Chapitre 10 : Vacances
Hermione était rentrée dans la salle commune vers trois heures du matin, la cape de Remus sur les épaules. Sirius buvait son whisky pur-feu, regardant les flammes danser dans la cheminée. Il releva son regard vers Hermione. Il semblait dépité.
— Tu... Tu pourras rendre sa cape à Remus, s'il te plaît ? demanda-t-elle en posant la-dite cape sur le fauteuil.
Il acquiesça. Elle resta quelques secondes, semblant hésiter, puis dit d'une voix toujours hésitante :
— Hum... Bonne nuit.
— Bonne nuit, Hermione, répondit-il d'une voix rauque.
La jeune femme monta dans son dortoir, et s'enferma en silence dans la salle de bains juste après avoir prit son pyjama. Puis, elle se coucha, espérant que le baiser serait vite oublié.
A son réveil, vers dix heures, les filles dormaient encore. Hermione se glissa dans la salle de bains. Elle enfila un gros pull, un pantalon, avec des grosses chaussettes Gryffondor, puis partit s'asseoir dans un fauteuil de la salle commune encore vide. Seuls quelques élèves de première année étaient installés à une table, jouant aux échecs. Hermione écrivit sur son parchemin :
"Médaillon : Caverne
Coupe : Bellatrix
Bague : Gaunt
Nagini : pas créé
Harry : pas né
Journal : Malefoy
Diadème : Poudlard"
Elle barra ensuite Nagini et Harry. Ne restait donc plus que :
"Médaillon : Caverne
Coupe : Bellatrix
Journal : Malefoy
Bague : Gaunt
Diadème : Poudlard"
Hermione soupira. Cinq Horcruxes. Elle pourrait déjà en récupérer deux simplement : la bague et le diadème.
Elle continua d'écrire. Une heure plus tard, elle entendit du bruit dans l'escalier ; les Maraudeurs descendaient. Hermione ne releva même pas la tête, trop concentrée. Elle se mit à faire les cent pas dans la pièce, récitant comme une leçon, son parchemin dans une main.
— La bague, puis le diadème. Ensuite, la caverne. Puis, Gringotts. Pour finir, le Manoir Malefoy... murmura-t-elle, inaudible par tous. Je dois trouver un moyen de boire la potion sans mourir.
Sirius jeta un regard en coin à Remus qui haussa les épaules. Hermione continuait de faire les cent pas. Elle s'arrêta soudainement, griffonna quelque chose sur son parchemin puis se jeta sur son fauteuil. La jeune femme leva enfin le regard vers les Maraudeurs. Un sourire apparu sur son visage et elle s'exclama :
— Bonjour !
Elle replongea dans son parchemin. Les Maraudeurs la saluèrent en retour, puis s'installèrent sur les fauteuils.
— Alors, lança Remus, vous avez prévu quoi de vos vacances ?
— Je reste à Poudlard avec James, évidemment, répondit Sirius en faisant un coup de coude au jeune homme.
— Super, on restera ensemble, du coup ! s'exclama Remus. Peter reste aussi, pour notre dernière année à Poudlard.
Sirius jeta un regard inconscient à Hermione. Resterait-elle à Poudlard, elle ?
— Alors, on l'a fait quand notre prochaine blague aux Serpentard ? demanda James qui avait suivi le regard de Sirius.
— A la rentrée, non ? proposa Peter.
Les Maraudeurs se mirent à chercher des idées. Peter, les pieds dans le plat, comme toujours, lança :
— Eh, Hermione ! Une idée ?
Hermione rangeait ses affaires dans son sac. Elle resta silencieuse quelques secondes, se leva, et répondit :
— Inondez les couloirs.
Les quatre semblaient étonnés, alors qu'elle quittait la salle commune.
— Comment veut-elle qu'on inonde les couloirs ?
— On peut faire une cascade dans les couloirs. Ou quelque chose qui renversera de l'eau sur la personne qui passera !
Sirius acquiesça d'un air absent.
— Eh, Sirius, tu vas pas t'enfermer dans un mutisme juste à cause d'un baiser !
— Mais ce n'est pas n'importe quel baiser ! J'ai embrassé Hermione ! C'était la fille à ne pas embrasser.
— Pourquoi ? demanda Peter en fronçant les sourcils.
