Chapitre 15 : Regulus
Tic. Tac. Tic. Tac.
Un bruit répété, le temps qui passe.
Tic. Tac. Tic. Tac.
Sans arrêt, jamais le bruit ne s'arrêtait. Cela rendait Sirius fou.
Fou, car cela faisait un mois. Fou, car Madame Pomfresh lui avait dit qu'Hermione allait mourir.
Juste, fou. Même si Hermione se réveille, la magie noire en elle la tuera rapidement. Il se haïssait, c'était de sa faute si elle souffrait, de sa faute si elle allait mourir, de sa faute si les yeux noisette d'Hermione se fermeraient un jour éternellement. Il détestait la magie noire.
Sirius passa une main sur la joue de la jeune femme. Madame Pomfresh dit, derrière :
— Vous devriez aller réviser pour vos A.S.P.I.C, Mr.Black.
— Je sais.
Sirius resta encore quelques minutes, puis dit :
— Vous me préviendrez si elle se réveille, n'est-ce-pas ?
— Bien sûr, Mr.Black.
Ils étaient le 19 février 1978. Dans un peu plus de quatre mois, ils passeraient leurs A.S.P.I.C. Les septième années travaillaient de plus en plus, pour réussir leurs examens.
Sirius rentra dans la salle commune. Les Maraudeurs se retournèrent vers lui.
— Toujours pas ?
— Toujours pas, répondit-il en se jetant sur le fauteuil à côté de Remus.
— Ils n'ont eu aucune nouvelle de son état ?
— Aucune. Hermione reste inerte.
Dumbledore avait, le lendemain de la fois où Sirius s'était fait frapper au milieu d'un couloir, fait un discours expliquant que les conflits devaient cesser pour diverses raisons, qu'il fallait rester soudés en cette période sombre... Et qu'en plus, un rendez-vous avec les parents seraient adéquats en cas de récidive. Ainsi, Rogue, Sirius et les autres arrêtèrent. De toute façon, le soucis premier de Sirius n'était plus de frapper les Serpentard, mais plutôt de sauver Hermione. Si c'était possible.
~~
— Vous promettez ?
Hermione soupira. Qu'est-ce-qu'elle faisait là, encore... Tout était flou, elle avait l'impression d'avoir dormi pendant des mois.
— Vous voulez que je promette quoi ?
En plus, elle faisait face à Rogue, âgé d'une trentaine d'années, comme lorsqu'elle était élève. Super.
— De ne pas dire ce que nous allons vous dire maintenant, à votre réveil, et de garder notre présence secrète, reprit le professeur de potions de sa voix rauque.
— Je promets, marmonna Hermione, perdue.
Rogue acquiesça. A ses côtés, apparurent Lily, James, Sirius, Remus, Tonks, Cédric Diggory et Fred Weasley.
— Que... Que faites-vous tous là ?
— Nous sommes morts pendant la Bataille de Poudlard, Hermione, dit Remus.
Hermione fronça les sourcils.
— Quoi ? Mais elle n'a pas eu lieu.
— Si, si tu n'avais pas voyagé dans le temps elle aurait eu lieu, dit Sirius d'une voix calme.
Hermione dit :
— Mais, James, Lily, Cédric et toi, Sirius, vous êtes morts plus tôt.
— Oui, répondit-il simplement.
La jeune femme resta plongée dans ses yeux gris. Pourtant, il semblait un peu plus vieux en 1978, mais plus jeune qu'en 1995.
— Hermione, tu es en danger, dit-il. Le sortilège te ronge, et te tue de jour en jour.
— Je n'ai pas fini ma mission, lança la jeune femme, angoissée. Je ne peux mourir maintenant !
— Justement. Au Square Grimmaurd, dans le salon à côté de ma chambre. Il y a une bibliothèque cachée dans le mur. Dedans, il y a un livre en runes anciennes. Il faut que tu le prennes, que tu le lises et que tu utilises le sortilège pour enlever la magie noire que tu as en toi. Fais le dès que tu auras vaincu Voldemort, nous pourrons t'aider tant que tu as la magie du sortilège de la Carte en toi. Il ne te tuera pas tout de suite, il t'affaiblira seulement.
Hermione acquiesça. Cédric dit :
— Granger, je suis sûr que Harry et Ron sont fiers de toi de là où ils sont.
— Eh, Hermione ! s'exclama Fred Weasley en souriant. Promets-moi que tu n'oublieras pas de faire au moins une blague seule avec Peeves.
— C'est promis, Fred, promit-elle en souriant.
