James et Remus se retournèrent en même temps vers les nouvelles arrivantes. Lily et Dorcas arrivaient devant eux. Ils les complimentèrent, puis se dirigèrent vers Sirius et Peter, tous deux accompagnés. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils discutaient tous ensemble, Lily s'exclama :
— Regardez Hermione !
Tous se retournèrent vers la jeune femme, qui descendait les escaliers, un peu perdue. Sirius était comme hypnotisé, la suivant du regard jusqu'à ce qu'elle prenne le bras de Severus. James vit que son meilleur ami fusillait le Serpentard du regard. Il se racla la gorge et lâcha :
— Eh bien, toutes les filles sont très jolies ce soir ! Enfin, se rattrapa-t-il, elles le sont tout le temps, mais particulièrement ce soir !
Remus pouffa, tout comme Sirius. Ils partirent dans la Grande Salle. Hermione parlait à Severus. Quand elle vit les Maraudeurs, elle s'excusa auprès de lui et vint à leur rencontre.
— Bonsoir ! s'exclama-t-elle avec un grand sourire.
— Salut, Hermione ! répondirent-ils tous en chœur.
— Vous êtes tous super classes ! Je n'en attendais pas moins de vous, bien évidemment, lança-t-elle en riant.
— En effet, répondit Sirius. Mais tu l'es aussi.
— Merci !
Hermione jeta un regard pétillant à la salle, puis dit :
— J'avais oublié à quel point un bal pouvait être intéressant.
Elle se tourna vers les Maraudeurs et déclara :
— Je vais rejoindre Severus, à tout à l'heure !
Hermione leur fit un beau sourire et retourna avec le Serpentard. L'ouverture de bal fut faite par les professeurs. Puis, la soirée commença vraiment. Severus rejoint ses amis Serpentard, et Hermione les Maraudeurs. Ils furent surpris de voir qu'Hermione savait vraiment s'amuser, et qu'en dehors des cours et du climat scolaire elle était plutôt drôle. Les cavalières de Sirius et Peter étaient parties avec leurs amies, ne restait donc plus dans le groupe que Remus, Peter, Sirius, James, Hermione, Dorcas et Lily. James et Lily partirent s'asseoir à une table, avec Peter et Dorcas. Remus, Sirius et Hermione restèrent sur la piste, pour se mêler à un groupe de Poufsouffle de 5e année. Après vingt minutes, Hermione se jeta sur une chaise à côté des autres Maraudeurs, tout comme Remus et Sirius. La jeune femme, un sourire ravi aux lèvres, s'exclama :
— C'est plutôt cool, tout ça, mais ça manque des Spice Girl...
Ils lui jetèrent tous des regards étonnés.
— De qui ?
— Des chanteuses moldues. Wannabe, non ? Bon...
Hermione pouffa. Un Serdaigle l'invita à danser, mais elle refusa poliment.
— Recherchée, Hermy, ce soir ! s'exclama James en lui faisant un clin d'œil.
— Très drôle, James. Sans rire, vous ne trouvez pas que la personne qui s'amuse le plus ici est Dumbledore ? Regardez-le, il raconte les ragots avec ma tante.
Remus rit, et dit :
— On peut dire que les professeurs doivent en profiter pour... commérer.
— Ils en ont des choses à dire ! Regardez, Avery vient d'embrasser une Serdaigle.
Tout le monde à la table lâchèrent un "Oh" très long, pour montrer leur étonnement.
— Pauvre Serdaigle, marmonna Sirius, ce qui fit rire les Gryffondor.
— Pauvre Severus, aussi. Il était juste à côté d'eux, il a sursauté et est parti en courant.
Les Gryffondor rient à nouveau. Sirius se leva à nouveau, suivi de près par Remus, Hermione et Dorcas.
— On retourne danser ?
Ils acquiescèrent. Le groupe de quatre partit sur la piste. James lâcha sombrement :
— Ah, Sirius devrait bientôt se rendre compte de ses sentiments ! Il est jaloux dès qu'un garçon parle à Hermione.
— Et Hermione ? Vous croyez qu'elle en pense quoi ?
— Je ne sais pas, avoua Lily en baissant la tête. Hermione n'est pas du genre à se confier. Mais, j'ai cru comprendre via ses regards qu'elle était un peu perdue. Quand Sirius est là, avec une autre fille, elle sourit, mais en même temps on peut sentir que quelque chose la gêne.
— Donc Sirius s'en rendrait compte avant Hermione ?
— Si Hermione tombe un jour amoureuse de lui. Nous ne sommes pas sûrs qu'elle l'aime.
Hermione semblait s'éloigner du trio pour rejoindre Severus. Il lui murmura quelque chose, qui la fit rire. James lâcha :
— Ah, Sirius n'est pas enchanté, regarde.
Lily acquiesça. Elle dit :
— Nous devrions aller commérer avec Dumbledore, non ?
— Ce serait bien, c'est vrai.
Ils rirent. Lily posa la tête sur l'épaule de James, et murmura :
— Sirius et Hermione iraient bien ensemble, quand même. Mais Dorcas et Remus aussi.
