Chapitre 16- Direction la « cité impériale »


Selon les contacts de Simold, le « nouvel empire galactique » prévoyait de changer les armures des clones. Une dépense considérable complètement futile qui visait à marquer le changement de régime en place et à faire oublier l'image de la guerre des clones liée à ces armures blanches marchants d'un pas cadencé derrière les généraux jedi. Cependant, cette information était cruciale pour eux. S'ils voulaient profiter de la présence des commandos pour passer inaperçus dans les baraquements, il fallait agir avec leurs anciens équipements ; acquérir une de leur nouvelle armure serait sans doute très compliqué, donc ils n'avaient pas de temps à perdre.

Sans information sur le déploiement du nouveau matériel de l'armée ni sur la date de passage en court martiale de Quinnan ils marchaient à l'aveugle. Mais ils n'avaient que ça. Simold affirmait avoir fait appel à tous ses contacts.

Hélèna avait de plus en plus de mal à se concentrer sur les échanges. Rongée par la peur de perdre Quinnan et d'amener tous les volontaires à la mort, elle ne sentait même pas ses mains trembler. Le manque. Il fallait qu'elle lutte. Tant qu'il y avait encore un maigre espoir pour ses vode, elle ne devait pas se laisser aller. Elle sursauta quand elle sentit Sprinter lui prendre la main. Il essayait de calmer ses tremblements discrètement. Bien sur, il avait été le premier volontaire pour l'accompagner avec Larièn. T'ad avait finalement décidé de se joindre à eux, et a la surprise générale, Rubben aussi. Après avoir combattu au côté d'Hélèna, il semblait exister entre eux un certain respect mutuel, et malgré son apparente arrogance elle comprit qu'il désirait la protéger.

Après de brefs préparatifs, ils furent prêts à se mettre en route pour Coruscant. Vercopa se jeta dans les bras de T'ad au moment où il allait embarquer.

« Sois prudent, buir » Lui dit l'enfant.

Buir. Papa. Hélèna en eut les larmes qui montèrent dans sa gorge. Vercopa considérait T'ad comme son père. Il était vrai qu'il avait passé le plus clair de son temps à ses côtés, il lui avait apprit plein de choses ; à se battre, à pirater des datapad, crypter des données... Malgré le handicap de l'enfant, T'ad avait prit soins de le former en s'adaptant à sa malvoyance et en le poussant à se dépasser. Et si le jeune clone était loin du niveau au combat des commandos, il se débrouillait bien avec un bâton, en se guidant aux sons et aux mouvements qu'il pouvait repérer. Et puis c'était un clone, il était robuste, lorsqu'il se prenait un coup il se relevait toujours, malgré les protestations de Larièn qui voyait en lui uniquement un enfant à protéger. Elle le prit également dans ses bras.

« Sois sage mon grand » dit-elle en lui ébouriffant les cheveux.

T'ad et Larièn l'aimaient et prenaient soin de lui de manière très différente. Et les deux partaient. Le gamin avait l'air seul et perdu.

T'ad et Sprinter passèrent également un moment d'échanges d'accolades et de regards lourds en émotions avec Olan et Haro. Les quatre frères d'escouade n'avaient presque jamais été séparés. Certains s'apprêtaient à faire quelque chose d'irrationnellement dangereux alors que les autres désapprouvaient. Une fracture s'était faite entre eux et la fratrie s'était brisée. Pourtant, ils s'aimaient farouchement, Hélèna le voyait dans les échanges de regards. Pas un ne dit mot. C'était inutile. Ils se connaissaient par cœur, ils savaient ce qu'il y avait dans le cœur et dans l'esprit de l'autre à chaque instant. Lorsqu'ils se séparèrent, T'ad et Sprinter montèrent dans le vaisseau. Hélèna les suivit après avoir fait un signe de tête à Simold. Elle espérait sincèrement le revoir un jour.

Le Soldat Affranchi monta dans l'épaisse couche nuageuse et Hélèna actionna la vitesse lumière. T'ad avait entré les coordonnées de navigation sans même une remarque négative envers le vaisseau. La contrebandière trouvait cela de très mauvais augure. Si T'ad avait perdu sa capacité à se moquer de son vaisseau, c'est que la situation était critique...

« ça va ? » Demanda Sprinter en posant sa main sur l'épaule d'Hélèna.

Elle hocha affirmativement la tête. Il semblait très inquiet pour elle depuis qu'il l'avait trouvé en train de planer et malgré ses menaces, il n'en avait parlé à personne. Elle lui en était très reconnaissante.

« J'ai changé le code de transpondeur de vaisseau, on est un cargo de marchandises réquisitionné par les forces impériales. » Poursuivit-il

« Les forces impériales ? » Hélèna ne comprit pas tout de suite.

