Chapitre 3 - Et maintenant ?

L'après-midi passa rapidement. Iruka était resté pour me tenir compagnie, et j'eu aussi l'occasion de recevoir la visite de Anko. À peine eut-elle franchit la porte que son regard croisa celui de mon ami et ils rougirent simultanément en baissant le regard tout en se tortillant les doigts, gênés. Si l'humeur s'y prêtait, je pense que je les aurai taquinés avec cela mais je passais mon tour pour cette fois-ci. Un calme se fit avant que la jeune femme dirigeât enfin son regard vers moi, un petit sourire sur ses lèvres.

- Contente de te savoir saine et sauve (t/p). Mizuki s'excuse de ne pas pouvoir venir, il a été missionné pour donner un coup de main pour remettre le village en état.

- Ce n'est pas grave, on se reverra très vite de toute façon. Et pour ma part, je suis solide, qu'est-ce que tu crois ? Dis-je en mettant mes bras à quatre-vingt-dix degrés pour contracter mes biceps.

- Tu as encore un peu de marge si je puis me permettre, ricana-t-elle.

Je croisai les bras, l'air faussement boudeur par sa remarque. De son côté, son visage redevint rapidement sérieux.

- Heu... ça va aller ? Elle se triturait les doigts, ne sachant comment me demander cela.

Je me pinçai les lèvres pour toute réponse, je savais très bien que si je commençais à en parler j'allais devenir une vraie éponge. Plus le temps passait et plus je réalisais que ce que j'étais en train de vivre était loin d'être un rêve dont j'allais me réveiller sous peu. Je balayai sa question d'un geste de la main pour changer vivement de sujet avant d'esquisser un sourire.

- En tout cas, je pourrai normalement sortir ce soir.

Anko compris aussitôt mon subterfuge mais n'insista pas.

- C'est super ça (t/p) !

- Oui !

A peine ce mot prononcé, je réalisai ce que ma sortie allait impliquer. Ma maison, ma famille n'étaient plus. Je n'avais plus aucun point d'attache désormais. Il allait falloir que je trouve un logement au plus vite malgré mes faibles revenus si je ne voulais pas me retrouver à dormir dehors. Les temps à venir promettaient d'être difficiles. Très difficiles. Je devrai certainement dormir dans un hôtel ce soir, faute d'autres choix en attendant de trouver quelque chose de convenable. Un soupir s'échappa de mes lèvres malgré moi.

- Tout va bien (t/p) ? Intervient Iruka en remarquant ma réaction.

Je me mordis les joues et me redressa subitement.

- Oui, aussi bien que je puisse aller, ne t'en fais pas !

Il me sonda de son regard perçant. Son expression était suspicieuse. J'avais vite compris que mon mensonge ne passerait pas avec lui, et que contrairement à la violette, il allait vouloir en découdre avec moi. Il me connaissait malheureusement trop bien. Assez pour savoir que ce soupir n'était pas innocent mais aussi pour repérer mon imposture. Anko étant présente, je compris à son regard que nous en rediscuterions plus tard lorsque nous serons seuls.

- Bon, dit finalement cette dernière en remarquant son regard électrique sur moi, je vais aller m'entraîner un peu, nous n'allons pas tarder à repartir en mission avec mon équipe. Ah et tant que j'y pense, pour information, votre Sensei a déjà dû repartir en mission pour plusieurs jours. En tout cas il va bien ne vous en faites pas.

- OK, répondis-je, soulagée de ces nouvelles. On se revoit bientôt !

Elle nous fit un signe de la main avant de s'en aller, en appuyant son regard sur le jeune homme posté à côté de moi. Iruka resta quelques instants avec un sourire béa après son départ avant de se reprendre et de diriger un regard sévère vers moi. Ses bras étaient croisés sur son buste et une légère ride apparut sur le haut de son nez.

- Je peux savoir depuis quand tu me mens ? Questionna-t-il en arquant un sourcil.

Je me mordis les lèvres, et je sentis mes joues rougir sous la honte qui m'envahissait.

- Je mens si mal que ça ?

- N'esquive pas ma question (t/p), répondit-il, courroucé.

Eh bien, j'avais oublié que la patience n'était pas son fort...

- Tu sais très bien que je n'aime pas parler de moi, soupirais-je.

- Et comment veux-tu que je t'aide si tu ne me dis pas ce qui se passe ?

- Tu ne pourras pas m'aider de toute façon, dis-je en détournant le regard.

Du coin de l'œil, je vis un air surpris s'afficher sur son visage, avant que je ne le sente contourner mon lit pour se poster en face de moi. Je relevai les yeux et que son visage était redevenu neutre, ses yeux d'un marron chaleureux me fixèrent avec curiosité. Toute trace de colère avait disparue.

