8- Le procès

Les soldats descendirent comme un seul homme. Seuls les frères du défunt restèrent là, à attendre la civière. Hélèna descendit elle aussi, entre Ajok et Elby. En bas de la passerelle, le commandant qui l'avait violenté plus tôt attendait, figé. Ebonn, qui marchait devant elle, se retourna.

« Bonne chance, 'Ner Vod' » Il insista grossièrement sur les derniers mots, comme pour se moquer du langage de ses frères. Mais le clin d'œil qu'il lui fit, faisant danser son énorme cicatrice à la joue, l'émut plus qu'elle n'aurait su le dire.  

Elle sentit la main de Quinnan sur son épaule gauche, alors qu'il s'était rapproché par derrière.

« Re'turcye mhi, nous nous reverrons, Hél'ika. » La pression de son énorme main sur son épaule fut rassurante, cette fois-ci. Elle se surprit à penser qu'elle ne voulait pas quitter ces garçons, elle avait envie de leur faire confiance, d'apprendre à mieux les connaitre...

Mais elle n'eut rien le temps de leur dire, à peine arrivée en face du commandant autoritaire, ses compagnons s'éloignèrent sans un regard en arrière, comme si elle était déjà oubliée. Elle avait toujours su que ça se passerait comme ça. Et pourtant, elle se sentait trahie.

Elle dut suivre le commandant, qui avait abandonné l'idée des menottes mais la tenait cependant fermement par le coude de son bras non-bandé. En quelques pas elle perdit la trace des autres clones du vaisseau, noyés dans la masse de casques, armures et autres fusils d'assauts à perte de vue. Le hangar grouillait de milliers de soldats qui embarquaient, débarquaient, échangeaient des saluts, vérifiaient leur équipement,... Le vertige la prit soudain. Elle se dit que parmi eux, parmi cette masse de clones identiques en tout point de vue, elle savait que 4 d'entre eux étaient uniques. Mais elle ne put les identifier au milieu de leurs frères. Ils devaient être partis à l'infirmerie pour scan et vérification complète. Sans elle.

Elle se demandait si beaucoup d'autres étaient aussi particuliers qu'eux, ou si la majorité était aussi détestable que celui qui la poussait à travers les couloirs pour la faire tourner où bon lui semblait. Chaque boyau du vaisseau qu'elle empruntait était plein d'hommes identiques, pour la plupart casqués. Elle arriva enfin au quartier carcéral, qui, bien que loin d'être luxueux, semblait confortable à côté de la cellule dans laquelle elle s'était réveillée quelques jours plus tôt. Après un scan rétinien, on lui attribua une cellule au troisième étage. Elles s'étendaient sur plusieurs niveaux, les unes sur les autres, avec une passerelle anti-gravitée qui faisait office d'ascenseur. Elle se dit qu'il devait être impossible de sortir d'une telle prison, et fut soulagée que malgré cette organisation qui avait fait ses preuves, toutes les prisons planétaires n'étaient pas identiques. Lorsque la passerelle monta, elle fut prise de vertiges et se serra contre son ennemi, au centre du plateau. Les rambardes ne montaient qu'aux genoux et sur trois côtés seulement... Et elle avait un terrible vertige quand elle ne se sentait pas protégée par un vaisseau ou quoi que ce soit de solide sous ses pieds. Alors que les armures blanches se faisaient de plus en plus petites en bas, elle pria pour que l'antipathique commandant ne décide pas de provoquer un malencontreux accident en la poussant. Lorsqu'ils arrivèrent au niveau d'une cellule vide et qu'il en désactiva le champ de force, c'est presque avec soulagement qu'elle sauta dedans.

« Le procès aura lieu dans 13 heures, heures standards. Reposez-vous » Le champ rosâtre se referma sur l'image de l'homme déjà en train de descendre sur la plateforme. Elle essaya de calculer à quelle heure serait son procès. Mais elle constata qu'elle n'avait aucune idée du moment de la journée auquel ils avaient quittés la planète, ni de la durée de leur vol. Et puis de toute manière, dans une telle station orbitale, les journées n'avaient de sens que celui qu'on leur donnait. Parfois les lumières étaient réglées moins fortes et bleutées la nuit pour que les équipages ne se déshabituent pas à un rythme régulier. Mais elle doutait que ce soit le cas ici, les soldats clones se relayaient, et allaient et venaient à toute heure dans un flot continu. Elle les regardait par-delà la lumière rose crépitant du bouclier-porte. Elle cherchait, parmi ces têtes identiques, des tresses, des symboles sur un crâne, ou même une cicatrice sur oreille... Rien.

