Chapitre 3 : Rogue
Hermione avait disparu tout le long du week-end. Tout le monde chez les Gryffondor de septième année se demandait où elle était, elle ne revint même pas dormir dans les dortoirs. Lily, un peu paniquée à l'idée que celle-ci se soit perdue, en parla même à McGonagall, qui dit qu'il n'y avait pas à s'inquiéter car Hermione savait ce qu'elle faisait. C'est avec stupeur que les Gryffondor virent la jeune femme arriver, lundi matin, avec cinq minutes de retard, un sourire désolé sur le visage.
— Bonjour, désolée du retard.
Hermione s'était endormie sur ses recherches vers trois heures du matin. Après sa courte nuit, elle s'était réveillée en retard, avait à peine eut le temps de se rendre présentable avant de courir en cours. Elle avait passé le week-end à travailler dans la Salle sur Demande. Hermione s'installa à la dernière place libre, à côté d'un futur Mangemort. Sirius se tourna vers elle mais elle l'ignora. Avery commença à allumer le feu sous le chaudron, mais Hermione prit le relais. Deux heures plus tard, Hermione posait une fiole de potion parfaite sur le bureau de Slughorn. Puis, elle attrapa son sac, nettoya d'un coup de baguette le plan de travail et sortit de la pièce sans un mot. Sirius la rattrapa.
— Tu es passée où tout ce week-end ? Lily t'a cherché partout, lança-t-il en l'attrapant par le bras.
— J'ai travaillé. Il ne faudra pas t'étonner au cours de l'année si je disparais de temps à temps. Je ne suis jamais bien loin.
Elle se débattit pour qu'il lâche son bras, puis elle se dirigea vers le cours de métamorphose. Toute la journée, elle les évita, et ce fut ainsi pendant toute la semaine. Jusqu'au moment où, le samedi matin, Lily interpella Hermione qui sortait des dortoirs.
— Hermione ! S'il te plaît ! Je dois te parler !
La brune s'arrêta et se tourna lentement vers elle.
— Je suis désolée pour avoir été distante. Je pense que c'était nécessaire et positif pour tout le monde.
— Tu ne devrais pas t'isoler. Nous ne sommes pas tes ennemis.
Les larmes montèrent aux yeux d'Hermione. Lily ressemblait tellement Harry, et il lui manquait tellement.
— Merci Lily, s'exclama Hermione avant de disparaître.
Hermione partit en courant dans les couloirs, les larmes roulant sur ses joues. Alors qu'elle courait à en perdre haleine jusqu'à la salle sur demande, elle percuta quelqu'un. Elle marmonna :
— Désolée...
Elle repartait déjà en courant. Pourtant, la personne qu'elle avait percuté la suivi du regard, étonné. Severus Rogue. Futur potionniste, il était toujours fou amoureux de la belle Lily Evans qui doucement commençait à se rapprocher de cet idiot nommé James Potter.
Cette fille, Hermione, il l'avait croisé plusieurs fois. Au début, elle semblait plutôt joyeuse, gentille et donnait presque envie au jeune Serpentard de lui parler. Presque, car n'oublions pas que nous faisons face au grand Severus Rogue. Mais, au fil des jours, Hermione semblait se renfermer sur elle-même. Il avait apprit qu'elle avait eu une altercation avec les Maraudeurs, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Mais, au vu de ses larmes, elle ne semblait pas aller bien. A moins qu'elle ne pleure de joie, mais ce serait bizarre de courir ainsi si on était heureux.
— Loquace, Severus ! pensa-t-il en se pinçant l'arête du nez.
Il partit à la suite d'Hermione. Elle rentrait dans la Salle sur Demande. Etonné qu'elle sache déjà au bout d'une semaine où la salle se trouvait, il lui emboîta le pas et réussit à rentrer avant que la porte ne se ferme.
— Eh, McGonagall ! Attends ! s'exclama-t-il.
Il détailla les lieux du regard. Cela ressemblait à un salon moldu.
— C'est quoi, cette pièce ? demanda-t-il.
Hermione se jeta sur un fauteuil.
— Je ne sais pas. Qu'est-ce-que tu veux, Rogue ?
— Comment connais-tu mon nom ?
— Le cours de potions.
Rogue se jeta face à Hermione.
— Alors, pourquoi pleures-tu ?
— Je ne savais pas que tu aimais écouter les gens se plaindre, marmonna-t-elle en passant les bras autour de ses jambes, recroquevillée sur elle-même.
