Shopping, spa et arme à feu

Pardon pour toute cette attente ! Je jure de poster plus souvent une fois que j'aurais passé tous ces examens qui me tombent dessus ! Je vous aime très fort et merci pour votre fidélité ! 

Kisssssssssssssssssssss

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Los Angeles, J-6 :

- Il se marie quand Connard Ultime déjà ? 

- Laisse moi mourir en paix.

Je roule jusqu'à Alison en gémissant. Notre nuit sur le carrelage de sa salle de bain n'a pas arrangé notre état et mon dos est en miette. Tout comme ma tête et mon estime personnelle.

Je me redresse et observe Lola dans l'encadrement de la porte, deux tasses de café dans les mains et un sourire éclatant plaqué aux lèvres. 

Cette femme. N'est pas. Humaine.

Elle me tend la première tasse et donne la seconde à Alison qui gémit quelque chose d'inintelligible pour tout le monde.

Après avoir bu le breuvage miracle à base d'algues et de graines dans un silence quasi religieux, Alison se lève et attrape une enveloppe sur le comptoir de sa cuisine qu'elle balance au visage de Lola. Cette dernière l'ouvre et lit le contenu de ce que j'imagine être le faire-part de mariage de Connard Ultime.

-  Connard Ultime et l'autre grosse salope, vous invite à célébrer leur blablaba long long long inintéressant... ah voilà ! Le 9 juin ?! Mais attends c'est dans deux jours ça ?! 

La mâchoire m'en tombe. Je savais que ce serait rapide et sans aucune once de respect pour Alison mais tout de même, je pensais qu'ils attendraient un délai supérieur à ça. 

Alison s'est déjà munie de son pot de Nutella et nous regarde les yeux larmoyants. Lola se tourne vers elle et continue de se poser des questions tout en lui arrachant sans une once de pitié le pot de pâte à tartiner : 

- Mais ils ont fait comment pour organiser un mariage en une semaine ?! T'as une idée du moment où il a commencé à te faire cocu ?

Je jette un regard outré à Lola qui ne semble pas se rendre compte de son manque de tact évident alors que Alison fond en larmes. 

La journée s'annonce compliquée. 

***

- Moi je te dis qu'elle est parfaite cette robe ! 

Alison tourne plusieurs fois sur elle-même, jetant au passage quelques regards à son reflet dans le miroir.

- Tu es sûre que c'est pas trop...

Plusieurs adjectifs me viennent en tête pour finir la phrase inachevée d'Alison mais je les ravale tous d'un coup en voyant le regard que Lola me jette. 

Certes, cette robe est beaucoup trop moulante, courte, provocante, décolletée et complètement inappropriée pour aller à un mariage mais... 

C'est ce qu'on veut non ? 

- Non ! Tu es parfaite, lui affirmai-je en souriant. 

Elle se regarde une nouvelle fois dans la glace et finit par acquiescer. 

- D'accord ! Je la prend ! 

Lola me traîne au fond du magasin pendant qu'Alison se change et frotte ses mains tout en arborant un immense sourire digne de Lucifer en personne. 

- Lola je ne pense pas qu'acheter cette robe aidera Alison a...

- Elle est complètement indécente ! 

Je lève les yeux au ciel et reprend ce que j'étais en train de lui expliquer. 

- Oui justement c'est bien le problème. Alison est déjà très belle au naturel alors c'est vraiment inutile d'en rajouter autant tu ne crois pas ? Peut-être qu'une robe plus simple et plus...

Lola me coupe en claquant énergiquement des doigts juste sous mon nez comme l'hystérique qu'elle est. 

- Plus simple ? Et c'est bien Lysandre qui me dit ça ? La fille qui s'habille comme une clocharde avec des vêtements troués de partout, qui refuse de porter des marques et qui pense que s'habiller comme tout le monde se serait céder à la pression médiatique ? C'est pas un petit peu l'hôpital qui se fout de la charité ? De plus c'est moi la styliste ici, si je dis que cette robe foutra la haine à Connard Ultime on m'écoute et on achète cette foutue robe. 

