Chapitre 14 : New Year like Americans

Hermione s'habilla à contre cœur pour le nouvel an. Les souvenirs de la fête de Noël l'incitèrent à penser qu'elle n'aurait pas plus de chance ce soir-là.

Si seulement elle savait...

La jeune femme se promit de garder un œil sur Ron, de compter chaque verre qu'il aura en main. Quand à elle, elle se contenterait de boire un jus de citrouille, comme toujours...

Hermione jeta un œil à l'horloge : huit heure quarante-cinq. Toute le monde devait être dans la Grande Salle aux alentours de neuf heures, ce qui ne lui laissait pas beaucoup de temps pour se préparer, surtout quand on savait que ses cheveux se soumettaient de moins en moins bien à la magie.

Comme cette fois elle n'avait pas le luxe de porter une robe offerte par Drago, Hermione avait envoyé un hibou à sa mère, lui demandant une robe de soirée « convenable ». Connaissant les goût de sa mère en matière de vêtements, elle avait insisté sur le mot « convenable », et fut agréablement surprise de recevoir quelques jours plus tard, une longue robe en satin en soie, couleur prune, plissée sur le côté. Elle était vraiment très belle, arrêtée au niveau de la poitrine, juste tenue par deux fines bretelles. Le colis était accompagné d'un petit mot :

« Hermione chérie, j'espère que la robe te plaît. Je ne l'ai pas achetée, elle est à moi. Elle était rangée soigneusement dans un vieux placard, mais je ne l'oublierai jamais, car je la portais le soir où j'ai rencontré ton père. En espérant qu'elle te porte chance à toi aussi ! Je t'aime, Maman ».

Hermione remercia intérieurement sa mère, car de la chance, elle en aurait besoin ce soir plus qu'un autre. Elle voulait absolument que Drago ne l'oublie pas. En effet, elle était très inquiète depuis la veille, car son côté « Malefoy » reprenait le dessus, et il était hors de question que tous ses efforts soient gâchés, et qu'elle se retrouve comme un souvenir appartenant à « l'époque où il a eut la stupide idée d'essayer de changer ». Peut-être exagérait-elle, mais le risque n'était pas négligeable.

Hermione s'habilla donc en tenue de soirée, enfila des chaussures blanches à talon, puis après une longue hésitation, se décida pour laisser ses cheveux détachés, ondulant majestueusement dans son dos. Face au miroir, elle ne put s'empêcher de sourire, il fallait avouer qu'elle était jolie ce soir.

- Quand t'auras fini de te contempler Granger, tu me laisseras la salle de bain ?

Elle n'avait pas entendu Drago entrer, et ne retint pas un air d'exaspération.

- Je prends mon temps, répliqua-t-elle, parce qu'une fois que tu seras à l'intérieur c'est toi qui vas passer des heures à te regarder !

- Tu te trompes. Je ne vais pas perdre mon temps devant une glace puisque je sais que je suis beau comme un dieu. Tu es bête parfois ! Dis, Rogue m'a vaguement parlé d'une soirée à l'américaine...T'as une idée de ce que peut encore être que cette stupide idée ?

Hermione rougit légèrement.

- Non, aucune, mentit-elle.

- Et moi qui pensais que tu aurais fait des recherches !

La jeune femme se mordit la langue pour ne pas répliquer, préférant quitter la salle de bain. Décidément l'ancien Malefoy arrogant et prétentieux se faisait bel et bien sentir de nouveau...

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Hermione avait à peine posé le pied hors de la Salle Commune qu'elle ressentit l'excitation environnante des élèves. Elle reconnut Harry et Ron dans la mêlée qui se précipitaient dans les escaliers, mais en sens inverse, bousculant les gens au passage. Hermione remarqua alors l'enveloppe que tenait Ron, fulminante, cherchant à se dégager de l'emprise du rouquin. C'était probablement Molly Weasley qui avait envoyé une beuglante à Ron, celui-ci ayant du oublier quelque chose une fois de plus, et tous deux tentaient vainement de ne pas attirer l'attention une fois l'enveloppe ouverte.

Elle vit aussi Lisa un peu plus loin, qui la fixaient de ses yeux bleus avec tant de haine qu'Hermione détourna la tête et poursuivit son chemin en l'ignorant. Mais la Serdaigle ne devait pas l'entendre de cette manière car, Hermione avait seulement franchit les portes de la Grande Salle, qu'une main froide lui attrapa brusquement le bras, l'obligeant à se retourner.

