Chapitre 4 : Accident

Quelques jours passèrent, mais rien ne d'étrange ou de spécial n'eut lieu. Hermione était distante, et ne parlait presque à personne. Un soir, le mercredi 14 septembre, elle rentra dans la Grande Salle, Rogue à ses côtés. Il lui jeta un regard en coin et partit s'asseoir à la table des Serpentard. Elle fit de même à la table des Gryffondor. James et Sirius, révoltés à l'idée qu'Hermione parle à des Serpentard, à Severus Rogue qui plus est, se levèrent. James se mit face à la jeune femme et Sirius à côté d'elle.

— Eh, Hermione. Depuis quand tu parles à Servilus ?

— Servi... Servi quoi ?

— Servilus Rogue.

— Severus Rogue, corrigea-t-elle avec un tic agacé. Je lui parle depuis quelques jours déjà. Pourquoi ?

— Les Gryffondor ne parlent jamais aux Serpentard. Tu dois le savoir, non ?

— Je... Je suis l'exception, alors, répliqua-t-elle en se servant quelque chose à manger d'un air absent.

— Tu n'as pas compris, marmonna James en secouant la tête, tu n'as pas le droit de parler aux Serpentard. Les Gryffondor ne l'accepteront jamais.

— Je ne demande pas à ce que les Gryffondor m'acceptent. Pour l'instant, mon unique objectif est de rentrer chez moi.

Hermione prit une fourchette avec un morceau de pancakes sous leur regard médusé.

— Mais, Hermione... s'exclama James.

Elle haussa un sourcil et dit avant de commencer à manger :

— J'ai encore le droit de faire des choses ici, non ? Je suis navrée, mais vous n'aurez pas ce que vous voulez.

— Tu n'es pas censée être discrète ? demanda Sirius en lui jetant un regard noir.

— Je le suis. Mais malheureusement, vous continuez d'essayer de me parler et me mêler à votre groupe. Laissez-moi tomber, je ne suis rien pour vous. Profitez de votre dernière année à Poudlard, des heures sombres s'annonceront par la suite.

— Mais tu n'es pas rien ! dit Lily en se jetant à côté de James.

Celui-ci ne put s'empêcher de sourire à la vue de Lily. Hermione sourit à son tour, amusée, mais perdit le sourire quand elle vit le regard noir de Sirius. Elle plongea quelques secondes dans ses yeux gris, puis se reprit.

— De toute façon, je n'arrêterais pas de parler à Severus.

— Mais il a insulté Lily, une fois !

— J'ai su ce que vous aviez fait avant qu'il ne l'insulte. Certes, il n'aurait pas dû t'insulter ainsi, Lily, cette insulte est horrible, mais vous vous n'aviez pas à l'embêter ainsi juste pour vous amuser. Vous l'avez harcelé. On ne m'avait pas dit que vous aviez été aussi horrible durant votre scolarité, murmura-t-elle pour conclure.

Sirius s'apprêta à répliquer, mais elle se leva. Ils lui avaient coupé l'appétit. Il se leva en même temps, avec la ferme intention de la retenir, mais elle l'évita. Il la rattrapa par le bras et dit :

— On n'a pas fini de parler, McGonagall !

Soudain, à la surprise de James, Lily, Sirius, Remus et Peter qui étaient arrivés, Hermione se mit à tanguer. Elle se rattrapa de justesse sur la table pour éviter de tomber.

— Hermione, ça va ? demanda Sirius, soudainement inquiet.

La jeune femme lui jeta un regard anxieux, et marmonna avant qu'il ne lâche son bras :

— Cela m'arrive souvent, en ce moment. Je dois juste être... enfin je ne sais pas.

— Tu devrais aller à l'infirmerie.

— C'est inutile. J'ai fait des recherches, c'est irréversible, et même une potion ne pourrait le guérir.

Sur ces paroles, elle s'éloigna. Sirius n'était pas décidé à la lâcher.

— Je vais t'accompagner, dit-il.

Hermione soupira. Après avoir fait quelques pas, elle se rattrapa de justesse sur lui.

— On doit aller à l'infirmerie, déclara-t-il.

— Non, Sirius ! C'est inutile.

Ils étaient devant la porte, ils allaient sortir. Mais, subitement, Hermione poussa un cri, s'attirant tous les regards sur elle.

— Le sortilège ! C'est ça ! C'est... Je vois... murmura-t-elle.

