Chapitre 5 : Amis ?

Hermione sortit de l'infirmerie, puis fonça dans la salle commune de Gryffondor. Quand elle rentra, tous les regards se tournèrent vers elle. Elle ne vit pas les Maraudeurs, ni les filles de son dortoir. Alors, elle rentra dans sa chambre, vide, et partit prendre une douche. Elle mit un gros pull et un jean, puis se rendit dans la salle sur Demande. Il y avait des personnes dedans, elle frappa donc et rentra.

— Hum... Bonjour...

Il semblait y avoir une réunion entre amis, visiblement. Il y avait les Maraudeurs et Lily.

— Salut, Hermione ! s'exclama Lily en se levant.

La rousse serra la jeune femme dans ses bras.

— On a entendu certaines choses de tes visions. Raconte-nous tout !

— Quoi ? Comment ?

Hermione se jeta sur un fauteuil. Elle posa le regard sur les bouteilles posées sur une table.

— De la Bièraubeurre ? Mais il est onze heures dix !

— L'heure de l'apéritif ! s'exclama Sirius en se servant un verre.

Hermione leva les yeux au ciel.

— Qu'avez-vous entendu, exactement ? demanda-t-elle.

— Tu as vu des Mangemorts, c'est ça ? Qui étaient au Ministère. Ensuite, tu as parlé de Rogue qui avait fait un pacte avec Dumbledore, et tu as prononcé mon nom. Puis, tu as dit que Peter avait une main de fer, et que dès qu'il trahirait Tu-Sais-Qui elle l'étranglerait.

— Nous avons dit à Peter et Lily que tu as voyagé dans le temps, lâcha James en baissant la tête.

— Quoi ?

Hermione sortit sa baguette de sa poche. Ils eurent tous un mouvement de recul.

— Je dois vous oublietter. Surtout toi, Pettigrow.

Peter la fusilla du regard.

— Qu'ai-je fait ? demanda-t-il, en colère.

Hermione rit jaune.

— Tes amis feraient une attaque s'ils apprenaient qui tu es vraiment, Pettigrow. Un rat, tel ton Animagus. Finalement, tout est lié. On dit souvent que le rat, c'est de la vermine, n'est-ce-pas ?

La jeune femme lui jeta un regard haineux.

— De toute façon, je sais qu'à présent je dois agir. J'ai vu dans mes visions le futur, donc je sais que mes amis sont morts. Par conséquent, je dois détruire Voldemort ici, seule.

— Nous allons t'aider ! s'exclama Remus avec un grand sourire.

— C'est... complexe. Pour le vaincre, il faudra que je me plonge dans la magie noire, je ne suis pas sûre que vous vouliez être mêlé à ça...

Il y eut un blanc.

— Et tes visions, elles viennent d'où ?

— De cette fichue carte. Le sortilège que Sirius a mis a d'autres conséquences qu'un simple voyage temporel, si on peut dire que c'est simple.

— Tu sais ce qu'il nous est arrivé dans le futur, alors ? demanda Lily en fronçant les sourcils.

— Oui. Ne rêvez pas trop d'une belle idylle et belle vie, la guerre a arraché la vie à beaucoup. Malheureusement, vous n'avez pas été épargné. Je veux changer ça.

Ils lui jetèrent des regards effarés.

— Qui est mort en premier ? questionna James.

— Cela ne vous sert à rien de le savoir. Surtout que je vais changer...

— Justement, qui ? insista Lily.

— James. Puis Lily. Puis Sirius. Remus et Peter n'étaient pas morts. D'après mes visions, Remus sera le dernier en vie. Comme quoi, être du côté du mal permet de vivre quelques mois de plus...  Peter aura été avant-dernier, marmonna-t-elle entre ses dents.

— Mais je ne veux pas rejoindre les Mangemorts, moi ! s'exclama Peter en faisant une grimace.

— Les choses et les gens changent, murmura Hermione.

Il y eut un blanc.

— Je vais probablement devoir vous oublietter.

— Mais tu n'as pas le droit ! s'exclama James.

— Je refuse ! lança Sirius en croisant les bras.

— Mais vous n'avez pas le choix. Et puis, je dois encore voir avec Dumbledore. Pettigrow, reprit-elle en se tournant vers le rat, si j'apprends que toutes ces informations sont parvenues aux oreilles des Mangemorts, tu en seras tenu pour responsable. Je ne t'accorde aucune confiance.

Voyant qu'il la fusillait du regard, elle se pencha vers lui et glissa :

— Mes amis, ainsi que les Sirius et Remus que j'ai connu, te tueraient à ma place. Tu ferais mieux d'être prudent.

Hermione se leva et lâcha :

— Je dois aller faire des recherches sur quelque chose. A tout à l'heure !