- Alors t'es contente hein ? Sale Sang-de-Bourbe tu mériterais que je te tue sur place !

- Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y tue-moi, lança Hermione avec la réplique parfaite du sourire en coin de Malefoy, un sourcil levé pour la mettre au défi.

- Crois-moi tu ne perd rien pour attendre ! Drago et moi étions heureux avant que tu ne mettes ton horrible tête de moldue dans nos affaires !

- Je rectifie, tu étais heureuse avec Malefoy, ce n'était pas son cas apparemment puisqu'il t'a joliment largué on dirait. Qui plus est dans un moment critique, je me demande ce qui arriverait si l'école était au courant de votre petite aventure...

- Tu n'oserais pas, menaça Lisa, les poings serrés.

- Je vais me gêner, répondit Hermione avec un grand sourire, savourant la colère qu'elle générait chez son ennemie.

- Ecoute-moi bien je...

- Non toi écoute-moi ! l'interrompit Hermione qui commençait à trouver que ce petit jeu avait assez duré. Si tu continues à venir me menacer pour quelque chose dont je n'ai absolument rien à voir, car je te le répète si Malefoy t'a lâché ce n'est même pas pour une autre, c'est simplement à cause de toi, je crierais à tout le collège ce qui t'es arrivé c'est bien clair ? « La fille qui pensait avoir transformé le Serpent s'est fait jeter trois jours plus tard alors qu'ils s'apprêtaient à faire l'amour ». Ça te parle mieux maintenant ?

- Espèce de...

Lisa ne termina pas sa phrase et se jeta au cou de la Gryffondor, les deux mains étroitement serrées de façon à l'étrangler. Hermione vacilla sous le coup de la surprise, mais se retint au mur. Elle tenta de desserrer l'emprise du mieux qu'elle pu, mais Lisa avait une telle poigne qu'il était impossible de s'en défaire. Plusieurs élèves autour se ruèrent sur Lisa, lui tirant les manches et la taille pour les séparer, tandis que d'autres poussaient des cris d'affolement. Alors qu'Hermione sentit toutes ses forces l'abandonner et sa vision devenir floue, deux mains puissantes saisirent les épaules de l'agresseur et la projetèrent contre le mur derrière. Hermione ouvrit les yeux et vit Drago hors de lui, se diriger vers Lisa avant de la prendre par le bras pour la soulever du sol. Il la plaqua violemment contre le mur et approcha son visage, dont les traits étaient déformés par la rage, si près de Lisa que celle-ci se retrouva paralysée par deux yeux gris acier.

- Ne la touche plus jamais, siffla-t-il entre ses dents. Ou je te tuerais. Je jure que je tuerais.

- Mr Malefoy ! cria la voix aiguë du professeur Mc Gonagall. Veuillez lâcher Miss Scrimgeour immédiatement !

Drago lança un dernier regard foudroyant à Lisa, puis la laissa retomber lourdement, avant de se diriger vers Hermione.

Mais cette dernière avait disparut. Il tourna la tête et eut juste le temps d'apercevoir un pan de sa robe disparaître à l'ange du couloir. Il ignora les ordres du professeur de Métamorphose et partit rejoindre Hermione, tandis que Lisa se faisait montrer du doigt d'un air accusateur par une vingtaine d'élèves, tous témoins de la scène.

- Granger ! cria Drago, Granger attend où tu vas ?

- Laisse moi ! s'écria-t-elle en montant les escaliers à toute vitesse.

Il la rattrapa et se plaça juste devant elle, de façon à lui bloquer le passage.

- Laisse moi passer, dit-elle froidement.

- Pas avant que tu m'expliques ce qui s'est passé, trancha-t-il.

- C'est pourtant pas compliqué, dit-elle en s'essuyant rageusement les joues. Scrimgeour pense que si vous êtes séparés c'est par ma faute, et elle m'a menacé une fois de plus.

- Une fois de plus ? répéta-t-il les sourcils froncés.

- Oui elle ne m'a jamais aimé de toute façon. Elle jouait la comédie devant toi.

- Mais enfin pourquoi tu ne m'en as jamais parlé !

- A quoi bon ? Vous sembliez si heureux je ne voulais pas tout gâcher, ironisa-t-elle.

- J'ai l'impression que tu m'en veux je me trompe ?

- T'as trouvé ça tout seul Malefoy ? Maintenant pour la dernière fois laisse moi passer !

