➵ Chapitre 26 ~ Luke/Em

Luke

Lorsque le réveil sonna, Luke n'eut pas envie de le massacrer à coup de battes de baseball, contrairement à d'habitude. Il avait peu dormi, mais il était motivé pour sa journée : nous étions vendredi, et cette nuit, il prenait l'avion aux côtés de Mike, Caitlin, Gaël et John pour rejoindre les français. C'est tout sourire qu'il alla se préparer. Il jeta un coup d'œil à sa valise déjà prête et descendit prendre son petit-déjeuner avec Mike. Ils furent rapidement rejoints par le reste du petit groupe.

— Salut ! les apostropha Luke en sifflotant

— Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu comme ça, commenta Caitlin

— Remballe ton sourire Lucas, on a des contrôles avant de partir ! rappela Gaël

— Quel rabat-joie ! rétorqua Luke en buvant une gorgée de café

— On est tous d'accord ; intervint Mike, on se retrouve tous dans la cour ce soir à dix-huit heures, on prend le bus pour aller à l'aéroport, on mange là-bas, on attend, on prend l'avion à vingt-deux heures, et on arrive à Paris à midi heure française ?

— Tu es bien trop sérieux, Michael, répondit Luke en acquiesçant

Mike leva les yeux au ciel :
— J'en connais un qui va halluciner devant son contrôle de maths dans une heure !

🎶🎶🎶

Luke griffonnait les morceaux de phrase qui lui venaient à l'esprit sur sa feuille de brouillon. Il se retenait de soupirer. Le temps passait toujours trop lentement. Il était le seul à être de cet avis : il avait terminé son contrôle d'histoire il y a une dizaine de minutes, tandis que les autres grattaient encore leur feuille. La dernière heure de la journée était toujours la plus longue. Il jeta un coup d'œil à l'horloge suspendue au-dessus du tableau : encore dix minutes. Voilà ce qui risquait d'être les dix minutes les plus longues de sa vie.

🎶🎶🎶

    S'il y avait bien une chose que Luke et les autres avaient oubliée, c'était le temps d'attente... Une fois les bagages enregistrés, les repas avalés, il restait encore deux heures avant le décollage et une heure avant l'embarquement. Accompagné par le grand frère majeur de John, le petit groupe patientait en se promenant dans l'aéroport, regardant les quelques magasins et priant pour que l'heure s'écoule rapidement.

Lorsque enfin il fut l'heure d'embarquer, chacun enregistra son billet et prit place dans l'avion. Luke espérait dormir pendant les huit heures de vol, et surtout avoir une nuit complète, chose qu'il n'avait pas eue depuis longtemps. Et puis c'était surtout parce que quand on dormait, tout allait plus vite. Il enfonça ses écouteurs dans ses oreilles et s'endormit sous les douces notes de Stairway To Heaven...

🎶🎶🎶

Em

Je soupirai de joie. Suite à une longue journée, je pouvais enfin me reposer et me permettre de ne pas travailler. Qu'est-ce que j'aimais les vacances ! Mais dans l'immédiat, c'était plutôt Luke qui occupait mon esprit. Je ne pouvais plus attendre plus longtemps... A présent, je comprenais parfaitement le sens du mot "manque" : c'était comme si je n'étais pas complète, qu'il manquait une part de moi, qu'il y avait un trou. C'était étrange.

J'avais hâte de le revoir, de pouvoir à nouveau le serrer dans mes bras, l'embrasser, le toucher, entendre sa voix.

🎶🎶🎶

Assise dans la zone réservée aux arrivées à l'aéroport Charles de Gaulle de Paris, j'attendais Luke, de la musique dans les oreilles. Je tapotais frénétiquement l'accoudoir avec mes doigts, anxieuse et impatiente. Il y avait un peu de retard. Je ne pouvais plus attendre : deux longs mois, presque trois, passés loin de lui. C'était beaucoup trop long, même pour deux adolescents. J'allais enfin pouvoir le voir réellement et non pas à travers un écran, enfin pouvoir l'entendre réellement et non pas à travers un haut-parleur.

— C'est long, Alice, soupirai-je

— Sois patiente, tu n'as jamais été aussi proche de le voir, me répondit-elle aussitôt

Emma est dans le même état que toi, observa Lucie, en fixant la rousse qui avait les yeux rivés sur la grande horloge surplombant le mur

Nous sommes tous d'accord, intervint Antoine, on se revoit tous chez Alice le week-end prochain ?!