Elle leur jeta un dernier regard. Une fois sortie, James explosa :

— Mais pour qui elle se prend à parler comme ça à Peter ? Il ne nous a pas trahi, à ce que je sache !

— Je pense que nous ne savons pas tout, marmonna Sirius en baissant le regard pour fixer le pied de la petite table face à lui.

Il attrapa son verre de Bièraubeurre et le porta à ses lèvres. Il se demanda comment Hermione allait réagir, à ce moment précis. Pendant les repas, allait-elle venir avec eux ou rester dans son coin ? Allait-elle se mêler à leur groupe ou être distante ? Il l'ignorait. En tout cas, cette fille l'intriguait. Il avait envie de savoir qui elle était vraiment, au-delà de celle qui combat Voldemort. Le jeune homme sentait qu'elle n'était pas elle-même, ici. Seulement en cours, visiblement. A chaque fois qu'elle donnait une bonne réponse, un sourire sincère sur les lèvres. Mais, dès qu'elle sortait dans le couloir et qu'elle quittait la salle de cours, elle retrouvait son regard désespéré et déterminé : elle voulait rentrer chez elle, même si c'était impossible.

— Et si nous aidions Hermione à s'intégrer, ici ? Je crois que si nous la laissons venir nous parler, elle ne viendra pas, déclara Lily, qui semblait avoir pensé à la même chose que Sirius.

— Ce serait pas mal, répondit le jeune Black en buvant à nouveau une gorgée de sa boisson.

James lui jeta un regard en coin. Il était étrange, depuis quelques temps. Se promettant de lui en parler le soir-même, Cornedrue songea à Lily. Elle restait toujours avec eux, désormais, Marlene, Mary McDonald et Dorcas venant parfois. Leurs regards se croisèrent, et elle détourna le sien, gênée.

Le soir-même, Hermione rentra dans la salle commune de Gryffondor. Les Maraudeurs lui sourirent, et elle s'installa à côté d'eux.

— Salut, Hermione ! lança Remus, un peu étonné de sa présence.

— Salut. Alors, vous parliez de quoi ?

— Le Quidditch. James est attrapeur, et Sirius est poursuiveur.

James jouait justement avec un petit vif d'or. Cela arracha un sourire à Hermione.

— Ah, le Quidditch... Quand aura lieu le prochain match ?

— Début novembre, comme d'habitude. Gryffondor contre Serpentard. Nous allons gagner, bien sûr.

— Evidemment, dit Hermione en leur lançant un regard peu convaincu.

— Tu n'as jamais vu nos talents au Quidditch, c'est pour ça.

— J'ai déjà entendu parler de ceux de James, mais pas des tiens, Sirius.

Sirius sembla effaré. James et les autres pouffèrent.

— Alors comme ça, mon talent n'est pas reconnu ? Je croyais que j'allais être une célébrité dans le Quidditch.

Hermione songea à Azkaban. Elle haussa les sourcils et fit une grimace.

— Non, le Quidditch ne t'a pas apporté la célébrité, marmonna-t-elle en souriant.

Lily leva les yeux au ciel, et demanda :

— Alors, tes recherches avancent ?

— Oui. Je sais où chercher. Malheureusement, je ne peux pas le faire pour l'instant. Je devrais enfreindre des centaines de loi, et si je rate, on pourrait me mettre à Azkaban. Je cherche encore des solutions pour y arriver quand même.

Ils lui lancèrent des regards étonnés.

— Quel est ton objectif ?

— J'en ai plusieurs. Je vous en parlerais peut-être un jour... poursuivit Hermione, un air mystérieux peint sur le visage.

Cela fit sourire Sirius. Il la questionna :

— Tu ne saurais pas si Gryffondor va gagner la coupe, cette année ?

— Je n'en sais rien. Mais, vous connaissant, si vous perdez vous ferez un scandale à Dumbledore.

Ils acquiescèrent. Un élève rentra dans la pièce et se pencha pour murmurer quelque chose à l'oreille d'Hermione.

— Quoi ? Très bien. Ils devraient apprendre à se débrouiller seuls, quand même, répondit-elle.

Hermione soupira, se leva, et lança à l'attention des Maraudeurs :

— Je dois y aller. Bonne soirée !

Elle partit à la suite du garçon, qui semblait inquiet. Sirius interrogea :

— Vous croyez que c'est encore Dumbledore ?

— Il doit sûrement poser des tonnes de questions à Hermione sur... Vous savez quoi, marmonna Lily.

Remus fit une grimace.

— Cela doit être horrible. Vous imaginez ? Elle doit être assise dans son bureau, face à lui, et doit lui poser des questions sur Vous-Savez-Qui...

Et justement, c'était ce qu'il se passait à ce moment précis dans le bureau du directeur.

— Je dois détruire les Horcruxes. Mais pour cela, je dois premièrement, les trouver, et dans un second temps, trouver les crocs du Basilic. Cela va me prendre du temps.