Elle souffla et se laissa glisser contre le mur, par terre, à côté de la couchette, unique mobilier de la cellule.

Elle réfléchit pendant longtemps à ce qui l'avait amenée ici à la base.

Le commerce d'épices. Les drogues illégales sont un bon fond de commerce, qui attire moins l'attention que de refourguer des vaisseaux volés. Quand on sait à qui s'adresser, bien sûr. Et ils n'avaient pas l'habitude de s'adresser à n'importe qui. Elle connaissait Andalla de par sa réputation, et elle était excellente. Enfin, excellente d'un point de vue d'un mercenaire trafiquant, bien sûr. Le contact s'était fait par un solide ami de son second, pas de problème en apparence. Pourquoi Andalla avait-il retourné sa veste et avait vendu Hélèna lors de sa livraison ? Qu'est ce qui avait capoté ?

Elle se retournait la scène dans la tête, se demandait comment ils auraient pu être plus vigilants. Son équipage avait fuit à bord de son cher Phénix Gelé, c'était sûr. Elle les recontacterait le moment venu et, s'ils n'avaient pas déjà éclairci la situation avec Andalla, elle s'occuperait personnellement de le pousser hors du sas de son vaisseau.

Un bruit métallique au fond de sa cellule la fit sursauter, interrompant ses pensées. Une petite trappe s'ouvrait, laissant apparaître un plateau rempli de porridge sous vide et d'un verre d'eau. Après une hésitation qui dura à peine deux secondes, elle se saisit du plateau de son bras libre et son estomac accueillit ce repas avec grand soulagement. Ses lèvres sèches la tiraillèrent au contact de l'eau fraîche. Elle n'avait pas bu ni mangé depuis trop longtemps, et ses rares repas ces derniers jours avaient été bien trop maigres, surtout pour toute cette marche effectuée. Même l'odeur insipide du porridge lui parut délicieuse. Elle dut se forcer à ne pas boire et manger trop vite, pour ne pas avoir de crampes d'estomac. Elle connaissait bien cela. Gamine, elle faisait à peine un repas par jour, lorsqu'elle trouvait quelque chose à se mettre sous la dent. Elle avait déjà fait l'erreur de boire avidement après deux jours de soif intense. Elle avait déjà senti son estomac la brûler, passer sa nuit à se tenir le ventre, croyant avoir avalé du poison. Et enfin, elle avait déjà vomi le peu qu'elle avait pu trouver à cause de ça. Elle savait que quand la faim ou la soif déchirait le ventre, il fallait compter dix secondes entre chaque bouchée. Alors elle comptait méthodiquement.

Une fois repue et réhydratée, elle grimpa sur la couchette dure accrochée au mur et s'allongea sur le côté gauche pour ne pas appuyer sur son épaule endolorie, et serra son bras libre autour de ses jambes recroquevillées. Elle n'avait pas froid ici, la température et l'humidité étaient strictement contrôlées dans toute la base. Mais elle se sentait seule. Et elle détestait attendre sans pouvoir rien faire.

Elle finit par s'endormir, en pensant au plaisir de retrouver son équipage une fois ce mauvais moment passé.

Une sonnerie aiguë la réveilla en sursaut. Alors qu'elle s'assit sur la couchette, elle vit un homme en armure blanche complète apparaître derrière le champ de force de sa cellule. C'était l'heure.

Elle suivit le clone en silence, sans parvenir à savoir si il s'agissait d'un soldat qu'elle avait déjà vu. Il y avait peu de chances de toute manière. Il ne s'agissait pas d'un commandant, à priori, vu qu'il ne possédait pas d'épaulière rehaussée par-dessus sa plaque d'armure d'épaule.