Sirius se tourna vers les Maraudeurs, qui accoururent, Lily avec eux. Hermione avait baissé la tête, et semblait rentrer dans une sorte de transe, sa respiration s'accélérant. Un air paniqué sur le visage, elle lança d'une voix saccadée :

— Harry. Ils sont en danger. Ils sont au Ministère ! Les Mangemorts, Yaxley les poursuit. Ils... Ils vont au Square, mais... Je dois partir !

— Non, Hermione !

Hermione partit en courant. Une fois dans le couloir, elle tomba, Sirius eut à peine le temps de la rattraper au vol.

— Hermione... murmura-t-il, alors qu'elle éclatait en sanglots.

— Remus, les Mangemorts l'attaquent... Les Carrow torturent Neville...

Lupin fronça les sourcils.

— Je ne me fais pas attaquer, moi...

Hermione tentait de se débattre contre une forme invisible, mais elle s'évanouit dans les bras de Sirius.

— On l'emmène à l'infirmerie, déclara-t-il, en la portant dans ses bras.

~~

Sirius faisait les cent pas dans la salle commune de Gryffondor. Par Merlin, qu'était-il arrivé à Hermione ? Comment avait-elle pu s'effondrer ainsi ? Pourquoi ? Des tonnes de questions tournaient dans la tête du jeune homme. Tous ses amis étaient partis dormir, mais pour lui c'était impossible. Dans les yeux d'Hermione, il avait pu lire une profonde souffrance. De la douleur, de la peur, de la tristesse... Il s'inquiétait pour elle. Il ne la connaissait pas, mais son attitude montrait bien qu'elle voulait toujours faire au mieux. Qu'elle voulait protéger le futur. Elle avait parlé du sortilège, cela avait-il un rapport avec son état ?

Il se jeta sur le fauteuil face à la cheminée, et se servit un verre de whisky pur-feu. Il avait prit quelques bouteilles dans sa valise avant de venir à Poudlard, pour les grandes occasions. Se décidant de noyer ses questions dans l'alcool, il but cul-sec.

Hermione, dans l'infirmerie, se réveilla. Aussitôt, un mal de tête tarauda ses tempes. La jeune femme passa une main dans ses cheveux emmêlés. Il y avait une potion sur la table de chevet, avec une petite inscription : boire au réveil. Elle but l'intégralité de la potion, puis tenta de se lever. Mais, une vision lui vint à l'esprit.

— On a failli y passer, Harry.

— Je sais. Mais nous avons le médaillon.

— Et aucun moyen de le détruire. Si seulement Hermione était là... murmura le roux en baissant la tête.

Harry baissa la tête à son tour. Ron dit :

— Elle me manque beaucoup.

— A moi-aussi. Mais elle reviendra, où qu'elle soit. Kreattur nous a bien dit que...


Le lieu changea. Hermione vit Poudlard, et Rogue qui marchait entre des rangées d'élèves, tous vêtus de noir.

— J'ai appris que certains d'entre vous avaient créé une Résistance, lança le directeur de sa voix glaçante. Toutes les personnes ayant rejoint cette organisation passeront un moment avec les Carrow.

Derrière, les Carrow ricanaient.

Le lieu changea à nouveau.

— Maître, je suis désolée...

— ENDOLORIS !

Bellatrix sembla se retenir de hurler à grand peine. Voldemort se pencha vers elle et l'attrapa par le menton.

— Tu pourras m'être utile, malgré ton idiotie.

D'après le regard qu'il lui lança, et son visage beaucoup plus proche du sien que ce que la décence voudrait, Bellatrix se dit qu'elle allait passer un très mauvais moment. Ses doutes augmentèrent quand la main du mage noir s'aventura sur sa taille. N'osant pas bouger, elle se laissa faire. Voldemort voulait assurer sa descendance. Alors il le ferait, que la femme qui portera son héritier le veuille ou non. Et Bellatrix était cette femme. Et elle ne voulait pas porter l'héritier. Certes, elle était folle amoureuse de cet homme, si on peut encore l'appeler ainsi, mais elle ne voulait pas souffrir. Les larmes roulant sur ses joues témoignaient du contraire.

Hermione hurla. Madame Pomfresh rentra en courant dans la pièce, alors que la jeune femme était secouée par les sanglots.

— Que se passe-t-il, Miss McGonagall ?

— Les Mangemorts ! Voldemort, il l'a... Il va...

Hermione hurla dans l'oreiller. Madame Pomfresh sembla paniquer.