Lily dit :
— Quand tu seras face à Voldemort, après avoir détruit les Horcruxes, tu devras le tuer. Je sais que tu vas avoir mal d'ôter la vie à quelqu'un, mais tu le devras.
— Protège-toi avant de protéger les autres. Nous savons nous protéger seuls, lâcha James en souriant.
— Mais, si vous mourrez... murmura la brune.
— Nous ne mourrons pas, Hermione, dit Remus en souriant lui aussi.
Severus regarda Hermione des pieds à la tête, et soupira. Il déclara :
— La Miss Je-Sais-Tout que vous êtes arrivera à vaincre le Seigneur des Ténèbres. Mais vous ne pouvez le faire seule. Vous avez besoin d'aide.
— Les Maraudeurs... murmura la Gryffondor. Ils peuvent m'aider, n'est-ce-pas ?
— Et moi aussi, continua le professeur de potions. Vous devez me convaincre de rejoindre la lutte.
— Souhaitez-moi bonne chance, lâcha Hermione, vous êtes aussi simple à convaincre que Hagrid quand il est question de dragons à envoyer en Roumanie.
Fred pouffa. Rogue acquiesça, et dit :
— C'est vous qui vous êtes disputés avec moi. Vous n'aviez qu'à quitter Black.
— Mais c'est fou, ça ! Mort ou vif, il est borné dans tous les cas ! s'exclama Sirius en le fusillant du regard.
Hermione rit. James se mit à expliquer :
— Dans le futur, tu allais remporter la guerre avec mon fils et son meilleur ami. Par malchance, tu as voyagé dans le temps. Tu dois faire la même chose qu'avec eux. Et, pour se transformer en Malefoy, tu dois demander l'aide de Regulus Black.
— Regulus ? Mais je lui ai parlé une ou deux fois !
— Eh bien, tu vas devoir lui reparler.
Hermione soupira, mais hocha de la tête.
— C'est tout ?
— Oui. Sois prudente, Granger, dit Cédric.
— Je le serais. Merci pour... ça.
Ils lui sourirent tous, hormis Severus qui fit un rictus accompagné d'un regard méprisant.
— Nous essayerons de venir t'aider en cas d'urgence, déclara Sirius. Tu y arriveras, nous en sommes tous persuadés.
Hermione sourit d'un air gêné.
— A bientôt, Hermione.
Ses yeux se fermèrent, et tout replongea dans le noir. Le temps paraissait long. Quelques temps plus tard, elle sentit quelqu'un prendre sa main.
— Tu me manques, Hermione, murmura Sirius. Je ne sais pas pour combien de temps tu resteras ainsi. Mais reviens-nous vite, je t'en supplie... Je ne tiendrais pas les révisions des A.S.P.I.C. sans toi.
Hermione se mit à paniquer. Mince, les A.S.P.I.C. ! Comment allait-elle s'en sortir, elle avait déjà perdu un temps fou dans ses révisions ! En plus, Sirius semblait être désespéré. Hermione essaya de bouger, sans y parvenir.
— Son rythme cardiaque augmente ! s'exclama Pomfresh.
— Quoi ? s'écria Sirius en souriant, plein d'espoir. Comment ?
La main d'Hermione bougea lentement. Elle ouvrit lentement ses yeux, alors qu'ils redevenaient de leur couleur noisette.
— Je vais rater mes A.S.P.I.C... murmura-t-elle.
Sirius pouffa, alors que Madame Pomfresh prenait sa tension et faisait les test habituels.
— Vous allez devoir rester encore un peu ici, Miss. Vos résultats ne sont pas excellents.
Hermione acquiesça. Sirius attendit que Madame Pomfresh se retourne, puis déposa un baiser sur les lèvres d'Hermione. Il garda sa main dans la sienne et murmura :
— Tu m'as fait peur...
— Désolée, Sirius. Tu vas bien ?
— Oui.
Ils restèrent quelques secondes à plonger le regard dans celui de l'autre, un peu perdus, puis Pomfresh se racla la gorge et dit :
— Black, pourriez-vous prévenir le professeur Dumbledore que Miss McGonagall est réveillée, je vous prie ?
Sirius acquiesça. Il jeta un regard inquiet à Hermione et partit en courant. Quelques minutes plus tard, Dumbledore, McGonagall et Sirius rentrèrent dans la salle. Sirius se réinstalla à côté d'Hermione.
— Je suis ravi de vous voir de retour, Miss ! s'exclama le directeur. Vous n'avez pas eu de nouvelles visions ?
— Non, dit Hermione en détournant le regard.
— Autre chose, alors ? interrogea McGonagall avec son regard perçant.
