Partie VIII : Expansion - Chapitre 1 : De mes cendres

Aujourd'hui, le 17 octobre 2020, la barre des 1000 lectures a été atteinte. Comble d'une auteure, les mots me manquent pour vous exprimer toute la gratitude que je ressens envers vous. Ainsi, émue, je ne peux vous dire que merci et vous offrir avec très grand plaisir ce chapitre qui aurait dû être posté vendredi... Bien sûr, nous nous y retrouverons comme d'habitude vers vingt heures pour une nouvelle publication. Enfin, n'hésitez pas à venir me rendre visite sur Instagram où je serais ravie de vous accueillir dans mon petit monde. Bien à vous, Marianne

La semaine qui suivit la naissance d'Adam fut pour encore plus chargée que les autres. Non seulement parce que l'organisation de la tournée était de plus en plus concrète – les gars se divisaient en groupe pour venir discuter dans l'appartement –, mais surtout parce qu'Inès, Adam et Yanis venaient leur rendre visite tous les jours. Nabil, lui, passait juste de temps en temps.

« Je ne comprends pas, il n'y a que chez vous qu'il dort comme ça. ». La jeune maman regardait son fils entre colère et désespoir. « Dès qu'on franchit notre porte, il se met à pleurer. ».

Tarik baissa les yeux vers son neveu qu'il tenait dans ses bras. Il était vrai que quand il le prenait, Adam s'endormait de manière soudaine, malgré la discussion de quatre personnes et la lumière du jour.

« Je vous jure, depuis une semaine, on est fatigués. Il pleure tout le temps, sauf quand on lui donne à manger et qu'on le lave. Et quand il s'endort, il le fait parce qu'il tombe de sommeil. Il faut qu'on vous le laisse au moins pendant une semaine. Comme ça, je pourrai enfin aller au boulot reposé et Inès pourra dormir tranquillement, sans stress et aucun bruit. ».

Et sur ses mots, son frère se leva, prit la main d'Inès. Mais avant qu'ils écoutent au moins ce que Tarik et elle avaient à dire, ils partirent en leur laissant toutes les affaires du petit. Involontairement, Yanis fit claquer la porte d'entrée, la faisant sursauter, ainsi qu'Adam. Mais toujours callé dans les bras de son oncle, il n'émit même pas un bruit. Tarik la regarda.

« Tu devrais aller le coucher dans son landau. Borde-le bien pour qu'il se sente entouré comme dans tes bras. ». Border ? Il haussa un sourcil pour lui montrer son incompréhension. « Viens, je vais te montrer car si un jour je ne suis pas là, tu sauras faire. ».

Comme d'habitude, il se leva avec la plus grande des précautions. C'était déconcertant pour lui de la voir faire tous ces gestes de façon primaire et naturelle. Puis, ils laissèrent le landau dans l'entrée. Mais avant qu'elle n'ait pu regagner le salon, il l'attira dans la chambre : « Attends, j'ai pas tout compris... Ils nous le laissent ? Ils sont fous ! Comment on va faire ? ».

« Non, ils sont juste au bord des nerfs. Au contraire, leur réaction est très mature et réfléchie. L'arrivée d'un enfant bouleverse l'équilibre d'un couple. Ne t'inquiète pas, je sais m'occuper d'un nouveau-né. D'ailleurs, il est 16 heures, Adam ne devrait pas tarder à se réveiller. ».

« Et ! T'oublies une chose : aujourd'hui, c'est au tour de Deen, Sneaz et Alpha de venir, et eux aussi doivent arriver d'un moment à l'autre. ». Il se surprit de baisser un ton quand il passa devant un Adam toujours aussi endormi. Il la suivait pendant qu'elle allait dans la cuisine.

« Bah justement, va entrouvrir la porte et n'oublie pas de mettre Adam dans le salon. », lui dit-elle pendant qu'elle sortait un biberon, de l'eau et bien sûr le lait en poudre.

« Heu... Tu n'as pas compris ce que je viens de dire : ils vont faire du bruit, nous aussi. Laisse-le dormir autant que possible ! ». Il pensa à ce qu'il venait de dire : il devenait un oncle poule.

« Tarik, arrête de flipper ! Je sais ce que je fais. Pourquoi tu doutes de mes capacités tout d'un coup ? », continua-t-elle en vérifiant les dosages. Puis, elle mit le mélange à réchauffer.

