Fin de la Catastrophe
Les heures qui suivirent furent les pires de toute ma vie.
Je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre. Je ne pouvais pas bouger. J'avais très mal. Je ne savais pas où était Asphodèle, et j'avais peur pour lui. J'étais mortifiée à l'idée que mes assaillants puissent s'en prendre à lui. Et j'avais peur que mon cadet panique et n'essaie de s'enfuir.
Je n'osais pas houspiller Hazel pour qu'il me libère, qui devait être dans le même état que moi. En même temps, Kassian et Asphodèle avaient raison : ma jambe était dans un tel état que j'étais incapable de bouger.
La douleur lancinante qui foudroyait ma jambe me rendait complètement hagarde. Je n'arrivais plus à penser correctement, tant ma souffrance était omniprésente. Le temps passait à la fois très vite et à la fois trop lentement.
J'entendais les bruits de la nuit. Les pleurs de mon frère. Un silence qui n'aurait jamais dû exister. Ma jambe... J'ai mal... Encore plus... Pourquoi ? Moins fort, Hazel, j'ai mal à la tête... Attends, c'est vraiment ma tête qui me fait mal ? Bordel j'ai l'impression d'avoir mal partout... Aïe... Putain c'est insupportable !!! Est-ce-que je viens de crier ? Je suis presque sûre d'avoir crier... Mais Hazel tais-toi, je ne comprends pas ce que tu dis, tu me fais plus mal qu'autre chose... Hé, mon grand, c'est pas que je t'aime pas, mais tu me tiens trop chaud, si tu pouvais ne pas trop me serrer dans tes bras... Non, appuies pas là, même pour voir si ça me fait mal, je sais que t'es inquiet mais s'il te plait, là, je peux pas... Argh !!! Putain mais pourquoi ça fait si mal ?! Pourquoi mon corps ne répond pas ? Je sais même pas comment j'arrive à réfléchir... Il fait super froid ici, non ? Je suis un peu fatiguée, j'aimerais bien arriver à dormir un minimum, si je pouvais juste... arriver à fermer les yeux ça serait royal... Oui, juste deux minutes, le temps de me reposer un peu, puis après je me lève et je vais chercher As... Et faudrait qu'Hazel évite de partir aussi... Bon sang, j'ai la tête lourde... MA JAMBE BORDEL DE MERDE !!!! C'est pas possible, ce genre de douleur... Je suis tellement fatiguée...
Je rouvris les yeux doucement les yeux, aveuglée par un plafond blanc., juste au-dessus de ma tête J'entendais des voix familières à côté de moi. Maman... Papa... C'est qui lui ? Je crois le reconnaitre, mais je suis pas sûre...
"Enfin réveillée !!"
Tiens, tu te fais entendre, toi ?
"Quand tu fais taire ta peur, tu arrives à m'entendre. Ce n'est pas plus mal, n'est-ce-pas ?"
Je ne sais pas si je peux vraiment te considérer comme un cadeau...
"C'est qui le boulet qui a eu la bonne idée de se blesser ? Sans ça, t'aurais pu protéger tes deux frères !"
De quoi tu parles... ?
"Ok t'es conne. Tu te souviens de ce qu'il s'est passé quand tu t'es endormie comme une grosse merde ?"
Hm...
Je me souvenais de l'homme au sweat blanc, de son attaque, de celui au visage couvert de cicatrices, se moquant de ma faiblesse, de celle qui s'appelait Clockwork, qui avait lancé son couteau dans ma cuisse gauche, et de l'autre, aux cheveux blancs, qui avait écrasé cette même partie de mon corps... Je me souvenais aussi de quelque chose de plus préoccupant... Le départ précipité d'Asphodèle dont je n'avais eu aucune nouvelle depuis...
Je me suis redressée rapidement, et ai senti une main me repousser doucement juste après que je me sois sentie étourdie. La douce voix de ma mère, enrouée sans que je ne comprenne pourquoi, résonnait doucement dans ma tête :
-Calme-toi Célestia, calme-toi... Tu sors tout juste d'une importante opération, ne fait pas de mouvements brusques, tu n'as rien manger depuis un moment...
-Maman, murmurais-je...
-Oui, ma puce, c'est moi, je suis là.
Je reconnus ses yeux bleus et son regard inquiet alors qu'elle caressait mes cheveux, tandis que moi, j'étais allongée sur un lit d'hôpital, l'esprit encore un peu hagard, mais tentant d'entrer en pleine possession de mes moyens. Je reconnus la voix de mon père dans le fond, énervé :
-T'as de la chance qu'ELLE soit encore en vie !!!
-S'il te plait, Logan, ce n'est pas le moment de s'énerver, nous sommes dans la chambre d'une convalescente.
-Mon fils est mort à cause de toi et t'espère sincèrement que je vais-
-Ça suffit vous deux !! Soit vous êtes capables de vous la fermer, soit vous sortez de là !!
-Désolé, ma chérie, ces deux imbéciles ne savent pas rester calme.
-Qui est mort... ?
J'espérais avoir mal entendu. Je souhaitais avoir mal entendu. Si ça se trouve, je me jouais juste cette conversation dans ma tête.
"Nan, je te rassure, c'est bien la réalité."
La voix de mon père retentit de nouveau :
-Puisque c'est de sa faute, il n'a qu'à lui expliquer, lui !!
-Logan, sors de là, dit doucement ma mère.
-Laisse tomber, Dana, je m'en occupe, répondit une voix dont je reconnus enfin le propriétaire.
C'était Kassian, l'homme qui nous avait aidé. Grâce à la forte lumière de l'hôpital, je finis par voir entièrement son visage. Ses cheveux avaient la couleur du bois, ses yeux étaient d'un vert profond. Il avait un visage fin, dont la peau arborait d'élégants tatouages foncés qui semblaient continuer jusque dans son cou. Il avait le visage grave, les yeux rougis de celui qui avait pleuré, et je remarquais que c'était la même chose pour les yeux de ma mère.
J'entendis la porte claquer derrière nous, et remarquais que mon père venait de quitter la pièce.
Kassian s'assit juste à côté de ma mère et me fit face, baissant la tête, puis me regardant dans les yeux avec une des expressions les plus compatissantes que j'ai jamais vue. Sa voix était douce quand il se remit à parler :
-Ce que je vais t'apprendre n'est pas quelque chose de facile, et tu auras parfaitement le droit de me haïr, à cause de ça. C'est de ma faute, uniquement de ma faute. Tu n'as rien fait du tout. J'ai été négligent et la conséquence de cette négligence, est...
Je me sentais mal à l'aise, comme si j'étais en train de me faire aspirer par un trou noir. La voix de Kassian sembla se briser, au moment précis où j'entendis ma mère fondre en larmes :
-Asphodèle est... mort...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top