Bonus 1

8 mois plus tard

Constance

Les contractions sont très fortes, je suis incapable de me rendre à la clinique seule et Aimé ne répond pas à son fichu téléphone. Note à moi-même, l'étriper et lui faire passer le goût d'aller faire une "rando" à quelques jours du terme avec Hervé. Seconde note à moi-même, les étriper tous les deux !

Je toque à la porte de Peter, la main sur mon ventre, secouée par une éunieme contraction. C'est drôle comme Peter, malgré tout notre passif continuera de me surprendre. À peine à t'il ouvert la porte qu'il comprend de suite la situation.

— Oh my god ! Je le savais ! Je leur ai dit de ne pas partir se promener... tu te rappelles ? J'ai bien fais de rester !

Je lui agrippe le col et m'agace.

— Peter ! Tu n'avais pas envie d'y aller arrête de jouer au samaritain ! Prend tes clefs et amène-moi à la clinique.

— On pourrait prendre l'utilitaire de Marco ? Non parce que si tu perds les eaux sur mon ....

— Putain de bordel de merde !

Ça c'est la contraction dans les reins qui me fait hurler.

Marco accoure, Dieu merci, il est là ! Mon sauveur s'approche de moi et me serre contre lui me permettant de faire peser tout mon corps douloureux contre son torse musclé.

— On prend ta voiture !

Peter hoquette et bafouille mais s'exécute en traînant des pieds alors que Marco me porte presque tellement il me soutient.

— Constance, souffle, je sais que c'est douloureux, souffle !

— T'en a aucune idée !

Je lui lâche ma pique avec une pointe d'agacement, mais il m'installe et me masse le dos avec une telle dextérité que je soupire d'aise entre deux contractions.

—J'ai fais trois pyelonephrite, m'informe t'il.

Je lui concède alors qu'il sait ce que c'est d'avoir des contractions. Rien de plus douloureux qu'une infection des reins car au final, tu n'accouches de rien du tout.

Dans la voiture alors que je souffre le martyre, je les entends se battre pour savoir qui m'accompagnera en salle d'accouchement. Peter argue qu'il a déjà tout vu chez moi, Marco lui avance qu'il est nettement moins énervant et que sa dernière intervention a été de faire accoucher une jeune femme dans sa voiture - soit disant passant, les autres pompiers volontaires le jalousent, c'est "l'inter" qu'ils veulent tous avoir au moins une fois dans leur carrière.

Je me mets soudain à pleurer et ils arrêtent de se disputer.

— Je veux Aimé... je sanglote -bêtement et j'ai tout à coup deux mains qui serrent les miennes.

C'est ainsi que nous arrivons  à la clinique et que nous nous pointons comme madame tout le monde aux urgences. Les contractions sont tellement rapprochées et la douleur si intense que je les suis en me tenant le ventre. Quelque chose ne va pas ... je sens la tête du bébé déjà engagée.

— Peter ! Je suis en train d'accoucher !

— Oui ben ça mon cœur je suis au courant !

Je lui attrape le bras et le pince violemment, sous l'effet d'une nouvelle contraction, je souffle et là il comprend et pousse tout le monde.

Merde c'est Denise la sage femme sur qui il bute ! C'est bien ma veine, c'est la moins aimable de toute.

— Docteur Adler ! Ici vous êtes une patiente comme tout le monde, vous attendez votre tour.

— Denise, d'habitude je suis une personne censée, plutôt aimable ....

— ... Non pas particulièrement...

Je lui agrippe le col et me penche en avant en criant cette fois-ci, elle blanchit et quand je relève la tête, je beugle.

— Denise, si vous me trouviez désagréable avant, sachez que je vais faire de votre vie un enfer si vous me laissez accoucher par terre dans l'entrée.

Là, elle comprend - ou cède - et me traîne avec l'appui de mes deux gardes du corps jusqu'à la première salle disponible, je crois que c'est en voyant la petite engagée qu'elle réalise vraiment que je ne suis pas une "jeune" mère hystérique et s'affole.

— Plus de temps pour la péri mon chat !

Quoi ? Et merde !

Interrogative, elle jète un coup à droite et un à gauche et s'agace.

— Bon qui est le père ? Parce que là il y en a un de trop !

Mais ni l'un ni l'autre ne fait mine de bouger, je me remets à pleurer.

— Je veux Aimé ...

La porte s'ouvre et Vanessa apparaît, en tenue. Elle me sourit doucement et avise mes accompagnateur en riant sous cape.

— Je ne pouvais pas manquer ça. J'appelle Florian ?

Denise secoue la tête, non, on aura pas besoin de l'anesthésiste. Non ...

Et c'est comme ça que j'accouche, entourée de Marco, Peter et Vanessa sous les ordres de Denise qui me chouchoute de peur des représailles. Je suppose qu'elle tente de faire passer la pilule de ma non péridurale, enfin tu parles d'une pilule, c'est plutôt un bébé qui s'annonce autour de quatre kilo et pour l'heure il me déchire les entrailles.

— L'un de vous veux voir la tête ?

Alors que Peter fait mine d'acquiescer, je le fusille du regard.

— Je te préviens Peter, je te l'interdis, je t'étripe si tu passes la barrière de mes seins.

Oui j'ai fixé comme limite qu'ils devaient rester au dessus de mes seins et avaient interdiction de s'avancer au delà. Je sais c'est étrange.

— Denise, aucun d'eux n'est le papa, je refuse qu'ils voient plus bas.

— Entendu mon chaton.

Elle hoche la tête et me fait pousser deux dernières fois.

Là, elle sort ma fille et la tapote doucement le temps qu'elle crie. C'est le son le plus magique que j'ai jamais entendu. Les quelques secondes de silence qui précèdent sont le plus terribles.
Tout en l'essayant délicatement, elle la pose sur moi. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues.

— Bonjour toi !

Je l'embrasse et oublie toute ma douleur.

Un sanglot à côté de moi, interrompt ma contemplation.

Marco a les larmes aux yeux et Peter pleure. Je passe ma main sur la sienne.

— Même toute poisseuse, ta fille est belle. Félicitation mon petit cœur.

Il ne dit pas ce que je sais, il dit juste ce qui est nécessaire. Marco lui tape l'épaule et on reste tous les trois - tous les quatre dans notre bulle pendant que Denise et Vanessa s'affairent à la partie moins glamour, placenta et compagnie.

Maëlle, Marcie, Patricia née le vingt-quatre mars et porte les prénoms de ma grand-mère et de ses deux parrains, féminisés.

La joie et la présence de mon bébé m'empêchent de lapider son père quand il arrive à la clinique deux heures après, comme une fleur... un peu fané la fleur, il se tient tellement les pieds en dedans qu'il me fait de la peine. À la vision de sa fille dans le berceau, il se liquéfie et retient lui aussi ses larmes.

— J'aurais voulu faire le peau à peau à la naissance.

— C'est moi qui l'ai fait, lâche un Peter insupportable du fond de la pièce avant de se faire entraîner dehors manu militari par Marco.

Mon amoureux s'assoit à côté de moi tout en contemplant la nouvelle prunelle de ses yeux.

— Pardon ma chérie.

Je frotte mon menton contre lui et l'embrasse. Il est si beau quand il est piteux.

— Je suis dégouté que ce soit Peter et Marco qui aient assisté à ça.

Je me remémore rapidement la scène et mes beuglements et je secoue la tête... non, je ne suis pas si mécontente moi, parce que je crois que c'est un tue l'amour que notre couple vient d'éviter.

Aimé plante ses yeux dans les miens et je vois ses prunelles qui pétillent.

— Je t'aime.

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