Hermione ouvrit la bouche, puis la referma. Elle hésitait. Soudain, elle sursauta et se tourna vers la droite, juste à côté de Pomfresh.
— Ne dis rien, murmura Cédric.
Hermione lui jeta un regard effaré et dit rapidement :
— Non, rien du tout.
Dumbledore acquiesça, bien qu'il n'était pas dupe. Rogue apparu à côté, et lâcha :
— Discrète, la Miss Je-Sais-Tout !
Hermione le fusilla du regard alors que Dumbledore et Pomfresh semblaient parler de quelque chose.
— Tu regardes quoi ? demanda Sirius en regardant l'endroit où Hermione jetait un regard noir.
— Rien, je réfléchis juste.
— Ah, elle commence enfin à bien mentir, la Granger ! s'exclama Rogue.
Hermione soupira, tentant de retenir des insultes. Dumbledore et McGonagall lui dirent quelques mots, puis sortirent. Pomfresh rentra dans son bureau. Sirius sourit à Hermione et dit :
— Je vais prévenir les Maraudeurs.
Hermione acquiesça. Il déposa un baiser sur ses lèvres. Severus lâcha :
— Ignoble.
Rogue disparut, suivi de près par Cédric. Sirius partit. Hermione dit :
— Eh, Rogue !
A la place du professeur de potions, ce fut Dumbledore qui apparut. Il ressemblait à celui qu'Hermione avait connu en 1997, juste avant sa mort.
— Professeur Dumbledore...
— Miss Granger. Je suis ravi de voir que vous vous portez bien.
— Comment... Comment puis-je vous voir ? Est-ce-que vous êtes réellement un esprit, ou... êtes-vous réel ? Est-ce-que tout ça se passe dans ma tête ?
Dumbledore sourit malicieusement. Il lâcha :
— Bien sûr que ça se passe dans votre tête, Miss Granger, mais pourquoi donc faudrait-il en conclure que ce n'est pas réel ?
— Le sortilège. Il me permet de vous voir, n'est-ce-pas ? Vous renvoyez l'image que j'attends de voir, et vous dites des phrases qui ressemblent à celles que vous auriez pu dire de votre vivant, non ?
Dumbledore haussa les épaules et disparut. Hermione soupira à nouveau, alors que la porte s'ouvrit. Pomfresh tendit une potion à la jeune femme. Hermione la but, espérant qu'elle pourrait vite se mettre debout pour accomplir sa mission.
~~
Une semaine plus tard, Hermione put sortir de l'infirmerie. Elle se plongea dans ses révisions, de façade en tout cas, car dès que les Maraudeurs avaient le dos tourné elle cherchait un moyen d'approcher Regulus. Début mars, Hermione avait mit au point un plan. Regulus passait ses soirées à la bibliothèque, avant d'aller manger dans la Grande Salle et d'aller dans sa salle commune. Le jeudi 2 mars, Regulus sortait tranquillement de la bibliothèque. Il traversa un couloir, puis se sentit propulsé dans les airs. Une force invisible le poussa dans une salle. Une fois enfermé, Hermione enleva sa cape. Regulus lâcha un petit rire.
— Bonjour, belle-sœur. Tu as une raison pour me séquestrer ?
— Salut, beau-frère ! Je devais te parler, mais... Tu es à Serpentard, moi à Gryffondor...
— Je vois.
Regulus s'installa négligemment sur un bureau. Hermione s'appuyait sur le mur face à lui.
— Alors, commença le Serpentard, tu vas m'expliquer ce que tu faisais au Square Grimmaurd pendant les vacances ?
— Je... C'est compliqué.
L'esprit de Sirius apparut derrière. Il dit :
— Parle tout de suite de ta mission.
Hermione souffla puis s'exclama :
— Je devais te parler de quelque chose. Je sais que tu as rejoins, ou que tu vas rejoindre les Mangemorts un jour.
Regulus haussa un sourcil.
— Quoi ? Mais tu es folle.
La jeune femme soupira.
— J'ai besoin d'aide, lâcha-t-elle. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, Regulus.
— Comment voudrais-tu que je t'aide ?
— Il... Il me faut un allié chez les Mangemorts. Je sais qu'avec la pression familiale, Bellatrix, tes parents... Tu les rejoindras.
— Que voudrais-tu que cet... allié fasse ?
— M'aider à vaincre Voldemort.
Une lueur intéressée apparu dans les yeux du Serpentard.
— Tu as trouvé un moyen de le vaincre ?
— Je ne te dirais rien pour l'instant.
Sirius, derrière, sourit et s'exclama :
— Faites un serment inviolable, après.