— Je vois. Les objets, vous savez où ils sont ?

— Oui. Mais je ne peux pas y aller, ce sont des lieux protégés. Je vais tenter de retrouver les plus simples, je verrais plus tard pour la suite.

Dumbledore acquiesça. Il lui posa quelques questions, mais elle resta évasive. Sachant pertinemment qu'elle ne dirait rien, il la laissa partir.
Hermione traversait les couloirs d'un pas pressé. Elle n'aimait pas s'attarder dans le noir, avec Rusard qui risquait de lui demander des comptes.

Elle réussit à rentrer dans la salle commune de Gryffondor sans croiser âme qui vive. Les Maraudeurs semblaient agacés par quelque chose, ou quelqu'un.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle en se jetant sur un fauteuil.

Sirius jeta un regard exaspéré en direction des dortoirs.

— Nous voulions faire une blague à Marlene, mais Lily nous l'a interdit en disant qu'elle nous retirerait des points, qu'elle avait le droit en tant que préfète en chef et... marmonna-t-il en croisant les bras.

Hermione esquissa un sourire.

— Depuis quand les fameux Maraudeurs se font-ils arrêter par des points ? Je vous croyais plus téméraires.

Elle se pencha vers eux et s'exclama avec un sourire malicieux :

— Faites autre chose. Vous êtes assez malin pour trouver quelque chose.

Hermione attrapa la Gazette du Sorcier posée sur la petite table. Rien d'intéressant, hormis une attaque en Angleterre par les Mangemorts, écrit en tout petit en bas d'une page, histoire de donner l'information sans trop alerter.

— La Gazette du Sorcier n'a pas changé, déclara Hermione en la reposant sur la table. Ils sont toujours là à minimiser les grandes attaques. Bref, vous comptez faire un truc avec Peeves ou pas ?

— Peeves ? Pourquoi ?

— Vous savez bien qu'il adore faire des bêtises. Enfin, je dis ça, je dis rien. Bonne nuit !

Hermione leur sourit et partit dans son dortoir. Avant de disparaître, elle s'exclama :

— N'oubliez pas que nous empruntons les escaliers tous les jours !

Les Maraudeurs s'échangèrent des regards amusés, alors que la porte du dortoir d'Hermione s'ouvrait puis se refermait.

— Maraudeurs, j'ai une idée ! Poudlard n'a qu'à bien se tenir ! s'exclama James en se levant, rayonnant.

~~

Le lendemain, soit le lundi 19 septembre 1977.

— Dorcas, réveille-toi ! On a cours dans une demi-heure.

Dorcas poussa un gémissement plaintif et se tourna sur le côté.

— Laisse-moi dormir, Hermione... marmonna-t-elle.

La jeune femme leva les yeux au ciel.

— Allez, debout !

Hermione vérifia que sa cape était bien mise, attrapa ses livres et son sac, puis dévala les escaliers. Les Maraudeurs étaient installés dans les fauteuils de la salle commune. Sirius tourna la tête vers elle quand il entendit du bruit, et ne put s'empêcher de sourire en la voyant radieuse.

— Eh, McGonagall !

Hermione se jeta sur un fauteuil à côté d'eux. Remus demanda :

— Tu t'es réveillée du bon pied, ce matin ?

— C'est vrai, d'habitude tu as tendance à faire la tête, donc c'est plutôt étonnant de... lança Peter.

Sous le regard noir de ses trois amis, il demanda :

— Bah quoi ?

Hermione secoua la tête, amusée, puis dit :

— J'ai 18 ans. Je suis officiellement majeure dans le monde moldu.

— Quoi ? C'est aujourd'hui ton anniversaire ? demanda Sirius, étonné.

Hermione acquiesça. Ils lui souhaitèrent tous un bon anniversaire, elle les remercia, puis dit :

— Alors, pour hier soir. Vous avez eu des idées ?

— Tu verras, ce sera trop bien, répondit James en souriant.

— Je l'espère. Bon, à tout à l'heure !

Hermione se leva et quitta la pièce. Alors qu'ils allaient en cours de potions, Hermione eut une vision. Elle se rattrapa de justesse sur Lily, qui poussa un cri.

— Harry, c'est l'anniversaire d'Hermione, aujourd'hui.

— Je sais... murmura le jeune Potter. J'espère qu'elle va bien.

— J'espère aussi.


L'environnement changea. Hermione vit ses parents, en Australie.

Installés dans une somptueuse maison, ils avaient tout pour être heureux. La mère d'Hermione semblait très heureuse.

— Qu'est-ce-qui te rend aussi joyeuse, Kate ? demanda le père d'Hermione, plutôt surpris.

— Je ne sais pas. J'ai l'impression que c'est une journée importante, aujourd'hui, mais je ne saurais pas te dire pourquoi.

