Chapitre 26

Mars. Le printemps se faisait désirer, mais on commençait à apercevoir des signes du renouveau ici et là. Poudlard semblait reprendre sa respiration après la rigueur de l'hiver et remettre les compteurs à zéro avant le début du reste.

On pouvait voir ici et là Lily et James se promener dans les couloirs main dans la main, ce dernier un immense sourire idiot plaqué sur le visage. Sirius ne pouvait s'empêcher de sourire aussi en les voyant. Ils y avaient mis le temps, mais ils avaient finalement réussi à faire marcher cette étincelle que tout le monde voyait entre eux. Il souriait, mais au fond, il se demandait aussi ce qu'il avait fait de mal. Ce que lui, n'avait pas réussi. Apparemment, les relations qu'il essayait de construire s'effondraient sur leurs bases, comme avec Regulus. Peut-être qu'il ne faisait pas assez d'efforts, ou peut-être que ceux qui le voyaient vraiment, qui avaient contemplé sa déchirure intérieure, hideuse, honteuse, incurable, ne pouvaient que s'éloigner de lui, effrayés ou dégoûtés. Sirius avait la nette impression de n'être aimable qu'en surface. Son visage, son rire, ce qu'on voyait de loin, ce qu'on pouvait apercevoir facilement, ça, il concevait que les gens l'aime. Lui aussi l'aimait, d'ailleurs. Ce bout de lui, c'était celui qu'il préférait. Celui qui ne faisait pas cas de l'angoisse, des poings serrés, des cris étouffés la nuit ou des regrets et de l'envie qui lui dévoraient les entrailles. Ces choses que personne n'aurait jamais dû voir, parce qu'elles n'auraient pas dû être là. Mais elles l'étaient, et ça le tuait. Ça n'en rendait que plus extraordinaire le fait que Remus soit resté.

Comment pouvait-on aimer inconditionnellement ? Car Sirius avait le sentiment que c'était la seule manière possible qu'avait les gens de l'aimer, inconditionnellement. Pas par choix, ou plutôt parce qu'il n'y en avait pas d'autre. Simplement parce que Sirius avait développé un talent particulier pour repousser les gens qui s'approchaient un peu trop de lui. Quand la famille, les personnes qui sont censées t'aimer inconditionnellement, naturellement et sans que cela ne puisse être remis en question, te détestent, il est difficile de croire que quiconque d'autre pourra jamais t'aimer. Et pourtant, les maraudeurs le lui avaient fait croire. L'amour, c'était peut-être juste les efforts qu'on faisait pour quelqu'un, encore et encore. James, Peter, et Remus, bien sûr Remus, s'étaient appliqués petit à petit à faire baisser les défenses de ce garçon un peu perdu et plein de noirceur, encore et encore. Et le plus incroyable dans cette histoire était peut-être le fait que Sirius s'était lui aussi mis à faire des efforts, et à marcher sur ce chemin qu'il n'avait jamais osé emprunter auparavant par peur de se perdre, de tomber ou de ne jamais arriver. Les maraudeurs lui donnaient l'envie brûlante de devenir meilleur. Ce que Sirius n'avait jamais réussi à faire pour lui-même, il le faisait pour eux. Parce qu'ils lui avaient offert la meilleure version d'eux-même, ils méritaient la sienne aussi. Inconditionnellement.

Alors il essayait. Pas sans relâche, pas parfaitement, pas comme il aurait aimé. Mais il essayait. Et il espérait qu'ils le remarquaient. Il savait que Remus le remarquait. Il le voyait dans ses yeux. Il avait ce regard, un mélange de fierté et de douceur, et de compréhension, qui faisait parfois penser à Sirius que rien n'était impossible. Puisque Remus avait regardé le buisson de ronces que Sirius avait dressé entre eux et l'avait traversé sans faire cas de la douleur, du danger, de l'impasse dans laquelle ça allait forcément les mener, juste pour lui prendre la main, puisque Remus avait fait tout cela et était encore debout, qu'est-ce qu'il restait d'impossible dans leurs vies ?

