint Hayden en débarquant dans la pièce.
Tous les trois furent gênés à l'idée qu'il ait pu entendre leur conversation.
— Bon si on passait à table ! s'écria gaiement Mme Evans pour interrompre ce silence pesant.
Durant le repas, Hayden n'échappa aux questions du père de Cassie déterminé à ne pas lâcher l'affaire :
— Que faites-vous dans la vie ? Vous êtes à l'université bien c'est ça ?
— Oui, je prends les mêmes cours que Cassie, mais en Angleterre.
— Ho, vous êtes donc également dans un cursus de rattrapage.
— Ce qui sous-entend une scolarité difficile... lâcha Patricia sur un ton sarcastique.
Jusque-là elle n'avait pas dit un mot, se contentant d'observer Hayden du coin de l'œil comme on pourrait regarder un moustique indésirable.
Hayden qui n'avait pas envie de leur mentir décida d'inventer une histoire au plus proche de la vérité.
— Je chante répondit-il finalement.
Cassie le regarda avec des gros yeux de peur qu'il raconte n'importe quoi.
— Enfin je chantais dans un groupe. Il y a eu un petit incident et... on m'a remplacé. Mais du coup, j'ai stoppé ma scolarité un peu trop tôt, donc voilà j'ai repris mes études de cette façon ajouta-t-il pleinement satisfait de ce mensonge improvisé.
Cassie lui adressa un sourire rempli de fierté lui signalant qu'elle n'aurait pas pu inventer mieux. Ne sentant pas sa famille spécialement ébahie par l'histoire d'Hayden, Cassie en rajouta une couche pour tenter d'impressionner l'ensemble de la tablée :
— Il est connu en Angleterre. Son groupe a bien marché et il a beaucoup voyagé.
Hayden ne voulant pas être vu comme un superhéros ou une rock star décida de contrer les éloges de Cassie, qui selon lui en faisait trop :
— Oui, mais ça n'a pas duré, il faut croire qu'on n'était pas si doués que cela, répliqua-t-il amusé à l'idée de s'auto-clasher.
— C'est fort intéressant marmonna Patrica en crispant ses doigts ridés sur son verre.
— Vous aviez une sacrée vie, n'est-ce pas ? Enchérit la mère de Cassie pour encourager Hayden à se défendre.
— Je ne suis pas le genre à ne satisfaire de ce que la vie m'offre, je vais de l'avant et je force le destin. Je ne parviens pas à comprendre comment on peut se contenter d'une vie minuscule...
Cassie le sentant s'emporter lui donna un violent coup de pied dans ses jambes. Hayden comprit et relança habilement la conversation vers un tout autre sujet.
La suite du dîner se passa sans encombre majeur, excepté pour Cassie qui dû supporter les remarques acerbes de sa grand-tante, sur des sujets aussi divers que ses études, son poids et ses fréquentations. Hayden lui lança à plusieurs reprises des regards encourageants comme pour la soutenir dans cette douloureuse épreuve.
À la fin du repas, alors qu'Hayden aida à débarrasser la table, Cassie ne supportant plus la vue de sa grand-mère en profita pour s'éclipser discrètement.
Elle gagna le jardin et prit place sur cette balançoire installée à l'origine chez sa grand-mère. Petite elle y avait passé de longs moments et de magnifiques souvenirs lui étaient associés. Depuis que ses parents l'avaient déménagé ici, elle était restée en parfait état, comme si le temps n'avait eu aucune influence sur elle.
— Hey, que fais-tu là ? Tu vas prendre froid s'inquiéta Hayden alors qu'il venait de traverser le jardin pour la retrouver.
— Je me suis bien habillée. J'avais besoin de prendre l'air.
— Ho, tu préfères peut-être rester seule ?
— Je ne suis pas seule. Regarde, dit-elle en pointant du doigt le ciel étoilé.
— Elles ne peuvent pas te faire la conversation, je ne pense même pas qu'elles te connaissent. Tu parles d'une compagnie ! soupira-t-il avec taquinerie en s'asseyant sur la balançoire attenante.
— Un peu comme tes fans... lui fit-elle remarquer. Pourtant, tu me l'as dit toi-même, ils comblent ton cœur.
Hayden gloussa nerveusement ne sachant quoi répondre, puis leva son regard vers la lune à demi remplie. Cassie en profitant pour le dévisager : le large bonnet qu'il portait recouvrait une grande partie de ses cheveux et son front tandis que les étoiles scintillantes se reflétaient dans ses yeux.
Outre sa beauté incontestable, Hayden avait ce quelque chose qui le rendait unique et le sourire qu'il lui adressa lorsqu'il s'aperçut que Cassie le dévisageait la conforta dans cette idée.
— Tu sais, je suis désolée pour tout à l'heure. Ma famille est un peu... enfin, quoi qu'il en soit ton polo rose les a bien fait parler.
— Je l'ai acheté ce matin, une véritable imitation Ralph Lauren à 20 dollars ! C'est incroyable non ?
— Ça n'irait à personne d'autre que toi.
— Grâce à ça, j'ai réussi ma mission : ta famille ne t'a pas parlé de Isaac. Tu sais tes parents sont comme tous les parents je suppose. On en a jamais de parfait.
— Les tiens aussi sont comme ça ? demanda-t-elle curieusement.
— J'ai comme coupé les ponts avec mon père et ma mère je ne la vois pas malheureusement pas aussi souvent que je le voudrais, mais elle compte beaucoup. Elle est du genre à être toujours aux petits soins quand je suis là, mieux que le roomservice des meilleurs hôtels.
— Tu lui présentes tes conquêtes ? demanda-t-elle imaginant la scène dans sa tête.
— Non, je n'ai jamais fait ça, mais cette curieuse scrute les journaux pour être au courant de toutes mes fréquentations. C'est horrible et je me fais souvent enguirlander à cause de cela... Elle aimerait que je me pose sérieusement avec une personne, elle n'aime pas vraiment la vie que je mène, mais je la comprends.
— Tu sors avec des stars ou plutôt avec des mannequins en devenir de peur qu'elles ne te piquent la vedette ?
Hayden soupira en se remémorant cette époque aussi proche que lointaine. Cassie avait vu clairement son jeu, égoïstement son égo ne supportait pas que ses partenaires puissent avoir plus de notoriétés que lui.
— Ce n'est plus important désormais... Et toi ? À part Isaac ?
— Quand j'avais cinq ans, j'ai embrassé une fille dans un bac à sable. Est-ce que ça compte ?
Hayden éclata de rire.
— Pas vraiment.
— On devrait aller se coucher nota Cassie.
— Ho, il est bien trop tôt pour moi !
— Je te rappelle que tu t'es proposé pour aider mon père à la pâtisserie tu as intérêt à mettre ton réveil, je suis sûre qu'il serait ravie de te jeter un sceau sur la tête alors que tu dors encore
— Sérieusement ?
— Tu t'attendais à quoi ? C'est toi qui t'es stupidement proposé !
— Ça ne me gêne pas. Travailler normalement, si tant de gens le font ça, c'est surement cool. Et toi que feras-tu demain ?
— Demain, j'irai trouver des réponses... lança-t-elle face aux étoiles comme lorsqu'elle faisait un vœu.
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