Le réveil fut compliqué au petit matin. Le Kazekage nous attendait en milieu de matinée, nous obligeant à lever les voiles peu après l'aube. Une légère migraine et une sensation de faiblesse générale commençaient à me gagner, que je mettais sur le compte d'un manque évident de sommeil. J'espérais que cela s'atténue rapidement d'ici notre arrivée à Suna. Autrement, en plus de me fatiguer plus rapidement, cela pourrait également se montrer assez handicapant en cas d'attaque avérée. Il fallait que je sois absolument en pleine possession de mes moyens.

Légèrement nauséeuse de par ce que je vivais, je réussi tout de même à grignoter de quoi me faire tenir, j'espère, jusqu'au déjeuner sous le regard inquiet de Kakashi face à mon état.

- Ne t'en fais pas, le rassurai-je. Je suis simplement un peu fatiguée, ça arrive à tout le monde.

- Certes mais cette mission peut vite se montrer périlleuse, et je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, dit-il sans me lâcher du regard.

- Il ne m'arrivera rien, tu peux compter sur moi.

Il me détaillai silencieusement, puis fini par abdiquer dans un profond soupir.

- Bien, je te fais confiance. En revanche, promet moi de consulter un médecin si tu ne te sens toujours pas en forme à notre retour au village. Je m'inquiète pour toi, (t/p), rappelle-toi de la promesse que tu m'as faite.

- Pas de soucis, tu as ma parole.

Sa paupière se plissa légèrement pour marquer son léger sourire, maintenant que je l'avais un peu rassuré. Toutefois, j'étais beaucoup moins certaine de mon état que ce que je laissais entendre. Mes douleurs inhabituelles au ventre avaient repris de manière plutôt périodique, et commençaient même à envahir le bas de mon dos. Je me mordis discrètement la lèvre inférieure pour accuser le coup mais je ne savais pas où ça allait me mener. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant et j'ignorais ce qui était en train de m'arriver.

- On y va ? Questionna l'argenté qui me sortir de mes pensées.

J'acquiesçai d'un bref hochement de tête et me leva prestement pour le rejoindre. Ce n'était visiblement pas une bonne idée quand je vis une multitude de petites étoiles briller dans mon champ de vision totalement brouillé. Par chance, ma vue se réadapta assez rapidement et je pus correctement me diriger jusqu'à la porte de sortie. Bon sang, que m'arrivait-il ? Je ne m'étais jamais sentie comme ça auparavant, et mon excuse de manque de sommeil commençait à avoir bon dos. Serai-je tombée malade ? C'était encore la saison de la grippe après tout... Mais il ne me semblait pas que mes symptômes collaient à ce diagnostic.

Mise à part cela, nous nous mîmes en route et notre trajet se passa bien. Nous arrivâmes à bon port dans les temps prévus, bien que la traversée du désert fut assez compliquée à cause des vents violents qui soulevaient des nuages de sable et de poussière. Ces derniers nous attaquaient chaque parcelle de peau exposée sans ménagement et nous forçait à froncer des yeux pour espérer y voir quelque chose. Pendant ce temps là, bien que j'essayais de tout faire pour le camoufler, je me sentais de plus en plus mal et les multitudes de regards pesants et insistants de Kakashi à mon égard m'indiquaient qu'il se faisait d'autant plus de soucis pour moi. Je lui lançais malgré tout quelques sourires crispés dans l'espoir de le rassurer un peu, mais je me doutais que ces misérables tentatives étaient vaines. Je n'étais pas très forte pour cacher quoi que ce soit, et l'on pouvait malheureusement lire en moi comme dans un livre ouvert.