Je ne réplique rien et fixe mes ballerines ultra colorées d'un air absent. 

J'admets qu'elle n'a pas totalement tort. 

Alison sort de la cabine, et nous rejoint un air hésitant sur le visage. Elle déplie la robe et la tient à bout de bras devant nous. 

- Elle est immonde. Et vous le savez très bien.

J'approuve vivement et regarde Lola en battant des cils. Celle-ci nous dévisage toutes les deux et ramasse cet immonde bout de tissu en levant les yeux au ciel.

- Très bien, alors j'attends. Proposez moi vos brillantes idées puisque visiblement les miennes ne sont pas bonnes. 

Alison et moi nous jetons un regard en coin. 

Je crois que nous nous sommes mises d'accord.

***

- Vous êtes sérieuses ? Un spa ? Et je peux savoir en quoi un spa pourrait nous aider à trouver la robe parfaite ? 

Je fais un grand sourire à Lola et commence à énumérer mes arguments que j'ai préparé dans le taxi. 

- Premièrement, un petit massage ne fait de mal à personne. Deuxièmement, être détendue signifie aussi être plus fraîche et donc plus disposée à fouiner dans les rayons de toutes sortes de magasins pour vieilles dames riches ou pour jeunes filles dépravées dans lesquels tu nous traîneras. Troisièmement, je n'ai pas d'argent et donc pas les moyens de me payer ce genre de choses, vous, bande de saloperies, êtes toutes les deux riches à millions. J'estime donc que mon amitié avec vous ne sert pas à grand chose si je ne vous exploite pas ne serait-ce qu'un peu. Et dernière raison, ce spa propose visiblement divers services de toutes sortes, Lola tu pourras donc superviser tout ce joyeux bordel et faire ta petite chef en nous guidant dans nos soins ! 

Je termine ma tirade, à bout de souffle et croise discrètement les doigts derrière mon dos. Alison me fait un clin d'œil et nous attendons avec inquiétude la réaction tant attendue de Lola. Celle-ci soupire et nous fait signe d'entrer dans l'immense bâtiment. Alison et moi sautillons gaiement vers le hall d'entrée comme deux parfaites demeurées et passons le portique. Arrivées dans le hall, ma mâchoire tombe toute seule. Le sol pavé de marbre est tout bonnement magnifique et les murs sont peints dans des tons beiges. 

Rien que cette salle doit faire trois fois mon appartement. 

Soit je suis extrêmement pauvre, soit ils sont extrêmement riches.

La première possibilité est la plus probable. 

Je me rends très vite compte que Lola et Alison ont déjà avancés à la réception et que je suis donc la seule demeurée plantée devant le portique. Je m'apprêtais à avancer quand un immense monsieur en smoking me presse gentiment. 

- Mademoiselle il serait, je pense, intéressant de circuler maintenant.

Je me retourne lentement vers lui et me retrouve face à un géant de deux mètres à la peau brune et à la carrure impressionnante. Je bredouille des sons incompréhensibles pour lui comme pour moi jusqu'à ce qu'un seul mot sorte de ma bouche : 

- Pourquoi ? 

Bon, j'avouerais que si mon cerveau ne se déconnectait pas aussi souvent de mon corps, j'aurais tout simplement avancé en fermant ma grande bouche de fille inconsciente. Malheureusement, il se trouve que la nature ne m'a pas vraiment gâté et que mon cerveau fait légèrement ce qu'il veut. Je me retrouve donc face à un immense vigile qui n'a pas l'air très commode, à lui demander pourquoi il veut que j'avance dans un spa tellement hors de prix que je ne peux même pas me payer le moins cher de leur soin. Oui même en faisant un crédit. 

Parfait Lysandre, parfait. 

Le vigile fronce les sourcils et m'annonce comme une évidence : 

- Parce que... vous êtes dans un spa et... un spa ce n'est pas fait pour... ça. 