— Pour eux aussi, ce ne sera qu'une question de temps.
La musique s'arrêta pour faire passer un slow. Remus se mit justement avec Dorcas, alors que James entraînait Lily. Severus et Hermione se mirent ensemble, tout comme Sirius avec sa cavalière. Sirius fusilla à nouveau Severus du regard tout en dansant avec la belle Gryffondor. N'importe qui aurait pu voir à ce moment-là qu'il n'y avait aucune ambiguïté entre Hermione et son cavalier, mais pourtant Sirius ne le remarquait pas. Après le slow, la musique reprit. Des personnes seules revinrent en groupe sur la piste. Hermione se dirigea vers les Maraudeurs. Sirius semblait de mauvaise humeur, mais elle n'aurait su dire pourquoi.
— Je vais chercher à boire, quelqu'un veut quelque chose ?
Après quelques réponses, Hermione s'éloigna. La cavalière de Sirius tentait de se rapprocher des Maraudeurs, qui s'en fichaient un peu d'elle mais qui souriaient quand même, afin de respecter Sirius. Lui-même en avait assez de ces jacasseries. Pourtant, alors qu'il ne s'y attendait pas, la Gryffondor déposa les lèvres sur les siennes. Hermione, qui venait d'arriver avec les verres, eut un moment d'arrêt, sourit en coin et tendit les verres aux Maraudeurs. Lily remarqua son trouble, elle échangea donc un regard complice avec James. Sirius repoussa lentement la Gryffondor, puis lui dit de rejoindre ses amies. Vexée, la fille partit. Sirius tourna la tête vers Hermione qui avait rejoint Severus. Ils discutaient, installés sur un banc, posant un regard moqueur sur certains.
— Alors, Patmol, tu as congédié notre nouvelle amie ?
— Elle m'a embrassé devant Her...
Sirius se tut. James sourit en coin et échangea un regard amusé avec Lily, qui leva son pouce en signe de victoire.
La soirée se termina bientôt. Hermione avait passé tout le reste de son temps avec Severus, au plus grand déplaisir de Sirius. Alors que la salle se vidait lentement, Hermione rejoint les Maraudeurs, un sourire ravi aux lèvres.
— Alors, tout s'est passé comme vous le vouliez ?
Tous acquiescèrent. Ils s'éloignèrent, puis Sirius dit :
— Tu as vraiment passé toute la soirée avec un Serpentard, Rogue de surcroît ?
— Je... Oui. Mais, j'ai le droit de...
— Je ne te comprends pas.
Derrière, installé à la table des professeurs, Dumbledore fit un petit coup de coude à McGonagall. Il ricana dans sa barbe, heureux de voir des nouveaux ragots.
— Sirius, je... J'ai le droit de parler aux Serpentard, je...
— Non ! Pas à ceux que nous détestons !
Les Maraudeurs se retournèrent vers le duo, surpris. Que se passait-il ?
— Pourquoi tu l'as laissé m'inviter au Bal, alors ? demanda Hermione, baissant d'un ton pour ne pas attirer tous les regards sur eux.
— Parce que... Parce que je ne voulais pas te vexer sur le coup !
— Et tu aurais voulu que j'y aille avec qui ?
— Tout le monde, sauf des Mangemorts.
— Ce n'est pas un Mangemort ! s'exclama-t-elle.
Les regards étaient tous rivés sur eux maintenant. Hermione grinça :
— La prochaine fois, si tu tiens tant à ce que j'y aille avec quelqu'un que tu aimes, invite-moi à venir avec toi avant que quelqu'un d'autre ne le fasse !
— Mais, ça n'a pas de rapports ! Je... De toute façon, tu n'en feras toujours qu'à ta tête !
Sirius l'évita pour rejoindre les Maraudeurs derrière. Elle le suivit des yeux, puis jeta un regard perdu à Lily qui haussa les épaules d'un air tout aussi éberlué qu'elle. Soudain, Sirius jeta un regard derrière lui. Ses yeux gris croisèrent ceux noisette d'Hermione. Il resta quelques secondes immobile, puis fit quelques pas qui le séparait de la jeune femme et l'embrassa, sous le regard médusé de tous. Dumbledore et McGonagall s'échangèrent un regard surpris, puis le directeur rit dans sa barbe. Sirius se sépara d'Hermione, comme brûlé, et partit presque en courant, passant devant les Maraudeurs sans leur accorder un regard. Hermione resta pétrifiée sur place. Lily dit :
— C'était... Il vient de se passer quoi, là ?
— Je crois que Sirius a embrassé Hermione, répondit James en ne bougeant pas non plus.
— Ah oui, j'avais bien vu alors.
Hermione demanda :
— Il... Pourquoi ?
— Je ne sais pas, dit Remus en haussant les épaules.
— Hermione, tu veux venir avec nous dans la salle commune ?
La brune secoua la tête et déclara :
— Je... J'ai besoin de prendre l'air.