— Moi-aussi, j'ai l'impression. Nous devons rêver, voilà tout.

— Tu as raison.

Le couloir réapparu devant Hermione. Lily demanda :

— Tu vas bien ?

— Je... Oui, allons en cours.

Sirius et James s'échangèrent un regard étonné. Le premier demanda :

— Qu'as-tu vu ?

— Mes parents, dit-elle simplement avant d'entrer dans la salle.

Les deux étaient plutôt étonnés. Ils n'avaient pas pensé aux parents d'Hermione. Ils devaient être dévastés par la disparition de leur fille. Et elle aussi. Hermione s'installa à côté de Severus Rogue. Sirius fronça les sourcils quand il le vit, et se mit derrière eux avec James. Le professeur Slughorn donna des instructions, évitant soigneusement le regard d'Hermione. Il était toujours gêné par rapport à l'invitation à ses soirées, la fois précédente.

— Alors, demanda Severus à Hermione en coupant des ingrédients, tu as suivi le plan ?

Derrière, Sirius fronça les sourcils, attentif.

— Le plan ? On peut dire ça. Mais ce n'est pas comme ça qu'elle...

Hermione s'arrêta subitement.

— Bref, comment vas-tu, depuis la dernière fois ?

— Très bien. J'ai su que tu étais allée à l'infirmerie ?

— Oui, j'ai eu des vertiges, rien de grave. J'ai juste quelques antécédents médicaux insoignables.

— Tu ne veux pas que je te fasse une potion ?

— C'est inutile, j'ai déjà fait des centaines de recherche et... enfin voilà.

Sirius les surveillait tout en aidant James à faire la potion. Il écoutait toute leur conversation.

— Les Gryffondor ne sont pas trop horribles ?

— Je m'entends mieux avec eux maintenant qu'en début d'année. Tu avais raison, je devais arrêter de m'enfermer dans mon coin.

Sirius rit silencieusement. Severus Rogue, alias Servilius, qui donnait des conseils pour se faire des amis à Hermione ? Le monde ne tournait plus rond.

— Pour une fois que je donne un conseil qui ne tue personne... marmonna Rogue en tournant la cuillère dans le chaudron.

Hermione pouffa. Sirius se demanda comment la jeune femme pouvait sourire, rire avec lui ou juste lui parler. Qu'est-ce-qu'il avait de bien en lui ? Rien. Rien du tout. Après avoir jeté un regard haineux au Serpentard, il continua la potion. Hermione reprit :

— Ne me dis pas que tu es toujours dans ton coin. Tu as bien quelques amis Serpentard.

— Des Mangemorts. Ils veulent que je les rejoigne.

Hermione soupira.

— Malheureusement, ils sont même à Poudlard. Sois prudent, ne montre pas ton aversion pour le mage noir, soit neutre. Sinon, ils t'en voudront.

— Tu as l'air de bien les connaître, constata Rogue en s'asseyant sur le tabouret, attendant cinq minutes que la potion chauffe.

— Pour vaincre son ennemi, il faut bien le connaître, n'est-ce-pas ?

Sirius était épaté par la facilité à laquelle Hermione mentait. Il se promit d'être prudent : et si elle mentait depuis le début ?

— Je sais que tu ne me dis pas tout, Hermione, continua Severus.

— Tu as lu dans mes pensées ?

— Oui.

Hermione secoua la tête, agacée.

— Tu n'as pas à faire ça.

— Désolé, c'est plus fort que moi.

Sirius sourit. Peut-être qu'Hermione se rendra compte que Severus est un idiot ? Pourtant, elle dit :

— Ne le refais plus, s'il te plaît.

Severus acquiesça en faisant un sourire en coin, ravi de ne pas avoir perdu ce qu'il pouvait entrevoir comme une amie à nouveau. En réalité, il lui faisait confiance. Elle n'avait pas l'air d'être méchante, mais restait quand même sur ses gardes. Elle était plus qu'une connaissance, mais moins qu'une amie. Il jeta un regard à Lily, qui parlait avec Marlene tout en faisant sa potion.

— Eh, Severus. Tu sais où je pourrais me procurer de l'aconit ?

— De l'aconit ? Pourquoi as-tu besoin de ça ?

— Pour faire des essais pour une potion.

— Il y en a dans la forêt interdite, mais aussi chez tous les apothicaires.

— Je vois, merci.

Hermione prévoyait déjà d'aller dans la forêt chercher ces fameuses plantes. Sirius, derrière, se demanda quel était la vraie raison pour prendre de l'aconit, mais ne fit aucune remarque. De toute façon, il n'était pas censé écouter.

— Notre potion est parfaite, Severus ! Il ne nous reste plus qu'à mettre des écailles de poisson et ce sera bon !

Severus acquiesça. Sirius lui jeta un dernier regard noir puis se remit à la préparation de la mixture.

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