— Miss McGonagall, je vous en prie...

Hermione s'était à nouveau évanouie. Le lendemain, elle était pâle comme la mort. Vers midi, les Maraudeurs arrivèrent pour prendre de ses nouvelles. Madame Pomfresh leur expliqua que quelques fois, elle se réveillait, avait des visions, puis s'évanouissait à nouveau.

— Ce n'est pas soignable ? demanda Lily, inquiète.

— Pas pour l'instant. Je dois attendre qu'elle me donne la raison de ces crises, mais ce ne sera pas pour tout de suite.

Dans la salle, ils entendirent Hermione dire :

— Rogue a fait un pacte avec Dumbledore. Il a fait un pacte... Ils ont... C'est Lily... La clef, c'est...

Hermione retomba sur le lit. Madame Pomfresh lui jeta un regard déconcerté et dit au groupe :

— Allez manger, maintenant. Repassez ce soir.

Elle leur claqua la porte au nez. Toute la journée, les Maraudeurs avaient la tête ailleurs, même Lily se fit rabrouer en cours de métamorphose pour la première fois depuis des années. Le soir, ils arrivèrent tous après leurs cours devant l'infirmerie.

— Ses crises n'ont pas encore cessé, mais elles sont de plus en plus espacées dans le temps. Elle en a faite une il y a une heure, je pense que vous pouvez rentrer quelques minutes. Mais pas tous en même temps.

Après une petite concertation, il fut décidé que Sirius et Lily y iraient. Ainsi, ils s'installèrent de chaque côté du lit.

— Hermione... murmura Lily, les larmes aux yeux de la voir ainsi.

— Vous n'avez vraiment aucune idée de la chose qui lui cause ces crises ? interrogea l'infirmière en rangeant des draps dans l'armoire.

— Aucune... répondit Sirius, qui tentait de cacher son inquiétude.

Après quelques minutes, Hermione se redressa en vitesse. Elle leva la tête vers Pomfresh et dit :

— Harry. Harry, et Pettigrow. Pettigrow, il...

Hermione retint un cri. Elle murmura :

— Il est au Manoir Malefoy, la main de fer est une main piégée, elle le tuera s'il trahit Voldemort ! Sirius avait raison, ils auraient dû le tuer quand il en était encore temps...

La jeune femme s'effondra. L'infirmière dit :

— Elle invente des choses. Elle me parle d'un certain Harry, du mage noir et me parle d'objets magiques très dangereux. Les Lestrange reviennent beaucoup, aussi, tout comme les Malefoy et Severus Rogue. Je ne comprends pas tout.

— Severus ? Mais qu'a-t-il fait ? demanda Lily d'une voix qui tremblait à cause de l'inquiétude.

Pomfresh haussa les épaules.

— Je pense qu'elle invente tout ça. Et de toute façon, elle dit que Rogue est directeur de Poudlard. On sait bien que c'est Dumbledore, le directeur.

Sirius avait blêmi.

— Lily et moi allons y aller.

Lily acquiesça. Ils jetèrent un regard à Hermione, immobile dans son lit, puis partirent.

— Alors ? s'exclamèrent les trois garçons en chœur.

— Elle a des visions étranges. Madame Pomfresh a l'air plutôt sûre qu'elle va sortir de ces crises.

Chacun retourna dans son dortoir. Peter partit dans la salle de bains, et Sirius s'assit sur son lit.

— Hermione a eu une vision quand nous étions là. Elle a dit que Peter avait rejoint les Mangemorts. Est-ce-que vous croyez que c'est pour ça qu'elle ne l'aime pas ?

James se tourna vivement vers Sirius.

— Mais tu es dingue ? Jamais un d'entre nous ne pourrait nous trahir, nous nous le sommes jurés.

Sirius ne semblait pas convaincu. Pourtant, il ne dit rien. Il resta pensif toute la soirée, cherchant toutes les phrases d'Hermione qui pouvaient confirmer sa théorie.
 Finalement, le soir, avec son verre de whisky à la main, il se dit que c'était sûr. Peter allait rejoindre les Mangemorts.
Hermione hantait son esprit. D'habitude, il la regardait en coin, espérant qu'elle vienne parler avec eux. Il avait envie d'apprendre à la connaître. A ce qu'il avait comprit, il ne la détestait pas, dans le futur. Alors, pourquoi pas essayer d'être ami avec elle maintenant ? Jetant un regard à la porte, il se demanda quand est-ce-qu'elle le franchirait pour la prochaine fois.

