Après un bon repas et nombreuses informations sur les Mandaloriens, un bruit fit sursauter Hélèna. A sa grande déception, ce n'était pas Elby qui rappelait, mais les commandos qui revenaient de Bakura où ils avaient rencontrés Simold. Hélèna espérait qu'ils ne lui avaient pas fait de mal, malgré leur garantie. Olan s'approcha de T'ad et dit mystérieusement :

« On a un point d'extraction dans 20 jours. »

Il ne voulait visiblement pas trop en dire devant les filles. Hélèna compris qu'il ne s'agissait pas de manque de confiance. L'information était trop importante et on ne risquait pas de dévoiler ce qu'on ignorait. Elle avait vite appris cette leçon dans le milieu de la contrebande. Larièn semblait curieuse mais eu l'intelligence de ne pas poser de question.

Sprinter et Haro filèrent au cockpit sans un mot et Hélèna compris que c'était enfin l'heure de rentrer à la maison. Bien qu'elle ne considérait pas encore l'épave de son G9 Rigger sur Kuat comme sa maison. A vrai dire, depuis la perte de son Phénix Gelé et de tout son équipage, elle se demandait si elle se sentirait à nouveau chez elle quelque part un jour. Elle était cependant contente d'en avoir fini avec les commandos et leur manie de risquer leur vie à chaque coin de la galaxie.

Pendant le vol elle regagna sa cabine, laissant Larièn discuter avec Olan et T'ad. Ceux-là semblaient bien moins coincés en sa compagnie. Hélèna appréciait réellement Larièn, mais elle ressentait une pointe de jalousie en voyant que la Twi'lek savait si bien y faire avec les autres. Elle était gentille, joviale, agréable, bref, tout son contraire. Hélèna avait travaillé sa carapace durant des années, afin de devenir une vraie capitaine, une dure à cuire... Elle était capable de faire peur à un groupe de Trandoshan armé, mais elle était incapable de nouer de vraies relations sociales. En dehors de son équipage elle n'avait aucun ami, à leur disparition elle s'était retrouvée seule. Bien sur, elle avait ses vode, mais quand elle y réfléchissait elle n'avait passé que peu de temps avec et s'était il y a bien longtemps... Presque un an s'était écoulé depuis. Assise sur sa couchette elle attendait que le disque posé devant elle sonne et fini par fermer les yeux.

Elle se réveilla en sursaut lorsque la porte de sa cabine s'ouvrit. C'était Larièn.

« Désolé de te déranger. On a encore quelques heures de vol, je vais dans ma cabine, tu veux bien venir me chercher si il se passe quelque chose ? »

« Bien sur. »

« Merci. Repose-toi, ça ne sert à rien de s'angoisser. » Sur ce, elle tourna les tallons et disparu dans le couloir.

Hélèna resta assise dans le noir un moment avant de se résoudre à se coucher et s'assoupit presque aussitôt. Un bruit l'alerta dans son sommeil, la faisant lever d'un bond. La piraterie et la contrebande lui avait au moins appris à rester aux aguets en dormant et à se réveiller très rapidement. Cette fois elle constata que le bruit venait bien du disque holographique. Enfin. Il brillait dans la cabine sombre et sonnait. Elle l'attrapa d'un geste si brusque qu'elle failli le faire tomber. Elle répondit tout en se ruant dans le couloir du vaisseau afin d'aller chercher Larièn.

« Hélèna. J'écoute. »

« Salut, c'est Quinnan »

Hélèna respira un grand coup, comme si ses poumons attendaient cela depuis plusieurs heures. Il était en vie.

Hélèna pénétra dans la cabine de Larièn sans même frapper, et surprit la pauvre Twi'lek qui s'assit sur son lit au côté d'Hélèna, angoissée mais soulagée de recevoir enfin l'appel et de pouvoir savoir ce qui n'allait pas.

« Qu'est ce qui se passe Quinnan ? » La voix du clone lui avait semblé lasse.

« On a eu un problème ici. Un détonateur thermique à explosé... Ajok est dans un état critique... » Il cherchait ses mots visiblement.

« Oh mon Dieu » Murmura Hélèna tandis que Larièn portait sa main devant sa bouche.

Ça y est, la guerre les avait rattrapés...

« Est-ce qu'il va s'en sortir ? » Hélèna ne savait pas trop quoi dire. Et ce n'était de toute évidence pas le moment pour dire que la Twi'lek était à ses côtés.

« C'est possible, mais... Il y a autre chose... »

« Ils vont le débrancher ! » Cette fois-ci s'était la voix d'Elby.