Elle essaya de monter la dernière marche mais Drago plaqua sa main sur la rampe :

- Dis-moi ce qu'il se passe.

« Je t'aime voilà ce qu'il se passe ! Mais tu n'es même pas fichu de t'en rendre compte ! ».

- Rien, finit-elle par dire. Rien du tout.

A son grand soulagement, il n'insista pas :

- Bon je vais faire comme si je te croyais et on va retourner se changer les idées dans la Grande Salle.

- Ah non je n'irai pas ! Pour revoir Scrimgeour non merci ! Tu étais censé me porter chance, murmura-t-elle à sa robe sous le regard interloqué du jeune blond.

- Ne t'en fais pas pour Lisa, elle est dans le bureau du directeur à l'heure qu'il est. Aller vien.

- Non, de quoi j'aurais l'air à revenir comme si de rien était alors que tout le monde m'a vu en train de me faire étrangler !

- Depuis quand Hermione Granger se préoccupe-t-elle de ce que pensent les autres ?

Touché. Drago marquait un point.

- Il n'y en aura pas un seul qui l'ouvrira fais moi confiance, rajouta-t-il d'un air sérieux en lui tendant son avant-bras.

Hermione poussa un long soupir, comme pour se donner du courage, puis accepta le bras du jeune homme.

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Lorsqu'ils pénétrèrent dans la Grande Salle, tous les regards se tournèrent vers eux. Accrochée au bras de Drago, Hermione baissait la tête, rouge de honte en repensant aux précédents évènements. Le Serpentard quant à lui, gardait la tête bien haute et défiait quiconque de faire une remarque en balayant la salle d'un simple regard. Ses yeux froids parcoururent inévitablement la table des verts et argents, et insista longuement sur chaque visage pour leur faire comprendre ce qui leur arriverait s'ils se permettaient le moindre sourire moqueur.

Le message étant bien passé, chacun reprit sa conversation, doucement au début, puis l'habituel brouhaha prit le dessus.

- Merci, souffla Hermione.

- Tu ne m'en veux pas si je t'abandonnes maintenant Granger, j'ai une certaine réputation à tenir, surtout vis-à-vis de ma maison, dit-il en jetant un coup d'œil à Pansy et Blaise.

Quelque peu blessée par ces dernières phrases, Hermione lâcha le bras de Drago à regret. Celui-ci commençait à s'éloigner lorsque Hermione lui lança :

- Tu sais Malefoy, un jour il faudrait que tu assumes tes actes.

Stoppé net, il se retourna. Mais la jeune Gryffondor avait déjà disparut dans la foule, le laissant réfléchir à ce qu'elle voulait lui faire comprendre.

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Hermione passa la plus grande partie de la soirée accoudée au bar, verre de jus de citrouille en main, seule. Elle jetait fréquemment des coups d'oeils à Harry mais celui-ci l'ignorait complètement. De plus lui et Ron avaient loupé la scène avec Lisa, Hermione était sûr qu'il lui pardonnerait un jour, mais le choc était difficile à encaisser, elle comprenait parfaitement sa surprise. Pourtant elle se souvint d'un jour, alors qu'ils étaient tous deux à la volière ; il l'avait mise en garde de ne pas finir par tomber amoureuse de Malefoy. Elle se souvint être sortie perplexe, ne comprenant pas ses paroles. Alors pourquoi avoir aussi mal réagis ?

Ron quant à lui, n'était pas courant. Elle découvrit avec soulagement que Harry ne lui avait rien dit lorsque le rouquin était venu l'inviter à danser, plein de gaieté.

Hermione avait pour intention de quitter la Grande Salle quelques minutes avant minuit, connaissant le nouvel an à l'américaine, mieux valait être parti. Mais à onze heure cinquante, alors qu'elle se levait péniblement du tabouret auquel elle avait été scotchée toute la soirée, Donovan vint lui parler :

- Salut Hermione. Ça n'a pas l'air d'aller...

- C'est rien, je suis juste un peu fatiguée, répondit-elle en se forçant à sourire.

- Tu as reçu mes fleurs ?

- Oh alors c'était bien de toi ! Je suis désolée de ne pas t'avoir remercié plus tôt mais comme ce n'était pas signé...

- Ne t'inquiète pas je comprends, j'ai fait exprès de ne pas mettre mon nom. J'ai pensé que, comme tu cohabitais avec Malefoy, s'il tombait sur les fleurs avant toi et qu'il voyait de qui c'était, il les jetterait.