C'était une bonne question. Parce qu'il avait peur : « Tu veux que je sois honnête ? Je crains que tu souffres de cette situation. Quand ils vont le reprendre, Adam va nous laisser un vide. ». Depuis le premier jour qu'il avait rencontré, il détestait le magnétisme qu'elle avait sur lui.

« Profite alors. Et même, quand tu te seras levé pour la première fois cette nuit, tu te détesteras face à ce que tu viens de dire. ». Le « ding » du réchauffe biberon et la sonnette retentirent en même temps. Tarik se précipita dans l'entrée, en prenant soin de jeter un coup d'œil sur Adam.

« Mais vous êtes cons ou quoi ? Si j'ai laissé la porte entrebâillée, c'est qu'il y a une bonne raison... », réprimanda-t-il presque Sneaz, Alpha et Deen qui se tenaient dans l'entrebâillement.

« Ademo, calme-toi s'il-te-plait, on veut bien croire que tu paniques quand elle ne sent pas bien, mais quand même... ». Il fut plus surpris qu'Alpha l'appelle par son blaze - ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas entendu -, que par la remarque qu'il venait de se permettre de faire.

« Qui n'est pas bien ? », rajouta-t-elle quand elle se dirigea vers eux pour les inviter à entrer. Avec le biberon dans les mains et un torchon sur l'épaule, même lui eut un geste de recul. Cette tenue lui allait bien. Elle correspondait à la douceur de sa voix et aux traits fins de son visage.

« Non, personne, t'as du mal entendre. Au fait, tu sais que tes oreilles, tu dois les laver comme... ». Deen fut interrompu par Tarik qui le poussa presque violemment dans le salon.

« Déjà, on peut savoir ce qu'est cet attirail ?... ». Mais Sneazzy s'interrompit quand il vit Adam se réveiller tout doucement. Il se rapprocha de lui et pendant qu'il s'éloignait pour aller se laver les mains, il continua de parler : « Oh mon pépère ! Comment vas-tu ? Bah alors, qu'est-ce que tu fous déjà chez ton oncle ? Ils t'ont déjà adopté en moins d'une semaine ? ».

« Sneaz, Adam est encore un bébé et si t'as de la chance, il risque de te répondre que par des gazouillis. Il est chez nous parce que ses parents sont fatigués et qu'ils ont besoin de sommeil. », les informa-t-elle alors qu'elle le prenait dans les bras. « Et personnellement, si je pouvais l'adopter tout de suite, je le ferai... Mais d'abord, Adam, tu dois me prouver que tu fais bien risette à Deen. ». Elle lui caressa la joue et comme par magie, il fit un grand sourire.

Elle l'embrassa, mais au lieu de le garder, elle le repassa à Tarik : « Tiens, tu vas apprendre. Assieds-toi, calle-le bien contre ton coude et je vais t'aider pour les vitesses. ». Elle prit aussi le soin de lui mettre sur son épaule le torchon.

« Quelles vitesses ? Ne me dis pas que y'en a dans la tétine du biberon ? ». Ses phrases sortaient naturellement de sa bouche, et cette attitude le faisait flipper. Rien de tout ça n'était normal.

En réponse, mi-agacée, mi-amusée, elle leva les yeux au ciel. « Tu fais bien attention qu'il ne mange pas trop vite et surtout, quand il aura fini, il faudra que tu lui fasses faire son rot. ». Comment savait-elle tout ça et surtout, de quelle manière pouvait-elle rester aussi zen ?

« Ce n'est plus un QG ici, c'est une nurserie ! ». Nabil. Il ne manquait plus que lui. Il avait dû rentrer grâce au double qu'il avait. « Mon dieu mon frère, mais qu'est-ce qu'ils te font faire ? ».

En réponse, Tarik se contenta d'hausser les épaules, parce qu'en réalité, il n'était pas mécontent de cette situation. Son neveu dans les bras, sa femme qui s'occupait de lui, son frère qui venait d'arriver, ces potes dans le salon et la discussion de la tournée... Il ne lui en fallait pas plus.

///

La fin d'après-midi passa tellement vite qu'ils ne se rendirent compte que la nuit était déjà tombée quand ils levèrent les yeux des papiers qui traînaient jusque dans la salle à manger. Depuis le goûter d'Adam, Tarik n'avait pas bougé, son neveu non plus d'ailleurs.