Notre destination atteinte et après nous être présentés aux gardes de l'entrée, nous avançâmes prudemment dans le long tunnel étroit, mais à ciel ouvert, nous menant village caché du sable. Nous repérâmes facilement l'office du Kazekage, située un peu plus loin. Légèrement en hauteur, elle surplombait les autres habitations et se remarquait par la complexité de son architecture faite à base de sable, à l'image de tous les bâtiments de cette contrée.  Un peu anxieuse de me déplacer dans un si grand village que je ne connaissais pas et dont l'atmosphère était pesante, mes doigts vinrent instinctivement s'enrouler autour de la main de Kakashi qui me les pressa doucement. Nous marchâmes ainsi silencieusement jusqu'à destination. Après quelques minutes de trajet, nous parvînmes devant l'entrée du bâtiment, encore peu fréquentée en cette heure bien matinale. L'argenté me libéra doucement la main, et me fit signe d'une main d'entrer en première, accompagnant son geste d'un sourire se voulant rassurant que je distinguais à travers son masque.

Je pris une profonde inspiration et poussa avec force la lourde porte en bois qui craqua légèrement. Kakashi pris rapidement place derrière moi. Après avoir présenté l'objet de notre visite à un garde, nous longeâmes les longs couloirs avant d'atteindre le bureau du chef du village, comme cela était indiqué sur la porte. D'un accord tacite de la tête, mon partenaire s'avança avec assurance devant la barrière en bois pour frapper trois coups distincts. Quelques secondes silencieuses passèrent avec qu'un « Entrez » ferme et audible franchisse l'épaisseur qui nous séparait.

La pièce était grande et lumineuse, avec des couleurs neutres oscillants entre le beige et le marron. Elle comportait le minimum nécessaire, à savoir un bureau, deux chaises pour les visiteurs et quelques étagères remplies de divers ouvrages, souvent axés sur les méthodes politiques. Quelques plantes en pot, grasses comme fleuries, agrémentaient le tout. Sur les murs, comme pour Konoha, étaient affichés les portraits des anciens Kazekage et de l'actuel, et à en juger par le nombre disposé, nous avions affaire avec le quatrième.

Ce dernier ne semblait pas d'ailleurs des plus amicales. Vêtu de ses vêtements de fonctions, seuls ses deux yeux étaient visibles bien que souvent dissimulés dans l'ombre de la visière son chapeau. Un voile en tissu, un peu à l'image de Kakashi à l'instar que le sien était blanc, recouvrait la moitié de son visage. Assis bien droit derrière son bureau, son regard noir était dur et froid, et je ne pus retenir quelques frissons qui parcouraient mes bras quand ce dernier posa son regard sur moi.

Prudemment, l'argenté s'avança pour se placer devant le bureau et s'inclina respectueusement, chose que je fis également de mon côté sans pour autant bouger d'un pouce. J'étais trop intimidée par l'ambiance pesante pour oser bouger d'un iota. Kakashi commença par lui confirmer notre identité puis lui réexpliqua le but de notre mission. L'homme en face de nous se contentait de faire de légers hochements de tête au fur et a mesure que mon partenaire relatait les informations que nous avions par notre Hokage eu il y a quelques jours de cela. Une fois terminé, le Kazekage conclu en insistant à nouveau sur la confidentialité du parchemin qu'il allait nous remettre et que nous ne devrions l'ouvrir sous aucun prétexte. Je me retins de justesse de rouler des yeux face à cette demande là. Bien sûr que nous savions cela, nous ne sommes pas des débutants et nous étions bien conscients que des informations aussi secrètes ne devaient pas fuiter en dehors des personnes concernées.

Cependant, le fait qu'il appuie autant sur ce point me laissait supposer que nous ne savions pas tout à propos de ce qu'il se tramait concernant cette dite sécurité. Certes, nous ne connaissions pas grand chose à ce sujet, mais l'homme qui nous accueillait semblait vraiment préoccupé, comme l'attestaient les cernes sous ses yeux. Cette sécurité serait-elle en péril au point que nos deux villages puissent faire un pacte, ou autre accord de ce genre ? J'avais entendu dire que la contrée de Suna n'était pas forcément en bon terme avec Konoha, alors pourquoi traiter d'affaires aussi délicates avec eux s'il n'y avait pas de danger avéré ? Tout cela me laissait perplexe, il faudrait que j'en discute rapidement avec Kakashi lorsque nous serrions rentrés. Peut-être que lui aussi avait des suspicions.