J'ouvre la bouche. Et la referme. Une fois. Deux fois. Trois fois . J'émets de temps en temps quelques petits bruits de déglutition absolument pas glamour et me retourne pour fuir en courant et faire comme si cette altercation n'avait jamais eu lieu. 

Sauf que, et il ne pouvait en être autrement puisque je suis Lysandre Clark et que Lysandre Clark ne peut vivre une journée sans un épisode honteux, sauf que je percute Lola qui est visiblement venue à ma rescousse.

- On peut savoir ce que vous voulez à notre amie ? 

Lola place ses deux mains sur ses hanches et défie le vigile du regard, Alison vient se placer à côté d'elle, elle aussi en position d'attaque. Je tente de les arrêter et je vois bien que ce pauvre vigile ouvre la bouche pour se défendre mais les tornades Alison et Lola sont bien trop rapides pour nous deux. 

- Vous pensez que vous pouvez intimider notre amie tout ça parce que c'est une femme c'est ça ? Vous pensez que vous pouvez abuser de vos fonctions parce que vous êtes un homme et que vous vous sentez supérieur ? Sachez que vous vous trompez monsieur, vous savez qui je suis ? Rétorque énergiquement Lola. 

- Je ne pense pas, poursuit Alison. Et moi vous savez qui je suis ? Vous savez que je peux ruiner vie en un claquement de doigt ? Pour moi ce n'est rien... un simple coup de fil et vous ne trouverez plus jamais de travail à Los Angeles !

- Très bien dit Alison, s'enthousiasme Lola qui ne s'arrête définitivement plus, il en va de même pour moi à Manhattan. Quant à notre amie Lysandre, c'est une écrivaine très connue et elle sait très bien se défendre. D'ailleurs je ne sais toujours pas pourquoi vous êtes toujours debout. Mlle Clark ici présente pratique les sports de combat depuis sa plus tendre enfance, il ne fait aucun doute qu'elle n'aurait aucun problème à vous faire manger vos testicules, scélérat. 

- Ou à vous faire tester l'épilation du SIF, le Sillon Inter-Fessier. Ça serait marrant ça tu ne crois pas Lys ? Je suis sûre qu'il pleurerait comme une petite fille. 

- Bouge pas ma chère je t'apporte les bandes de cire. 

- Cire chaude Lola chaude ! La cire froide c'est pour les femmelettes, ricanent diaboliquement les deux psychopathes qui me servent d'amies. N'est-ce-pas Lysandre ? 

Malheureusement pour Alison, Lysandre était partie depuis longtemps. Lysandre a couru se cacher derrière une plante verte en priant le ciel de faire en sorte qu'elle disparaisse. Lysandre s'est aussi rendue compte que ses deux seules amies sont vraiment terrifiantes et que ce pauvre vigile ferait bien de faire comme elle en prenant ses jambes à son cou le plus vite possible. 

- Lys ? M'appelle Lola en essayant de deviner ce que je fais derrière cette plante verte. 

- Vous avez de sérieux problèmes mentaux à régler, vous toutes, nous dit le vigile en nous pointant du doigt. 

- Nous ? S'insurge Alison. C'est NOUS qui avons des problèmes à régler alors que VOUS importunez NOTRE amie ? 

Allez Lysandre, si tu pries suffisamment fort, tu disparaîtras. 

- Je vais vous demander de sortir ou bien je serais contraint d'appeler la sécurité. 

- Parfait ! S'exclame Lola. Appelez donc vos copains parce que vous allez avoir besoin d'une légion pour nous faire sortir d'ici ! 

***

Dix hommes. Il a fallu dix hommes pour faire sortir de ce maudit spa Lola Leroy et Alison Davis. Dix hommes plus moi soit toute la sécurité d'un spa de vingt-six étages et la fille d'un militaire qui ne s'est pas beaucoup impliqué, je l'admets. Elles n'ont rien voulu entendre, j'ai pourtant tenté de leur expliquer à maintes reprises que ce pauvre garçon ne faisait que me demander de circuler. Ce qui est logique puisque je restais plantée devant l'entrée comme l'énorme boulet que je suis. 