« Bon les gars, on a bien avancé, je suis contente. Dès la semaine pro, on pourra commencer à aller sur le terrain voir comment cette tournée se déroulera concrètement. ». Elle ne pouvait tellement pas mieux dire que personne ne trouva autre chose à rajouter.

« Allez, on y go, je suis mort. Bon courage pour ce soir, cette nuit et demain matin ! Ils vous le reprennent quand ? », demanda Mikael.

« Dans une semaine. Et même, s'ils ne nous le reprennent jamais, c'est pas grave, je suis très bien comme je suis. ». Il était très rare que Tarik manifeste son bonheur. Quand c'était le cas, tous appréciaient.

« Dommage, je comptais bien sur le fait qu'Adam me manquerait pour essayer de nouveau négocier d'avoir un américan staff... », commença-t-elle à le supplier avec ses yeux de chat.

« C'est bon, déjà, j'ai récupéré tes deux poissons rouges qui font de moi le rappeur le moins crédible de la planète quand il est dans son propre territoire. ». Même si en réalité, ces cyprins arrangeaient Tarik car ça lui évitait d'avoir sur la table un bouquet de fleurs inutile qui renvoyait un message complètement niais.

« Pour ce qui est de ta crédibilité, tu l'as définitivement perdu le jour où tu as accepté de m'épouser... ». Elle eut un sursaut quand il fit semblant de se lever. Il détestait quand elle faisait des allusions comme celle qu'elle venait de dire. Pour lui, elle était une femme parfaite. Et pour illustrer cet argument, il eut une preuve immédiate : elle raccompagnait toujours ses frères.

« Moi aussi je vais aller me reposer, avant que Yanis et sa femme aient la bonne idée de me le laisser. Vous êtes courageux car perso, je me trouverais bien dans la merde. ». Nabil s'assit à côté de lui. Et naturellement, Adam fut déplacé dans les bras de son autre oncle. Tarik en profita pour se lever et se dégourdir les jambes. En plus, il avait des fourmis dans la main gauche.

« Rhô, tu peux rester... Elle est partie où ? ». C'était un réflexe chez lui : dès qu'il la perdait de vue, il l'appelait, ou du moins, il demandait aux autres où elle était.

« Dans la salle de bain, je vais couler l'eau dans la baignoire ! D'ailleurs, tu peux m'apporter le thermomètre qui doit être présent dans le sac à langer ? ». Ah oui, l'heure du bain. Tarik lui apporta l'objet, pendant qu'il entendait Adam se réveiller.

« Écoutez-moi ! Ça va plus du tout dans cette baraque ! Y'a beaucoup trop... d'amour – il déglutit en prononçant ce mot –. Comment je vais faire pour écrire comme avant ? ». De surprise, elle releva la tête, pendant que son frère s'approchait, toujours avec Adam.

« Mais ça va pas ? T'as craqué ton slip ou quoi ! Ça fait quatre albums que tu nous casses les... en te lamentant que tu ne trouveras jamais la paix et quand tu l'as enfin devant tes yeux, tu t'énerves ! T'es vraiment un type chelou... Alors maintenant, soit tu me passes Adam pour que je le lave, soit tu vas chialer une bonne fois pour toute sur le toit. ». Elle n'avait pas compris.

« C'est bon frère. ». Nabil, heureusement, avait capté. « Je ne suis pas malheureux. Je suis juste en colère que tu ne pourras pas réaliser l'un de tes rêves. Tu es tellement belle quand tu t'occupes d'un enfant. Ce qu'il t'est arrivé dans ton passé, c'est dégueulasse. Il faut que tu t'en débarrasse car sinon, ça continuera à te ronger de l'intérieur, alors que tu ne le mérites pas. ». Voilà. Tout ce qu'il avait à dire était enfin sorti.

Adam devait lui-même se demander ce qu'il se passait, parce qu'en une seconde, il repassa dans les bras de Tarik. A eux trois, et maintenant à eux quatre, ils formaient un quatuor imbattable.

« Tarik, je me suis fait une raison depuis longtemps, bien avant que je te rencontre. Mais si tu as envie de devenir père, je suis d'accord pour adopter et rendre heureux un enfant. ». Elle était sincère. Toujours. Et il n'arrivait pas à comprendre comment elle pouvait garder son calme.