- Tu n'as sûrement pas tort !

- Tu viens danser ?

- Oui d'accord, dit-elle en prenant la main de beau Serdaigle.

Ce dernier l'emmena au milieu de la piste, ignorant les regards amoureux que lui lançaient un groupe de troisième année.

- On dirait le fan club de Krum, plaisanta Hermione.

- Ne m'en parle pas, ces filles sont insupportables à me suivre partout.

- Ne me dis pas que tu te plains ?

- Disons que ce ne sont pas ces filles-là qui m'intéressent...

Hermione rougit, mais décida de rentrer dans son jeu :

- Ah oui ? Et quel genre de fille ?

- Pour commencer, je préfère celles de mon âge. Une en particulier. Elle est à Gryffondor.

- Alors je dois probablement la connaître, dit-elle en souriant de toutes ses dents.

- Oui, elle est très belle tu ne peux pas la manquer.

La jeune femme resta silencieuse. Elle vit Donovan fixer ses lèvres, avant d'approcher son visage. Hermione ferma les yeux, patiente.

- Excusez-moi je passe, s'exclama alors quelqu'un qui se permit de les séparer pour se frayer un passage entre eux deux.

- Encore lui ! s'énerva Donovan.

Drago lui adressa un immense sourire :

- Je voulais rejoindre le bar, j'ai le droit non ?

Alors que le Serdaigle s'apprêtait à répliquer, la musique s'arrêta et Mc Gonagall prit la parole :

- J'espère que vous passez tous une bonne soirée. Comme vous le savez, dans une minute il sera minuit pile.

- Oh non ! souffla Hermione, paniquée. Il faut que je sorte d'ici.

Mais alors qu'elle se dirigeait discrètement vers la sortie, elle aperçut Rusard en train de fermer les deux grandes portes, un air de sadisme sur le visage.

- Cette année, poursuivait la directrice adjointe, le professeur Dumbledore a choisit de fêter la nouvelle année façon américaine...Ces derniers sont très, comment dire...affectueux ? Ils s'enlacent même pour dire bonjour. Mais lors du nouvel an, ils s'embrassent.

Des exclamations s'élevèrent de part et d'autre de la Salle, mais Mc Gonagall les fit taire d'un simple geste de la main.

- Il s'agit simplement d'un petit « smack », comme les français l'appellent. Les personnes de même sexe sont priées de se serrer la main. Maintenant je comprends parfaitement votre révolte, je dois vous avouer que moi-même je trouve ça...enfin peu importe. Ceux qui refusent de jouer le jeu ne sont bien évidemment pas obligés.

- Monsieur Rusard, pour la dernière fois laissez-moi sortir s'il vous plaît ! insistait Hermione.

Mais le concierge refusait obstinément, répétant avec calme que les élèves ne sont autorisés à quitter la Grande Salle qu'après minuit seulement.

Hermione dut se résigner à rejoindre les autres, longeant presque les murs.

- Cinq ! criaient les élèves en cœur ainsi que les professeurs, tous les regards levés vers une gigantesque horloge en or accrochée au plafond. Quatre ! Trois ! Deux ! Un...BONNE ANNEE !

C'est alors qu'Hermione aperçut Drago se faire sauvagement attaquer par une dizaine de filles, toutes accrochées à lui dans l'espoir de l'embrasser. A son grand regret, elle le vit répondre à tous les baisers avec un certain amusement.

Il en était de même pour Harry, qui lui au contraire, essayait vainement de se dégager du groupe de harpies, comme Hermione aimait les appeler. Donovan était également submergé par son fan club, ainsi que quelques autres garçons très mignons. Il y avait aussi certaines filles qui se surprirent à avoir tant de succès, lorsque des garçons se précipitaient vers elles, les bras tendus. Pour les autres, comme Ron par exemple, ils tentaient de se glisser dans la foule dans l'espoir d'avoir à leur tour un baiser. D'autre encore, s'effaçaient sagement, bien trop pudiques, comme Hermione...

Celle-ci se fit soudainement attraper le bras par un cinquième année, et embrassé sans qu'elle n'ait eut le temps de réagir. Les garçons des alentours l'aperçurent alors, et se bousculèrent pour lui souhaiter la bonne année comme il se devait. Apparemment elle faisait parti des plus belles femmes de la soirée car elle fut bientôt submergée...