- Remus ?

- Hum ?

- T'as encore beaucoup de devoirs ?

- Non, je termine l'essai pour McGonagall et j'ai fini. Pourquoi ? Tu veux mon devoir de Potions ?

- Hein ? Non. Enfin, si oui, je veux bien. Pour rien.

Remus regarda Sirius avec un air soupçonneux.

- Qu'est-ce que tu mijotes ?

- Moi ? Rien du tout.

- Pas à moi.

- C'est juste que je crois que Peter et James sont loin d'avoir fini leurs devoirs, et je me disais que j'aurais bien envie d'aller faire un peu de Quidditch. On a un match dans deux semaines.

- Tu sais très bien que j'arrive à peine à tenir sur un balai.

- Mais non, tu t'es vraiment amélioré cet été ! Et puis, toi, c'est mieux que rien.

Remus lui donna ce regard, qui voulait dire « Je ne vois même pas pourquoi je résiste, alors qu'on sait tous les deux que tu as gagné dès le début ».

- Je pense que même rien vise mieux que moi.

- S'il te plait, Remus ?

Il eut un petit soupir, mais pas las. Plutôt un soupir de délice coupable quand on cède la tentation tout en se disant que la prochaine fois, on saura résister. Sirius plaqua un sourire immense sur ses lèvres, et Remus sentit son coeur tressauter un peu. Sirius avait toujours été très expressif, et ses émotions se peignaient parfois beaucoup plus clairement sur son visage que dans ses mots. Et Remus ne se lassait jamais de voir la joie, peut-être éphémère mais réelle, offerte à tous avec ses fossettes et ses yeux rieurs. S'il pouvait la provoquer, il le ferait, encore et encore. Il connaissait peu de sensations aussi douces que d'être la joie de quelqu'un d'autre. Il était toujours un peu déstabilisé lorsqu'il voyait des sourires apparaitre quand il entrait dans la pièce, mais comme pour Sirius, sept ans passés avec les maraudeurs lui avaient mis le coeur à nu et il avait appris à prendre ces sourires comme autant de victoires sur le destin.

Malgré tout ce que ce dernier avait tenté pour s'isoler (et à son grand étonnement), les gens l'appréciaient toujours et le voulaient à leurs côtés. Pendant les nuits sans sommeil, il se disait que tous ces sourires tomberaient en poussière s'ils savaient ce que Remus était vraiment, mais il essayait de ne pas trop y penser. Ça n'avait pas fait disparaitre le sourire des Maraudeurs, en tout cas. Alors la moindre des choses qu'il pouvait faire, c'était de leur rendre chaque sourire et de prendre chaque occasion qu'il avait de les rendre heureux. Surtout Sirius, peut-être. Parce que son sourire était le plus compliqué à obtenir si on ne s'appelait pas James Potter.

Remus le suivit, entrainé par sa main dans la sienne, se préparant à tout mais n'étant prêt à rien. Il n'avait pourtant pas peur ; cela faisait bien trop longtemps qu'il avait confié son coeur et tout ce qui allait avec à Sirius, et il était bien trop tard pour avoir peur. Sirius le guida jusqu'au terrain de Quidditch, et Remus se demanda s'il n'avait pas mal interprété le sourire de Sirius. Mais lorsque ce dernier se retourna pour le regarder, Remus n'eut plus de doutes : il avait bel et bien quelque chose derrière la tête. Et en effet, presque arrivés au terrain, il fit un détour et l'emmena derrière les gradins. Remus n'y était jamais allé, parce que personne n'y allait jamais. Ce qui était peut-être exactement ce que Sirius cherchait, réalisa-t-il. Avec un sourire ravageur et malicieux, Sirius posa ses mains sur les joues de Remus, ce qui fit battre son coeur d'une manière absolument embarrassante. Contrairement à ce à quoi Remus s'attendait, il ne l'embrassa pas mais il ferma doucement ses paupières. Il se sentit un peu stupide d'être déçu, comme s'il s'agissait de leur premier rendez-vous.