L'homme la conduisit devant une porte massive au bout d'un couloir. Il tapota un panneau de commande et la porte s'ouvrit. Avec un signe de tête il lui ordonna d'avancer vers la salle sombre. Après trois pas à l'intérieur, la porte se referma derrière elle. Elle était seule et maintenant presque plongée dans le noir. Elle se tenait immobile alors qu'elle sentait le sol trembler sous ses pieds. Le turbo-élévateur l'amenait vers une lumière en hauteur. Elle sentit son cœur s'accélérer alors que la plaque anti-gravitée la menait au centre de la salle de procès. Une dizaine de personne était présente et la scrutait, tous humanoïdes, pas tous humains. Aucun clone présent.

« Accusé Hélèna Jök-Sarlion, c'est bien là votre nom ? »

« Oui, monsieur » Elle avait beau prendre sur elle, elle était impressionnée par cette mise en scène. Tout était là pour la mettre mal à l'aise. A commencer par l'homme qui lui parlait sans la regarder assis à un bureau, qui était situé sur une plateforme plus haute que la sienne, la forçant à se tordre le coup.

« Vous êtes là pour répondre de vos crimes contre la république et de vos récentes infractions à la loi, avec tentative de fuite. »

Bien sur, qu'elle avait essayé de fuir. Justement pour essayer de ne pas se retrouver dans une telle situation...

Un non-humain se leva sur sa gauche et se racla la gorge, tenant un papier à la main.

« Avant de commencer le procès, nous tenons à vous faire part de la récente destruction du transporteur de classe Gozanti appelé Phénix Gelé, par nos forces aéroportées... »

« Quoi ? » Hélèna ne s'attendait pas à ça. Son cri fit sursauter tout le monde. Son vaisseau. Son vaisseau était tout sa vie, elle avait eu tant de mal à se le procurer, à l'armer convenablement, le rendre agréable pour tous. Tous... Ses seuls amis y habitaient avec elle depuis des années...

« ...Et de tout l'équipage à bord lors de l'assaut » Finit l'homme à la peau rouge foncée.

La gorge d'Hélèna se serra. Ne pas pleurer. Ne pas hurler. C'en était trop pour elle. D'abord Jakin, et ensuite tous les autres... Son Phénix Gelé, sa maison, sa famille...

Ses yeux se remplirent et elle n'y vit plus rien. Tandis qu'elle déglutit avec bruit, l'homme à sa gauche se ressaya en disant un « désolé » confus.

Les jambes d'Hélèna tremblèrent puis fléchirent. Elle se retrouva à genoux par terre à essayer de réguler sa respiration pour ne pas perdre conscience.

« Apportez-lui un siège » lança l'homme assis au bureau face à elle.

 Elle n'entendit pas les deux hommes s'approcher d'elle avec une chaise et fut à peine consciente lorsqu'ils la hissèrent dessus.

Elle n'avait plus rien. Désormais, peu lui importait de la peine encourue. Peu lui importait de faire bonne figure. Et peu lui importait de vivre. Pour quoi faire à présent ?

Après la mort de Jakin, elle avait fait face. Elle y avait été obligée, sa famille comptait sur elle. Son équipage et son vaisseau, c'était ça sa famille. Mais désormais, plus rien. A Quoi bon essayer de rester forte ? Essayer de sortir d'ici, pourquoi ?

Elle avait la tête qui tournait et n'entendait qu'indistinctement ce qui se passait autour d'elle.

« Interceptés dans le système Corellien alors qu'ils tentaient de fuir... N'ont pas tenus compte des avertissements... Signalement du vaisseau... Comme vaisseau pirate potentiellement dangereux... Ne se sont pas laissés abordés pour vérification des cales.... »

Signalement... Ainsi Andalla était allé beaucoup plus loin que ce qu'elle avait cru. Il avait signalé son vaisseau. Potentiellement dangereux... S'ils avaient voulu être un danger, ils auraient fait plus de dégâts avec l'armement lourd du Phénix... Non, ils s'étaient contentés d'essayer de fuir pour ne pas se faire choper avec les cales pleines d'épices rares.

