Chapitre 4 - Allyne
Certains jours, je travaille de la maison, d'autres, je suis au studio. Je suis styliste dans une maison haute couture de mariage.
Je dessine des modèles dans mon book, conçoit les formes et les volumes, choisit les matières, les couleurs. Je commande les tissus dont j'ai besoin et crée la tenue que j'ai dessinée, après validation du grand chef. Je ne peux pas faire tout ce que je veux.
On est plusieurs stylistes dans la boîte.
Je dois bien avouer que j'évite le plus possible d'aller dans les bureaux. Pourquoi ? Car Justin, n'est pas juste mon ex. C'est un collègue aussi. C'est l'un des avocats de la boîte. Pas rigide comme certain, et son sourire est craquant. Mais le voir s'afficher avec d'autres femmes me blesse.
En allant à l'Eden, l'autre jour, je voulais voir ce que ces femmes que je ne possédais pas. Et je dois bien avouer que depuis ma rencontre avec Flynt, je pense qu'à cet homme, et beaucoup moins à Justin. Cela m'enlève tout doucement un poids sur la poitrine. Je me sens plus légère.
Je n'ai pas oublié Justin, il est juste... moins présent dans mon esprit et mon cœur. Flynt m'a détourné subtilement de tout ça.
Tout en accrochant un tissu sur mon mannequin sur pied sur la housse écrue, je souris à la seule pensée de cet homme qui me fait jouir comme personne d'autre ne l'a fait jusque là. J'ai connu des orgasmes avec Justin, mais pas autant ni intensément. C'était de la gnognote à côté sans que je ne le sache à ce moment-là. Flynt me rend plus femme, me désinhibe et me donne envie de plus.
Je me recule, satisfaite de ma création. Pas totalement terminée, mais c'est sur la bonne voie.
Des pas en approche me font tourner la tête dans la direction de la personne qui s'avance vers moi. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine ; Justin.
Il me sourit, avenant, tandis qu'une boule siège au fond de ma gorge.
— C'est joli, dit-il.
— Merci, soufflé-je.
Il s'approche encore.
Non ! Non ! Recule !
—Tout comme toi, susurre-t-il en caressant mon bras nu.
Il se penche vers mon oreille et chuchote :
— Tu ne devrais pas mettre cette robe, elle ne te va pas et te grossis.
Il se recule ensuite, me sourit encore, puis s'en va.
Mes mains sont moites, mes yeux me brûlent. Il vient de me blesser.
Encore.
Ma relation avec Justin, qui a duré six mois, ça n'a pas toujours été seine, bien que je l'aime. Enfin, je ne sais plus à vrai dire. Notre séparation m'a fait comprendre certaines choses, mais j'ai encore des sentiments pour lui, autre que de la tristesse ou parfois, un peu de colère.
Je me regarde, ou plus précisément, la robe que je porte. Elle est blanche, longue, jusqu'à mi-mollet. Un nœud sur chaque bretelle, un plus petit au-dessus de mes seins. C'est sage, un peu trop peut-être. J'ai également attaché mes cheveux.
Il fait chaud en plein mois d'août. Cette robe, je l'adore, Justin a toujours dit qu'elle me faisait ressembler à un sac à patate – pour mon bien.
Sans réfléchir, j'attrape mon téléphone et envoie un message à Flynt.
[Si tu me touche, c'est que tu me trouves jolie ? Ou suis-je vraiment trop coincée ?]
Mon cœur bat la chamade, mais il est trop tard, j'ai envoyé le message...
Quelques minutes plus tard, j'ai un retour.
[Mon petit ange, pourquoi penses-tu à cela, tout d'un coup ?]
Je me mords la lèvre inférieure. J'ignore pourquoi il me surnomme ainsi ni si je suis la seule, mais ça me fait à chaque fois quelque chose. Et quand il vénère mon corps, il le susurre souvent !
[Laisse tomber, ce n'est rien. Désolée de t'avoir déranger.]
[Tu ne me déranges jamais. Dis-moi ce qui se passe.]
[Rien, t'inquiète.]
[Tu viens ce soir ?]
[Non, et demain non plus. J'ai du boulot. Ce week-end, peut-être ? Je te tiens au courant.]
[Avant, mon petit ange.]
Avant ? Avant quoi ? Sur le coup, je ne comprends pas trop...
Je le chasse de mes pensées et me remets au travail.
Je ne le fuis pas, j'ai vraiment du travail. Je dois finir plusieurs croquis pour une nouvelle collection et il l'a faut à mon patron pour lundi au plus tard.
Autant dire que je suis à la bourre !
***
La journée à été longue et éreinte. Et elle n'est pas encore finie, avec le travail qui m'attend pour la soirée !
J'aurais préféré danser pour Flynt... Je souris à la pensée de la petite robe que j'ai achetée pour la prochaine fois que l'on se voit. Ça commence à me plaire ces tenues un peu débridé. Et je vais toujours au même endroit : au Floral's ! Amanda est très gentille et à la conversation facile. Mais je ne lui parle pas beaucoup, il me faudra du temps pour apprendre à la connaître.
Arrivé devant ma porte, je me fige. Un homme sort d'un cabriolet noir, et pas n'importe lequel ! Lunette de soleil sur le nez, des cheveux ébouriffés que j'aime observer – mais que je n'ai pas encore osé toucher – me sourit. Flynt. Mon cœur bat à plein régime !
C'était donc ça que voulait dire son « avant » ? Il a décidé qu'on se verrait, mais pas ce week-end ! Ça, ça ne va pas le faire !
— Que... que fais-tu là... ?
Il me sourit toujours, contourne sa voiture et s'approche. Sa main se relève et il glisse l'une de mes mèches derrière mon oreille.
— Je n'avais pas envie d'attendre ce week-end.