— Elle... Elle reste toujours dans son coin, elle est trop... secrète. Elle ment facilement, elle sait cacher des choses... Qu'est-ce-qui nous dit qu'elle n'est pas une Mangemort ? Quand elle a disparu pendant quelques jours, vous vous souvenez ? Qui vous dit qu'elle n'était pas en mission chez les Mangemorts ? Je n'ai aucune confiance en Hermione, je vous le dis : c'est une Mangemort.
Par malchance, quand il prononça la dernière phrase, la porte s'ouvrit. Hermione rentra, son parchemin toujours dans les mains. Elle s'arrêta face aux canapés et lâcha :
— Tu es mal placé pour parler de Mangemorts, Sirius, quand on sait que ta chère cousine est actuellement à Azkaban, et que ta famille la plus proche les a rejoint ! De plus, dois-je t'alerter que si j'étais une Mangemort, je vous aurais déjà tous tué ? A présent, réfléchis un peu et ne commence pas à accuser tout le monde. Surveille plutôt le rat à tes côtés.
Les Maraudeurs étaient refroidis par ses paroles, alors qu'elle montait dans les dortoirs. Elle en ressortit avec un livre dans les mains, puis quitta la salle commune de Gryffondor. Sirius soupira.
— Je dois faire quoi, maintenant ? demanda-t-il.
— Soit, tu lui parles et tu lui dis ce que tu ressens, soit tu ne dis rien mais tu lui fais comprendre, dit Remus en croisant les bras.
Sirius soupira. James continua :
— Après, c'est à toi aussi de réfléchir à ce dont tu ressens. Mais je sais que le baiser d'hier, tu ne l'as pas donné sans rien ressentir. Jamais une fille ne t'a rendu comme ça, Sirius.
Sirius croisa les bras à son tour. James renchérit :
— Je ne pense pas qu'elle dirait non si tu lui proposais d'aller avec toi à Pré-au-lard.
— James, je... Je ne suis pas prêt pour ça. Si je me mets avec Hermione, ce qui ne risque pas d'arriver, cela ne sera pas comme avec les autres. Ce sera sérieux. Hermione n'est pas du genre à ne pas se prendre la tête en amour, j'en suis convaincu.
Lily rentra dans la salle commune. Elle sourit aux Maraudeurs, déposa un baiser sur les lèvres de James et s'assit à côté de lui.
— Vous parliez de quoi ?
— Sirius veut sortir avec...
— Je ne veux pas sortir avec elle ! s'exclama-t-il vivement.
Tous soupirèrent.
— Alors pourquoi l'avoir embrassé ?
— C'était une erreur ! Juste... Une erreur.
Lily jeta un regard en coin à James, puis dit :
— Très bien, je comprends. Mais si tu ne veux pas, dis-lui. Dis-lui que tu as juste fait une erreur, hier, et ne la laisse pas continuer de se poser des questions.
Sirius soupira. Il fit un sourire forcé et demanda :
— Sinon, ça vous dit une balade dans le parc cet après-midi ?
Ils acquiescèrent avec un sourire. Ils discutèrent encore, puis partirent dans la Grande Salle pour déjeuner. Hermione était installée au bout de la table, en train de lire tout en mangeant. Elle semblait avoir fini, car elle se leva, lisant toujours son livre. Elle heurta Remus qui s'asseyait.
— Désolée ! s'exclama-t-elle sans prendre la peine de relever la tête..
Remus sourit en coin, amusé, puis s'assit face à James. Hermione disparut : personne ne la vit pendant deux jours. Même McGonagall, à la table des professeurs, semblait chercher quelqu'un. Le lundi, les élèves partirent de Poudlard pour rentrer chez eux pour les vacances. Il ne restait plus grand monde. Hermione revint le mardi matin comme si de rien n'était. McGonagall lui jeta un regard inquiet, auquel elle répondit par un sourire. Ainsi, le 20 décembre, Hermione réapparu, encore plus mystérieuse que d'habitude. Personne ne savait où elle disparaissait. Cette fois-ci, Hermione était partie vérifier que les Mangemorts étaient bien au Manoir Malefoy. En effet, après deux jours d'attente, elle avait vu des partisans du mage noir rentrer dedans. Il fallait qu'elle réussisse à y rentrer pour récupérer le carnet. Ou alors, plus simple, qu'elle demande à un Mangemort d'aller chercher ledit carnet. Mais qui était un Mangemort traître ? Hormis Severus, qui ne les avait pas encore rejoint, elle ne savait pas. Toujours plongée dans ses réflexions, elle ne sentit pas les regards des Maraudeurs et de Lily posés sur elle.
