1/ Un récit larmoyant

J'ai remarqué que les personnes qui veulent "cacher" des actions/ prises de position peu scrupuleuses se croient dans un théâtre ouvert. C'est impressionnant. Elles créent un récit, parfois de toutes pièces, où elles déforment la réalité (de quelque chose qui n'était pas énorme au départ). Ensuite, elles peuvent étaler des postures, qui auraient été dénoncées chez d'autres personnes, sans que personne n'ose leur dire quoi que ce soit. Ben oui. On ne va pas heurter leur sensibilité exacerbée.

Si on prend un exemple concret, ici sur Wattpad, on a les personnes qui se plaignent d'être "hors-normes" aka les HPI, TSA ou autres. Et certaines ont un discours émotionnel qui n'a aucun sens. Sous couvert que des actions de la vie quotidienne, banales pour beaucoup de gens, soient difficiles pour elles, ces personnes construisent un récit qui pourrait se retrouver dans un roman fictif. Vraiment.

"Pourquoi les gens me détestent ?

Ce n'est pas de ma faute si je ne parviens pas à les regarder dans les yeux. Si je ne comprends pas leur humour. [insérer autres incapacités]

Pourquoi je n'arrive pas à sociabiliser ?

Pourquoi ?

POURQUOI ?

[etc]"

Bon, déjà, c'est utile de remettre des éléments de contexte. Si tu n'arrêtes pas de clasher les gens, en disant qu'ils ont un humour à se torcher le cul et que tu cherches constamment à les rabaisser, c'est normal qu'ils te détestent. Surtout quand ça se termine en glissades, en mode "ouais nan mais je pensais ça en fait", ah tu m'as traité d'enc%lé mais tu pensais AUTRE CHOSE ! D'accord !

D'ailleurs, les difficultés à avoir du second degré, c'est aussi (et surtout) la difficulté à saisir ce que supposent les mots. C'est ça, la base, en fait. Donc si tu emploies des expressions qui veulent dire autre chose, ça veut dire que tu comprends le second degré et NON, c'est pas à la carte.

A ce stade faut que tu trouves des gens masos pour te supporter...

En plus, dans ce genre de discours, on retrouve souvent l'idée que la personne "hors-normes" ne changera pas, car elle est trop parfaite, etc., et qu'elle est fière de ce qu'elle est. Bah, de quoi tu te plains alors ? Tu assumes ce que tu dis, ce que tu fais, ou non ? (spoiler : non)

Une grande partie de la stratégie des marionnettistes se joue donc sur l'intensité des émotions. Plus ils seront lyriques, plus ils arriveront à toucher la corde sensible, et plus ils seront efficaces dans l'embrigadement. 

Cependant, ils sont aussi capables de se montrer très froids, peu sensibles, généralement lorsque vous les mettez en face de leurs contradictions. C'est un de leurs tours de force qui peut se montrer très déstabilisant. Je pense qu'ils utilisent les personnes qui les contredisent et/ou voient clair dans leur jeu, pour se crédibiliser auprès de leurs soutiens, du genre : "vous avez vu comme untel est méchant avec moi", "oh c'est un facho lui", etc. 

Bonus s'ils présentent une vulnérabilité visible (comme je le disais avant : HPI, TSA, mais ce peuvent être aussi des handicaps liés à l'âge, beaucoup de personnes âgées crachent sur les aidants). Effectivement, ça leur permet de justifier leur comportement agressif : ils se battent contre une menace, ils doivent donc l'anéantir. S'ils peuvent lancer leur communauté et se laver les mains de toute responsabilité, c'est encore mieux. 

On pense à la culture de la vulnérabilité que j'ai décrite dans TOUS AU BUCHER : la vulnérabilité peut être une force exploitable, même dans le mauvais sens.

C'est pour cette raison que la manipulation peut se jouer au niveau des luttes sociétales (droits des femmes, racisme, droits des LGBT...). Elle est d'ailleurs très efficace. Comme ce sont des causes qui peuvent nous toucher à titre personnel, ceux qui mènent/guident les combats (l'équipe décisionnaire d'une association par exemple) peuvent s'en servir, notamment pour activer ou renforcer la culpabilité de ses membres.

Mais comment peut-on "activer" une culpabilité, qui n'a aucune raison d'exister, puisqu'on n'a absolument rien fait de mal (au contraire, on s'engage dans une lutte) ?

Parce que les porteurs du combat sont animés d'une énergie que nous n'avons pas et n'aurons jamais, du moins c'est ce que nous pensons,

Parce qu'ils ont été victimes de sévices liés à leur cause, que nous n'avons peut-être pas vécu,

Ou parce qu'ils peuvent comprendre mieux que quiconque le préjudice qu'on a pu subir. Mieux que nos propres proches. Du moins c'est ce qu'on pense.

En bref, les défenseurs qui veulent nous guider nous mènent en bateau grâce à leur (fausse) bienveillance.


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