Tous morts... à cause d'Andalla. Ce traître allait souffrir ! Hélèna avait un nouveau but. Une fois sortie d'ici, sa vengeance serait terrible. Peu importait de combien de gardes il s'entourait, ou combien de canons son vaisseau possédait... Il paierait !

Elle ne fut qu'à moitié consciente pendant son procès. Les gens s'enchaînaient, lisant des accusations portées contre elle. Certains avaient même retrouvés de vieilles charges datant de ses années de piratages. Abordages de vaisseaux, vols, violences, parfois meurtre. Mais elle avait déjà payé pour ces crimes là, aussi ces dossiers furent-ils mis de côtés. Le juge annonça que finalement seule la contrebande d'épices était retenue. Une chance qu'ils ne se soient jamais fait chopée lorsqu'ils vendaient illégalement des armements ! La république était beaucoup moins tendre avec la contrebande d'armes.

On l'invita enfin à parler pour sa défense. Elle regarda hébétée l'homme qui levait enfin le nez de ses papiers pour la regarder directement. Les secondes s'écoulèrent sans qu'elle sache quoi dire. Oui elle avait trafiqué, volé, tué... Oui elle refourguait drogues ou armes au plus offrant. Et oui, son vaisseau s'était fait désintégré avec tout ce qu'il y avait à son bord parce qu'ils avaient la fâcheuse tendance à fuir les ordres d'amarrage. Comme on disait, c'était les risques du métier. Ils savaient tous à quoi s'en tenir en signant. Mais entre le savoir et le vivre...

Elle repensa à Quinnan, qui lui avait promis que la peine ne serait pas trop dure. Elle l'était déjà beaucoup trop !

« J'ai sauvé des hommes sur le lieu du crash... » La voix d'Hélèna était faible et tremblante.

« Pardon ? » L'homme fut de toute évidence déstabilisé par cette remarque à laquelle il ne s'attendait pas.

« Je me suis sauvée du croiseur parce que j'ai vu les vaisseaux qui tournaient autour pour le retrouver. J'ai dit aux hommes de partir et je les ai aidés à fuir. » Elle était de moins en moins sure de ce qu'elle faisait. Elle avait déjà tenu tête à des gros durs, menti de manière éhontée, mais là, bien que ce soit la stricte vérité, affaiblie comme elle était, le regard sévère de l'homme la faisait douter.

« Et alors ? » lança-t-il durement.

Elle croisa son regard, et la surprise lui fit froncer les sourcils. Elle ouvrit la bouche, puis la referma, ne sachant que dire.

« Vous avez sauvé quoi exactement ? » Insista-t-il de sa voix sévère.

Elle ne comprenait pas ce qu'il demandait. Elle n'était pas dans son état normal. Elle avait la tête qui tournait et ses jambes ne la portaient plus. Et cet homme jouait avec ses nerfs.

« Hein... ? Heu, des soldats. Monsieur. Des soldats de la république. »

« Des clones. Vous avez sorti de là neuf vulgaires soldats clones. Vous croyez que ça jouera en votre faveur ? »

Elle ouvrit encore une fois la bouche, mais aucun son n'en sortit.

Bien sur, chacun de ces hommes valait moins que le matériel à bord du croiseur. A leurs yeux en tout cas. De vulgaires clones. Elle le savait, car il y a de ça deux jours, elle avait pensé la même chose. Elle aurait sans hésité sacrifier tous ces soldats pour sauver sa peau... Aujourd'hui elle ne savait plus exactement où elle les classait, mais ils valaient chacun plus qu'un droïde, c'était sûr. Elle ne savait pas si leur vie était aussi importante que celle de n'importe quel humain, et ça la mit mal à l'aise. Étaient-ils aussi important que les membres de son équipage ?

Sa gorge se serra à nouveau. En tout cas pour les hommes ici présents, la mort de soldats clones n'était que des pertes regrettables de matériel militaire. Son argument avait peu de poid et le moment n'était pas venu d'en débattre.