— Miss McGonagall, vous êtes réveillée ? Vous ne faites plus de crises ?

— Quoi ? J'ai... Je... Des crises ?

Hermione regarda l'heure sur la grande horloge. Minuit ? Déjà ?

— Quel jour sommes-nous ?

— Le vendredi 16 septembre, Miss.

— Je dois parler à Dumbledore, lâcha Hermione, les larmes aux yeux.

— Pas avant que vous m'ayez dit les causes de vos crises.

— Je ne peux, c'est plus complexe que ça en a l'air. Seul Dumbledore et ... ma tante sont au courant.

Hermione lui jeta un regard insistant. Madame Pomfresh soupira et quitta l'infirmerie. Vingt minutes plus tard, elle revint dans la pièce, Dumbledore et McGonagall derrière elle. Hermione s'était redressée. Elle sourit au duo.

— Pompom, pourriez-vous nous laisser quelques minutes, je vous prie ? demanda Dumbledore.

L'infirmière acquiesça. Elle quitta la pièce.

— Alors, comment allez-vous, Miss Granger ?

— Plutôt bien, hormis le fait que j'ai eu des visions. Je m'en souviens de toutes, sans exceptions.

— D'où viennent-elles ?

— Je pense que le sortilège qu'avait mit Sirius dans la carte ne permettait pas de voyager dans le temps uniquement. Il m'a permit de voir le futur, ce que j'ai raté en venant ici.

— Et donc ?

Hermione baissa la tête.

— Je... Mes deux amis, ils se sont fait prendre par des Rafleurs.

— Des Rafleurs ?

— Des Mangemorts, qui attrapent et tuent les nés-moldus et traîtres à leur sang en 1997. Les Rafleurs les ont emmené au Manoir Malefoy. Bellatrix a tué Ron, et Voldemort a tué Harry. Il l'a tué deux fois, il a détruit l'Horcruxe qu'il y avait en lui. J'ai vu toute l'histoire, j'ai su de nombreux secrets au travers de mes visions.

— L'Horcruxe ? Quel Horcruxe ?

— J'allais y venir. J'en ai conclu que sans moi, les garçons seraient morts. Si je n'arrive pas à rentrer, ce qui est évident, j'ai passé des jours à chercher sans trouver, alors je devrais aider à vaincre Voldemort ici. Changer l'Histoire.

— N'est-ce-point dangereux ? demanda McGonagall en croisant les bras.

— Si. Mais avons-nous réellement le choix ?

Dumbledore semblait réfléchir.

— Que souhaitez-vous faire ?

— Me lancer dans la lutte. L'Ordre du Phénix, il faut le créer.

— Nous sommes en train.

— Bien. C'est déjà un grand pas. A présent, nous allons devoir trouver les Horcruxes. Voldemort a coupé son âme en sept, mais deux n'ont pas encore été créé je crois...

Hermione souffla.

— Je crois que je vais trop vite. Je vais écrire tout ça, organiser mes idées, faire une liste des choses à faire...

— Vous pensez que les visions reviendront ? demanda le directeur.

— Je ne crois pas. Je connais les sensations qui les préviennent, donc la prochaine fois, s'il y en a une, je ne m'écroulerais pas devant tout le monde. J'ai peur, par contre, que le sortilège ait d'autres effets. C'était de la magie noire, c'était évident. On n'est jamais sûr de rien avec la magie noire, souffla-t-elle d'un air las.

Dumbledore acquiesça. Il lança :

— Nous allons vous laisser vous reposer. Bonne nuit, Miss.

— Bonne nuit, professeurs.

Ils sortirent. Pompom rentra, vérifia qu'Hermione allait bien, et lui dit que si elle le souhaitait elle pourrait sortir dimanche si tout allait bien. Hermione songea au fait que lundi, ce serait son anniversaire. Dix-huit ans, ça se fête, non ? Elle était majeure officiellement dans le monde moldu. Hermione se recoucha, essayant de chasser les souvenirs qui la hantait. Ses pensées se dirigèrent vers les Maraudeurs. Lily et James ressemblaient tellement à Harry ! Remus et Sirius étaient fidèles à eux-mêmes, bien sûr. Les yeux gris de Sirius avaient tendance de revenir un peu trop dans ses pensées à son goût. Chacun de leur côté, ils s'endormirent, lui espérant qu'elle allait aller mieux, et elle se demandant pourquoi ses yeux la hantaient.

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