Alors, pour se détendre, lui-même fit une action qui mettrait tout le monde d'accord : il alla s'enfermer avec Adam dans la chambre. Et en passant devant son frère, il lui murmura : « Désolé gros, mais ce soir, je n'ai pas le cœur. ». Il claqua la porte, s'assit sur le lit et pleura. Depuis longtemps, trop. Il avait le cœur lourd, mais paradoxalement rempli d'espoir. Perdu.

Puis, quelques minutes plus tard, il réapparut. Il la chercha ainsi que son frère, qu'il trouva sur le balcon, un verre de rosé à la main. Avant qu'il ne put se racler la gorge pour manifester sa présence, Adam commença à pleurer. C'était une éponge : il avait absorbé son chagrin.

Et avant que Tarik ne plonge cette fois-ci dans les bras de son frère, elle reprit Adam et par respect, s'éloigna dans la salle de bain.

Il eut honte de pleurer pour se débarrasser de sa rancœur, parce qu'il savait qu'avant, il aurait réagi autrement. Au marque, ses anciennes méthodes ne fonctionnaient pas non plus. Quand il fut enfin calmé, il lâcha son frère, le remercia d'un regard et alla dans la cuisine se rincer le visage. Puis, toujours sans un mot – c'était le fonctionnement des frères Andrieu –, Nabil se dirigea vers l'entrée. « Frère, arrête de t'en faire. Allonge-toi près d'elle et souffle un coup. ».

Et pour la première fois sur ces conseils qu'il trouva nuls, il alla la rejoindre. Il n'osait pas la dévisager, car il savait elle aussi qu'elle avait pleuré. Mais à présent, elle souriait à Adam avec la plus grande des joies. Elle le berçait dans l'eau. L'instant était calme, presque parfait. « Je suis désolé. Je n'aurais pas dû réagir comme ça mais y'a trop de choses. Toujours soudaines, qui me coupent le souffle et pour que je le reprenne, j'ai besoin de hurler. ». Pourquoi ressentait-il le besoin de se justifier ?

« Tarik, tout ça, je le sais, je connais. Je ne vais pas te mentir, j'ai pleuré parce que je déteste te voir comme ça. Tout ce que je veux, c'est de te rendre heureux et crois-moi, j'essaye d'y faire de mon mieux. ». Furtivement, afin de ne pas lâcher son regard d'Adam qu'elle venait de ramener sur la table à langer, elle plongea ses yeux dans les siens.

Il avait envie de le lui dire. Alors, il le fredonna, toujours sur la mélodie d'A l'ammoniaque : « Je t'aime, ouais, ouais, ouais, ouais, ouais, à la folie, passionnément, à l'ammoniaque. ».

Adam se réveilla à 22 heures. Elle put lui donner à manger car elle ne s'était pas encore endormie. Puis, Tarik prit le relai toute la nuit, avec une fréquence de toutes les deux heures.

Mais à quatre heures, quand il se recoucha, elle se réveilla : « Ça va ? ». « Oui, rendors-toi. ». Il disait ça alors qu'il avait très envie d'elle. Et comme si elle l'avait sentie, elle commença à caresser son visage : « Tarik Andrieu, tu resteras toujours un piètre menteur. Viens-là. ».

Et à chaque fois, c'était une explosion de sentiments, de sensations et de saveurs. Elle se rendormit dans ses bras à cinq heures, alors que lui ne put refermer l'œil de la nuit. Mais à 6 heures, les deux se levèrent.

Pendant qu'elle était en train d'ouvrir les volets pour profiter des dernières lueurs matinales, il alla machinalement chercher le dernier biberon dans le frigo. La veille, elle avait prévu une armada : pas moins de quatre. Et pendant qu'il appuyait sur le bouton de la machine à café, elle vint le voir dans la cuisine. Alors, la vision qu'il eut le fit sourire. Qu'est-ce qu'il l'aimait.

Avec toujours ses cheveux emmêlés, ses petits yeux et son sweat QLF, mais surtout étant accompagnée de ce matin-là d'Adam, lui parfaitement éveillé mais étrangement très calme.

« On dit bonjour à tonton Tarik... ». Elle l'embrassa d'abord sur la joue, puis essaya d'apprendre à Adam de faire de même.

