Chapitre 8 : Neige
1er décembre 1977.
Il neigeait. Hermione était assise sur le rebord d'une fenêtre, regardant la neige tomber dans l'obscurité. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle entendit la porte de la salle commune s'ouvrir. Elle eut le déplaisir de voir Sirius et une Gryffondor de 6e année, qui s'embrassaient. Sirius murmura quelque chose à l'oreille de celle-ci, qui rougit instantanément. Hermione monta dans son dortoir immédiatement, gênée. Elle ne fut pas assez discrète, car Sirius se retourna vers elle. Il la suivit du regard, puis se tourna vers la fille face à lui et l'embrassa à nouveau, réfléchissant toujours à ce que pourrait penser Hermione après avoir vu le couple.
— Elle allait songer à l'évidence, évidemment... pensa-t-il.
Hermione se coucha, essayant de ne pas revoir l'image de Sirius embrassant cette fille dans la salle commune. Elle fit une grimace, juste après avoir pensé :
— J'aurais préféré ne jamais voir ça... Franchement, Sirius qui joue au Don Juan, même Harry aurait fait une attaque...
Pourtant, elle sentait autre chose, au fond d'elle-même. Comme si elle avait été blessée, par quelque chose. Les Maraudeurs l'avaient évité depuis plus de deux semaines, attendant sûrement qu'elle fasse le premier pas pour leur reparler. Malheureusement pour eux, la solitude plaisait de plus en plus à la jeune femme. Même si Harry, Ron, Ginny et les autres lui manquaient terriblement. Ses parents, aussi, même s'ils l'avaient oublié.
Pendant ce temps, dans les dortoirs des garçons, James disait :
— Eh, vous ne trouvez pas que Sirius est bizarre, en ce moment ?
Remus soupira.
— Si. On sait tous très bien pourquoi...
— Il essaye de se convaincre qu'elle n'est rien. Mais je sais que son éloignement le blesse. Il aurait envie de lui parler.
— Il tente de se convaincre qu'Hermione ne vaut rien à ses yeux dans les bras d'autres filles. Cela lui fait encore plus mal.
Ils restèrent tous silencieux. Peter dit :
— Et Hermione ? Vous croyez qu'elle en pense quoi ?
— Elle... Elle a l'air d'être mal.
— Tu rigoles ? lâcha Remus sombrement. Elle est mal ! Elle doit réaliser une mission, mais ça la ronge, je l'ai entendu en parler avec Rogue, hier. Hermione avait les larmes aux yeux, et disait à Rogue qu'elle n'allait pas réussir. Il essayait de la convaincre que si.
— Parlons-en, de Rogue, justement ! Sirius le hait encore plus qu'avant, déclara James.
— On sait très bien pourquoi...
— Je crois qu'Hermione aime bien Patmol, dit Peter en regardant le plafond.
— Comment tu sais ? demanda James en tournant la tête vers lui.
— Bah... Elle le regarde en coin, elle baisse la tête quand il la regarde, dès qu'on est ensemble elle le regarde lui et personne d'autre...
— Tu es sûre ? Si Sirius savait ça...
— Mais Sirius ne veut pas se rendre compte qu'il commence à l'apprécier. Je ne pense pas qu'il l'aime, juste qu'elle hante un peu trop ses pensées à son goût.
La porte du dortoir s'ouvrit.
— Je suis idiot ! s'exclama Sirius en se jetant sur son lit.
Les trois tournèrent la tête vers lui.
— Pourquoi ? demandèrent-ils en chœur.
— J'étais avec la jolie Gryffondor de 6e année, on était assez proches si vous voyez ce que je veux dire, et Hermione était dans la salle commune. Elle nous a vu, et... et elle est partie, et moi j'ai paniqué, j'ai dit à la fille qu'on se verrait plus tard.
— Mais pourquoi tu as paniqué ?
— Je sais pas ! Hermione a fui quand elle nous a vu !
— Je comprends, je n'aurais pas aimé rester là non plus, marmonna James en faisant une grimace.
Remus et Peter pouffèrent. Sirius se mit en pyjama tout en répétant :
— Je suis idiot ! Hermione, elle...
Il s'arrêta.
— Cette fille me hante... murmura-t-il.
James échangea un regard amusé avec ses deux amis à sa gauche, Sirius occupant le lit le plus à droite.