« Nous ! » Répondit-il avec un regard vers T'ad. « D'ailleurs il va être temps de remettre l'uniforme, ner vod »

« Mince, j'ai perdu mon ticket de pressing... » Dit T'ad avec un petit rire.

Hélèna fut un peu rassurée de l'entendre essayer de plaisanter, même si il semblait se forcer.

Après avoir enfilé son armure, Hélèna trouva T'ad encore plus concentré qu'avant, vérifiant et revérifiant les signaux en boucle, comme pour essayer de ne pas penser au pire.

« Hey, l'infiltration c'est ta spécialité, pas vrai ? » Lui demanda-t-elle avec un coup de coude.

Depuis qu'elle l'avait rencontré, il n'y avait pas un seul domaine de compétence qui ne figurait pas dans « sa spécialité » selon lui. Il se mit à rire.

« Bien sur ! Ça et aussi le combat et l'exfiltration ! Tout ira bien t'en fais pas. »

Après un regard vers son frère il ajouta :

« Je suis surpris que tu entre encore dans ton armure, ner vod... »

Après quelques heures de vol où ils se relayèrent pour essayer de se reposer, l'alarme annonça qu'ils allaient bientôt quitter l'hyperespace. La montée d'adrénaline fut presque palpable. Hélèna espérait qu'ils pourraient sortir Quinnan, et trouver Elby et Ebonn à temps, mais avant tout, il fallait qu'ils passent le contrôle, qui parait-il était drastiquement renforcé. A peine les étoiles eurent-elles reprit leur forme qu'une voix la pria de se ranger dans une file en approche pour la 'cité impériale' et d'attendre son tour pour inspection.

La cité impériale... Même le nom de Coruscant avant changé... Qu'espéraient-ils faire avec ça ? Elle se demanda à quoi rimaient le changement d'armures des clones et le changement de nom de la planète capitale pour la plupart des citoyens. Cela sonnait-il vraiment comme une nouvelle ère de paix ? Ou bien étai-ce pour annoncer une ombre inconnu menaçante qui planait sur leur tête ? En tout cas, vu du ciel, la planète était rigoureusement identique : une planète sombre d'où les bâtiments et rues éclairés dessinait des cercles lumineux visibles depuis l'orbite. Et lorsqu'on s'en approchait, il était impossible de déterminer le niveau du sol, tellement les plus hauts bâtiments pointaient à une altitude aberrante et les sous-sols s'enfonçaient loin entre les ruelles, là où toute lumière naturelle était happée. Et les spiders, indifférents à la fumée qui s'échappait des ventilations des sous-sols et aux panneaux lumineux à répulseurs qui planaient près des canaux aériens de circulations, faisaient la queue pour passer entre les ruelles, et se croisaient sur plusieurs niveaux dans un balai continu. Cependant, cette fois, les couloirs de circulation pour entrer et sortir de la planète étaient plus lents et encombrés que d'habitude. Les contrôles étaient en effet renforcés, comme l'avait annoncé le contact sur place de Simold. L'empire avait peur. La rébellion semblait les faire frissonner.

« Vous en faites pas » Dit T'ad d'un ton calme. « Ils ont plus peur de ce qui sort que de ce qui entre. »

Larièn lui lança un regard interrogatif.

« Après l'ordre 66 les jedi ont été éradiqués. S'il en reste ou s'ils ont encore des alliés, ils cherchent surement à quitter la planète. C'est ça qu'ils surveillent. Les contrôlent d'entrée sont une formalité. Ils ne craignent pas un petit groupe de rebelles se jetant dans la gueule du loup. Et le commerce doit bien continuer pour que la planète prospecte. » Expliqua-t-il.

« Mais on veut aussi sortir après... » Dit la Twi'lek qui semblait commencer à paniquer.

« Chaque chose en son temps. On avisera le moment venu et en fonction des cartes qu'on aura en main à ce moment là. » Dit Calmement Sprinter. « Buy'ce » Dit-il alors que le quai était enfin en vue.

Rubben qui était jusque là resté parfaitement immobile et silencieux scella son casque hermétiquement dans un petit « clic » magnétique. Hélèna attrapa son casque qui trônait sur le cockpit. Elle n'y était pas encore complètement habituée et avait réduite les affichages au minimum. Elle le scella et passa en communication privée. Elle entendait le souffle régulier et concentré de Rub, et un léger sifflement tendu du côté de T'ad. Larièn les regardait, elle était seule a ne pas avoir armure ou casque. Elle portait simplement des épaulières, coudières et genouillères renforcées sur ses vêtements.

Selon les instructions, ils se posèrent et sortirent du vaisseau pour inspection. Un soldat sembla hésiter en voyant les deux commandos en sortir.

« Qui êtes-vous ? »

« CC-1205 et CC-1206 » Répondit machinalement Sprinter.