« Quoi, comment ça ? Qui ? »

« La République ! Il est dans un centre de soins pour clones. Ils veulent tout arrêter parce que s'il s'en sort il est possible qu'il soit diminué. Il ne pourrait plus combattre. »

« Oh... »

Bien sur, lorsqu'un combattant devenait inutile, pourquoi s'acharner... ? Ils n'étaient pas considérés comme des citoyens. A peine de la chair à canon...

« Y a-t-il un moyen de les arrêter ? »

« Pas légalement... » Dit Quinnan.

« On sait où il est, seulement on est surveillés de très près. On a déjà fait un scandale au centre médical, Ebonn a même failli aller en reconditionnement pour ça... Si on s'en approche encore ils nous tirerons dessus... »

« Mais quelqu'un d'autre pourrait le sortir de là... ? » Comprit Hélèna.

« Écoutes, c'est vraiment risqué, on parle de s'infiltrer dans un complexe où se trouve des centaines de clones et des Kaminoens... »

« Est-ce que je t'ai précisé que c'était illégal ? Avec ton passé, si ils te chopent, tu ne reverras plus jamais la lumière du jour ! » Ajouta Quinnan.

« Qu'en dit Ebonn ? » Elle savait que le commandant aspirait plus que tout à faire respecter l'ordre et la loi.

La voix grave et un peut cassée du commandant se fit entendre :

« Je t'en prie... Si tu penses pouvoir faire quoi que ce soit pour lui... je... je ferait n'importe quoi ! Pitié, sauve mon frère ! » Les paroles d'Ebonn lui serrèrent la gorge. Elle ne l'avait jamais entendu comme ça, il semblait désespéré.

« Attends, on ne peut pas lui demander ça comme ça ! On était d'accord, c'est beaucoup trop de risques ! »

Elby ignora son frère « On a obtenu d'eux qu'ils refassent des tests, on a plus ou moins bousillé les résultats précédents... On sait qu'il a encore une semaine avant que les nouveaux résultats n'arrivent. On ne peut pas te forcer la main... »

Hélèna se demandait si les commandos accepteraient de l'aider... C'est vrai que toute seule elle n'avait aucune chance... Une mission d'infiltration dans un centre remplit d'hommes qui étaient des machines de guerres, où elle devrait ressortir avec le corps inerte de l'un d'entre eux...

« Je vais voir si j'arrive à trouver l'aide nécessaire, envoyez-moi les infos et je verrai ce que je peux faire... » Elle ne voulait vraiment pas les laisser tomber, et elle ne voulait pas que Ajok meurt. Pourtant tout cela paraissait ne pas être de son niveau.

« Merci ! On t'envoie ça de suite. » Dit Ebonn visiblement soulagé.

« Oya, Reste en vie s'il te plais ! » Souffla Quinnan.

Hélèna sourit. Après tout, il tenait peut-être vraiment à elle.

« J'ai aussi quelque chose à dire à Elby. » Dit-elle

« Je t'écoute »

« J'ai avec moi une personne qui voudrait te parler » Elle ne pouvait cacher la présence de Larièn plus longtemps et cette bonne nouvelle l'apaiserait peut-être un peut.

« Salut Elby, comment ça va ? » Dit la Twi'lek verte en se rapprochant du communicateur.

« La... Larièn ? » Dit Elby d'une voix tremblante après quelques secondes de silence.

« Oui c'est moi ! Et je suis libre ! J'ai hâte de te revoir ! » Dit-elle avec un large sourire sincère.

Pendant plusieurs secondes elles entendirent seulement respirer fort dans l'holocomunicateur.

« Heu, moi aussi, on vous rejoindra dés que possible, dés qu'on ne sera plus autant surveillés. Mais comment est-ce possible ? » Il semblai complètement chamboulé.

« Apparemment Quinnan et Hélèna ne sont pas étrangers à ça. » Hélèna la regarda parler et comprit que les commandos lui avaient demandé de cacher leur implication.

« Tu l'as fait Hél'ika ! J'y crois pas ! Tu l'as fait ! » Quinnan semblait ravis.

« Waw, merci, heu... J'ai hâte de te revoir ma belle ! »

Larièn en avait les larmes aux yeux.

Le cœur d'Hélèna se serra de joie. Les deux amoureux seraient bientôt réunis.

« On doit vous laisser » Intervint Ebonn.