Hermione déboula dans le parc enneigé. Il neigeait encore, mais elle s'en fichait. Elle passa sur le chemin carrelé, puis resta sur le bord, s'appuyant sur le muret, ne pouvant aller plus loin avec ses talons. La neige tombait dans ses cheveux. Elle enleva l'élastique qui les tenait, ils tombèrent en cascade dans son dos. Elle ferma les yeux, perdue dans ses pensées. Sirius l'avait embrassé. Elle passa une main sur ses lèvres d'un air absent. Pourquoi ? Cette question résonnait dans sa tête, inlassablement. Sirius était le parrain de son meilleur ami. Certes, ce meilleur ami en question n'était pas encore né, mais quand même... Les larmes lui montèrent aux yeux en songeant à ce qu'elle avait laissé en 1997. Et maintenant, ils allaient bientôt passer en 1978. Elle serait plus proche de ses anciens amis, mais en même temps de plus en plus loin qu'eux... Et par Merlin, que cela lui faisait mal ! Qu'est-ce-qu'ils lui manquaient ! Et jamais James, Lily, Remus et les autres ne pourraient remplacer Harry, Ginny et Ron.
Soudain, Hermione sentit une cape se poser sur ses épaules. Elle tourna la tête et croisa le regard de Remus.
— Tu vas attraper froid, lâcha-t-il en posant s'appuyant contre le muret à côté d'elle, regardant le paysage.
Hermione lui jeta un regard en coin, retenant avec difficulté ses larmes.
— Sirius ne va pas bien, en ce moment. Il se pose trop de questions, expliqua Remus. Je ne sais pas encore comment il va réagir, après ça, il... Il est très imprévisible.
— Je sais... murmura Hermione en serrant la cape contre elle, frigorifiée.
Remus semblait perdu dans ses pensées.
— Tu as pris une place importante dans la vie des Maraudeurs en peu de temps. Nous sommes tous un peu perdus face à ça, tu es très mystérieuse comme fille. Sirius s'est peut-être un peu trop attaché à toi.
— Je me suis aussi attachée à vous. Même si je l'étais déjà avant de venir ici. Je suis désolée de vous cacher des choses, mais j'y suis obligée. C'est pour vous protéger.
— Si tu as besoin, nous sommes là.
Hermione sourit au loup-garou. Il resta silencieux. Au bout de quelques minutes durant lesquelles il était plongé en pleine réflexion, Remus demanda :
— Tu veux faire une potion pour moi ?
— C'est... C'est compliqué... J'aimerais attendre un peu avant de t'en parler, ça ne te dérange pas ?
— Tu ne vas pas m'empoisonner ? questionna-t-il en souriant en coin.
— Ce serait tentant. Mais non, répondit-elle en riant.
Remus leva les yeux au ciel, et reprit :
— Le château est si reposant de nuit... C'est pour ça que tu rentres tard le soir, parfois ?
— Oui. Je vais juste m'asseoir devant le lac. Cela permet de mettre ses idées au clair, loin du bruit, des autres.
— Quand tu étais élève ici, en 1997, c'était où ton endroit préféré ?
— La bibliothèque. Et la salle commune de Gryffondor.
— Tu allais à la bibliothèque avec le fils d'un d'entre nous ?
Hermione se mit à rire.
— Je t'en prie, tu parles du fils d'un Maraudeur. La seule fois où il a mit les pieds à la bibliothèque pour travailler, c'était pour essayer de survivre à une épreuve.
Hermione se retourna, son dos s'appuyant contre le muret. Elle demanda :
— Hormis ce petit incident de fin de soirée, tu t'es bien amusé ce soir ?
— Bien sûr. Dorcas est vraiment très gentille, et très drôle. J'ai l'impression qu'elle est...
Il se tut, conscient d'en avoir peut-être un peu trop dit. Il interrogea :
— Et toi ?
— C'était bien. J'adore les bals à Poudlard. J'ai du mal à me dire que c'est notre dernière année ici.
— Tu n'avais pas prévu de la rater ?
— Si. Mais, c'était différent. J'aurais pu la refaire après la guerre, si nous la gagnions... Poudlard n'était plus sûr. Si j'y étais retournée, je serais morte.
— Pourquoi ?
— Je suis une née-moldue, murmura-t-elle.
— C'est vrai ? s'exclama Remus, étonné. Je ne savais pas.
— Ne dis rien aux autres, s'il te plaît. Je ne veux pas que le bruit se répande, je suis censée être une sang-mêlée.
Remus acquiesça. Il dit après quelques minutes :
— Je vais rentrer.
— Je... Tiens, prends la cape !
— Non, tu me la rendras plus tard.
Hermione sourit et murmura :
— Merci, Remus.
— Bonne nuit, Hermione !
Il rentra dans le château, laissant la jeune femme seule. Elle se sentait un peu mieux. Pourtant, elle se sentait toujours aussi perdue. Une unique larme roula sur sa joue. Elle leva les yeux vers le dortoir des Gryffondor : elle aurait juré voir une ombre, avec des cheveux noirs un peu long, grand et svelte, assis devant la fenêtre.
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