- Je veux que ça soit une vraie surprise, murmura Sirius.

Alors Remus, qui aurait fait n'importe quoi pour lui, garda les yeux fermés et serra sa main un peu plus fort, le souffle court. Ils avancèrent encore un peu puis Sirius lui lâcha la main.

- Tu peux ouvrir les yeux.

Remus attendit un peu, encore, pour savourer le plaisir un peu plus longtemps. Le plaisir de savoir que quelque chose l'attendait, que quelqu'un avait pensé à lui assez pour mettre en place une surprise. Et que ce quelqu'un était Sirius. Il finit par ouvrir ses paupières, doucement. Sa bouche s'ouvrit légèrement lorsqu'il découvrit une nappe de pique nique étalée sur l'herbe. Un véritable petit festin était posé dessus, avec du jus de citrouille et de la bièreaubeurre en accompagnement. Il y avait même des bougies et... une fleur. Il se retourna vers Sirius, qui avait l'air d'avoir rendu un devoir et d'être inquiet de sa note.

- Wow, fut tout ce qu'il réussit à souffler.

- C'est James qui m'a donné l'idée en emmenant Lily à Pré-au-lard. Je me disais que c'était vraiment injuste qu'on n'ait jamais eu droit à notre premier rendez-vous, et à tous ceux qui suivent. Alors j'ai pensé... qu'on pouvait le faire, à notre manière. Je sais que l'idée parait stupide au début, qu'on n'est pas Lily et James et qu'on ne sera jamais comme les autres, mais ça ne nous empêche d'essayer.

Remus le regarda, puisqu'il avait toujours mieux réussi à parler avec les yeux. Et Sirius pensa que même la plus profonde des folies ne pourrait jamais lui faire oublier ce qu'il lui disait.

- De toute façon, tu n'as jamais eu envie d'être comme les autres, pas vrai ? sourit Remus en lui prenant la main.

- Non. J'ai juste envie d'être avec toi.

Leurs doigts s'emmêlèrent, et les émotions qui s'emballaient dans leurs coeurs avec. Tant mieux, pensait Sirius. Je veux qu'on soit emmêlés jusqu'à ce qu'on ne puisse plus nous détacher et que personne ne puisse plus jamais nous voir autrement que comme lié à l'autre. Les doigts de Remus se posèrent sur sa nuque, légers comme un murmure et remontèrent jusqu'à sa mâchoire. La respiration de Sirius se fit plus tremblante lorsque Remus amena sa main jusqu'à la courbe de ses lèvres. Mais lorsqu'il se pencha pour l'embrasser, Sirius se recula doucement.

- C'est censé être un premier rendez-vous, tu te rappelles ? On ne s'embrasse pas avant le début du premier rendez-vous.

Remus soupira de frustration et se mordit les lèvres, mais tendit la main à Sirius avec une petite révérence.

- Accepteriez-vous de commencer ce premier rendez-vous en compagnie de ma personne, alors ?

- Avec plaisir, répondit Sirius, malgré tout content de son petit effet.

C'était artificiel, un simple jeu où ils incarnaient des personnages qu'ils n'avaient jamais été et qu'ils ne seraient jamais, mais pour une nuit, il était bon de se sentir presque normaux. Ils s'installèrent, commencèrent à déballer la nourriture et firent la conversation comme deux amoureux nerveux mais excités. Comme un premier rendez-vous, en fait. Ils veillaient à ne pas brûler les étapes et lorsque leurs mains se frôlèrent presque par hasard, ils rougirent tous les deux. Remus se sentit un peu idiot, mais surtout très chanceux lorsqu'il vit Sirius détourner le regard avec un sourire.

- Je te présenterai bien à ma famille, mais ils risquent de ne pas être aussi accueillants que la coutume se doit.