Nous acquiesçâmes.

— Heureusement que nous habitons tous en ville, dis-je, sinon on ne pourrait pas prendre le train pour se voir...

C'est vrai ; au collège, certains habitaient des villages éloignés de Besançon, se souvint Alice, c'était compliqué d'organiser des soirées pyjama pendant les vacances

Un vrai casse-tête, tu veux dire ! corrigea Antoine

Elle hocha la tête tandis que je jetai un nouveau regard sur l'heure. Plus que dix minutes, théoriquement.

Cette seule idée qu'il ne restât qu'une dizaine de minutes me donna des frissons et réchauffa mon coeur. Je retins difficilement le sourire idiot qui menaçait d'étirer mes lèvres.

Mesdemoiselles, reprit Antoine en nous dévisageant, Emma et moi, évitez les mélanges de salive trop prononcés, pensez aux autres...

On fera ce qu'on voudra ! décréta joyeusement Emma, l'interrompant par la même occasion

J'étais contente de pouvoir revoir Emma. Nous n'étions plus dans la même classe et nos emplois du temps divergeaient totalement. Je n'avais pas eu de discussion avec elle depuis ce qui me paraissait être une éternité. J'avais été heureuse de voir qu'elle n'avait pas changé, et que la douce joie enfantine qui la caractérisait tant était toujours là. La voir, c'était comme avaler une bouffée d'air frais.

Heureusement, les hauts-parleurs annoncèrent que le vol en provenance de New-York venait tout juste d'atterrir. A ces mots, une douce chaleur s'empara à nouveau de moi. Des frissons parcoururent à nouveau ma peau, et je souris, avant de me lever, décidée à être le plus proche possible des portails de sécurité.

  Pressée, je me mis sur la pointe des pieds pour voir les premières personnes passer les portiques. Non, ce n'était pas eux. Je mordillai ma lèvre inférieure –chose que je ne faisais que rarement– et commençai à jouer fébrilement avec mes doigts, scrutant avec anxiété et hâte la petite foule qui passait les portails. Voyant que le nombre de personnes diminuait considérablement et qu'il n'était toujours pas là, je commençai à m'inquiéter ; lorsque enfin la foule redevint plus grande.

   Mon coeur rata un battement quand j'aperçus une touffe de cheveux rouge cerise qui se dirigeait vers nous. Aimantée, je me mis aussitôt à traverser la vaste pièce, distinguant clairement des cheveux blonds derrière ces cheveux rouges. Mes chaussures cognant contre le sol cognaient aussi vite que mon coeur dans ma poitrine. N'y tenant plus, j'arrivai à leur hauteur les jambes flageolantes.

— Luke ! m'exclamai-je, dès l'instant où je croisai ses prunelles bleues

— Je t'ai manqué ? questionna-t-il d'un air déjà moqueur

— Bien-sûr, espèce de crétin ! répliquai-je en lui sautant au cou, me blottissant contre lui alors qu'il n'avait pas même eu le temps de poser son sac à dos

— Tu m'as aussi manqué, souffla-t-il, dans mon cou en m'enlaçant par la taille

   Je respirai son parfum avant de détacher mon visage de son cou, plongeant mes yeux dans son regard azur. Je le détaillai : ses traits fins lui donnaient un air doux, ses lèvres charnues esquissaient un léger sourire, et un air non-chaland flottait sur son visage. Il se pencha vers moi et je sentis son souffle chaud balayer mes lèvres. Mon estomac se tordit et je frissonnai malgré moi quand ses lèvres brûlantes touchèrent les miennes. Je me laissai entraîner par la violente passion qui prenait petit à petit possession de moi. Ses lèvres, son corps m'avaient manqué. Notre baiser devenait endiablé, et nous finîmes par nous séparer, les joues rosies, les yeux brillants et à bout de souffle.

~
Hey ! Comment allez-vous ? :)

Merci d'avoir lu ce chapitre ! Vous a-t-il plu ? J'ai plus que hâte de vous montrer le prochain chapitre !

J'espère que vous avez passé une bonne semaine ! ❤️

On se retrouve vendredi prochain ! 🎶

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