« On est encore convoqués, je pense qu'ils veulent nous parler de ce qui s'est passé au centre médic' et peut être aussi nous mettre une nouvelle recrue entre les pattes pour compléter notre escouade... » Expliqua Quinnan.

« Ça c'est hors de question ! » marmonna Ebonn.

« Bon, on a été ravis de parler avec vous, on essaye de rester en contact, mais on les suspecte d'avoir mis notre cabine sur écoute. On ne peut se parler que via nos communicateurs internet à nos casques pour le moment. En tout cas merci pour tout ! À bientôt Larièn ! » Dit Elby.

« Prenez soin de vous, toutes les deux ! Re'turcye »

« Re'turcye » Répondit Helèna qui avait retenu sa signification : à bientôt, on se reverra.

L'holocom s'éteignit dans un bruit électronique et plongea les filles dans le silence.

« Tu crois qu'on peut le faire ? » Demanda Larièn.

« J'en sais rien. Je crois qu'on devrait demander aux commandos s'ils peuvent nous aider. »

Elles se levèrent et trouvèrent les quatre commandos dans le cockpit du vaisseau. Haro était aux commandes tandis que les autres se tenaient debout autour d'une table, penchés sur une carte holographique qu'ils éteignirent aussitôt qu'ils virent les intrus s'approcher.

« Mesdames » Salua T'ad avec un signe de tête.

« On a un problème. Les soldats nous ont recontactés. »

Sprinter leva un sourcil en signe d'interrogation.

Hélèna et Larièn expliquèrent tout ce qu'elles savaient et montrèrent les informations envoyées par Ebonn. Il y avait là les plans complets de l'installation médicale, tous les conduits internes qui pouvaient mener au hangar et au sas extérieur au besoin, une estimation du nombre d'hommes présents dans chaque pièce, la localisation exacte du patient avec son matricule... Tout ce qui était nécessaire, et même des choses qui étaient superflues... Pourtant Olan stoppa l'exposé en cours :

« C'est hors de question qu'on vous aide ! »

Les filles se regardèrent, incrédules.

« Quoi ? Pourquoi ? » Fit Hélèna, décontenancée.

« On ne va pas risquer nos vies pour de simples soldats ! On a passé un marché ensemble et il est terminé. On ne te doit plus rien ! » Cracha Sprinter.

« Écoutez, on est en train de déserter, on tourne le dos à la République pour des raisons qui ne regardent que nous. Et cette mission, c'est du suicide. On a déjà suffisamment risqué nos vies pour les autres, il est temps de penser à nous. » Dit Olan, plus tempéré, en regardant Haro qui pilotait et qui n'avait pas réagi à la conversation.

« Comment pouvez vous être aussi égoïstes ? » Cria Hélèna en s'approchant d'Olan et en lui mettant une gifle qui surprit tout le monde. Elle était hors d'elle et ne s'était pas contrôlée.

Elle se rendit compte de son erreur moins d'une seconde après, quand elle vit trois canons de blaster pointés sur elle. D'un seul mouvement, par réflexe, Sprinter, T'ad et même Haro qui s'était levé d'un bond en entendant que ça dégénérait, étaient prêts à défendre leur commandant. Tous trois dans la même position de combat, tandis qu'Olan restait de marbre face à Hélèna mais il la regardait avec un regard mauvais qu'elle ne lui avait jamais vu.

« Repos » Dit-il calmement. Haro se rassit à son poste, tandis que les autres baissèrent leurs armes sans toutefois les lâcher.

« Je comprends ton énervement, tu n'as pas envie de perdre un vod. Mais tu dois comprendre qu'on ne peut pas t'aider. Notre vaisseau est déjà enregistré comme un vaisseau de la république volé et on a nos propres problèmes. Ce n'est qu'une question de jours avant qu'ils comprennent pourquoi on ne répond plus aux communications et que nos matricules figurent sur la liste des clones à éliminer. »

Hélèna le regardait droit dans les yeux et serrait la mâchoire à s'en faire mal. Elle avait tellement envie de donner une bonne correction à cet égoïste qui pensait valoir tellement mieux que les simples soldats...

Larièn intervint en se postant entre les deux, comme si de rien n'était.

« Mais vous pourriez peut-être nous renseigner. Nous aider en nous conseillant, vous avez vu le plan, vous avez peut-être une idée de ce qu'on pourrait faire, ou a qui on pourrait s'adresser ? »

Olan, T'ad et Sprinter se regardèrent en silence et, comme d'un commun accord, Olan déclara :

« Votre meilleure chance de vous introduire est de vous faire passer pour des jedi »