Ron se chargea de les faire circuler, avant d'enlacer tendrement Hermione, suivi de Ginny. Elle vit un garçon dont l'acné ressemblant à un champ de fraises en plaine floraison, approcher vivement vers elle. Prise de panique, elle fit demi-tour.

- Aller décoince 'mione ! lui cria Ginny. Amuse-toi pour une fois !

Et elle repartit embrasser un grand type blond, plutôt charmant. Hermione hésita, mais lorsqu'elle vit que même Luna Lovegood embrassait à tout va, elle se dit qu'il était temps pour elle de se lâcher un peu !

Le prochain garçon qu'il lui tomberait sous la main aurait droit à son baiser ! Justement, un élève châtain aux yeux noirs de jet, semblant un peu ivre, ne marchait plus très droit et Hermione saisit sa chance. Sans même lui demander son avis, elle le saisit par le col et posa ses lèvres sur les siennes. Lorsqu'elle le libéra, elle se sentit aussitôt honteuse de son geste. Mais le garçon avait du apprécier car un immense sourire béat se dessina sur ses lèvres, et Hermione prit un peu plus confiance en elle.

Elle offrit alors ses baisers à qui en voulait, trouvant ça très excitant d'embrasser un inconnu !

La Gryffondor, le sourire étiré jusqu'aux oreilles, se fit bousculer par derrière par un élève ayant perdu l'équilibre. « Sûrement un bel homme qui croule sous la masse des filles ! A mon tour ! » pensa Hermione, ne contrôlant plus très bien ses envies...

La jeune femme se retourna vivement, saisit le garçon en question par le tee-shirt et approcha ses lèvres.

Son sourire radieux retomba aussitôt, ses yeux s'écarquillèrent de stupéfaction alors que son visage se trouvait à quelques centimètres de celui de Drago Malefoy, tout aussi immobilisé et surprit qu'elle.

Le bruit environnant ne devint alors qu'un son à peine inaudible, les lumières aveuglantes n'étaient plus que scintillements, tout semblait sourd et lointain. Seuls les deux cœurs tambourinant contre leur poitrine résonnaient à leurs oreilles. Les yeux bleu azur étaient plongés dans les yeux marron chocolat avec une telle intensité, que mêmes lorsque leur bouche se frôlèrent, ils ne se quittèrent pas de vue, complètement hypnotisés par le désir que chacun dégageait.

Alors que le contact entre leurs lèvres allait se faire, Drago fut violement tiré en arrière par une dizaine de filles n'ayant pas encore eut le droit à « l'opportunité de la soirée », en d'autres termes, pouvoir toucher Malefoy sans que celui-ci puisse refuser. Tout s'effondra autour du Serpentard et de la Gryffondor, comme si lien venait de se briser brutalement, ils entendirent à nouveau le brouhaha incessant autour d'eux, revenant à la réalité. Sans lâcher Hermione des yeux, Drago se fit emmener par les harpies, tandis que la jeune femme restait plantée au milieu de la piste, encore sous le choc de ce qu'elle venait de vivre...

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Ginny, qui avait observé la scène, interrogea Hermione du regard. Cette dernière se dit qu'il était temps de tout lui avouer, c'était la seule à ignorer tout de cette histoire alors qu'elle était sa meilleure amie.

Elle emmena la rouquine à l'abri des oreilles indiscrètes, tandis que Mc Gonagall, après s'être péniblement dégagée de l'étreinte de Hagrid, annonçait la fin de la soirée, priant les élèves de rejoindre leur salle commune.

Hermione j'ai rêvé ou toi et Malefoy avaient failli vous embrasser ? Je sais que c'est la nouvelle année et que je t'ai dit de te lâcher mais quand même...Malefoy !

Ecoute Gin', il faut que je te parle de quelque chose.

Je n'aime pas du tout cet air grave...

Hermione se lança alors dans le long récit de ces dernières semaines, mais cette fois en mentionnant même les passages où elle et Drago agissaient de façon suspecte. Comme elle l'avait deviné, Ginny réagit positivement :

Hermione est-ce que tu te rends compte que tu as réussi à rendre Drago Malefoy amoureux !

Oui mais faut voir quelle fille j'ai choisi, Lisa était vraiment...

Je ne parle pas de Lisa idiote ! l'interrompit-elle. Je parle de toi !

Ginny est-ce que tu as écouté ne serait-ce qu'un mot de mon histoire ? C'est moi qui suis tombé amoureuse de lui !