Mais rien, rien n'a réussi à stopper leurs frénésies meurtrières. 

C'est alors à grands coups de sac à main et d'escarpins qu'elles se sont livrées à la bataille de leurs vies.

Défendant mon honneur. 

Ça pourrait presque être beau si seulement ce n'était pas aussi injustifié. 

- Café ? Demande Lola avec autant de désinvolture que c'en est presque insultant. 

- Café, lui répond Alison sur le même ton et sans prendre la peine de me consulter. 

Encore une fois. 

Mes deux amies me traînent de force dans un petit café près du spa qui propose aussi de nombreuses pâtisseries ayant toutes l'air plus alléchantes les unes que les autres.  Ce qui me réconforte un peu.

Juste un peu. 

Nous entrons dans la petite boutique aux tons pastels et commandons trois café-menthe-chocolat-cannelle. Cela a un peu fait grimacer la petite dame derrière le comptoir, mais au bout d'une vingtaine de minutes nous sommes toutes trois attablées à une table rose fuchsia avec des muffins pleins les mains. J'engloutis la pâtisserie avec plus de voracité que je m'en croyais capable. 

En même temps ce n'est pas tous les jours que je suis obligée de me cacher derrière une plante verte. 

Lola et Alison semblent discuter du pourquoi elles détestent les hommes et j'avoue ne pas y prêter beaucoup d'attention. Parfois je regrette nettement la tranquillité de Nashville et le fait qu'il ne m'arrive jamais rien de semblable là-bas. 

La petite clochette de la porte retentit nous informant qu'une nouvelle personne vient d'entrer dans la boutique. Je vois les yeux de Lola devenir immenses ce qui me pousse à me retourner pour observer qui provoque une telle réaction chez....

Mon Dieu. 

La salope à la pomme. 

Lola me fait des signaux avec ses sourcils pendant qu'Alison continue de blablater seule sans se rendre compte que nous sommes dans un état de panique extrême. La dénommée Emily ne semble pas nous avoir aperçu et commande tranquillement son petit café de pétasse avec sa petite voix de pétasse, son petit sourire de pétasse et son petit regard de pétasse. 

Quoi ? Elle se marie avec le petit-ami d'Alison. J'ai le droit de la détester. 

Lola tente désespéramment de faire la conversation à Alison en espérant qu'elle ne tourne pas la tête avant qu'Emily ne dégage son foutu cul de pachyderme mais elle ne pouvait pas prévoir ce que ce démon avait en tête. 

Ledit démon se dirige tranquillement vers nous, son café à la main et un grand sourire plaqué au visage. 

Alison s'est arrêté de parler. 

Nous la fixons toutes dans un silence complet, nos gestes suspendus et nos bouches grandes ouvertes, attendant qu'elle vienne finir ce qu'elle a commencé. 

- Alison ! Tu sors enfin de chez toi ! Et tu es bien accompagnée à ce que je vois. Je me présente je suis...

- On sait très bien qui t'es, grogné-je sans un soupçon de délicatesse. 

Lola et Alison restent quant à elles silencieuses, la première mitraille Emily du regard, la seconde reste le nez dans son café. 

- Oh très bien je vois qu'on vous a parlé de moi alors...

Lola se lève d'un coup et offre à notre nouvelle amie le sourire le plus hypocrite que je n'ai jamais vu. 

- J'ai un flingue dans mon sac. Oui le noir celui qui est juste à côté de moi. Je sais très bien m'en servir. La porte est derrière toi. 

Tout ça avec un calme olympien et toujours ce sourire étincelant. 

Emily bat lentement en retraite, son café dans une main, l'autre en suspend. Lola se rassoit lorsque qu'Emily quitte la boutique. 

- C'est vrai pour l'arme, demandé-je dubitative. 

Lola sort un revolver de sa pochette en soie noire et le plaque violemment sur la table. 

- Oui.



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