— Tu commences à bien l'aimer ! s'exclama James avec un grand sourire.
— Bien sûr que non, je ne lui parle pas.
— Parce que nous te retenons. Sinon tu serais déjà allé lui parler.
Sirius leva les yeux au ciel et s'allongea dans le lit.
— Je vais dormir, en espérant que tout cela était un cauchemar ! Bonne nuit !
~~
Le lendemain, une sortie à Pré-au-lard était prévue. Hermione passa devant les Maraudeurs, vêtue d'une cape noire. Sirius détourna le regard quand elle passa, mais elle semblait s'en ficher royalement d'eux. Ils se rendirent à Pré-au-lard plutôt joyeusement. Lily et James marchaient côte à côté, au plus grand bonheur de James. Sirius courait devant, comme d'habitude. Il s'arrêta quand il vit Hermione, qui parlait avec Rogue. Elle rit après une remarque de sa part, puis ils partirent tous deux vers le village.
— Eh, ça vous dit qu'on aille chez Zonko en premier ? demanda-t-il tout en les suivant du regard.
— Oui, avec plaisir ! répondit Peter.
Sirius secoua la tête, essayant de la chasser de sa tête, puis emprunta le chemin vers la fameuse boutique. Il vit Hermione s'engouffrer seule dans la boutique de vêtements, alors que Rogue partait avec Avery et les autres. La journée passa rapidement, tout le monde s'amusant plutôt bien. A un moment, Lily partit dans la fameuse boutique de vêtements s'acheter une robe pour le bal. Les garçons l'attendirent devant, installés sur le banc. Après une vingtaine de minutes, James dit :
— Eh, elle est longue ! On fait quoi ? Attendre, c'est looooong !
Ils rirent. Soudain, James se prit une boule de neige en pleine tête. Un peu sonné, il tangua et se rattrapa sur Sirius.
— Qui m'attaque ?
Ce fut Sirius qui s'en prit une. Puis Remus, puis Peter. Ils regardèrent autour d'eux, cherchant l'endroit d'où était lancé les boules. Hermione et Lily apparurent, enlevant une cape d'invisibilité.
— Hermione a acheté une cape ! J'ai trouvé que l'idée était bonne de vous jeter des boules de neige.
Les deux se tapèrent dans la main, heureuse de leur victoire. Déjà James préparait des munitions. Hermione et Lily fuirent, les quatre garçons derrière elles. James plaqua Lily au sol. Hermione se retourna, baguette en main, et jeta un sortilège qui fit comme un mur de neige face à elle. Toute la neige retomba sur Sirius, qui cria.
— Je vais me venger, Hermione !
Derrière eux, James embrassait Lily, sous le regard médusé de Remus et Peter. Rogue blêmit. Il regretta soudainement d'être venu dans l'allée principale du village. Hermione courait toujours, riant aux éclats, Sirius à ses trousses. Il réussit lui-aussi à la plaquer au sol. Elle tenta de se débattre, mais il l'immobilisa par les bras. Leurs visages étaient à quelques centimètres l'un de l'autre. Sirius resta quelques secondes pétrifié sur place, puis attrapa de la neige de sa main droite et lui jeta sur le visage. Hermione cria tout en se débattant.
— Sirius ! Arrête !
Il la lâcha, mais la recouvrit de neige avec la magie. Elle se releva, le nez rouge et les cheveux plein de neige. Elle croisa les bras et dit d'une voix enfantine :
— T'es pas gentil !
Il rit, puis lui tendit la main.
— On va voir les autres ?
Elle acquiesça tout en lui prenant la main. Il l'entraîna le long de l'allée, puis lâcha sa main une fois ses amis en vue. Lily et James se tenaient la main, sous le regard toujours étonné des deux Gryffondor.
— On a raté un truc ? demanda Sirius en posant le regard sur leurs mains liées.
— Oui, je t'expliquerais, répondit James avec un sourire mystérieux.
Sirius sourit et Cornedrue posa le regard sur Hermione. Sirius leva les yeux au ciel et dit :
— Bon, on ne va pas devenir des bonhommes de neige, n'est-ce-pas ? On va où, maintenant ?
