Chapitre 17 : Passé et tapis ennuyeux

Hermione était installée sur un fauteuil de la salle commune, un livre en main. La jeune femme, le nez plongé au dessus de son roman, donnait l'impression d'être en pleine lecture. Pourtant, il n'en était rien. Perdue dans ses pensées, elle réfléchissait à sa mission, à ses amis qu'elle avait laissé en 1997. Aujourd'hui, c'était une journée particulière...

— Alors, princesse, tu lis encore ?

Sirius se jeta à côté d'elle. Hermione sourit et dit :

— Oui, on peut dire ça.

En voyant son regard encore soucieux, Sirius déclara :

— Tu as l'air... inquiète. Il s'est passé quelque chose ?

— Non, rien du tout. Enfin... 

Hermione sembla hésiter, puis murmura :

— C'est l'anniversaire de ma mère, aujourd'hui.

Sirius lui jeta un regard un peu perdu. Il serra la jeune femme dans ses bras.

— Tu ne m'as jamais parlé de tes parents. Cela te ferait peut-être du bien de m'en parler.

Hermione leva un regard amusé vers lui. 

— Dis surtout que tu as envie de tout savoir !

— Hum... Oui, je veux tout savoir. Je te connais bien mais en même temps si peu. Alors... Raconte-moi ta vie.

La jeune femme sourit. Elle se blottit dans ses bras et commença.

— Eh bien... Je suis née en Angleterre, le 19 septembre 1979. Je suis née-moldue, mes parents étaient dentistes.

— Dentistes ? Ce sont les médecins des dents, non ? dit Sirius, sourcils froncés.

Hermione acquiesça. 

— A 11 ans, je suis allée à Poudlard. Mes parents étaient fiers d'avoir une sorcière dans leur famille, même s'ils ne comprenaient pas tout. Au début, j'étais seule. Je n'arrivais pas vraiment à me faire des amis, j'étais sûrement trop agaçante pour ça. Et un jour, un homme avec Voldemort derrière la tête est arrivé en courant, a crié : "un troll dans les cachots !" et est tombé par terre... Ensuite, comme j'étais cachée aux toilettes, je me suis fait attaqué par le troll, et... Henry et Robb sont venus m'aider. Ils m'ont sauvé la vie. A partir de là, nous sommes devenus amis. 

— Henry et Robb ? Un d'entre eux est le fils d'un Maraudeur, n'est-ce-pas ?

— C'est ça, confirma Hermione. J'ai changé leurs prénoms, ils ne s'appelaient pas comme ça en vrai.

Sirius hocha la tête. Hermione continua.

— Voldemort en voulait personnellement à Henry. Il l'a poursuivi pendant toute sa scolarité. Tu te doutes bien qu'en tant que meilleure amie, je m'y retrouvais aussi parfois. Je tentais d'aider Henry au mieux, même si c'était compliqué parfois. 

Hermione marqua un temps d'arrêt, perdue dans ses pensées. Elle se réinstalla plus confortablement, la tête sur les genoux de Sirius. 

— Et moi, je faisais quoi ? demanda-t-il en passant une main inconsciente dans les cheveux de la jeune femme.

— Je t'ai rencontré en 3e année pour la première fois, dit simplement Hermione.

— Tu as dit, il y a quelques temps, que j'avais connu un destin terrible. 

Hermione se mordit la lèvre d'un air soucieux.

— La guerre n'a épargné personne.

Voyant qu'elle ne lui dirait rien, Sirius changea de sujet.

— Et sinon ?

— Eh bien... Toi, je te voyais pendant certaines vacances avec Henry, qui était ton filleul. 

— J'étais toujours aussi beau, j'espère, s'exclama-t-il en faisant un clin d'œil à sa petite-amie.

— Tu l'as toujours été, admit-elle sans réussir à s'empêcher de retenir un soupir. Beau et prétentieux, comme quoi, certaines choses ne changent jamais.

Il pouffa. Hermione dit :

— Tu sais, Remus a été mon professeur de Défense contre les Forces du Mal.

— Cela ne m'étonne pas. Rem' prof... C'est un Maraudeur, quand même.

Hermione sourit.