Après quelques détails futiles supplémentaires précisés par l'homme de hautes fonctions, l'argenté pris délicatement le fameux rouleau, fermé à l'aide d'une simple ficelle tenue d'un sceau rouge, qu'il rangea avec précaution dans une poche de sa veste. Enfin, nous saluâmes poliment le Kazekage une dernière fois avant de quitter le bureau puis le bâtiment.

Une fois à l'extérieur, j'en profitai pour prendre une grande bouffée d'air. Décidément, je pourrais dire que les Kage n'étaient pas adeptes de l'aération de leur bureau. À en juger par l'odeur qu'il y régnait, je n'aurai pas été surprise d'y trouver une momie âgée de plusieurs siècles dans celui-ci.

Cependant, je ne pus m'attarder plus sur ce qu'il venait de se passer que je senti soudainement une vive douleur, beaucoup plus violente que les autres, traverser mon abdomen. Je mis aussitôt mon bras dessus tout en me penchant légèrement en avant, dans le but de calmer cette dernière. En vain. Ma souffrance était telle que cela me coupa littéralement le souffle, et je dû m'appuyer fébrilement d'une main au mur à côté de moi pour ne pas vaciller. Des gouttes de sueurs froides coulaient sur mon front, mes yeux se plissèrent et je serrai les dents aussi fort que possible, quitte à les faire grincer entre elles, pour ne pas hurler. Kakashi remarqua heureusement rapidement ce qu'il se passait.

- (T/p) ?! Qu'est ce qu'il ne va pas ? Dit-il paniqué en accourant vers moi pour me prendre le visage en coupe. Dis-moi ! Implora t-il face à mon mutisme.

- Em...ne m... ...pital, bredouillai-je, avant de m'effondrer sur lui.

Je remerciai intérieurement la grande perspicacité de Kakashi qui comprit rapidement l'urgence de la situation. Il fit aussitôt glisser l'un de ses bras à l'arrière de mes genoux et maintient ma tête contre son buste dans l'objectif de me porter avec délicatesse et permettre ainsi d'éviter au maximum d'empirer ma douleur, malgré la panique qui le gagnait certainement. Il couru ensuite aussi vite qu'il le pu jusqu'à l'hôpital qui, je l'espérais, ne devait pas être trop loin du centre du village. Durant ces quelques instants, son regard effrayé alternait entre le mien qu'il essayait de sonder, me suppliant silencieusement de tenir bon jusqu'à son arrivée sur place et les rues alentours, cherchant désespérément son chemin dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Je dois dire que je ne l'avais jamais vu aussi affolé. Kakashi était bien réputé pour être maître de ses émotions, et le fait que ce soit à mon égard me procura une douce chaleur en dépit de ce que je subissais, couplé à mon inquiétude grandissante de le voir perdre ses moyens face à mon état. Mais je sentais que la souffrance était bien trop importante pour que je reste consciente. Elle me consumait de plus en plus, me faisant irrémédiablement déconnecter de la réalité. Je me senti progressivement sombrer malgré les légères claques de mon partenaire qui réalisait ce qui était en train de se passer et qui m'implorait plusieurs fois de rester avec lui. J'essayais, j'y mettais tout mon cœur à l'ouvrage, mais je n'y arrivais pas. Désolée, Kakashi.

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Hey hey hey 👋🏻

Je sais, je suis sadique de vous laisser à cet endroit là...  Mais bon, vous devez avoir l'habitude avec moi à force ! 😈
Du coup petit souci de santé du côté de notre (T/p), c'est pas la forme visiblement... 😬 En voulant faire l'autruche, cela ne s'est pas vraiment arrangé... 😅

Vous aurez les explications au prochain chapitre, peut-être avez-vous des théories ? 🧐 N'hésitez pas à les écrire en commentaire et vous verrez d'ici peu si vous avez trouvé ! 😋

J'ai hâte de voir vos réactions ! 😁
Et au passage encore merci pour votre soutien, on en est déjà à 3000 vues c'est incroyable ! 😍

Prochain chapitre vendredi... 😜 Tenez bon pour ceux qui ont repris, c'est déjà le milieu de la semaine ! 🥳

Bonne soirée/journée selon l'heure à laquelle vous lirez cela. 🥰