Chapitre 18 : Gringotts
Hermione ferma son sac. Elle allait faire une erreur, elle le sentait. Se lancer seule dans cette mission était une mauvaise idée.
— Tu as raison, c'est une très mauvaise idée, déclara l'esprit de Cédric derrière elle.
— Navrée, Diggory, mais je n'ai pas d'autres choix. Je dois terminer au plus vite cette mission, même si cela veut dire disparaître pendant quelques temps.
— Tu vas cambrioler Gringotts, renchérit l'esprit de Remus. Peut-être n'est-ce-pas le bon moment.
— Je pense que si, au contraire, dit l'esprit de Dumbledore, fidèle à lui-même. Regardez, Miss Granger sait très bien ce qu'elle fait. Je pense plus à la réaction de ses amis Maraudeurs. Ils risquent de paniquer.
— Je vais les prévenir, lança Hermione en se tournant vers eux. Je reviendrais à Poudlard pour parler à Regulus, évidemment. J'ai laissé des stock de potions Tue-Loup à Remus, j'ai laissé une lettre à Dumbledore pour lui dire ce qu'il fallait faire si je mourrais à Gringotts... Normalement, tout est bon.
Les esprits s'échangèrent des regards perplexes. Seul Dumbledore semblait assuré.
— Bon courage, Miss Granger, lâcha le directeur avant de disparaître avec les autres.
Hermione se mit une cape d'invisibilité et quitta la salle sur Demande. Alors qu'elle marchait d'un pas pressé, elle entendit la voix de Sirius.
— Hermione ! Hermione, où es-tu ?
La jeune femme se retourna vivement. Sirius lui fonça dedans sans s'en rendre compte.
— AÏE ! s'exclama-t-il en tombant à nouveau par terre.
Hermione rit, enleva la cape d'invisibilité et l'aida à se relever.
— Je t'ai vu rentrer dans la salle sur demande tout à l'heure, et... je devais te parler. Tu vois, nous sommes des Animagus, et...
Il sembla enfin remarquer le sac dans la main d'Hermione, ainsi que son tee-shirt et son jeans, plus pratique pour courir que l'uniforme ou que d'autres vêtements.
— Tu... Tu allais quelque part ?
Hermione ouvrit la bouche comme pour parler, mais la referma. Elle dit enfin :
— Je... En fait, j'allais... J'allais réaliser une mission.
— Tu as prit des affaires de rechange ? Tu pars longtemps ?
— Oui et... Je ne sais pas encore. Je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé, Sirius, mais tu m'aurais dissuadé d'y aller et je dois le faire.
Sirius, inquiet, marmonna :
— Où vas-tu ?
Hermione secoua la tête et dit :
— Je ne peux pas te le dire. Je suis désolée.
— Mais... Je suis ton petit-ami, nous nous sommes jurés de tout nous dire !
— Pas avec Voldemort. Je suis désolée, mais cela te protégera de ne pas savoir où je vais. Tu voudras m'en empêcher, ou même venir avec moi.
— Laisse-moi t'accompagner, alors !
Hermione sourit, mi-amusée, mi-peinée.
— Cela ne peut pas se passer comme ça, Sirius.
Elle s'approcha de lui et l'embrassa.
— Je t'aime, murmura-t-elle avant de tourner les talons, de remettre la cape et de partir en courant.
— Hermione, attends !
Il se lança à sa poursuite, mais il n'arriva pas à la retrouver vu qu'elle était invisible. Il sortit sa carte, et la vit prendre un passage secret deux couloirs plus loin, alors il partit en courant derrière elle. Il sentit une main l'attraper par le dos alors qu'il arrivait à une intersection.
— Alors, jeune homme, on traîne dans les couloirs à une heure tardive ? Vous méritez une heure de retenue ! lança Rusard d'une voix grinçante.
Sirius fourra la Carte du Maraudeur au fond de sa poche en marmonnant un juron. Hermione était partie.
~~
La jeune femme avait passé la nuit sous une tente, attendant quinze ou seize heures le lendemain. Elle planifia le cambriolage, les dernières missions en attente de Gringotts. A quinze heures, Hermione transplana sur le chemin de Traverse. Dans une ruelle vide, elle sortit le Polynectar et le cheveu de Narcissa Malefoy. Les esprits arrivèrent, et l'entourèrent. Hermione mit le cheveu dans la potion, qui se changea de couleur pour devenir verte.
— Souhaitez-moi bonne chance, marmonna Hermione en jetant un regard inquiet aux esprits qui l'entouraient.