— Ah, cela m'arrive parfois. Alors ?
Hermione lui jeta un regard où on pouvait y lire tout le désespoir. Elle hésitait : c'était son ancien professeur de potions, quand même. Et il avait tué Dumbledore.
— C'est... C'est compliqué.
Rogue s'installa plus confortablement.
— J'ai tout mon temps.
— Tu n'as rien d'autre à faire ? Des amis à aller voir, ou...
Le regard du jeune homme se voila. Sa seule vraie amie avait arrêté de lui parler. Les autres, ces Mangemorts... Ils ne valaient pas Lily.
— Non. Personne.
Hermione et lui se fixèrent quelques minutes, puis elle lâcha :
— J'ai perdu tous mes amis. Je... Ils ne reviendront jamais.
— Ils sont morts ?
— Non, enfin... Je ne pense pas. J'étais forcée de venir ici, ça a coupé tous les liens avec eux. Je ne peux plus les contacter, et avec Voldemort dehors...
— Ne prononce pas son nom ! s'exclama Severus, scandalisé.
— La peur d'un nom ne fait accroître que la peur de la chose elle-même, murmura-t-elle.
Rogue la regarda quelques instants, puis demanda :
— Tu as tout essayé ?
— Tout. Vraiment tout.
Elle posa la tête sur ses genoux repliée sur elle-même. Il dit :
— C'est la seule raison ?
— Je me suis disputée avec Sirius et James. Je... C'est une longue histoire. Mais je ne voulais pas en arriver là.
Severus fit un rictus.
— En une semaine il s'en est passé, des choses.
— En effet. Et toi, que s'est-il passé récemment dans ta vie ?
— Des choses banales. Je n'ai jamais eu d'amis, de vrais amis. Enfin si, une, mais elle ne me parle plus.
— Pourquoi ?
— Je l'ai insulté. J'ai été idiot.
— Elle le sait que tu t'en veux ?
— Bien sûr, je lui ai dit des centaines de fois.
Hermione se mordit la lèvre.
— Je la connais ?
Rogue haussa les épaules.
— Je suis peut-être mal placé pour parler, reprit-il, mais tu devrais te faire d'autres amis ici si c'est si important pour toi.
— Mais je ne peux pas me faire d'autres amis. Cela veut dire que je resterais toujours ici. Je ne veux pas.
— C'est pour ça que tu es distante envers tout le monde. Tu as peur de t'attacher et que lors de ton départ tu aies mal.
Rogue fit un rictus et dit :
— Courage de Gryffondor, d'après ce que je vois.
Hermione lui jeta un regard noir. Ils restèrent silencieux quelques temps, perdus dans leurs pensées, puis il dit :
— La fille, c'est Lily. Lily Evans, la préfète en chef de Gryffondor. Je t'ai vu lui parler, récemment.
— Lily ? C'était ton amie ?
Rogue acquiesça lentement. Il rajouta :
— Ne dis pas que je t'en ai parlé. Je pense que je peux te faire un minimum confiance...
— Tu peux, oui. Je ne lui dirais rien. Tu ne veux pas que je lui en parle, quand même ? Glisser quelques phrases à ton sujet, enfin... Peut-être que vous pourriez reparler.
— Je... Je n'en sais rien. Pour l'instant, non.
Hermione acquiesça à son tour. Rogue se leva.
— Je vais aller faire ce fichu devoir de potions. C'est beaucoup trop simple... murmura-t-il. A bientôt, McGonagall.
Rogue lui jeta un dernier regard et quitta la pièce après qu'elle l'ai salué. Hermione resta immobile quelques temps, se rendant compte de l'irréalisme de la situation. Elle venait de discuter avec son ancien professeur de potions, désormais plus jeune qu'elle, de sa vie sociale et de la sienne. Hermione se leva, vérifia dans un miroir accroché au mur qu'elle était présentable, puis se rendit dans la Grande Salle. Lily lui jeta un regard étonné, alors qu'elle s'installait à nouveau à l'écart du groupe des Maraudeurs. Hermione sortit à nouveau un livre de son sac et lut tout en mangeant son déjeuner. Après avoir terminé de manger, elle disparut à nouveau jusqu'au lundi. Cette fois-ci, Lily se mit à côté d'elle en potions.
— Salut, Lily ! s'exclama Hermione en souriant.
La rousse lui sourit en retour. Elles firent équipe pour faire une potion complexe, et réussirent une potion telle que Slughorn les félicita devant tout le monde. Slughorn invita même Hermione à une de ses soirées. Bien sûr, Hermione refusa : une année, ça lui avait suffit. Mais, il insista.