— Vous croyez qu'elle est partie pour quoi ? demanda Peter en parlant bien fort, tel qu'Hermione lui jeta un regard noir avant de replonger dans ses pensées.
— Chut ! dirent-ils tous en chœur.
— Elle a dû aller réaliser une partie de sa "mission", lâcha Remus en détournant le regard.
Sirius soupira tout en tentant de ne pas la regarder. Hermione resta dans son coin jusqu'au jour de Noël. Entre temps, elle avait récupéré le diadème qu'elle avait donné à Dumbledore, ainsi que la bague. Le matin de Noël, tous les Maraudeurs trouvèrent sur leur table de chevet une carte avec un petit cadeau emballé. Remus, premier debout, prit la carte en main.
"Cher Remus,
Je te souhaite un Joyeux Noël. Désolée si je suis à nouveau distante en ce moment, mais les circonstances font que...
Enfin bref, je ne t'envoie pas ce présent avec comme objectif de te parler de moi. Je ne suis pas aussi égocentrique que Slughorn, n'est-ce-pas ?
Le cadeau ci-joint pourra, je l'espère, t'aider lors de tes transformations. C'est une potion Tue-Loup, inventée à mon époque. Malheureusement, j'avais oublié quelques ingrédients. C'était ça que je préparais avec Severus (sans qu'il ne sache que c'était une potion Tue-Loup, bien sûr).
Cette potion n'empêchera pas ta transformation, mais te permettra de garder l'esprit lucide. Je t'en donnerai chaque mois, je sais comment la faire maintenant. En gros, tu te transformeras, mais tu garderas l'esprit du Remus Lupin que nous connaissons tous...
Je te souhaite à nouveau un joyeux Noël.
Amitiés,
Hermione."
Remus sentit les larmes lui monter aux yeux. Du soulagement. Il ne serait plus aussi dangereux qu'avant. Il cacha la potion sous son lit, puis partit dans la salle de bains, se jurant de remercier Hermione chaleureusement. Puis, ce fut au tour de Peter de se lever. Il attrapa la carte, encore à moitié endormi, et lut :
"Peter,
Je te souhaite un joyeux Noël. J'espère vraiment que tu resteras toujours fidèle aux Maraudeurs... Peut-être retrouveras-tu la raison au bon moment ?
Enfin, passons, je vais te parler de ton cadeau.
Quand je l'ai vu, j'ai pensé à toi. Je ne vais pas te mentir, ça m'a moi-même étonné que je puisse un jour songer à quelque chose qui pourrait te faire plaisir... C'est une boule mystère. Cela te dit quand tu fais un bon ou un mauvais choix... Regarde, pose une question à la boule et secoue-la. La réponse apparaîtra. J'espère que cela te plaira.
Amitiés,
Hermione."
Peter ouvrit le paquet. Il demanda :
— Vais-je bien manger ce matin ?
La réponse "Faut pas rêver" apparu. Il fit une moue indignée et la glissa dans sa table de chevet, avant de se rendormir.
Ensuite, Sirius se leva. Il prit, comme les autres, la carte en main. Quand il reconnu l'écriture, son cœur s'accéléra.
"Cher Sirius,
Je te souhaite un joyeux Noël. J'espère sincèrement que tu vas bien, et que tu ne t'en fais pas trop avec cette histoire de baiser... Moi-même suis un peu perdue...
Bref, tu dois bien te douter que je ne t'écris pas cette lettre pour discuter avec toi. Ce n'est pas que ce n'est pas drôle, mais je ne pourrais pas voir ta réponse.
Au début, quand je cherchais des cadeaux pour vous tous, j'ai hésité pour toi. Je te connais bien, mais en même temps si peu. Hormis le chien noir, qui es-tu ? Qu'aimes-tu ? J'ai donc fouillé dans ma mémoire, et me suis rappelé que là où tu vivais en 1996 tu passais beaucoup de temps dans la bibliothèque. Je t'imagine bien froncer les sourcils devant cette lettre, mais tu as bien lu : tu passais ton temps dans la bibliothèque. Pour une bonne raison : il y avait tous tes souvenirs avec les Maraudeurs, là. Des photos, des babioles... Des choses insignifiantes aux yeux de tous, mais pas pour toi.