Un code de commandos disparus pendant la purge jedi selon leurs informations. C'était le moment de savoir si leurs sources étaient aussi fiables qu'ils le pensaient.

Le soldat pianota un instant sur son datapad.

« Tombés sur Félucia » dit-il.

La casque de T'ad s'approcha si près de celui du clone que les visières teintées se touchaient presque.

« On a l'air tombés, Di'kut ? »

« Ola, pas la peine de s'énerver... Je ne fais que lire le rapport... Où étiez-vous tout ce temps ? »

« On va faire notre propre rapport au commandant. » Dit simplement Sprinter avec un air supérieur.

Hélèna se demandait si cette arrogance était un travail de couverture ou bien si laissait simplement parler son sentiment de supériorité envers les soldats clones.

« Et 1207 et 08 ? » Demanda finalement le clone qui regardait ses informations erronées comme si elles allaient changer toutes seules.

« Tombés » Dit T'ad.

« Désolé. C'est quoi ce rafiot ? Et eux ? » Demanda le soldat en montrant les trois autres.

« Cette poubelle volante c'est la raison de notre retard ! » S'emporta T'ad dans un éclat si violent qu'il semblait bien réel. « On le réquisitionne avec son personnel à bord et paf ! l'hyperdrive qui nous lâche ! Plus de communications depuis des semaines selon eux... Comme par hasard ! Obligés de se poser sur une planète complètement inhospitalière pour réparer, ils avaient pas les pièces, non mais c'est vrai, c'est quand la dernière fois que t'as vu un machin pareil ? Ce tas de rouille volante a failli nous tuer, je t'avais dit de réquisitionner l'autre ner vod, celui avec les bandes jaunes... »

« ça va, ça va » Fit Sprinter pour le calmer. « Bon, on est un peu à cran là, et on est attendus. Les deux mandos sont frère et sœur marchands, et la twi'lek, c'est la copine du mando en rouge, je serais toi, j'éviterai de m'en approcher... »

Hélèna entendait la conversation à voix basse grâce à l'amplification des sons de son casque. Elle entendit Rub émettre un petit rire même si rien dans son attitude ne le trahissait.

Le soldat fit signe de remonter dans le vaisseau. Encore une fois, les soldats savaient qu'il ne valait mieux pas interférer avec les affaires des commandos.

« Et ça ? » Demanda-t-il en désignant la peinture déjà bien éraflée sur le vaisseau. « Soldat Affranchit ? »

Sprinter désigna Hélèna.

« En référence à sa jambe, elle l'a perdu et en a trouvé une neuve sur un champ de bataille »

Ainsi donc c'était bien une jambe de droïde séparatiste...

« Je hais les pilleurs de guerre... » Cracha le soldat sous son casque.

« Ouais, les civils... » Soupira T'ad en remontant dans le vaisseau. « Allez, vous nous déposez à la caserne avant qu'on vous paye, les mandos ! »

Hélèna, Rubben et Larièn suivirent les commandos sous la visière vigilante du soldat qui les suivait du regard.

Il n'avait même pas fouillé le vaisseau. Mais les capteurs lui auraient indiqués si une personne avait été à bord. Pour le moment il semblait ne pas douter de la parole des commandos. A moins qu'il ne donne l'alerte et leur signalement...

« Point de rendez-vous delta-2 » Dit simplement Sprinter en entrant les coordonnées d'un appartement loué par le contact de Sprinter.

Ils se garèrent sur le toit, trouvèrent la clé magnétique à l'endroit prévu et descendirent par le turbo-élévateur. Les commandos se déployèrent dans un réflexe parfaitement synchronisé pour sécuriser le lieu, suivit de Rubben, un blaster simple à la main. Il s'était résigné à laisser derrière lui son canon rotatif lourd, c'était une arme trop encombrante pour un combat de ville, elle ne lui serait pas d'une grande utilité ici. L'appartement ressemblait plus à un lieu de dépôt qu'à une habitation. Une grande table, six chaises et un tableau trônaient en son centre, et des caisses ouvertes et vides avaient été abandonnés. Quelques douilles et chargeurs de blaster vides se trouvaient par terre et sur la table. Le lieu avait été habité par des gens préparant une attaque de toute évidence. Et personne n'avait eu l'occasion de venir nettoyer derrière...

Après vérification complète des lieux, des caisses de matériel furent déchargés, des capteurs mis sur le toit et sur toutes les fenêtres de l'appartement. Une chambre fut convertie en centre de surveillance alors que des lits de camps furent installés dans l'autre. Il était prévu de rester quelques jours au minimum et de s'approcher des soldats pour repérages. A la rapidité à laquelle tout le matériel fut installé, il était évident que les commandos avaient toujours eu l'habitude de déployer toute leur vie ainsi que le matériel nécessaire à la survie en un temps record. Ils décidèrent de faire un premier repérage au baraquement des clones le soir même.

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