Elle but la potion d'une traite, juste avant de faire une grimace.
— De la pisse de gobelin, dit Fred avant de ricaner.
Hermione lui jeta un regard écœuré alors qu'elle se métamorphosait peu à peu, prenant les traits noble de la mère de Drago, Narcissa Malefoy. Elle changea ses vêtements pour qu'ils ressemblent à des vêtements Mangemorts, puis sortit sa baguette de sa poche.
— Allez, j'y vais.
Hermione traversa la rue et rentra à Gringotts. La jeune femme marcha d'un pas hésitant jusqu'au gobelin au bout de l'allée centrale. Elle se racla la gorge et dit d'une voix grinçante :
— Je souhaite accéder au coffre de ma sœur, Bellatrix Lestrange. Je dois récupérer des affaires.
Le gobelin se pencha pour mieux voir la personne face à lui. Il grommela :
— La clef ?
— Elle est entreposée ici, déclara Hermione en croisant les bras.
Par chance, les gobelins trouvèrent la-dite clef dans le tiroir au nom des Malefoy d'une grande armoire derrière eux.
— Bien, preuve de votre identité ?
— Je ne pense pas que cela soit nécessaire.
— Les règles sont les règles, Madame.
Hermione fit mine de fouiller dans sa poche, mais pointa sa baguette avec discrétion sur le gobelin et murmura :
— Impero.
Le gobelin se radoucit. Personne ne semblait avoir remarqué le manège de la jeune femme. Il dit :
— Bien, suivez-moi.
Il prit la clef et partit d'un pas tranquille vers les coffres. Tout se passa bien, jusqu'au moment où ils passèrent sous la Cascade des Voleurs. L'alarme se déclencha, et Hermione se retrouva éjectée du wagon. Elle hurla, mais réussit à ne pas heurter le sol grâce à un Arresto Momentum. Le gobelin reprit ses esprits, et se mit à insulter Hermione, qui lui jeta à nouveau un Impero.
— Je dois aller dans le coffre de Bellatrix, lâcha-t-elle, essoufflée.
Le gobelin acquiesça et la guida. Ils passèrent devant un dragon, puis se retrouvèrent devant le coffre. Il l'ouvrit, puis la laissa rentrer. Hermione chercha la coupe du regard. Par chance, elle la vit presque immédiatement. La Gryffondor toucha des médaillons au passage, qui se dupliquèrent. Elle lâcha un juron, puis fit attention de ne rien toucher d'autre. La brune prit la coupe, une vieille épée, quelques autres objets puis partit en courant vers la sortie. La jeune femme referma la porte, puis se tourna vers le gobelin, qui semblait dans les vapes.
— Tant pis pour lui, je le laisse là, marmonna-t-elle avant de partir en courant.
Il y avait des hommes armés qui semblaient la chercher. Ils la virent courir dans les couloirs, et lui jetèrent de nombreux sorts.
— Comment me sortir de là ? murmura-t-elle, perdue.
Un regard au dragon la fit lâcher un énième juron. Hermione fit exploser la barrière, se mit à courir et sauta sur le dos de l'animal. Elle détruit ses chaînes, puis il s'envola. Accrochée à son dos, elle retenait difficilement des cris de terreur. Il marqua un temps d'arrêt sur les toits, puis s'envola. Une fois dans les airs, Hermione hurla de toutes ses forces, encore terrifiée par ce qu'il venait de se passer. Après quelques minutes, voire quelques trentaines de minutes, le dragon passa au-dessus d'un lac.
— Je ne risque rien... lâcha-elle avec un rire nerveux. Hormis de perdre la vie, peut-être !
La jeune femme sauta à l'eau. La brune émergea, puis retourna sur la rive. La jeune femme se mit à rire nerveusement.
— Il vient de se passer quoi, là ?
Hermione vérifia que la coupe était bien dans son sac. Une fois rassurée, elle se mit à réfléchir. Que devait-elle faire ?
— Je dois partir à Poudlard en secret, pensa-t-elle en se passant une main dans les cheveux. Je ne peux expliquer au Ministère ce cambriolage, ils me feront enfermer.
Hermione regarda l'heure. Vingt-et-une heure, elle avait passé deux heures sur le dos du dragon. Elle sortit sa tente, mit des protections, et s'installa confortablement. Une partie du plan était faite. Mais à présent, Voldemort saurait qu'elle cherchait les Horcruxes, à moins que sa ruse fonctionne. Elle avait prit plusieurs objets pour qu'il ne sache pas ce qu'elle cherchait.