- Ah oui ? s'étonna Remus en rentrant dans le jeu. Et pourquoi donc ? Je suis un jeune homme très bien éduqué, et mes manières sont irréprochables.

- Oh, je suis sûr que tu ne serais pas le problème. Ils sont, comment dire ? Quelque peu... excentriques.

- Quel euphémisme, murmura Remus, un peu amer.

- Quand même, t'imagines ? demanda Sirius, les yeux rieurs. Si je revenais vraiment à la maison avec toi et que je te présentais à toute ma famille.

- Je ne préfère pas imaginer, non.

- Ce serait drôle. Il n'a pas suffi à l'aîné Black de se retrouver à Gryffondor et de trahir son sang, il a en plus fallu qu'il s'éprenne d'un loup-garou. Purement scandaleux.

- Je ne suis pas sûr que le fait que je sois un loup-garou soit la première chose qui dérange tes parents me concernant, répondit Remus d'un ton sarcastique.

- Oh, allez, rigole un peu ! Je rentrerais dans la légende pour toujours, c'est sûr.

- Ou alors ta famille te bannirait à tout jamais.

- Tu as dû raté un épisode, Remus, parce que ça, ils l'ont déjà fait.

- Pas Regulus.

- Pas encore.

L'ambiance s'était soudain refroidie et Sirius regarda Remus d'un air fatigué.

- Vraiment ? On est obligés d'en parler maintenant ? Je voulais que ce soir soit parfait.

- Désolé. On n'en parle plus.

Remus avait peur d'avoir, comme d'habitude, réussi à tout gâcher. Ça devenait presque un talent chez lui. Même quand Sirius réunissait des conditions idéales, qu'il faisait tout pour lui, il trouvait un moyen de ruiner le moment. Il se détestait pour ça. Et pour le reste.

- C'est rien, le rassura Sirius en voyant qu'il s'était assombri. C'est pas grave, Remus. Eh, on va pas les laisser interrompre notre premier rencard, hum ?

Il lui reprit la main et se mit sur ses genoux pour arriver jusqu'à lui. Remus le regarda faire avec ses grands yeux, ces yeux qui avaient piégé Sirius et dont il n'arrivait pas à se défaire. Enfin, ce n'était pas comme s'il avait essayé. Lorsque Sirius l'embrassa avec tendresse, Remus répondit instinctivement à ses lèvres et l'attira à lui, renversant la bouteille de jus de citrouille au passage. Sirius eut un éclat de rire contre sa bouche et s'éloigna le temps de nettoyer la nappe d'un coup de baguette.

- Alors on a le droit de s'embrasser, maintenant ?

- Ce n'est plus le début du rendez-vous.

- Tu n'as pas peur que je trouve que tu vas trop vite ?

- Tu trouves que je vais trop vite ?

- Je trouve que tu vas trop lentement.

Remus fit se rejoindre leurs lèvres à nouveau, et c'était comme si c'était la première fois à nouveau. Les mains timides caressèrent le corps de l'autre, impatientes de découvrir comme si elles ne le connaissaient pas déjà par coeur, nerveuses de faire un geste maladroit. Et Merlin, c'était bon, de bien faire les choses. Un nouveau premier baiser qui leur ferait oublier à quel point ça avait été difficile d'y arriver. Des premières étreintes qui leur rappelleraient le chemin qu'ils avaient parcouru depuis qu'ils avaient découvert que le parfum de l'autre était une drogue bien douce.

Entre deux baisers, Remus s'approcha de l'oreille de Sirius et murmura :

- Merci pour tout. Je t'aime.

Après un silence presque effrayé, Sirius lui embrassa la mâchoire avant de répondre, comme dans un rêve :

- Ne le dis pas tout de suite. Ce n'est que le premier rendez-vous, après tout.

