Le sang coule et le pirate réalise soudain

Que de cette vie tout a été vain.

Son corps brûle et se noie

À l'idée de ce qu'il a perdu, tant de fois.

Se dresse le souvenir d'une vie perdue,

La mémoire qui lui est brusquement rendue.

Le pirate s'efface sous l'ordre souverain

D'un roi délivré qui s'affirme enfin.

Le doute se retire, la vie s'éteint.

Au loin, Halan entend sonner le tocsin

D'une vie tissée d'un rude mensonge

Et qui, furtif, s'envole. Rien qu'un songe.

La mort se déploie, la mémoire lui rend un visage,

Et le bonheur creuse son mirage.

Il peut s'en aller, serein, au gré d'une caresse,

Celle de sa douce, si douce princesse.