La jeune femme sortit sa propre Carte du Maraudeur du sac, qu'elle avait emmené de 1998. Elle vit que les Maraudeurs étaient dans la salle commune de Gryffondor. Sirius faisait les cent pas. Dans le bureau du directeur, Dumbledore faisait de même. Il était sûrement en train de parler à McGonagall, présente elle-aussi dans le bureau. Dans la salle commune de Serpentard, Regulus parlait avec Severus Rogue et Avery. Probablement des Mangemorts.
Hermione referma la Carte, vérifia que sa tente était bien protégée puis s'endormit, angoissant déjà à l'avance des prochains jours.
~~
Hermione transplana à Pré-au-lard. Elle se glissa dans un passage secret de la Cabane Hurlante puis rentra à Poudlard. Tous les élèves étaient en cours, elle pourrait peut-être trouver Regulus grâce à la Carte.
La jeune femme partit vers le bureau du directeur, et resta bloquée devant la gargouille. Par chance, Rusard profita de ce moment-là pour traîner un élève étonnamment vert dans le bureau. Hermione s'y glissa avec eux, mais attendit devant la porte qu'ils terminent. Puis, une fois qu'ils furent sortis, elle frappa à la porte et rentra en enlevant sa cape. Dumbledore haussa un sourcil et lança :
— Vous avez cambriolé Gringotts ?
— Comment le savez-vous ?
— Les journaux. Cela a fait un scandale, ça vient de paraître dans une édition spéciale de la Gazette du Sorcier.
Hermione fit une grimace. La Gazette était rapide, il devait être dix-huit heures, soit trois heures après le cambriolage. La jeune femme sortit la coupe de son sac.
— J'ai volé la Coupe d'Helga Poufsouffle, Horcruxe de Voldemort.
Dumbledore prit la coupe et la mit dans son tiroir où les autres Horcruxes étaient, attendant d'être détruits.
— Je dois parler à Regulus Black. Il est le seul à pouvoir récupérer le dernier Horcruxe, expliqua Hermione. Pour des raisons évidentes, je devrais me cacher pour que les Aurors ne trouvent pas celle qui a cambriolé Gringotts.
Le directeur acquiesça.
— Bon courage, Miss McGonagall.
Hermione lui sourit, se glissa sous sa cape et disparut. Elle dévala les escaliers, puis partit en courant devant la Salle commune de Serpentard. Elle attendit quelques temps, jusqu'à ce que Regulus arrive avec d'autres camarades. Hermione le tira par le bras et l'entraîna dans une salle de classe avoisinante.
— Tu me séquestres à nouveau, belle-sœur ? Tu ne peux plus te passer de moi, n'est-ce-pas ?
Hermione enleva sa cape d'invisibilité.
— Tu as cambriolé Gringotts ? demanda-t-il immédiatement.
— Il y avait un Horcruxe, là-bas. Tu as le dernier ?
— Oui, je l'ai trouvé. Le Seigneur des Ténèbres l'avait caché sous le parquet.
— Génial ! s'exclama Hermione, un sourire ravi aux lèvres.
Regulus sourit à son tour et dit :
— Je vais le chercher, ne bouge pas.
Il partit puis revint cinq minutes après. Le Serpentard sortit le carnet de sa poche.
— Bravo, Regulus ! Grâce à toi, Voldemort ne fera plus long feu.
Le Mangemort acquiesça. Hermione déclara :
— Je dois y aller, je dois trouver un moyen de terminer tout ça. Sois prudent !
Hermione se jeta la cape sur le dos et partit en courant. Alors qu'elle passait devant la salle commune de Gryffondor pour aller dans le bureau du directeur, elle hésita. Devait-elle aller voir Sirius et les autres ? La porte de la salle s'ouvrit, laissant passer James et Remus.
— Sirius est exécrable ! s'exclama Remus une fois que la porte fut refermée.
— Il faut le comprendre, marmonna James en passant juste à côté d'Hermione sans la voir. Hermione a cambriolé Gringotts sans rien dire à personne.
— Je sais, mais... Ce n'est pas une raison pour passer ses nerfs sur tout ce qui bouge !
Les garçons disparurent. Hermione hésita à nouveau. Si elle y allait, Sirius allait s'énerver contre elle. Une part d'elle lui disait que c'était tout à fait légitime, mais une autre lui disait qu'elle l'avait prévenu à de nombreuses reprises. Qu'il était censé avoir prévu son absence. La porte de la salle commune s'ouvrit à nouveau sur Sirius qui avait la Carte du Maraudeur en main. Il regarda l'endroit où Hermione était censée se trouver. Celle-ci fit quelques pas, lui prit la main et l'entraîna dans quelques couloirs jusqu'à une salle de classe vide. Elle claqua la porte derrière eux et enleva sa cape.