Tu ne sais pas grand chose pour une miss je-sais-tout, plaisanta-t-elle. Si Malefoy a agit exactement comme tu me l'a décrit, c'est clair qu'il t'aime !

Ce que disait son amie aurait pu lui redonner espoir, mais Hermione gardait cette voix dans sa tête qui lui disait qu'un Malefoy ne tomberait jamais, au grand jamais, amoureux d'une fille de moldus comme elle. Et même si c'était le cas, il ne pourrait se l'avouer, pour cause de fierté et d'affaires de famille. L'image de Drago annonçant à Lucius Malefoy qu'il aimait une Sang-de-Bourbe lui apparut soudainement et tous les espoirs de la jeune femme s'envolèrent définitivement.

Hermione se contenta de sourire à son amie, ne se sentant pas le courage de débattre avec elle.

Quand même, murmura Ginny les yeux dans le vide, c'était bizarre tout à l'heure.

De quoi tu parles ?

Quand toi et Malefoy étiez face à face, quand vous avez failli vous embrasser. On aurait dit que vous étiez...ailleurs.

Hermione sourit, fixant le vide à son tour, avant de déclarer :

Crois-moi ou pas Gin', mais on était vraiment ailleurs. Je ne voyais plus rien à part lui, n'entendait plus rien à part sa respiration. Comme si...comme si nous étions seuls au monde...

Ginny éclata de rire :

Parfois Hermione tu dis de ces trucs insensés !

Je me comprends laisse tomber, répliqua-t-elle vexée.

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Drago s'apprêtait à rejoindre les élèves de sa maison dans un coin de la Grande Salle, tous attendant sa permission pour aller terminer la fête dans la Salle Commune réservée au Préfets, lorsqu'une main lui saisit l'épaule. C'était Blaise, et il avait l'air plutôt énervé :

Tu peux m'expliquer ? dit-il les sourcils froncés.

T'expliquer quoi ?

Ce qui s'est passé tout à l'heure ma foi ! Avec Granger ! Peut-être que les autres n'ont rien remarqué mais moi je ne suis pas dupe !

Mais enfin de quoi est-ce que tu parles !

Arrête de jouer à ça avec moi Drago, tu vois très bien ce que je veux dire.

Drago le traîna à l'écart avant de lui lancer d'un ton menaçant :

Si tu répètes ce que tu as vu à qui que ce soit...

Tu sais très bien que je ne le ferais jamais, raconte.

Il n'y a rien à expliquer, dit alors Drago en se passant nerveusement la main dans les cheveux. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'étais harcelé par un groupe de folles quand l'une d'elle s'est jeté sur moi. Cette imbécile m'a fait perdre l'équilibre et je suis rentré dans quelqu'un. Je me suis retourné et Granger m'a attrapé le tee-shirt, prête à m'embrasser ! Mais quand elle a vu que c'était moi elle s'est figée sur place...Et là...

Drago se tut, perdu dans ses pensées. Mais Blaise l'encouragea vivement à poursuivre.

C'est assez dur à croire, mais j'ai vu le désir dans ses yeux, je te jure qu'elle voulait m'embrasser...

- Granger vouloir t'embrasser ? Te vexe pas mais je pense que tu as trop bu. Et puis de ce que j'ai vu, si tu n'avais pas été tiré par cette fille, tu l'aurais embrassé aussi !

Ne m'en parle pas ! Demain je demande cette fille en mariage pour m'avoir évité la honte d'embrasser Granger devant tout le monde !

Ils éclatèrent de rire, mais le rire du jeune blond sonnait faux.

N'empêche, reprit Drago, crois-moi ou pas, mais quand je me suis retrouvé face à elle, vous aviez tous disparu. Je n'entendais plus rien, je ne voyais qu'elle...On était seul au monde.

Un silence s'installa pendant lequel Drago semblait ailleurs, se remémorant ce qui s'était passé. Blaise quant à lui, contemplait Malefoy d'un air compatissant, comme lorsqu'on regarde un fou se faire emmener à l'asile.

Toi t'arrête de boire pour ce soir, dit-il finalement en donnant une tape amicale dans le dos de son préfet.

Tu ne comprends jamais rien Blaise, laisse tomber...répliqua Drago, vexé.

Tout deux se dirigèrent vers la sortie, suivis par un grand nombre de Serpentards, tous prêt à poursuivre la soirée...

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