— Et Rogue ?

— Ah, Rogue... Professeur tyrannique de potions. Il voulait qu'on soit parfait, mais n'acceptait pas la perfection. 

— C'est un Serpentard, un idiot et un...

L'insulte proférée par Sirius fit rire Hermione. Pour le bien du jeune public, elle ne sera pas retranscrite ici. Libre à vous de trouver une insulte opportune pour le grand Severus Rogue.

— Tu es bête, marmonna Hermione en souriant.

Hermione sursauta. Elle se releva avec hâte pour croiser le regard de Sirius sous sa forme d'esprit.

— Non mais j'y crois pas... lâcha-t-elle, lassée de voir l'esprit de son petit-ami venir sans arrêt. Sirius, tu es franchement agaçant.

— Eh, c'est pas gentil ! s'exclamèrent les deux en même temps.

Hermione pouffa, et demanda :

— Qu'est-ce-qu'il y a encore ?

— Tu peux demander à moi quelle est la marque de son parfum ? Parce que... Je le cherche, mais je ne le trouve plus.

La jeune femme resta quelques instants immobile, puis dit :

— Mais... Sirius, c'est quoi la marque de ton parfum ?

Madra Dubh. Pourquoi ?

— Ah, c'est ça ! Merci, 'Mione !

L'esprit de Sirius disparu. Hermione se tourna vers son petit-ami et déclara :

— Quelques fois, je me demande ce qui te passe par la tête.

— Explique-moi. J'ai l'impression que tu parles à des gens depuis quelques temps.

Hermione reposa la tête sur les jambes de Sirius. Elle dit :

— Hum... Je ne sais pas si je peux te le dire en réalité.

Elle entendit un esprit arriver. La voix de Tonks se fit entendre. La Poufsouffle ne venait pas souvent, mais apportait toujours de bons conseils à la voyageuse temporelle.

— Vas-y, déclara l'esprit, il se doute déjà de la réponse.

Tonks disparut. Hermione dit :

— Eh bien... Tu vois, après le mois de coma ? Je me suis réveillée, et j'ai commencé à voir les esprits des personnes que je connaissais mortes avant et pendant la Bataille de Poudlard en 1998.

Sirius fronça les sourcils, perplexe.

— Qui vois-tu ? interrogea-t-il.

— James, mais il ne vient pas souvent. Lily, Remus ; un ami de Poudlard, Cédric ; Fred, le frère de Robb, Dumbledore, Rogue quand il était mon professeur, ta cousine Nymphadora, et... toi.

— Super, je vais mourir dans vingt ans.

— Non, s'exclama Hermione vivement. Je vais empêcher ça. 

Sirius lui sourit. La jeune femme se redressa pour se mettre face à lui, puis murmura :

— Je te promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne t'arrive rien.

— Il ne m'arrivera rien, et à toi non plus.

Hermione dit d'un ton inquiet :

— Voldemort est en vie, Sirius. Nous sommes tous en danger.

Le jeune homme caressa lentement sa joue de son pouce et répondit :

— Peut-être. Mais Voldemort est fichu si tu es avec nous.

Hermione lui sourit. Ils se serrèrent dans leurs bras, espérant tous deux qu'ils auraient raison.

Le lendemain, Hermione se réveilla dans les bras de Sirius. Après avoir discuté une bonne partie de la nuit, ils s'étaient décidés à aller se coucher dans les dortoirs. Hermione jeta un coup d'œil à la montre de Sirius posée sur la table de chevet, alors qu'il commençait à se réveiller à son tour.

— Je dois aller me préparer pour les cours, Sirius, murmura-t-elle. 

Elle se leva avec délicatesse, espérant ne pas faire de bruits pour ne pas réveiller ses amis. Sirius dit :

— Réveille-les, ça leur fera du bien de se lever tôt pour une fois.

Hermione leva les yeux au ciel et attrapa son uniforme. Pour éviter de dormir avec, elle s'était vêtu d'un grand tee shirt Gryffondor de son petit-ami et d'un pantalon de pyjama à lui, trop grand pour elle. Sirius se leva à son tour, puis passa à côté d'Hermione qui s'apprêtait à sortir pour aller dans la salle de bains. Encore à moitié endormi, il se prit les pieds dans le tapis et tomba dans un grand bruit. Il s'exclama :

— AÏE !