— Professeur, je ne suis pas du genre à me mêler aux gens lors de soirées mondaines, lâcha-t-elle devant toute sa classe, qui était étonnamment attentive pour une fois.
Slughorn lâcha échapper un petit rire.
— Allez, je suis convaincue qu'avec votre récente arrivée à Poudlard vous n'avez pas encore eu le temps de faire une fête avec vos amis. C'est une bonne occasion de se faire des amis, en plus, non ?
— Je n'ai pas besoin de me faire des amis.
— Mais c'est votre dernière année, il faut en profiter !
— La dernière fois que je suis allée à une fête, il y a eu une attaque. Je ne veux plus assister à une soirée, depuis. Je me sentirais coupable s'il se passait la moindre chose, mais s'il y a peu de risques. A présent, je dois y aller, au revoir, professeur.
Hermione attrapa son sac à la hâte et partit sous le regard médusé de tous. Quelques minutes plus tard, elle attendait devant la salle de métamorphose que les autres arrivent et que la professeur McGonagall termine ses cours.
— Hermione ! C'était quoi cette soirée dont tu parlais ?
Lily arrivait, avec les Maraudeurs, Marlene, Dorcas et une fille qu'Hermione avait déjà vu mais à qui elle n'avait jamais parlé.
— C'est compliqué, murmura-t-elle en détournant le regard.
Ils semblaient tous étonnés.
— Cela a un rapport avec ce dont tu nous as parlé la dernière fois ? demanda Patmol en lui jetant un regard éloquent.
— Oui, répondit-elle simplement. J'étais au mariage du frère de mon meilleur ami. Les...Les Mangemorts ont attaqué. Nous avons fui, mais malheureusement des personnes sont mortes.
— C'est horrible ! s'exclama Lily, effarée.
Hermione lui jeta un regard amusé.
— Si tu savais ce que les Mangemorts faisaient... De toute façon, comme l'a dit Dumbledore, nous devrons bientôt faire le choix entre le bien et la facilité. Je me doute déjà de ceux qui choisiront la deuxième option.
Elle jeta un regard noir à Pettigrow et rentra dans la salle de classe dont la porte s'était ouverte.
— Bonjour, professeur ! s'exclama Hermione en rentrant, et en s'installant comme d'habitude au premier rang.
McGonagall lui sourit alors que les autres élèves commençaient à rentrer. Hermione jeta un regard à Sirius, qui semblait embêté par quelque chose. Il s'installa au dernier rang avec James, Peter et Remus, tout en gardant un œil sur Hermione. Le cours passa lentement aux yeux de tous. Hermione, comme d'habitude, connaissait déjà le cours par cœur, et savait déjà faire tous les sortilèges.
— Miss, lança McGonagall, comme vous maîtrisez bien, vous pourriez aller aider Peter Pettigrow là-bas qui a déjà failli mourir quatre fois, hm ?
Hermione sembla retenir un soupir, se leva et s'approcha de Peter.
— Je vais te montrer. Tu dois faire comme ça...
Hermione prit sa baguette et lui montra le mouvement, puis lui répéta la formule. Peter réussit enfin à transformer l'objet en trois objets différents.
— Voilà, tu y es arrivé.
— Merci, Hermione ! s'exclama-t-il en souriant.
La jeune femme lui sourit en retour et se dirigea vers son siège.
— Eh, Hermione ! Tu peux m'aider aussi, s'il te plaît ? lança James.
— Oui, je vais te montrer...
Alors qu'elle refaisait les gestes, James lui glissa :
— Je sais que tu es proche de Lily. Elle ne t'a rien dit à mon sujet ?
Hermione s'arrêta et lui fit un sourire moqueur.
— Non, elle ne m'a rien dit. Sois patient, gentil, et tout ira dans le sens que tu veux.
— C'est eux, n'est-ce-pas, les parents de ton meilleur ami ? lui murmura Sirius.
Hermione ne répondit rien, mais partit se rasseoir. Les quatre Maraudeurs avaient donc réussi le sortilège, et James espérait que Sirius avait raison.
— C'est essentiel pour réussir vos A.S.P.I.C., dit McGonagall en se mettant derrière son bureau. A présent, vous allez préparer une fiche pour vos examens afin de pouvoir retrouver la formule et mieux réviser.
Tous se rassirent. Alors qu'Hermione griffonnait des choses sur sa feuille, la porte de la classe s'ouvrit.