Ils passèrent le reste de l'après-midi ensemble, puis rentrèrent à Poudlard. Sur la route, Hermione et Sirius se retrouvèrent en retrait pendant quelques minutes. Il demanda :
— Tu comptes aller au bal, la semaine prochaine ?
— Bien sûr. Un bal à Poudlard, ça ne se rate pas.
— C'est vrai. Tu comptes y aller avec quelqu'un ?
— Severus m'a proposé d'y aller avec lui, si je ne trouvais personne.
— Oh, je vois, dit-il un peu plus sèchement qu'il ne l'avait voulu.
Hermione lui jeta un regard en coin.
— Je sais que ça ne vous plaît pas que je lui parle. Mais il n'est pas méchant, j'en suis convaincue.
— Tu l'as connu, en 1997 ?
— Oui.
— Il était gentil ?
— Non. Mais les gens changent, Sirius, quelqu'un de méchant dans le futur a forcément connu quelque chose qui l'a fait changer dans sa jeunesse. Toi-même, tu es très différent de celui que j'ai connu.
Sirius posa son regard gris sur elle. Leurs regards se croisèrent, et elle se sentit plutôt gênée. Il demanda :
— Comment j'étais ?
— Je ne saurais t'expliquer. Tu étais vieux, déjà.
Il pouffa.
— C'est tout ?
— Un peu plus... Morose. Souvent nostalgique, mélancolique. Comme un lion en cage, murmura-t-elle.
Hermione semblait retourner dans ses sombres souvenirs. Elle secoua soudainement la tête et dit avec un sourire forcé :
— Mais bon, je vais faire en sorte que tu ne sois pas aussi triste que tu l'as été dans le passé. J'en fais une affaire personnelle !
Sirius la regardait d'un air indescriptible. Ils rejoignirent le groupe, et se rendirent dans le parc. Ils changèrent leurs chaussures en patins grâce à la magie et se lancèrent sur le lac. Hermione se lança la première, se déplaçant aisément sur la glace. Sirius et Remus se débrouillaient plutôt bien, au contraire de James, Lily et Peter.
— Tu as appris à faire du patin où ? demanda Sirius en voyant qu'Hermione pouvait même patiner sur un pied.
— Chez-moi, avec mes parents. Il y avait une patinoire chaque hiver.
Hermione semblait repartir dans ses souvenirs à nouveau, mais Sirius lui jeta de la neige.
— Eh !
S'en suivi une bataille de boules de neige sur la glace, qui fut remportée par Hermione, bien évidemment.
— Eh, Hermione, tu as déjà patiné sur ce lac ?
— Bien sûr. Et, pour la petite anecdote inutile, je me suis même retrouvée dans ce lac pour une épreuve d'un Tournoi des Trois Sorciers. Les participants devaient récupérer la personne à qu'ils tenaient le plus, au fond du lac. Par malchance, mon petit-ami de l'époque participait.
Tous étaient étonnés. Hermione tourna sur elle-même, puis Sirius dit :
— Mais... C'était qui, ton petit ami ?
— Un joueur de Quidditch. Il... Il ne doit pas encore être né. Quoique...
James pouffa.
— Je ne te voyais pas sortir avec un joueur de Quidditch. Avec une bibliothèque, peut-être !
Hermione patina quelques mètres pour prendre de la neige qu'elle jeta au jeune homme. Ils rentrèrent ensuite à Poudlard, et passèrent une semaine plutôt amusante. Les Maraudeurs ne posèrent aucune question à Hermione à propos de sa mission, ce qui facilita grandement les choses. La veille du bal, Sirius invita une de ses nombreuses admiratrices, sous le regard amusé des Maraudeurs. Hermione était rentrée dans la salle à ce moment-là, et avait simplement sourit avant de s'être jetée sur le fauteuil à côté de Remus.
— Alors, Messieurs, qui est la demoiselle qui viendra avec vous au bal ?
— James y va avec Lily, évidemment, Peter avec une Serdaigle, et moi avec Dorcas ! s'exclama Remus avec un grand sourire. Quant à Sirius, il y va avec Victoria Davis, la jolie blonde à qu'il parle. Et toi ?
— J'y vais avec Severus, cela m'évite de me prendre la tête à chercher un cavalier...
James fit une grimace.
— Tu es prête à tenir une soirée avec lui ?