Les trois autres se levèrent en sursaut. Peter lança :

— Aïe ? Pourquoi est-ce-qu'il faut de l'ail ? Il y a un vampire ?

Le rat se recoucha. Hermione posait sa main devant sa bouche pour essayer de s'empêcher de rire. Ail ? Sérieusement ? La jeune femme ignorait que Peter avait un sens de l'humour aussi...  James lâcha, l'arrachant à ses pensées :

— Sirius... Il se passe quoi ?

— Je crois qu'il est tombé, dit Remus en se recouchant lui-aussi.

James tourna la tête vers Hermione. Il resta quelques secondes immobile, puis demanda :

— Je rêve ou tu es Hermione ?

— Non, James, dit la jeune femme en se retenant avec difficulté de rire. Tu es bien réveillé. Allez, Sirius, relève-toi.

Hermione marqua un temps d'arrêt, puis reprit :

—  Quoique, tu ferais un beau tapis.

— Ne dis pas ça à Bellatrix, maugréa-t-il en se levant, elle serait capable de me métamorphoser.

Hermione leva les yeux au ciel et quitta les dortoirs. Elle partit d'un pas pressé dans sa salle de bains, se lava et échangea les vêtements de Sirius contre un uniforme propre.

Elle partit la première déjeuner dans la Grande Salle, où seuls quelques élèves se trouvaient. La jeune femme mangea rapidement. Quand les Maraudeurs arrivèrent, Hermione avait terminé, et lisait un livre.

— Salut, Hermione ! s'exclamèrent les quatre en chœur.

Sirius s'installa à côté d'elle. Elle les salua en retour, puis replongea dans son livre.

— Tu lis quoi, 'Mione ? demanda Sirius en se servant un petit-déjeuner typiquement anglais.

— Je lis un roman de cape et d'épée.

— De quoi ça parle ? interrogea Remus, intéressé.

— Il y a... des sorts, de la magie, des princes ensorcelés ! C'est un conte pour enfants, mais c'est intéressant de le lire avec un regard plus adulte, lança-t-elle en relevant la tête, les yeux brillants.

— Ce n'est pas nous qui ferions ça, marmonna James en prenant une fourchette d'omelette.

Hermione lâcha un petit rire. Ils allèrent ensuite en cours, avec Lily, Marlene et Dorcas qui les avaient rejoins. Hermione, alors qu'ils sortaient de leur dernier cours de la journée, se rendaient avec les autres dans la salle commune de Gryffondor quand elle sentit une main lui attraper le bras. Elle se retourna pour faire face à Regulus.

— McGo, je dois te parler.

Hermione s'excusa du regard auprès de ses amis et s'élança dans la salle de classe vide la plus proche avec son beau-frère.

— Je suis allé au Manoir Malefoy, ce week-end. J'ai récupéré un cheveu de Narcissa Malefoy. 

Il lui tendit une fiole avec un unique cheveu blond. Elle le récupéra avec précaution et le glissa dans son sac.

— Merci, Regulus.

Il lui sourit en coin et reprit :

— Ensuite, j'ai cherché le carnet, mais je ne l'ai pas encore trouvé. Je sais que le Seigneur des Ténèbres a un bureau où personne ne peut aller, mais... je pense savoir comment y rentrer sans que personne ne le sache. J'irais fouiller avec Kreattur, mon elfe de maison.

Hermione lui sourit en retour, rayonnante.

— Merci, Regulus ! s'exclama-t-elle. 

— Tu me dois un service, n'est-ce-pas ? commença-t-il.

Hermione acquiesça, s'apprêta déjà à devoir faire quelque chose.

— C'était juste pour vérifier, dit-il. Bonne journée, McGo !

Il quitta la pièce sous le regard interrogatif d'Hermione. Elle jeta un regard victorieux au sac : la partie... trois ? Quatre ? Douze ? Bref, une nouvelle partie du plan allait commencer.

Voldemort ne va pas le sentir arriver !

Sans nez, ça va être compliqué, en même temps...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top