— Bonjour professeur McGonagall, lança l'élève âgé d'environ treize ans. Le professeur Dumbledore demande à voir Miss McGonagall.
Hermione releva vivement la tête et jeta un regard à McGonagall qui dit :
— Eh bien, allez-y.
La jeune femme glissa toutes ses affaires dans son sac et partit à la suite de l'élève. Hermione se posait des tonnes de question : qu'est-ce-qu'elle avait fait ? Pour une fois, elle n'était pas mêlée aux histoires d'Harry, vu qu'il n'était pas là. Elle rentra dans le bureau et vit que Dumbledore était accompagné de deux autres personnes.
— Miss McGonagall, je vous présente Harold Minchum, Ministre de la Magie, et sa seconde Millicent Bagnold.
Hermione leur sourit, ce qu'ils firent en retour.
— Les attaques des Mangemorts sont répétées, il y en a de plus en plus souvent. En vue de votre situation, nous nous sommes dis que vous auriez peut-être des idées pour arrêter tout ça.
La jeune femme soupira.
— Je ne suis pas censée vous aider. Je dois être invisible, ici.
Voyant leurs mines dépitées, elle dit :
— Vous savez, quand je suis partie, nous allions partir à trois pour détruire Voldemort.
Le ministre et sa seconde frissonnèrent.
— Pas ce nom !
— Je vous en prie, c'est juste un nom... Bref, le Ministre avait été tué, le Ministère était aux mains des Mangemorts, Poudlard aussi.
— Mais, Dumbledore devait être... marmonna le Ministre.
Hermione sourit d'un air moqueur. Pour eux, Dumbledore était immortel. Elle le croyait elle-même avant la mort du vieux directeur, ceci-dit...
— Vous vous doutez bien que si Poudlard s'est fait prendre, lâcha-t-elle sombrement. C'était pour une raison très évidente.
— Voldemort m'a tué.
— Pas directement, mais vous êtes bien mort, en effet. C'était horrible, le monde a sombré dans les Ténèbres dès votre mort. Plus personne n'arrivait à bloquer Voldemort. Alors, je ne sais pas trop comment vous aider.
— Comment comptiez-vous détruire Voldemort ? demanda le Ministre, intéressé.
— Je ne peux pas le dire. Le détruire maintenant, c'est trop tôt.
— Mais vous savez comment le détruire, continua Harold. Si vous refusez de nous aider, ce sera considéré comme une trahison. Quelle est la preuve que ce n'est pas une Mangemort ?
Dumbledore soupira.
— Il est normal que Miss McGonagall ne donne pas ces informations. Selon la loi, elle ne doit rien dire sur le futur.
— Mais les lois peuvent être modifiées, Dumbledore ! s'exclama le Ministre en croisant les bras.
— Lors du retour de Voldemort, le Ministre de la Magie qui hurlait sur tous les toits que le mage noir n'était pas de retour a dit exactement cette phrase. Deux ans plus tard, en 1997, je me suis retrouvée à prévoir de rater ma septième année pour combattre Voldemort parce que le Ministre n'avait pas prit les choses au sérieux dès le début. Souhaitez-vous vraiment que cette époque connaisse le même destin que la mienne ?
Le Ministre soutint son regard. Il lâcha :
— Bien, si vous voulez. Vous n'allez donc pas nous aider ?
— Je... Je ne sais pas, murmura Hermione en cherchant du soutien auprès de Dumbledore.
Celui-ci, en réponse à son regard insistant, dit :
— Avez-vous des idées ?
— Hum... Il faudrait chercher les quartiers généraux des Mangemorts, et ... protéger le Ministère et le Ministre. En temps de guerre, même Poudlard n'est pas sûr. Il vous faudra redoubler de vigilance.
— Poudlard est l'endroit le plus sûr au monde, s'exclama Millicent, visiblement outrée.
— Non, il ne l'est pas. Il y a toujours des failles partout.
Les trois adultes s'échangèrent des regards étonnés.
— Merci, Miss McGonagall. Vous pouvez rejoindre votre classe.
Hermione les salua et partit. Quand elle rejoint la classe de Défense contre les Forces du Mal, tout le monde lui jeta un regard étonné alors qu'elle faisait comme si de rien n'était. Pourtant, on pouvait lire dans ses yeux que quelque chose n'allait pas. Sirius ne dit rien, tout comme Lily, mais tous deux se doutaient que Dumbledore ne l'avait pas convoquée pour rien.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top