— Je ne vais pas passer toute la soirée avec lui, bien sûr. Mais au moins, j'ai un cavalier.
Sirius se jeta à côté d'Hermione quelques minutes plus tard.
— J'espère que ce bal vaudra le coup.
— Un bal à Poudlard vaut toujours le coup, répondit Hermione avec un sourire en coin.
Ils lui jetèrent un regard intéressé.
— Tu es déjà allée à un bal ici ?
— En quatrième année. McGonagall nous avait même apprit à danser, murmura-t-elle pour que seuls les Maraudeurs ne l'entendent.
— Quoi ? Mais c'est trop bien ! s'exclama James vivement.
— Mon meilleur ami a dû danser avec elle.
Les quatre blêmirent. Peter frissonna même en faisant une grimace.
— Danser avec ta professeur ? Horrible.
Ils discutèrent du bal, puis partirent se coucher. La semaine suivante, le château tremblait d'excitation : ce soir, ils allaient danser, manger, s'amuser... Cela promettait une grande soirée. Le samedi, Marlene, Dorcas et Lily se préparaient sous l'œil amusé d'Hermione.
— Tu peux m'aider pour mes cheveux, Hermione, s'il te plaît ? demanda Dorcas en lui jetant un regard inquiet.
Hermione se glissa derrière son amie et prit sa baguette. Elle coiffa les cheveux de la brune et tressa les deux mèches qui encadraient son visage. Elle les attacha ensuite derrière, tenues par une jolie épingle.
— Merci Hermione ! s'exclama Dorcas en partant dans la salle de bains dont Marlene venait de sortir.
Hermione sourit à son amie, puis se tourna vers Lily qui demanda :
— Tu peux m'aider, moi-aussi, s'il te plaît ?
La brune acquiesça et s'assit derrière la rousse, à qui elle fit un chignon. Deux mèches encadraient le visage de la jeune femme, qui mit une couronne de petites fleurs argentées. Vêtue d'une robe blanche bustier, avec des perles sur le bustier, Lily était magnifique. La robe s'arrêtait juste au niveau du genou. Hermione se tourna vers Marlene, qui avait laissé ses cheveux blonds tomber jusqu'en bas de son dos. Habillée d'une belle robe rose, tombant tout droit jusqu'à ses pieds et avec un col bateau, Marlene allait faire des jalouses. Lily et son amie était légèrement maquillée, avec du mascara et du gloss.
— Et toi, Hermione, tu ne vas pas t'habiller ?
— Si, mais j'attendais que vous terminiez.
Dorcas sortit de la salle de bains, du fard à paupières bleu clair sur les yeux, assorti avec sa robe.
— Je prends la salle de bains, s'exclama Hermione en attrapant sa robe.
Dix minutes plus tard, Hermione était prête. La voyageuse temporelle avait attaché une mèche de ses cheveux en tresse, puis avait fait une queue de cheval avec l'ensemble de ses cheveux. Elle portait une robe rouge, trapèze et asymétrique. Elle avait des sandales à talons argentées, et s'était à peine maquillée, ne mettant qu'un peu de mascara. La jeune femme attrapa son petit sac noir, où elle glissa sa baguette.
— On y va, Hermione ! Tu nous rejoins là-bas ? James et Remus nous attendent.
— Oui, allez-y ! s'exclama Hermione en se tournant vers le miroir.
Elle hésitait. Hermione se trouvait jolie, mais en même temps, elle ne se voyait pas sortir comme ça. Mais, c'était un bal, tout le monde porterait des vêtements tels les siens. Prenant son courage Gryffondorien à deux mains, elle prit son sac et se dirigea vers la porte de la salle de bains. Pourtant, elle se ravisa. Était-ce vraiment une bonne idée ? Elle allait s'afficher, c'était sûr. Ils n'avaient pas l'habitude de la voir comme ça, et elle non plus. Hermione jeta un coup d'œil à la fenêtre. Qu'aurait dit Ginny ?
— Allez Hermione, tu es magnifique comme ça ! A présent, bouge-toi et va prouver à tout le monde que la Miss Je-Sais-Tout de Gryffondor est, en plus d'être la plus intelligente de tout le château, la plus belle.
Hermione attrapa son sac, les anciennes paroles de sa meilleure amie résonnant dans sa tête. Elle quitta la salle de bains, puis le dortoir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top