« Je me suis rendue, j'aurais pu fuir »

« En effet. Je ne vois pas ce que cela vous aurait apporté sur cette planète quasiment déserte, mais il est vrai que les rapports de mission stipulent que vous n'avez pas cherché à vous soustraire à la justice. Rien à rajouter ? »

Elle aurait aimé avoir d'autres arguments, ou même avoir la force de se battre. Mais elle était épuisée et ne voyait pas quoi ajouter. Elle fit non de la tête.

On l'invita enfin à se retirer pendant que sa plaque anti-gravitée s'enfonça de nouveau dans le sol et que le plafond se referma sur elle. Seule, assise sur sa chaise, uniquement éclairée par de légères lumières de service, elle resta là immobile un instant. Jusqu'à ce qu'une porte latérale s'ouvre, l'aveuglant de lumière. Un soldat en armure la leva de force de sa chaise par son bras libre et la raccompagna le long des couloirs, il dû la soutenir largement à deux reprises alors qu'elle manqua de s'effondrer. Il la ramena à sa cellule sans un mot. Elle se jeta sur la couchette et les larmes coulèrent le long de ses joues à l'instant où le panneau rose se referma sur elle.

Elle fut prise de crises de suffocations et de tremblements. Elle repensa à chaque membre de son équipage. De son fidèle second, parfois trop procédurier mais fidèle en toute circonstance, au dernier canonnier Zabrak qui les avait rejoints il y a quatre mois et dont elle n'arrivait toujours pas à écrire le nom. Ils lui manqueraient tous.

Elle eut envie de se rappeler des paroles de la chanson qu'elle avait entendue dans le vaisseau de transport. Un hommage aux frères disparus. C'est ce qu'elle avait besoin d'entendre. Elle voulait la chanter pour eux. Mais elle ne se souvenait que de Vode an, tous frères. Aussi elle se contenta de fredonner l'air entre deux suffocations.

Puis elle se souvint grossièrement de la formule que Quinnan adressait à ses frères tombés. Elle aurait aimé l'avoir auprès d'elle pour partager leur peine, échanger ces phrases cérémonielles pleines de sens.

« Je suis toujours vivante, mais tu es mort. Je me souviens de toi, ainsi tu es éternel, Jakin. »

Elle répéta la formule pour chacun de ses 11 frères morts récemment.

Elle fut étonnée de constater que dire ces mots à voix haute l'apaisa un moment. Sa crise était passée, même si les larmes continuaient à couler.

Totalement épuisée, elle sombra dans un sommeil agitée pendant à peine une heure avant qu'on vienne de nouveau la réveiller. La même sonnerie aiguë, puis un soldat en armure qui désactivait le champ du bouclier. Elle fut reconduite à la salle de procès sans que personne ne prenne la peine de lui expliquer quoi que ce soit.

« Les délibérations sont finies » Lui annonça la voix de l'homme au bureau alors que sa plateforme arrivait à peine à sa place.

« Étant donné les récentes pertes dont vous avez eu connaissances aujourd'hui, et la droiture dont vous avez fait preuve lors du crash, le jury estime que la peine de prison serait inutile dans votre cas. » Il semblait terriblement déçu. « Vous réglerez cependant une amende de 2 500 crédits à la république. Étant donné votre récente perte, le jury vous accorde l'année pour régler cette dette. Toute activité vous concernant sera dorénavant strictement contrôlée et vérifiée. Vous partirez dans l'heure pour la planète Kuat, la plus proche de notre position actuelle. Des questions ? »

Elle en avait beaucoup qui s'entrechoquaient dans son crâne. Quelles étaient les caractéristiques de cette planète ? Comment s'attendaient-ils à ce qu'elle paye cette dette alors qu'elle n'avait plus rien, même pas un endroit où dormir ? Pouvait-elle circuler librement de monde en monde dorénavant ?

Mais une seule franchit ses lèvres.

« Pourrais-je dire au revoir aux hommes que j'ai accompagnés jusqu'ici ? »

L'homme leva la tête de son bureau et la toisa de haut avec arrogance, une grimace sur le visage.

« Les clones ? Hors de question ! Merci de les avoir rendus à la république, ils repartiront en mission dès que leurs escouades auront été reformées. Ils n'ont pas de temps à perdre avec ces futilités. Vous pouvez disposer »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top