— Hermione. Tu as cambriolé Gringotts ?
— Je t'avais prévenu que je serais absente, marmonna-t-elle en se passant une main lasse sur le visage.
Sirius fronça les sourcils puis lança :
— Je sais, mais tu as cambriolé une banque ! Je... Je pensais que tu allais faire des choses plus...
— Moins dangereuses ? Moins illégales ? Navrée, Sirius, mais j'en suis au point où je ne peux pas faire autrement.
Sirius et elle restèrent silencieux quelques minutes, Sirius perdu dans ses pensées et elle attendant qu'il parle.
— Tu vas faire quoi, maintenant ? interrogea-t-il.
— Me cacher. Je suis probablement recherchée par le Ministère pour vol et usage de sortilèges impardonnables.
Sirius lui jeta un regard effaré.
— Quel sortilège ?
— Impero. C'était le seul moyen pour rentrer dans le coffre de Bellatrix.
— Il y avait quelque chose dans son coffre qui pouvait battre Voldemort ?
— Oui.
— L'article disait juste que tu avais volé de nombreux objets de valeur, puis que tu t'étais enfui à dos de dragon.
Hermione acquiesça.
— J'ai volé plusieurs choses pour qu'ils ne sachent pas ce que je cherchais réellement.
La jeune femme sursauta. L'esprit de Rogue apparu.
— Vous devez aller rapidement au Manoir Malefoy ! Trouvez un moyen de tuer Voldemort, il commence à comprendre que vous avez trouvé le secret des Horcruxes.
Hermione acquiesça et dit à Sirius :
— Je dois y aller, c'est une urgence. A bientôt !
— Hermione, attends !
Déjà avait-elle remit sa cape d'invisibilité et était-elle partie. Hermione s'élança dans les couloirs et réussit à rentrer dans le bureau du directeur qui était ouvert. Elle frappa à la porte et rentra sans attendre.
— Professeur Dumbledore, s'exclama la jeune femme en enlevant sa cape, nous devons tuer Voldemort maintenant ! Il se doute que nous savons pour les Horcruxes.
Le directeur rangeait des livres dans sa bibliothèque. Il tourna la tête vers Hermione et dit :
— Très bien, comment comptez-vous faire ?
— Appelons l'Ordre, les Aurors, et attaquons le Manoir Malefoy ! s'emporta-t-elle.
— Avez-vous des preuves que les Mangemorts sont bien au Manoir ?
— Regulus Black en a, c'est un Mangemort, lâcha la Gryffondor.
Dumbledore lui jeta un regard perplexe.
— Malheureusement, la parole d'un Mangemort, mineur qui plus est, ne vaut pas grand chose.
Hermione fit une grimace. Elle hésita, puis marmonna :
— Rogue, vous n'auriez pas une idée sur ce coup-là ?
L'esprit du professeur apparu. Il lâcha :
— Le vieux fou est le seul assez puissant pour le tuer, vous le savez. Il faut le convaincre.
Hermione acquiesça et se tourna vers le directeur de Poudlard.
— Si je vous dis que même les esprits ont les preuves que c'est au Manoir Malefoy, vous me croyez ?
— Les esprits ? marmonna-t-il.
Dumbledore s'installa sur son fauteuil, et invita Hermione à se mettre face à lui.
— Alors, expliquez-moi cette histoire d'esprits.
— Je vois les esprits depuis ma sortie du coma. Je n'avais pas le droit de vous le dire. Bref, les esprits me guident depuis pour vaincre Voldemort. L'esprit de Rogue me dit que nous devons aller au Manoir Malefoy. Je vous en prie, aidez-moi à tuer Voldemort !
Dumbledore sembla hésiter. Devant l'air inquiet qu'arborait la jeune femme, il poussa un soupir. Le directeur écrivit une petite lettre qu'il donna à son phénix, qui transplana.
— A présent, comment voulez-vous vaincre le mage noir ? demanda-t-il.
Hermione sourit simplement à Dumbledore, alors que les esprits apparaissaient tous derrière elle.
— J'ai quelques idées, lâcha-t-elle.
Les esprits esquissèrent tous un sourire, alors que Sirius s'écriait :
— On va tous les tuer !
— Ne soyons pas extrêmes, Black, lança Rogue en croisant les bras. Si déjà Miss Granger s'en sort en vie, nous pourrons être heureux.
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