Ainsi, j'espère que le cadeau te plaira. Je te souhaite un joyeux Noël.
Amitiés,
Hermione."
Sirius fronça les sourcils, et attrapa le cadeau, qu'il déballa. C'était un carnet. Tel une Pensine, il pouvait y mettre des souvenirs comme un album photo. Sirius jeta un regard vers la porte du dortoir, son cœur battant à toute allure. Elle avait dû dépenser une fortune dans ce livre...
James se leva quelques minutes plus tard. En voyant l'air perplexe de son ami, il dit :
— On est quel jour ?
— Joyeux Noël, mon vieux.
James lui souhaita en retour, puis baissa le regard sur la carte que Sirius tenait toujours dans les mains.
— Déjà une lettre d'admiratrice ? Généralement elles se déclarent à la St-Valentin...
— C'est une lettre d'Hermione. Regarde si tu n'en as pas eu une.
James écarquilla les yeux, puis se tourna vers la table de chevet. Il prit la petite carte, et lut dans sa tête :
"Cher James,
Je te souhaite un joyeux Noël. J'espère que tout va bien avec Lily, je ne vous ai pas beaucoup parlé en ce moment... J'ai entendu quelques bribes de conversations, et vous sembliez tous vous portez au mieux.
J'ai l'impression qu'à chaque début de lettre je raconte tout l'opposé de ce dont je voulais parler au départ... Je vais donc en venir droit au but. Je cherchais le cadeau idéal pour toi. J'errais dans les rues de Pré-au-lard, cherchant sans vraiment la trouver, la perle rare. Alors, j'ai parlé avec ton meilleur ami : Severus Rogue. (Note l'ironie ici). Hormis quelques insultes que j'omettrais volontairement de citer, il a dit une chose logique : la chose à laquelle tu tiens le plus, ce sont tes amis. Mais, je ne vais pas t'offrir tes amis, c'est bizarre.
J'ai donc opté pour quelque chose qui te correspond bien. Joyeux Noël !
Amitiés,
Hermione."
James fronça les sourcils et ouvrit le paquet. Il y avait une sorte de banderole. Quand il l'ouvrit, il était brodé : Marauder's place. Au dos, il y avait les noms Moony, Padfoot, Prongs et Wormtail d'écrits, dans la même écriture que sur la carte. Sirius et James l'accrochèrent immédiatement entre leurs lits. C'était la dimension parfaite, comme si Hermione l'avait prévu. Remus sortit de la salle de bains, les cheveux humides.
— Joyeux Noël ! Alors, vous avez reçu des cadeaux ?
— D'Hermione, seulement, pour l'instant. Le reste nous attend dans la salle commune. Tu as reçu quelque chose, toi ?
— Une potion Tue-Loup.
— Quoi ? s'exclamèrent en chœur James et Sirius, réveillant Peter en sursaut.
— C'est une potion qui me permettra de rester lucide pendant mes transformations. Je la testerais dès ce soir. C'était ça qu'Hermione préparait depuis quelques mois. Elle cherchait les ingrédients manquaient pour faire la potion !
Ils restèrent bouche-bée. Remus demanda :
— Et vous ?
Les deux montrèrent les présents qu'ils avaient reçurent. Peter désigna sa table de chevet et marmonna :
— Dans le tiroir...
Il se rendormit. Les trois Maraudeurs rirent, puis Sirius attrapa la boule magique dans le fameux tiroir. Il lut la lettre de Peter, et demanda :
— Suis-je amoureux d'Hermione ?
La boule dit "C'est bien parti". Il secoua la tête, amusé, et dit :
— Cela ne marche pas ce truc.
— Lily est-elle ma petite-amie ? demanda James en prenant la boule.
"C'est certain" apparu sur la boule.
— Je ne dirais pas que cela ne marche pas.
— Hermione est-elle amoureuse de moi ?
La boule indiqua "Très probable".
— Des bêtises ! s'exclama Sirius en tendant la boule à James, avant de se diriger vers la salle de bains.
James pouffa en voyant la réponse puis demanda :
— Vais-je finir ma vie avec Lily ?
— Tu peux compter dessus, répondit la boule.
James sourit, ravi. Ils se promirent de remercier Hermione dès ce matin.
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