« Sale hamar, tu m'as mis de la bave partout ! En plus, tu m'as fait lever toute la nuit, tu me prives des bras de ma femme ce matin... Je ne sais pas pourquoi je t'aime. ». Il grogna.

« Vas te reposer sur le canapé si tu veux, je prends le relai pour ce matin. ». Elle était d'une disponibilité incomparable mais il ressentait quand même quelque chose de nouveau.

Il l'entraina dans le salon, se coucha sur le canapé et la fit basculer sur lui. Et bizarrement, alors qu'ils aimaient écouter les infos le matin, il lança son dernier album.

« Tu peux aller te laver, je m'en occupe. Tarik va surtout lui apprendre ce qu'est de la bonne musique. Avec près de 500 chansons de 14 rappeurs, il va avoir les bases. ». Et puis, quand il calla Adam contre son torse, il se rendormit. Il fit de même sans s'en rendre compte.

///

Une semaine plus tard. Adam venait de partir. Alors que Tarik croyait que c'était elle qui allait être la plus bouleversée, il n'en menait pas large. « C'est bon pour ton chiot staff américain, je suis d'accord, on va aller l'acheter. Et ce sera le tien. Il sera à ta charge, comme son éducation. ».

Phoenix. Et le premier à qui elle envoya sa photo fut Mékra. Logique car il était déjà l'heureux propriétaire de ce chien. « Félicitations au tout nouveau membre de la famille Andrieu !!! ».

Il ne pouvait pas mieux dire. Phoenix leur fit du bien à tous les deux, même si un bébé restait un bébé. C'est-à-dire qu'à ses débuts, il faisait des bêtises mais rien de grave ni de méchant. Puis, tous les jours, elle allait le dresser dans un centre canin.

Un jour, il l'accompagna. Elle le dressait parfaitement d'une langue qu'il lui ignorait. L'allemand. Il savait déjà qu'elle parlait très bien anglais. Elle avait aussi quelques notions quotidiennes d'italien, et apprenait avec lui, ses frères, Deen et les frères Akrour l'arabe algérien. Il se demandait tous les jours ce qu'il avait fait pour mériter une femme pareille. Intelligente, qui ne faisait jamais aucune faute d'orthographe et qui surtout, était la principale organisatrice d'une tournée qui prenait de plus en plus de place dans leur vie.

Et ce même soir, lorsqu'ils rentrèrent à l'appartement, elle alla directement vomir aux toilettes. « Ça ne va pas ? », lui demanda-t-il pendant qu'elle était en train de se rincer le visage et qu'il lui tenait les cheveux.

« Non, pas trop depuis quelques jours mais c'est surtout physiquement que je me sens... changée. ». Vomissements. Nausées. « Sans parler des seins douloureux. ». A chaque fois qu'ils se regardaient, ils pouvaient lire en l'autre.

« Tu crois que t'es enceinte ? ». Il préféra être cash. Il voulait savoir. Parce que secrètement, il avait toujours su qu'il aurait des enfants avec elle.

« Je n'en sais rien, je vais descendre à la pharmacie vite fait, j'en ai pour 10 minutes. ». Puis, en une seconde, elle s'adressa à son chien en allemand : « Phoenix, tu restes sage, ce n'est pas le moment d'embêter Tarik. ». Les deux se regardèrent et ne bougèrent pas jusqu'à ce qu'elle revienne. Vu qu'elle était prévoyante, elle avait acheté trois tests. Surement deux pour aujourd'hui, et un pour un peu plus tard. Elle retourna dans les toilettes et Tarik attendit.

Ce qu'il croyait une éternité. Puis, elle ouvrit la porte. Brusquement, presque brutalement. Elle était devenue aussi blanche que les murs. Mais dans son regard, il put lire...

« Oui, je crois être enceinte. Les deux tests sont positifs. Ils indiquent deux mois. ». Il réfléchit très vite. Fin juillet. Cette date correspondait bien à leur premier rapport. Bien sûr, avant, ils avaient pris toutes leurs précautions avec les tests des maladies et des infections transmissibles. « Je te crois de ouf. Je suis... Mais pour être vraiment sûr, je t'accompagnerai faire une prise de sang. ». Elle grimaça : « Et si c'est vrai, tu penses que nous sommes prêts ? ». Oh que oui.

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