- Qu'en sais-tu ?

- Je le sais, c'est tout.

Je l'entendis pousser un long soupir, las. J'essayais de couper court à la conversation, et il le savait très bien.

- A ce que je sache, j'ai toujours su t'aider pour tes problèmes.

Je me mordis les joues. Effectivement, il n'avait pas tort. Qu'importe le souci que j'avais, il avait toujours été là pour moi et savait trouver des solutions en tout circonstances. Mais il s'agissait là d'une autre paire de manche. Que pouvait-il bien faire pour m'échapper de cet embarras après tout ? Cependant, je le savais aussi têtu que moi, et il ne lâchera pas l'affaire tant que je n'aurai pas craché le morceau.

- Très bien, abdiquai-je enfin en soupirant bruyamment. Je me demandai comment allait s'organiser ma vie maintenant que... Enfin... Tu vois... Je n'ai plus rien...

En disant ces mots, je sentis mes épaules trembler pendant qu'une vague de tristesse m'envahissait. Je ne savais pas ce que j'allais devenir maintenant que ce monstre avait enlevé les deux personnes les plus chères à mon cœur. Les larmes affluèrent dans mes yeux, et je ne pus retenir certaines qui s'échappaient en tombant lourdement sur les draps blanc immaculé.

Iruka ne bougea pas, guettant visiblement si j'allais craquer avant qu'il ne me réponde. Fort heureusement, je pu me retenir à temps. J'aurais après tout le loisir de me laisser aller dans ma chambre d'hôtel si l'envie m'en prend, à l'abri des regards indiscrets.

- Tu sais, dit-il au bout de quelques minutes, je vis toujours dans la maison de mes parents. Rien ne t'empêche de m'y rejoindre... Je t'avoue que ce n'est pas le mieux pour oublier tout ça par rapport aux souvenirs qui y sont rattachés, mais cela fait toujours un toit sur la tête en attendant de trouver autre chose.

Je le fixai bouche bée. Cet homme était vraiment la générosité incarnée. Pourtant, je ne me sentais pas digne de cette main tendue qu'il m'offrait. C'était un trop beau cadeau que je ne pouvais accepter.

- Je ne veux pas abuser de ta gentillesse, fis-je. Ne t'en fais pas pour moi, ça va aller. Et puis, tu as certainement besoin de ton intimité avec ce que tu as vécu de ton côté.

- (T/p)... Fit-il agacé en posant une main sur son front, la bouche crispée. Si je te le propose, c'est que cela ne me dérange pas enfin ! Au contraire, le fait de me retrouver seul dans une grande maison qui regorge de souvenirs avec mes parents m'angoisse plus qu'autre chose ! Et je serai curieux de savoir comment tu peux vivre avec des revenus aussi faibles que ceux d'un Genin...

Bien que je fusse étonnée de le voir perdre son habituel et remarquable sang-froid, il marquait un point. A moins d'avoir un complément de salaire en trouvant un autre travail, je ne pourrai bientôt plus subvenir à mes besoins. Et si tel était le cas, cela affecterait ma forme physique et donc directement mon métier qui était mon gagne-pain. Il était clair que je ne pourrai prétendre à des missions mieux rémunérées d'ici un certain temps. J'allais donc devoir mettre ma fameuse fierté de côté pour quelques temps.

- Et si c'est le fait de me supporter dont tu as peur, ne t'en fais pas tu auras droit à la chambre d'ami, plaisanta-t-il.

- Bon, c'est d'accord, dis-je en soupirant. Mais je tiens à participer autant que je puisse le faire !

- C'est des détails ça, dit-il en faisant un geste de la main tout en souriant. En tout cas, je suis content de t'avoir en tant que colocataire désormais !

Je lui fis signe d'approcher de mon lit, chose qu'il fit prudemment. Je le pris une nouvelle fois dans mes bras pour lui exprimer ma gratitude, tout en lui murmurant un faible merci. Même si je ne le dirai jamais à voix haute, j'étais heureuse de pouvoir bénéficier de sa présence au quotidien pour les prochains temps à venir. C'était la seule personne chère qu'il me restait sur Terre, désormais.


***
Coucouuu !
Bon, finalement j'ai décidé de poster un autre chapitre plus tôt que prévu car j'ai bien avancé dans l'histoire ! Enfin quand je dis ça c'est que jai 3/4 chapitres d'avance quoi, mais je trouve ça déjà pas mal ! 😂 Du coup je vous laisse en profiter. 😋
Ce sera le dernier chapitre du passé du personnage, ça va devenir un peu plus intéressant maintenant... 😌

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