— Je vois ça, mais j'ai vraiment du travail, tu sais !
Il me sourit à nouveau, et m'entraîne vers sa voiture où il ouvre la portière.
— Flynt, je...
Il me coupe en posant un doigt sur ma bouche, ce qui me fait frémir.
— J'ai compris le message. Je te laisserais travailler, et je me charge du reste, d'accord ?
Je pousse un soupir. Il ne me laisse visiblement pas le choix... Mes lèvres s'étirent ensuite et je grimpe sur le siège passager.
Je n'ai de toute façon pas envie d'être seule chez moi.
Moi aussi, je voulais le voir.
***
Sans voix, j'observe l'immense bâtisse qui se dresse devant moi. Une villa ! Pincez-moi, je rêve ! Et pas n'importe laquelle ! Une luxueuse ! Magnifique ! Hors du temps !
Cette baraque appartient vraiment à Flynt ?
Depuis qu'il s'est garé, après avoir franchi des grilles d'entrées et qu'on soit sorti de la voiture, mon regard de décroche pas de la villa.
Je sursaute lorsque je sens un bras glisser sur mes épaules et me tourne enfin vers Flynt.
— Je te fais visiter ?
— C'est à toi ? Je veux dire... tu vis ici ?
Il rit, d'un son bas, rauque et tellement sensuel que mon rythme cardiaque augmente.
Sa main glisse dans la mienne, emballant mon pouls davantage et il m'emmène avec lui.
L'intérieur est tout aussi magnifique que l'extérieur. Si la façade s'élève sur deux étages, le dedans est époustouflant et on ne devine pas vraiment ce que l'on peut découvrir à l'intérieur. Ce n'est pas luxueux et froid, ce sont des pièces avec un mobilier aisé et je ne ressens aucun froid m'habiter lorsque je foule le sol. Comme si, ce lieu luxueux, transparaissait d'amour.
On entre d'abord dans le hall où se trouve les escaliers pour monter à l'étage, mais Flynt m'emmène plutôt dans une autre pièce ; le salon. Joliment décoré ! La cuisine me laisse sans voix, quant à la terrasse... Je ne sais plus où poser les yeux tant chaque recoin semble merveilleux.
— Tu..., fais-je en me tournant vers Flynt. C'est ta maison ?
Il ne me répond pas. A la place, il me sourit, et me tire à nouveau à sa suite. Nous montons cette fois à l'étage. Il me montre la salle de bains, la toilette, me désigne une autre chambre et encore deux-trois pièces avant d'ouvrir la sienne ; sa chambre. Comme toutes les autres pièces, elle est dans les tons clairs, avec de grandes vitres où la lumière peut pénétrer, rendant l'endroit encore plus lumineux et chaleureux. De grands miroirs sont placés sur les murs, sauf celle de la fenêtre coulissante donnant sur un balcon. Lit double place, qui semble très moelleux à première vue, une méridienne sur un pan de mur, une double porte juste à côté, et une autre au fond de la pièce.
— C'est la salle de bains, m'indique Flynt qui suit mon regard.
Je fronce des sourcils.
— Mais, tu en as déjà une dans le couloir !
Il sourit, encore.
— Crois-moi, quand Cece s'approprie les lieux, j'ai intérêt à en avoir une personnel tant elle reste des heures dans celle du couloir !
— Cece ? Qui est-ce ?
— Cyndelle, mais elle ne supporte pas qu'on l'appelle ainsi. La mettre en colère n'est pas une bonne idée non plus.
— Ça ne répond pas à ma question.
— Je sais.
Il m'offre un clin d'œil et se dirige vers la terrasse où il m'invite à le suivre.
Le bougre, il esquive en plus !
C'est qui cette femme ? Sa copine ? Son amante ? Une pauvre greluche comme moi qu'il a pris sous son aile ?
Mes questions et m'irritation s'envolent au moment où je pose les yeux sur ce qui m'entoure. La terrasse est très spacieuse, donnant sur l'arrière de la villa où, en m'approchant du bord, je peux apercevoir une grande piscine ainsi qu'un jacuzzi. Il ne fait pas encore noir, étant donné qu'on est en été. Un grand fauteuil en forme de L est placé au coin de la terrasse avec une table basse tout près. Devant les vitres coulissantes, une autre méridienne en tissu. C'est tout simplement magique ! Un endroit de rêve si on veut se poser ou s'occuper tranquillement, au soleil ou même quand il fait plus sombre, le soir.
— Ça te convient pour travailler ?
— Oh, oui, soufflé-je.
— Je te laisse donc ici, et je vais préparer le souper.
— Mais... tu ne dois pas te rendre à l'Eden ?
Il me sourit, se rapproche de moi et me caresse la joue. Ce geste doux m'émeut. Entre nous, il n'y a encore jamais eu ce genre de tendresse. Il n'est pas rustre avec moi, mais généralement, je danse pour lui, puis il me fait jouir. Pendant des heures...
— Pas ce soir.
— Pourquoi tu m'as amené ici ?
— J'avais envie de te voir, et comme tu dois travailler... et puis, changer de décor, ça fait du bien, non ?
— Bien sûr, souris-je. Mais tu n'étais pas obligé de...
— Je sais, me coupe-t-il. Installes-toi, fais comme chez toi. Je suis en bas.
Je hoche la tête. Ses doigts glissent sur ma pommette, puis ma mâchoire, me tirant un frisson. Il me laisse ensuite.
Non, je ne suis pas habitué à ce genre d'intimité avec lui, ça me bouleverse complètement.
Il mebouleverse.
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Coucou mes chatons ♥
Un petit chapitre de plus, Flynt emmène Allyne chez lui, cela sera peut-être un pas en avant dans leur relation exceptionnelle.
Justin se montre...
Des bisous ♥
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