Avec un sourire dont Sirius serait à jamais le seul témoin, Remus s'enivra de l'odeur de ses cheveux et se fondit dans ses bras. Ils passèrent un long moment comme cela, à juste être ensemble sans autre but ou ruse, parce qu'ils le pouvaient. La nuit finit par tomber sur eux, les recouvrant d'une obscurité calme et on aurait presque dit que la nature les avait pris en pitié et leur offrait une couverture. Sous laquelle se cacher, mais aussi qui les réchaufferait. Ces deux amants, à peine sortis de l'enfance, et n'en ayant jamais vraiment profité.

- J'ai toujours trouvé un étrange réconfort dans le ciel. Encore plus de nuit.

La voix de Remus avait brisé le silence qui entourait les deux garçons comme un cocon.

- Pendant mes insomnies, je peux passer des heures à juste le regarder. J'ai l'impression de comprendre ce qu'il veut me dire, dans son immensité sombre et pourtant si brillante. Mais tout ça s'efface au matin. Comme si ça n'avait été qu'un rêve.

Les cheveux de Sirius chatouillaient la joue de Remus, et ce simple contact était plus intime qu'un baiser. Peut-être était-ce ce qui l'incita à continuer. Peut-être était-ce de se retrouver une fois de plus sous le firmament étoilé.

- Peut-être n'était-ce qu'un rêve, finalement. Peut-être que je suis en train de rêver.

Le silence revint, enveloppant. Doux. Deux garçons sous les étoiles. Se fondant presque dans la nuit.

- Je l'ai toujours détesté.

Le souffle de Sirius avait caressé la joue fraîche de Remus.

- En nous nommant tous comme des constellations, ma famille s'est emparée du ciel. Quelle manière plus imposante de montrer sa puissance que d'affirmer être des étoiles ? S'afficher dans la seule partie du monde qui reste encore vierge de la domination des sorciers et faire comme si elle leur appartenait, c'est... tellement digne des Black.

Remus nota le « leur » sans rien dire. Cela faisait bien longtemps que Sirius n'était plus un Black. L'amertume dans sa voix était plus sombre que la nuit. Il était à la fois étonné et flatté que Sirius revienne à ce sujet, et il se taisait de peur de faire encore un faux pas.

- Et ce ciel étoilé... C'est un rappel permanent qu'ils sont tous là, au-dessus de moi, à me surveiller, à me juger, à me dominer. Ça me rend fou. Durant les longues nuits sans sommeil, j'ai parfois l'impression que le jour ne se lèvera plus jamais. Que rien ne les chassera plus jamais.

Les mains se cherchent dans l'obscurité. Se trouvent. Les doigts s'emmêlent, s'enlacent. Promesse muette.

- La seule que j'aime, c'est la lune.

Remus retint son souffle, serra plus fort la main de Sirius pour ne pas trembler.

- La seule qu'ils n'ont pas pu conquérir. La seule qui reste lumineuse quand tout s'éteint. Elle est belle. Elle est seule. Elle résiste.

Les regards des deux garçons s'étaient fixés sur le croissant livide, déchirure laiteuse dans le jais de la nuit. Elle semblait défier l'obscurité, ou se faire dévorer par elle. Selon le point de vue.

Eh bien moi, je ne vois pas ce que tu lui trouves.

Remus avait parlé si bas que Sirius n'était pas sûr de l'avoir entendu. Il tourna légèrement la tête vers lui, leurs mains toujours entrelacées, une ombre de sourire sur les lèvres. Leur bouche entrouverte s'effleurèrent sans se poser. Légères.

Bientôt, il faudrait retourner au dortoir pour essayer de grapiller quelques heures de sommeil avant le début de la journée. Une journée où il faudrait faire semblant, que tout allait bien, jouer des rôles, mentir, à James, à Peter, à eux-mêmes. Mais pas tout de suite.

Pour le moment, il n'y avait qu'eux deux allongés dans l'herbe du parc, seuls au monde et amoureux. 

***

Une chance que ce soit moi qui écrive cette histoire, parce que je peux faire en sorte qu'ils soient heureux. C'est tout ce que je veux.

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