Hermione se tourna vers Regulus et dit :
— Je dois trouver quelque chose au Manoir Malefoy. Et ailleurs, où je devrais utiliser du Polynectar. J'ai besoin d'aide. Je peux te jurer sur ce que tu veux que je suis honnête, et que je n'irais pas te dénoncer à Dumbledore et aux autres.
Regulus semblait chercher dans les yeux d'Hermione une quelconque trace d'un mensonge.
— C'est une blague de Sirius, n'est-ce-pas ?
— Sirius ne sait pas que je te parle.
— Bah si je le sais ! s'exclama l'esprit de Sirius derrière, avant de rire.
Hermione lui jeta un regard noir, puis tourna la tête vers Regulus.
— Tu voudrais donc, si je rejoins les Mangemorts, que je t'aide à vaincre le Seigneur des Ténèbres.
— C'est ça.
— Et en échange ?
— Si nous gagnons la guerre, je te jure que tu ne seras pas incriminé pour avoir été un Mangemort. Et tu aurais une dette envers moi.
— Une dette envers la copine de mon frère renié par la famille... Cela pourrait être pas mal. Quoique, connaissant Sirius, il te quittera d'ici quelques semaines.
Hermione leva les yeux au ciel.
— D'ailleurs, mon coup de poing lui avait plu, la dernière fois ? demanda Regulus.
— Il m'en a parlé. Non, ça ne lui a pas trop plu.
Ils restèrent quelques minutes dans le silence.
— Si Sirius apprend que tu es venue me voir, il dira quelque chose ?
— Oui. Surtout que tu en sauras plus que lui sur ma mission.
Regulus ricana. Sirius dit, derrière :
— Ne t'inquiète pas, on se disputera un bon coup, tu me diras que tu m'aimes et tout sera réglé.
Hermione sourit en coin. Regulus dit :
— J'ai déjà rejoint les Mangemorts.
— Je m'en doutais.
— Tu veux que je trahisse les Mangemorts, c'est ça ?
— C'est ça. Mais une fois mort, Voldemort ne pourra plus te tuer.
— Mais ma cousine oui, répliqua Regulus.
— Mais nous te protégerons, promit Hermione.
— Tu parles de "nous", mais si tu parles de toi et Sirius, cela ne servira à rien.
— Bien sûr que non, je parle d'autres personnes. Tu le sauras si tu acceptes le serment inviolable avec moi.
— Le serment inviolable ?
— Je ne pourrais pas te confier des secrets si j'ai peur que tu le dises aux Mangemorts.
— Très bien. J'ai le temps de réfléchir ?
Hermione acquiesça. Regulus dit :
— Et... Avec l'idiot qui me sert de frère, ça se passe bien ?
Sirius fit un discret doigt d'honneur. Hermione sourit et répondit :
— Oui, tout se passe bien.
— Tu sais qu'il n'est jamais resté avec une fille aussi longtemps ?
— Mais... Cela fait seulement deux mois.
— Justement.
Regulus la regarda quelques secondes, puis lâcha :
— Bref. Je pourrais te dire ma réponse quand ?
— Demain soir, retrouve-moi ici même.
— Bien. A demain, alors.
Regulus sortit. Hermione se tourna vers l'esprit de Sirius et dit :
— Tu es obligé d'être là tout le temps ?
— Bien sûr que non. Je m'en vais !
Sirius disparut. Hermione soupira, puis sortit de la salle. Elle rentra dans la salle commune d'un pas pressé, puis salua ses amis avant de se jeter à leurs côtés. James demanda :
— Qu'est-ce-que tu faisais avec Regulus ?
— Eh, vous ne pourriez pas arrêter de me suivre du regard partout grâce à cette carte ? Vous en devenez agaçants.
Hermione sourit et continua :
— Cela a un rapport avec ma mission. Je prends des risques, Messieurs, parler à un Serpentard est très dangereux en ces temps sombres.
Elle lâcha un petit rire. Sirius dit :
— Mais... Tu viens de parler à mon frère !
— Eh bien... Oui.
— Il a dit quoi ?
— Rien d'intéressant, cela concernait juste ma mission.
Ils lui jetèrent des regards interrogatifs, puis changèrent de sujet. Sirius, qui était à côté d'Hermione, passa un bras autour de sa taille alors qu'elle posait la tête sur son épaule. L'esprit de Sirius apparut, fit un clin d'œil à Hermione avant de disparaître à nouveau. La jeune femme se mit à maudire son petit-ami, bien qu'il n'y soit pour rien. Et, à ce moment-là, Hermione se posait une seule question :
Est-ce-que les esprits allaient toujours être aussi agaçants ?
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